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Allan Lorden
Allan Lorden

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MessageSujet: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyMar 12 Mai 2015 - 22:16


Il faisait bien chaud pour une soirée déjà bien perdue dans les ténèbres, les flammes étaient l'illustration parfaite de ce que cette île était : l'Enfer. Quelques bûchers gisaient sur la plage, le navire n'était pas à vue mais il demeurait non loin.
Le crépitement du bois s'alliait aux vagues qui s'échouaient sur la rive. Il faisait chaud entre ces  trois nid de feu, des feux purificateurs. Trois âmes furent purifiées ce soir-là, ils avaient hurlé, pleuré, mais l'Inquisiteur demeurait sur ses positions, aucun n'avait ressenti de douleur. Les monstres peuplant le pays de jamais étaient tous des démons, et tous ne faisaient que faire semblant.

Sur le sable on pouvait presque retranscrire vaguement la scène qui s'était déroulée, les traces des rondins que l'on traîne, les pas des combats. Pour ce trio de bûcher, il avait bien évidemment fallut de l'aide à Allan. Les pirates ont cet avantage de ne pas être isolés, du moins c'était ainsi que l'Inquisiteur, ironiquement surnommé "le Démon" par les Garçons Perdus, le voyait. Mais maintenant, il restait seul à apprécier son travail.

Le pirates vêtu d'un long manteau noir, se tenait debout, droit. Les mains dans le dos, le visage éclairé par les flammes qui finissaient de dévorer les damnés. Il ne pensait à rien, aucun remords. S'il avait dû faire ces actes sur des enfants de là où il venait, des enfants humains, il en aurait eu mille cauchemars et mille fantômes de culpabilité. Or, ici, sur cette île, ce sont tous des démons. Des êtres à purifier. Les mains de l'Inquisiteur se serrèrent encore plus sans son dos. Son esprit était tant embrouillé par cet endroit...

L'air ne portait plus les plaintes, les faux cris de soi-disant douleurs des condamnés. Cela faisait déjà un moment que la mort avait récupéré les âmes, des âmes enfin débarrassées de leur marque démoniaque, enfin elles pourront s'en aller dans un monde meilleur, enfin elles étaient libérées du monstre Peter Pan.






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Cast them in water to see if they drown
Cleanse them with fire to burn them down
Bury their bones in hallowed ground

Here there be witches can't you hear their cries

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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyMar 12 Mai 2015 - 23:26

Une fumée épaisse prenait de l'altitude sans un bruit, et du haut de son arbre, Ours pouvait voir la cime des flammes onduler encore gracieusement. Sinistrement. Cette nuit-là, il aurait mieux fait de rester terrer au fin fond de son tipi. Cette nuit-là, il aurait été préférable pour lui qu'il n'ait jamais l'envie de s'approcher du Jolly Roger. Cette nuit-là, il avait fait une terrible erreur.
Jamais il n'avait été si proche de ce sombre navire, pas même durant les attaques de son village contre ces pirates. Lui préférait rester en retrait, à regarder de loin. Les batailles ne l'avaient jamais tenté.

Alors, cette nuit-là, il avait décidé d'y aller. De s'approcher de ce bateau sombre d'où mille interrogations émanaient. Juste pour voir, juste par curiosité. À cette heure avancée, il était persuadé de ne croiser personne. Pourtant, il avait été témoin d'une scène de rare barbarie, et à présent, le calme semblait être revenu, comme si rien ne s'était passé. Les pirates retournaient sur leur navire sans plus faire attention à ces bûchers encore bien enflammés.

Il aurait été sage de disparaître à cet instant et ne pas chercher à aller plus loin. Ours qui pensait que les pirates n'étaient pas si terribles que ça venait d'être servi : oh que oui, ils étaient cruels et sans pitié. Personne ne pouvait rester insensible à ces cris d'agonies, ces sanglots hystériques et ces appels à l'aide désespérés. Ç'aurait pu être quelqu'un qu'il connaissait, à la place de ses gamins malchanceux. Lullaby n'aurait jamais pu leur échapper. Personne ne peut réellement s'échapper à l'emprise de ces bandits sans âme. Pas tant qu'ils n'aient pas été repus de violence.

L'Ego n'avait pas peur. Un mélange de nervosité et de crainte tourbillonnaient malgré tout en lui. La curiosité malsaine qu'il ressentait était encore là, bien présente, le forçant à descendre de cet arbre pour s'approcher de cette scène funeste. Il devait voir cela de plus prêt. Il devait en savoir plus sur ces pirates, sur leurs manières d'agir.

Tapi dans l'ombre, ses yeux trop clairs brillaient dans l'obscurité. Le reflet des flammes faisaient briller ses prunelles, éclairant partiellement son visage tanné. Les doigts bien serrés autour de son tomahawk, il sortit lentement de la végétation, son attention entièrement focalisée sur ces brasiers impressionnants. Son soufflé était court, son rythme cardiaque élevé. Le Piccaninny était à peine sorti du bois qu'il discerna une ombre droite, en face de la mer. Une silhouette imposante, dirigée elle aussi vers le brasier. Se tenaient sur cette plage ce feu, au centre, et les deux hommes en face, à quelques mètres l'un de l'autre.

Ours arrêta sa lente avancée, et son visage se teinta d'une expression de dégoût. Comment pouvait-on rester à admirer cette œuvre sanglante ? Il paraissait calme, serein, et cela ne fit qu'accentuer sa colère naissante. À travers les flammes, il était encore possible de remarquer les formes décharnées de ce qui avait été jadis des enfants.

- Espèce d'enflure, laissa-t-il échapper malgré lui.

Il ne savait pas vraiment ce qu'il voulait faire. À cet instant, il agissait sans réfléchir. Ses doigts entrelacèrent pour de bon sa hachette qu'il glissa hors de sa ceinture.

- Qui es-tu pour oser te repaître de cette infâme vision ?

Ses yeux se plissèrent. La luminosité du brasier le faisait souffrir, si bien qu'il se décala lentement sur le côté, afin d'avoir les bûchers derrière lui. Il boitait légèrement bien qu'il tentait de paraître assuré. Son dos était raide, il se tenait droit, beaucoup trop droit pour un Peau-Rouge.
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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyMer 13 Mai 2015 - 18:36


Une âme vint troubler les grésillements, une âme damnée, une de celles probablement née sur ces terres infernales. La bête aux traits humain, aux traits de Peaux-Rouges, un sauvage en plus d'être une créature souillée par le mal des lieux.

Le regard sombre, sans couleur, volant la luminosité des flammes au sein des iris aussi fades que le bois brûlé, se leva vers la source des mots lancés parmi la fumé lourde. Un temps passa, un temps d'observation approximative, l'être semblait tenir une de ces armes typique des sauvages. Les flammes brûlaient la vision, il était difficile de bien distinguer. Cependant, ce fut l'intrus qui bougea le premier, Allan ne s'en plaignait pas, cela l'arrangeait.

- Ce n'est pas une infâme vision, il s'agit d'une purification d'âme damnées. Ce ne sont pas mes semblables.

Un visage dur, grave, l'Inquisiteur poursuivit tout en gardant sa main prête à emporter son sabre. Il était loin d'avoir confiance avec un de ces êtres aussi peu civilisés.

- Mais toi, aurais-tu apprécié le spectacle ? Pourtant ils sont de la même espèce que toi, n'est-ce pas là une curiosité malsaine ? Un curiosité de monstre ? Tu ne penses pas, être damné ?

Un air presque hautain habita ses traits, et son regard s'attarda sur la démarche du Peau-Rouge. Il n'y parierait pas encore, mais son interlocuteur paraissait blessé. Ce dernier ne ressentait sans doute pas la douleur de cette hypothétique blessure, mais cela l'empêchait pas de perdre son agilité. Un faible rictus presque inexistant apparu sur le faciès du pirate. Ces monstres sont toujours avides de combats ou de défis, même dans un état déplorable. Toujours à s'attaquer aux membres du Jolly Roger, évidemment que l'équipage rend la pierre, une pierre encore plus lourde et écrasante. Il faudrait brûler cet être si arrogant, un démon qui cherche à faire perdre la patience de l'Inquisiteur. Combien des sept péchés capitaux le Peau-Rouge avait-il commis ? Peu importait, il était souillé jusqu'à l'âme, il fallait le purifier par le feu salvateur.

L'Inquisiteur interroge encore et encore, et fidèle à cela, Allan ne put s'en empêcher.

- Notre cher spectateur sauvage serait-il blessé ?

Ainsi, il pourrait être fixé sur cette interrogation concernant le boitement de la créature de l'île.






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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyJeu 14 Mai 2015 - 0:51

Des âmes damnées ? Voilà qui était curieux. À ces mots, l'Ego porta son regard sur le brasier, peut-être pour tenter de discerner à travers les flammes un fantôme qui viendrait appuyer les propos du pirate. Il n'arrivait pas à savoir s'il disait la vérité, ou s'il était tellement persuadé de sa propre idée qu'il parvenait à propager cette impression de véracité. Dans tout les cas, Ours doutait. Peut-être avait-il raison. Après tout, les secrets de l'Île restaient infinies et énigmatiques. Peut-être ses enfants étaient réellement des 'âmes damnées', elles-mêmes chassées par Peter. Que pouvait-il en savoir, lui, simple indien, simple décor peuplant cette Île ? Il n'était que l'un des pièces du puzzle d'un enfant bien curieux.

L'homme supposa qu'Ours lui-même se trouvait damné. Ce dernier arqua un sourcil dans une expression hautaine, en détaillant le forban de bas en haut. Il était bien présomptueux, ce homme au regard sombre.
La température élevée du feu lui chauffait le visage. Les yeux du pirate descendirent vers le mollet lacéré du Peau-Rouge, qui sourit à sa remarque. Un sourire pour cacher sa colère et sa rancune envers Fib.

- Blessé par ce même pirate qui manqua de perdre sa main après une excursion en forêt.
HRP:
Si j'avais su que tu étais de la même vermine que lui, je l'aurais abattu plutôt que lui laisser la vie sauve par fierté. Un démon de moins sur ces terres ne pourrait pas faire de mal.


Il se mit à tourner lentement autour du pirate sans le détacher du regard. Une montée d'Essence aurait été la bienvenue à cette instant, malheureusement, le dernier rituel devait commencer à dater car l'adrénaline ne suffisait pas à faire grimper sa tension cardiaque assez haute pour que ses pouvoirs se manifestent.

- Ne pense-tu pas être toi-même l'un de ces damnés ? Tu empeste la mort, tu porte les hurlements de tes victimes. Combien de litre de sang as-tu fais verser en faveur d'une quelconque divinité ? Je n'ai pas de connaissance sur ce sujet, mais un autre de tes pirates m'a dit un jour en parlant d'un certain livre sacré : 'tu ne tueras point'.

Il pensait à Jonathan Finch, cet homme venant du monde ordinaire et qui portait la douleur de NeverLand sur ses épaules. Cette phrase l'avait interpellé, Ours, il l'avait retenu en pensant à sa tribu qui vantait la Nature, qui priait la Nature, mais se battait et tuait pour cette même Nature. Il avait ris en songeant à cela. Le monde était illogique.

- Tu devrais avoir une place aux côtés de ces corps brûlants.
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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyJeu 14 Mai 2015 - 16:24


Les dires de l'être que la jungle semblait venir de régurgiter vinrent aux oreilles d'Allan, pourtant son faciès ne sembla pas y réagir. Jamais on ne doit montrez de véritable émotions aux démons, ça leur ferait bien trop plaisir. Certes, l'Inquisiteur portait tout de même le poids de l'impatience, mais il tentait en général de se maîtriser. Et puis... les mots du Peau-Rouge étaient encore bien gentils. Oui, il empestait la mort, la mort de ceux qui le devaient mourir. Le pirate aurait encore pu se faire des réflexions sur ces phrases, mais ce qui avait attiré son attention, la réplique qui avait donné la preuve de culpabilité selon la logique poussiéreuse du matelot, c'était cette histoire de pirate qui avait manqué de perdre sa main. Parlait-il de Fib ? Le sauvage s'était attaqué et avait blessé l'un de ceux qui sont repentis. L'un de ceux qui méritent la vie contrairement aux monstres de cette île.
Quelque chose avait changé dans le regard d'Allan, peut-être plus hautain qu'avant. L'Inquisiteur jouait dans un procès imaginaire.  

Tandis que l'être damné commençait une sorte d'inspection, le pirate gardait un œil sur l'intrus dans cette scène de purification tout en sortant lentement son sabre. Puis son regard se posa sur la lame, il y passa doucement l'index, c'était tout de même fascinant de se dire que tout ce qui venait de cet enfer ne ressentait pas la douleur mais s'entêtait à jouer la comédie.
"Tu ne tueras point." Ces mots donnèrent involontairement plus de force sur la pression que l'Inquisiteur exerçait sur son arme, du sang perla de la coupure superficielle. Les iris noires se levèrent, un démon qui osait prononcer des paroles saintes. Il en avait envie de vomir, il faudrait lui couper la langue, le muscle ne devait pas articuler de telles choses dans la bouche d'un hérétique damné.

- Cela ne s'adresse qu'aux humains, puisqu'en enfer, les démons sont en quelques sorte morts. Il ne s'agit pas de tuer, mais de purifier.

Il parlait sur un ton monotone, froid, comme s'il devait s'efforcer de parler avec un être d'une insupportable  bassesse. Comme s'il devait parler à un sourd. Il ne servait à rien de raisonner des perdus, seuls quelques uns ont cette possibilité de salvation. Une dernière admiration au brasier, un sourire bref sourire s'afficha sur le visage grave de l'Inquisiteur.

- Mon âme porte des taches, bien que j'en ignore leur nature, mais je suis justement en train de la purifier par la purification de ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes car leur volonté est trop faible face à la fidélité qu'ils vouent au démon qu'ils servent.

Allan Lorden eut un regard méprisant, bien qu'une étrange touche de pitié habitait ses prunelles aussi sombre que l'obscurantisme moyenâgeux.

- Ma place serait auprès d'eux, dis-tu ? Tu défends leur cause ? Mais, où étais-tu lors de leur jugement ? Tu ne leur sers à rien, tout comme tu ne servirais à rien à ta propre tribu de sabbat si elle se faisait attaquer juste maintenant, et cela juste parce que tu perds ton temps à me lancer ces quelques provocations

Il dirigea la pointe de son sabre vers l'indien. L'acier reflétait la lumière purificatrice des flammes, une belle image qui plut à l'Inquisiteur.

- Tu as avoué ta culpabilité, et mon rôle est de juger. Quel est le nom du monstre que tu es ?

Un air digne, grave, affreusement hautain et aussi froid que les textes de lois.






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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyJeu 14 Mai 2015 - 20:48

Il semblait être un robot. Aucune expression ne vint trahir le regard dur du pirate. Il demeurait neutre, parfaitement neutre, ce qui dérouta quelque peu le dresseur des Piccanniny. Était-ce possible de rester tant de marbre face à une menace ?
Dans tout les cas, il paraissait bien ancré dans ses idées de purification, à tel point que ça en devenait effrayant. Dans quelle folie était-il empêtré ? Il n'était pas normal d'être ainsi passif, ainsi vide.

Le menton d'Ours se redressa quelque peu en signe de provocation quand la pointe du sabre de son adversaire se pointa sur lui. Il fit même un pas en avant, se retrouvant à deux mètres de l'homme aux yeux sombres.

- Et ton équipage ? Ne t'es-tu pas questionné de ma présence ici ? Peut-être que quelque chose est en train de se préparer sur ton Jolly Roger.

C'était un mensonge pure et simple, mais ça, il n'était pas forcé de le savoir. Un petit rire méprisant lui échappa :

- Pourquoi te ferais-je l'honneur de te dire mon nom ? Il me semble ne pas connaître le tien non plus. Prends-tu donc le temps de te renseigner sur l'identité de chacune de tes victimes ? À quoi cela t'avance ? Nous ne sommes que des … des 'démons'. Il est simple pour nous de falsifier notre vrai visage.

Il ricana de nouveau, entrant complètement dans le délire du pirate. Probablement qu'il ne savait pas qu'il était dangereux de s'aventurer sur le terrain de jeu favori d'Allan. Mais son jeu à lui, celui de la provocation, était beaucoup plus amusant à ses yeux.
Son bras armé s'éleva, il vint toucher lentement la lame du sabre opposant du tranchant de son tomahawk en plantant son regard clair dans celui du forban.

- Qu'attends-tu ? Que je porte le premier coup ? Que je prenne peur et te demande grâce ?

Un fin sourire vint étirer ses lèvres.

- Ou peut-être que je me transforme sous tes yeux et te dévoile ma vraie nature.

Des petits fourmillements commençaient doucement à engourdir ses doigts. Son Essence n'était peut-être pas complètement épuisée, finalement … Néanmoins, il savait qu'elle mettrait du temps à arriver, beaucoup de temps, et peut-être que sa manifestation ne durera pas plus de quelques minutes. Suffisant pour que l'homme le prenne réellement pour un démon. Ours ne savait pas s'il en avait vraiment envie. Autant, il était curieux de voir sa réaction, autant, le complaire dans son idée était sûrement quelque chose de mauvais. Il aurait alors la preuve ultime et à coup sûr qu'il deviendrait plus dangereux pour les peuples de l'Île.
Les flammes éclairaient partiellement le visage du pirate, lui donnant des allures mystérieuses et inquiétantes.

- Mais dis-moi, pirate … Comment peux-tu être si sûr, si convaincu que nous sommes la réincarnation du mal ? As-tu des preuves concrètes ? Une force divine te l'a-t-elle soufflée à l'oreille pendant que tu dormais ?

De nouveau, il vint taper la lame acérée de son adversaire, un peu plus fort cette fois-ci. Assez pour entendre le bruit des armes s'entrechoquant.
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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyVen 15 Mai 2015 - 23:04


Les paroles, toutes les paroles du monstre étaient faites pour agacer l'Inquisiteur, en tout cas d'après ce dernier. Les damnés ne cessaient de provoquer, et ce Peau-Rouge confirmait les liens qu'Allan faisait concernant le Mal et cette île.
Le tomawak se mêla au sabre, une première fois. Toujours sur le ton de la provocation permanente du sauvage. Cela devenait une aura normale pour cette personne, ce monstre. Les remarques et les piques fusaient, tout comme les démons ne cessaient de chercher la petite bête afin de nourrir la Bête.

Quelques pas, voilà le retour des armes qui s'entrechoquèrent, le bruit vint écraser celui des crépitements des doux bûchers. Sans aucune résistance, Allan laissa le mouvement emporter son sabre un peu en retrait. Les yeux fixés sur le démon entêté. Il ne put retenir un rictus et un rire presqu'atone.

- Eh bien, voilà donc moult confessions.

Le bras gauche s'écartait du centre de son corps, comme pour une explication, un acte donnant du théâtral. Mais pas du théâtre de passe temps, mais la gestuelle d'un procès.

- Il n'y a ni femme ni enfant à protéger sur le Jolly Roger, et je ne me fais pas de soucis pour mes collègues.

Allan ramena sa main le long de son manteau, puis corrigea la tenu de son arme de manière à ce qu'elle revienne prête à porter un coup. On ne sait jamais avec ces démons.

- Ton nom, c'était simplement pour savoir si j'avais en face de moi un démon gradé. Mais ces derniers se vantent encore plus de leur nom, je sais donc que tu n'es pas de ceux dont certain écrits parlent. Quant à mon nom, tu n'as pas besoin de me faire l'affront de le prononcer.

Cette fois-ci, l'Inquisiteur vint remettre sa lame à celle du tomahawk. Ce ne fut qu'après cette "remise en place" qu'il retourna ses iris sur son interlocuteur. Les démons jouaient de toute cette situation, ils étaient en enfer et en profitaient.

Les mots résonnaient encore, ceux prouvant la culpabilité, ceux prouvant la culpabilité damnée de tout être venant de cette île, tout être n'étant pas pirates. Voilà exactement ce que l'Inquisiteur aimait, il aimait que les "criminels" avouent d'eux-mêmes le crime dont Allan les accusaient. L'île doit devenir un bûcher emportant toutes les âmes perdues. Un sourire hautain apparut parmi les traits de l'homme égaré entre ce monde et celui qu'il croyait le sien.

- Et pour finir, aucunement besoin de me prouver ta vraie nature, tu confortes ce que j'accuse depuis déjà longtemps.

Un autre sourire, tout en regardant de haut l'être qu'il désignait de monstre et non d'humain. Un glissement de lame, un son grinçant. Le fer s'était fait glissé le long du tomahawk, visant à atteindre la main du Peau-Rouge. Plus précisément, racler la surface du pouce tenant le manche de l'arme typique. Les démons ne ressentent pas la douleur, mais c'était qu'étrangement, les blessures autour des ongles, juste à la base, pouvaient être très désagréables. Il ne s'agissait donc, puisqu'Allan avait en face de lui un damné, plus d'une forme de félicitation au démon qui s'était lui-même avoué être un monstre.


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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptySam 16 Mai 2015 - 0:09

Pour le coup, il avait raison concernant les femmes et les enfants. Ours ouvrit la bouche pour contester, mais se ravisa et se contenta de hausser les épaules.
Une haine sans borne prenait possession du corps du Piccanniny. Il ne supportait pas avoir tort et se sentir inférieur. Cette petite phrase lancée comme cela venait de le plonger dans une colère presque injustifiée, justement car il savait que le pirate avait raison. L'équipage de Hook était capable de se défendre seul. Au village, les papooses, bien qu'entraînés dès leur plus jeune âge, étaient vulnérables.

Un léger grognement lui échappa. De nouveau, il était personnellement touché des mots de son adversaire. C'était ridicule. Il savait qu'il n'était pas l'un de ces démons, mais le fait que l'homme affirme qu'il ne faisait pas parti des plus menaçants le vexait.

- Tu vis en plein délire.

Il n'eut le temps que de dire cette phrase avant qu'une douleur déchirante ne lui remonte le long du bras. Il sursauta sous la surprise et retira vivement sa main armée qu'il porta contre son corps, avant
de surenchérir sans réfléchir en envoyant un revers contre la mâchoire du pirate.
Il profita de cette légère pause pour reculer de quelques pas en attrapant son doigt blessé. L'étendue des dégâts lui était inconnue, il n'avait guère le temps de se pencher dessus. Une sonnette d'alarme retentit dans sa tête quand il releva ses yeux vers l'Inquisiteur et son sabre acéré. Où était tombé son tomahawk ? Pourquoi l'avait lâché ? Pour une simple coupure, qui était assez faible et stupide pour lâcher son seul moyen de défense, pour une coupure ? Pour une putain de coupure !

Les yeux d'Ours vinrent fouiller méticuleusement et rapidement le sable à la recherche de sa précieuse hachette tandis qu'il gardait malgré tout un œil sur son adversaire. Sans elle, il se sentait vulnérable, nu comme un vers.

Finalement, après un juron étouffé, il se redressa de tout son long, et adressa son regard le plus hautain au pirate. Sans arme, il était à sa merci. Mais s'il pouvait tenter de ruser, au moins un minimum ...

- Je suis Ours Elancé, guerrier des Piccaninny. Oserais-tu t'approcher d'un homme capable de muter en animal sauvage ? N'as-tu pas peur que ton délire de 'purification des êtres' ne se retourne contre toi ?

En même temps, ses pieds s'enfonçaient discrètement dans le sable. Il tentait de reconnaître l'aspect dur de son arme et ainsi pouvoir la récupérer sans pour autant perdre trop la face devant l'homme au long manteau. Son cœur battait fort. Il savait que maintenant qu'il se trouvait là, il allait se passer quelque chose. Avait-il peur ? Peut-être. Ou alors les flammes encore brûlantes étaient seules responsables des gouttes de sueur perlant le long de la colonne de l'Ego.
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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptySam 16 Mai 2015 - 10:51

La riposte ne se fit pas attendre, une douleur résonna dans la mâchoire du pirate, le coup enchaîna un pas en retrait à Allan. Ce dernier avait un sourire en coin, l'agressivité était synonyme de culpabilité lorsqu'elle venait de ces êtres. Il se convainquait de sa pensée en trouvant le moindre détail pouvant correspondre à tout ce qui s'était mélangé dans sa tête. Sa main gauche vint essuyer un fin fil de liquide rouge, de liquide humain. Les airs hautains semblait être de la partie, autant chez le démon que chez l'Inquisiteur. Tableau si commun, les monstres se veulent toujours supérieurs aux âmes pures, mais les chasseurs de damnés se devaient de ne jamais se plier et jouer d'hautaineté eux aussi.

- Ours Élancé dis-tu ? Je n'ai lu ce nom dans aucun pacte passé par une sorcière.

Sa mémoire inventait sans doute, se brouillait, il confondait peut-être. Il n'était pas sûr d'avoir lu des rapports sur les "procès". Il ne faisait que jouer sur la provocation, l'agressivité de son interlocuteur dénué de manières.

- Il me semblait que le Malin préférait prendre l'apparence de boucs ou de serpents.

Phrase ne visant simplement qu'à rappeler que ce "guerrier" n'était pas parmi les généraux, et encore moins celui dirigeant l'enfer. Mais une chose retenait son attention en particulier, il venait de la tribu des Piccaninny. De ce qu'Allan savait, ils prenaient l'essence d'animaux afin d'en acquérir les facultés. De la sorcellerie pure aux yeux de l'Inquisiteur.

- ... Et non, je n'en ai pas peur. Du moins, si j'en serais apeuré, je ne te le montrerai pas. Je dois montrer un visage plutôt impassible durant ce "procès". Tu as démontré ta culpabilité à plusieurs moments, dans deux domaines : sorcellerie et une attaque contre un de mes collègues.

L'Inquisiteur s'approchait, la lumière sinistre des bûchers et l'odeur des chairs brûlées créait un enfer, un enfer pour les monstres. Enfin, on pourrait plutôt dire que le démon, c'était le pirate perdu dans une croisade sans queue ni tête. Cette lumière portant la senteur de viande à laquelle on ne doit pas goûter, éclairait le visage du Peau-Rouge. Ce tableau conforta à nouveau Allan dans son idée démoniaque, les peintures des indiens étaient comme les marques des sabbats. Ces mêmes flammes brûlaient de leur chaleur les yeux du pirate, mais il s'y était habitué, ce n'était pas les premiers nids de feu purificateur qu'il mettait en place et qu'il observait longuement.

Ours Élancé semblait chercher quelque chose, l'arme qu'il tenait auparavant. Sa comédie l'avait fait perdre son tomahawk, l'Inquisiteur jugea que ce démon était sans doute trop sûr de lui. Le sabre vint se pointer au niveau de la gorge du Peau-Rouge, marquant de ce fait une distance tranchante entre les deux hommes. Allan sentait déjà la chaleur peu lointaine d'un des brasiers lui brûler la joue droite. La chaleur que produisait ces bûchers avaient toujours étonné l'Inquisiteur.

- Tu as peut-être un peu exagéré ta comédie, ça t'aurait préserver ton arme. Je ne comprends pas vraiment pourquoi vous n'usez pas de votre résistance à la douleur et restez dans votre simulation handicapante.

Il retira son sabre, s'approcha et donna un coup avec la lame au niveau du flan droit d'Ours. De manière à ce qu'il perde l'équilibre. La chaleur du bûcher n'était pas très loin et le Peau-Rouge boitait de la jambe gauche.






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Cast them in water to see if they drown
Cleanse them with fire to burn them down
Bury their bones in hallowed ground

Here there be witches can't you hear their cries

Press them with stones to see if they lie
Sever their heads and gouge out their eyes
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Le Croquemitaine
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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptySam 16 Mai 2015 - 17:16

Je te maudis.



Le froid vous tétanise.
La peur vous électrise.
Vos pires sentiments vous submergent.
Le Croquemitaine de l'ombre émerge.
Vous êtes désarmés, impuissants.
Et lui sourit de toutes ses dents.


Le Croquemitaine maudit Ours Élancé :
OURS ÉLANCÉ VOIT TROUBLE


Ours devra utiliser sa malédiction pendant toute la durée du RP.

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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyMar 19 Mai 2015 - 11:56

Il pestait intérieurement, son pied fouillait le sable sans retrouver sa précieuse arme et actuellement son seul moyen de défense. Sans ça et sans son Essence, Ours était vulnérable. Il se maudissait de ne pas s’entrainer et de se reposer sur des lauriers qu’il ne possède même pas. A ce jour, s’il avait suivi un minimum les exercices de sa tribu, il aurait été en mesure de se défendre contre ce pirate.
Les sourcils d’Ours se froncèrent au mot ‘procès’. Il avait du mal à saisir le sens de ce mot, à vrai dire, il ne l’avait jamais entendu.

Quand le sabre de l’Inquisiteur se pointa contre sa gorge, le Piccaninny eut un mouvement de recul, avant de raidir son dos et de plonger ses iris dans celles de son ennemi dans un énième regard de défi. Mais tout son corps se tendait vers la fuite, ce qu’il n’aurait fait pour rien au monde. Plutôt mourir que de dévoiler sa peur.
Le coup de pommeau en pleine côtes réveilla en lui une explosion de douleur. Un cri lui échappa alors que ses poumons se vidaient de leur air et il tomba lourdement sur les genoux en s’attrapant la poitrine de ses deux bras, paupières fortement fermées. Il aurait pu frapper partout ailleurs et ce fut en plein dans les côtes, encore douloureuse de la nuit du CroqueMitaine.

L’Ego finit par rouvrir les yeux. Son regard tomba sur les chaussures du pirate. Lentement, il releva la tête, le souffle court. La douleur l’empêchait de respirer convenablement, tout son visage trahissait la souffrance. Et puis, se trouver à genoux devant son ennemi n’arrangeait pas les choses. Ah, il devait jubiler, ce forban, d’ainsi voir le peau-rouge à ses bottes.
Son regard croisa des orbites vides. Deux orbites noirs, sombres, encadré par une texture blanche, squelettique. Ce n’était plus devant l’homme aux deux prunelles ténébreuses qu’il se trouvait, mais devant le CroqueMitaine qui lui souriait de toutes ses dents.
Un long frisson le parcourut de bas en haut et sous la surprise, il se laissa tomber sur les fesses, et se traîna en arrière. Un clignement d’yeux, et le Cauchemar avait disparu, sans laisser de trace. Un clignement de yeux, et la perception du monde d’Ours changea aussitôt. Le pirate lui apparaissait flou, la mer derrière lui était floue, le sable l’était tout autant, tout était désespérément flou, flou, flou ! et il avait beau papillonner des paupières et se frotter les yeux, rien à faire. En plus d’être totalement inapte à se défendre, le CroqueMitaine venait de lui offrir gentiment un autre handicap.
Un juron particulièrement fleuri échappa à l’Ego alors qu’il grimaçait en sentait ses côtes le lancer. Péniblement, il tenta de se mettre sur ses jambes, sans vraiment savoir ce que faisait son ennemi. Sans vraiment voir ce qu’il se passait autour de lui.

- Qu’attends-tu de moi, à la fin ? lâcha-t-il finalement.

Cela ne l’amusait plus du tout. Son cœur tambourinait contre sa poitrine tandis que ses poils se dressaient sur sa peau en signal d’alerte.  Oui, il avait peur. Il était seul, sans personne pour lui venir en aide, et pour le coup, son égo surdimensionné, il était prêt à le laisser de côté si quelqu’un était en venir de le sortir de cette impasse.
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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyLun 1 Juin 2015 - 18:33


Allan s'attarda un instant sur le bûcher sur sa droite. Il avait l'impression d'entendre l'écho de cris dans les flammes, un léger sourire vint à ses lèvres.

Puis les paroles de l'indien l'arrachèrent à sa contemplation.
Qu'attendait-il de lui ? L'Inquisiteur fronça les sourcils. Une sorte de prière d'abandon selon lui, les impurs usent de toutes les ruses possibles et inimaginables. Passant d'agressifs à une attitude implorant la pitié, implorant de trouver un cœur qui accorderait la miséricorde. Il y était, ce cœur, mais il restait intouchable pour les démons. Allan aurait eu toutes les peines du monde à infliger les sentences à des humains, spécifiquement à des enfants. Or, il ne s'agit pas d'êtres humains. Il se le répète encore et encore. Il tourne en rond. Mais c'est un cercle rassurant et logique.

Qu'attendait-il de ce démon ?

- Que peut-on attendre d'un monstre ?

Allan observa, d'un air clinique, Ours. Il avait blessé l'un des pirates, il fallait exécuter une sentence. Deux crimes, voilà ce qu'il y avait à juger. Le premier étant l'acte de violence sur l'un des siens, le second est celui d'être coupable de sorcellerie. Un démon. Les Indiens sont sans aucun doute des êtres proches des sorciers.

- Je n'attends rien. Je compte simplement exécuter un jugement. Pour deux crimes que tu as commis. Du moins, des deux dont j'ai connaissance et tu les connais très bien.

Il fit quelques pas afin de s'approcher du bûcher. Il réfléchissait à quelque chose.

- Tu as blessé un pirate.

Il pointa sa lame dans les flammes, à la base des bûches et de ce qu'il restait du corps noyé dans le feu.

- Tu es un démon, une sorte proche des sorciers. Je n'ose pas imaginer quelle genre d'abomination il pourrait exister dans ton clan.

L'Inquisiteur resta un moment ainsi, la lame plongée dans le bûcher dont l'odeur portait celle d'une viande dont le goût devrait rester un mystère. Il gardait un œil sur l'indien, il avait l'habitude de vérifier derrière lui assez souvent de toute manière.

Puis, sèchement, il se retourna et marcha d'un pas assuré jusqu'à Ours. Il lui adressa la lame rougit par le feu "purificateur" mais surtout porteur de l'âme brûlée d'un enfant dans le bras droit du "coupable". Lui taillant le membre.

Spoiler:






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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyVen 5 Juin 2015 - 16:58

Ses paupières papillonnaient désespérément dans l’espoir de retrouver une vue convenable, tandis qu’il se tenait toujours les côtes en respirant difficilement. Ours sentait le regard lourd du pirate posé sur lui. Il le haïssait, et se haïssait lui-même d’être incapable de contre-attaquer. Que lui avait-il pris de vouloir s’approcher d’ici ?

- Que peut-on attendre d’un monstre ?

Un grognement d’indignation échappa à Ours. Il porta une main à son visage pour frotter ses yeux handicapés alors qu’il s’aidait de l’autre pour s’accroupir et se stabiliser.

Un monstre …

Ce mot le frappa de plein fouet. En quoi était-il un monstre ? Parce qu’il était en mesure de transformer certaines parties de son corps ? Parce qu’il était un indien ?
Ses lèvres se retroussèrent légèrement lorsque l’Inquisiteur répéta les ‘crimes’ du piccaninny.

- Blesser … ce n’est pas tuer … répliqua-t-il sans grande conviction.

La lame rougit rapidement sous la chaleur des flammes. Ours se doutait bien de la suite. Et il avait peur. Pire encore : il mourrait de trouille. S’il avait été mesure de prendre ses jambes à son cou, pour sûr qu’il l’aurait fait depuis longtemps. Mais il restait cloué au sol, comme figé par ce sentiment désagréable de peur intense.

- Si j’étais un démon, ça ferait longtemps que je t’aurais aspiré ton âme.

Il renifla de mépris, attentif aux actions du pirate. Une montée d’Essence serait la bienvenue … Juste une petite, une minuscule, comme ça, de passage, juste pour qu’il ait le temps de riposter et de prendre la fuite. Il la sentait, pourtant, cette petite montée d’adrénaline qu’il éprouvait à chaque fois que son Essence devait voir le jour. Mais elle ne faisait que lui chatouiller les membres, rien de plus.
Le pirate quitta brusquement le brasier pour rejoindre l’Ego qui, surpris, eut un mouvement de recul, malheureusement pas assez rapidement. La brûlure mélangée à la lame acérée lui arracha un cri ressemblant plus à un rugissement animal, et de nouveau, un réflexe lui permit d’envoyer son bras non blessé sur le pirate pour lui griffer la peau de ses ongles qui venaient subitement de devenir tranchants.
Il ne voyait rien, alors, rien ne lui disait qu’il avait atteint sa cible.

Rapidement, il sauta sur ses jambes et sans réfléchir, tenta de se propulser sur l’Inquisiteur. Mais il retomba juste après, son mollet blessé ne permettant pas de soutenir son poids.
Un râle lui échappa. Sa peur s’intensifiait à mesure qu’il se rendait compte qu’il n’était pas en mesure de se défendre.

- Et ton jugement ? lâcha-t-il hargneusement. T’as fini de l’exécuter ou t’as autre chose dans ta tête de malade ?
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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyDim 21 Juin 2015 - 10:19

L'Indien réplica d'un coup de griffes, des griffes, un véritable monstre dans l'esprit du Pirate. Il eut un mouvement de recule, ramenant sa main armée vers lui, il ressentit à ce moment une douleur vive d'écorchement. Le dos de sa main saignait. Il serra les dents, plus par horreur d'avoir été griffé par une bête que par douleur. Sans doute son résonnement aveuglait beaucoup de chose. L'île lui avait fait oublier à quel point cela lui brûlait les yeux au point de ne voir plus que noir et blanc. Le Bien et le Mal. Et on ne se trouve jamais dans le clan du Mal.

Allan se remit droit après avoir resserré la prise sur son sabre. Il voudrait plonger sa main dans de l'eau bénite, ou de l'alcool, peu importait tant que cela pourrait désinfecter. Certes il n'était mentionné nulle part que les alcools désinfectaient des blessures faites par des démons, et puis, cette pensée n'était née que d'un vague caprice afin d'accentuer le dégoût éprouvé face au sauvage démoniaque.

Ours se relevait, l'un des esclaves de la Bête se relevait. Mal. Il avait voulu se jeter sur Allan, apparemment. Un sourire en coin apparut parmi les traits sévères de l'Inquisiteur. Son "accusé", le Peau-Rouge, était blessé au point de ne plus vraiment pouvoir se battre. Il payait déjà un peu de ses actes.

Puis les mots.

- Je n'ai rien de malade.

L'Inquisiteur tourna son regard dans le feu qui dégageait l'infâme odeur de chair humaine.

- Mon Jugement arrive à sa fin. Je n'ai rien à te faire avouer, il serait temps pour toi de t'envoyer au bûcher purificateur.

Un air sérieux, hautain plus précisément. L'Inquisiteur donnait sa sentence. Allan ne se jugeait pas psychopathe assoiffé de sang, il ne riait pas en voyant la comédie de douleur des êtres pris entre les griffes des pirates. Des griffes humaines et non démoniaques. Ce n'était pas un jeu, un passe-temps, c'était la chose à faire contre des monstres.

Et l'Indien au sol, était un de ces monstres.

Il ne pouvait visiblement pas combattre, le Peau-Rouge. À bout, c'était donc le moment de finir avec cette âme damnée.

L'Inquisiteur saisit la tignasse d'Ours de sa main gauche, l'entrainant vers la source de salvation, vers le bûcher purificateur. Sans un mot, pas même un sourire. L'Inquisiteur ne jouait pas, ne s'amusait. L'Inquisiteur était d'un sérieux mortel, le sérieux d'un juge. L'Indien était lourd, le traîner restait la meilleure solution.

Allan s'arrêta juste en face des bûches en feu, ces même flammes qui avaient dévoré et qui poursuivaient le festin du corps d'un des enfants perdus.

- La sentence est donc le bûcher.






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Ancien Peau-Rouge
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MessageSujet: Re: Champs de Feu   Champs de Feu EmptyMar 28 Juil 2015 - 17:25


Zane s’était tenu loin, très loin de ce qui s’était déroulé sur la plage. Le plus loin possible à vrai dire. Il était resté près du navire, caché là où il le pouvait. Les cris et l’odeur infâme de la chair qui brulait ne l’avaient cependant pas épargné. Son ventre tressaillait encore de petits haut le cœur. Il savait ce qui s’était déroulé, il savait aussi très bien que cela ne devait pas le mettre dans cet état. Tuer des enfants perdus n’était pas un problème éthique pour lui, tant que c’était les ordres du capitaine. Cependant, ces démonstrations  gratuites de cruautés étaient un peu trop pour son estomac. Même son cerveau n’arrivait pas à faire procéder tout ça.  Les cris résonnaient encore, déformés à l’extrême, comme dans l’espoir d’y trouver une réponse.

Quand il avait vu les autres commencer à retourner vers le Jolly Roger il en était descendu. Les jambes un peu flageolantes il avait soigneusement évité les autres et malgré son dégout il s’était inévitablement dirigé vers les feux dont le silence paraissait maintenant morbide. Il était resté au loin, assez pour que la lueur des feu l’atteignent mais pas sassez pour distinguer les silhouettes qui s’y profilaient ni entendre les paroles que la légère brise ne parvenait pas à emmener à ses oreilles. Elle n’avait qu’amené cette odeur trop forte qui cette fois, mécontente de n’avoir que fait sursauter son estomac l’avait fait se vider dans le petit arbuste à l’orée de la forêt.

Il fallu quelques minutes à l’Ancre pour se relever sans que sa tête ne tourne. Prenant tout son courage et le peux qu’il restait dans son estomac, il avança a pas hagards mais décidés vers les feux. Plus il avançait plus il distinguait les deux silhouettes qui se faisaient face, pourtant leurs mots ne l’atteignaient pas encore. Il savait que la silhouette noire et calme était Allan, c’était une évidence, il n’y avait que lui pour rester à un tel ‘spectacle’. Mais quand il reconnut Ours il s’arrêtât, stupéfait,  à une dizaine de mètres des feux.  Que venait-il faire ici ? Lui aussi se repaissait de cette horrible vue ?

Mais les quelques secondes qui suivirent vient ôter à cette possibilité toute forme raisonnable d’existence. Muet un instant, l’Ancre retrouva sa voix lorsqu’il vit Allan attraper l’indien par les cheveux et le trainer vers un des feux. Il hurla. Pas un son définissable, pas un nom, puisque son cerveau n’arrivait pas encore à choisir qui il devait appeler. Allan pour l’arrêter ? Ours, par désespoir ? Ses jambes poussaient de toutes leurs forces, ses pieds écrasaient le sable avec le plus de rage possible pour se rapprocher avant que quoi que ça soit d’irréparable soir commit.

Finalement sa tête se décida.


« Allan, attends ! »

Arrivant, il saisit le poignet de l’Inquisiteur espérant réussir à l’arrêter dans son geste.

« Qu’est-ce que tu fais ? Il ne fait pas partie des enfants … prévus ! »

Que dire, que faire ? Il savait que son plaidoyer était bien pauvre et que les convictions du pirates l’emportaient généralement sur toute forme de raison. Il fallait cependant qu’il trouve quelque chose pour sortir Ours de ce pétrin. Il ne savait pas trop pourquoi il y tenait tant mais rien ni personne ne méritait un tel sort à ses yeux.

« Ne fais pas ça. »

Tenant toujours son poignet, l’Ancre fixait le pirate, plantant ses yeux dans les siens avec toute la détermination dont il était capable. Il n’allait pas laisser une autre personne bruler ce soir, c’était hors de question.
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