Chacun sa devise, et ce n'est pas Lynn qui va déroger à la sienne ! Alors qu'elle s'était enfin sentie prête à accepter comme une grande tout ce qui pouvait lui tomber dessus, que ce soit bon ou mauvais, elle est vite revenue à son point de départ : l'ignorance la plus totale.

C'est tellement plus simple de sortir une petite boîte bleue remplie de petits bonbons blancs, d'en prendre un, et de se mettre au ménage fissa tout en chantant, sans se soucier des têtes qui vous regardent faire !
Eh oui, celui qu'elle appelle affectueusement son "Tonton" n'est pas le Chapelier fou pour rien ! Il n'a pas de têtes de mannequins en polystyrène pour exposer ses chapeaux, alors il faut bien faire avec les moyens du bord !
Même s'il faut quand même avouer que c'est pas très hygiénique, un support organique...

À grand renfort de bouquets de lavande disséminés un peu partout dans la demeure, Lynn joue les domestiques modèles et fait en sorte que tout soit toujours très propre et sente bon, du sol au plafond -ou du moins jusqu'en haut des meubles. C'est plus plaisant pour Azel comme pour elle, et ça lui occupe ses journées.
Cependant, pas sûr que le parfum des fleurs soit réellement au goût du gros chat, qu'elle n'a encore jamais vu, et dont elle secoue les coussins tous les jours par la fenêtre, s'étonnant qu'il perde si peu de poils.

Outre le ménage, le Loir s'occupe aussi de tout ce qui concerne la nourriture. Après avoir constaté que les tocs de son cher Tonton le suivaient jusqu'à table, la jeune fille a donc préféré lui éviter une overdose de sel comme de sucre, se mettant de bonne grâce aux fourneaux.
Et puis, ça lui rappelle un peu avant, quand elle faisait des plats avec les moyens du bord pour les Raccommodeurs. Mais au moins, maintenant, elle sait cuire la viande uniformément, sans risquer d'en faire un tartare sans le vouloir.

Plutôt timide, Lynn se contente du minimum de paroles lorsque son hôte l'envoit faire les courses : bonjour, merci, et au revoir. Ce n'est que lorsqu'elle est mise en confiance ou qu'elle a son mot à dire qu'elle se transforme en véritable moulin à paroles que rien n'arrête.
Cependant, il lui arrive de dire de sacrées bêtises ou de s'arrêter en plein milieu d'une phrase, tout dépend si elle a pris ses "bonbons du bonheur" ou non. Bien qu'elle essaye de se raisonner et de ne les utiliser qu'en dernier recours lorsqu'une situation devient insupportable, il est difficile de ne pas devenir accro...

Calme et discrète, c'est une demoiselle à l'âme encore enfantine, coincée dans un corps d'adulte. Elle préfère de loin rester entre quatre murs en compagnie de son Tonton et de ses jouets que de partir à l'aventure en forêt.
Elle pourrait rester des heures dans sa chambre à coiffer ses poupées et prendre le thé avec ses peluches. Mickey désirerait-il un peu de sucre ? Quel dommage de ne pas avoir eu l'idée d'arracher Minnie au Grand Arbre... peut-être viendra-t-elle la rejoindre un jour ?

❀ Lynn, c'est une déformation de Kaitlyn, en plus court, pour retenir plus facilement. Lakeland, c'est une ville en Floride (sa terre natale), pour l'allitération en "L". Lynn Lakeland.
Quant à son surnom, "Le Loir", c'est tout simplement parce que la drogue qu'elle prend pour mieux se voiler la face au sujet des choses cruelles de la vie a tendance à la faire dormir après coup.

❀ Très à cheval sur la propreté (son allergie aux acariens l'en remercie).

❀ Plutôt calme et discrète.

❀ Timide, elle préfère rester dans son coin et observer de loin ceux qui ne lui sont pas familiers sans chercher à leur adresser la parole.

❀ Met beaucoup de cœur dans tout ce qu'elle entreprend. Elle ne fera jamais les choses à moitié (sauf si elle calcule mal son temps et s'endort en plein milieu d'une tâche).

❀ Naïve, elle ne cherche pas trop à savoir si ce qu'on lui dit est vrai ou non, sauf si elle sent qu'on se fiche vraiment d'elle.

❀ Dort beaucoup, et a tendance à somnoler après avoir pris ses "bonbons du bonheur".

❀ Lesdits bonbons sont un genre de drogue, ressemblant à de petits morceaux de sucre et produits par une plante de l'Île dont elle ne connait pas le nom. Ils provoquent un sentiment de béatitude pendant un temps, puis rendent ensuite complètement amorphe lorsque l'effet se dissipe.

❀ Lynn a découvert l'existence de cette plante grâce à un curieux animal ressemblant à Falkor de "The Neverending story" (mis à part ses oreilles dressées, la couleur de son pelage et sa petite taille), et qui se nourrit de ses fleurs.
Ils semblent s'être mis d'accord tous les deux et Falkor Carroll (comme elle l'appelle) accepte de partager son repas en laissant les feuilles de la plante merveilleuse à Lynn en échange d'une place sur son lit (et sur ses épaules lorsqu'il décide de lui tenir compagnie).

❀ Adore l'odeur de la lavande.

❀ Déteste le rouge.

❀ A peur de l'orage et d'un tas d'autres choses. Mais surtout de l'orage.

❀ Passe son temps libre à jouer avec ses jouets, s'occuper de Falkor et ennuyer Azel en parlant de choses inintéressantes.

❀ A réappris à lire, écrire décemment -autre chose que son prénom- et surtout compter. Malgré tout, ce n'est toujours pas une lumière en maths...

❀ Essaye de surveiller son langage pour parler aussi bien que son Tonton, bien qu'elle soit loin de posséder son joli et riche vocabulaire.

❀ Parle d'une voix lente et plutôt aïgue.

❀ Emploie "Supercalifragilisticexpialidocious" beaucoup trop souvent lorsqu'elle est satisfaite de quelque chose.

❀ Affectionne le style Lolita. Plus il y a de froufrous et de dentelle, mieux c'est. Sa robe de sortie est blanche aux accents noirs, contrairement à la longue robe noire -avec un tablier blanc- qu'elle porte lorsqu'elle travaille.

❀ A toujours un accessoire sur la tête, souvent un noeud blanc aux accents noirs pour faire écho au noeud rouge qu'elle portait jadis. Par contre, elle porte maintenant les cheveux courts en un carré plus ou moins soigné.

❀ Juge qu'elle devrait probablement se maquiller pour se vieillir un peu, mais elle n'aime pas toucher aux cosmétiques de peur de fair un carnage.

"C'est devenu ma maison par défaut... Il y a des jours avec et des jours sans. C'est tout."

"Je veux rentrer dans le Vrai monde... mais je peux pas... Mon vrai chez-moi me manque... Il y a vraiment pas un moyen de partir ?"

"Peter, je l'aime toujours bien. Je voudrais juste aller le voir pour lui demander s'il serait pas possible de rentrer dans le Vrai monde pour ceux qui se sentent vraiment vraiment pas bien ici... mais j'ose pas...

Hook me fait peur, j'ai pas envie d'avoir à lui parler ni même de le voir. C'est tout. Brrr."

❀ Début 2005 : Débarque sur l'Île. Elle conserve son nom (Kaitlyn) lorsqu'elle est nommée Mère apprentie des Raccommodeurs.

❀ Pluie Salée : Après quelques mésaventures trop rapprochées dans le temps (Pirate presque éviscéré sous ses yeux, assassinat de Braid -Raccommodeur), elle finit par grandir et s'enfuit du Grand Arbre de peur de se faire mal voir.
Elle s'échoue au Port et par un heureux concours de circonstances, se fait embaucher comme Domestique chez le Chapelier sous le nom de Lynn Lakeland.

❀ Givre mortel : Contrainte de déménager au Ranch avec son hôte, ses clics et ses clacs, et Falkor sur les épaules (littéralement). Elle tente tant bien que mal de s'acclimater à ce brusque changement de vie et a tendace à traîner dans les pattes de son Tonton Chapelier.

"Regarde comme c'est bien ciré, on se voit sur le parquet".
C'est ce qu'avait dit Lynn à Falkor, qui fixait le sol sans un bruit -il n'était pas très bavard.
Honnêtement, il n'y voyait pas grand chose dans cette pénombre. Et puis, ce n'était même pas sûr qu'il reconnaisse son propre reflet.
Mais il regardait, parce qu'on lui avait dit de le faire.

- Tu fais attention; ça glisse.

Ajouta d'ailleurs la demoiselle à l'attention de la bestiole, alors qu'elle se relevait avec mille précautions pour contempler son travail.
Si la brillance du sol était proportionnelle au risque de se casser un membre en dérapant dessus, alors n'importe qui serait suceptible de mourir en posant un pied sur ce parquet.

Comme il serait ennuyeux qu'un malheureux incident de ce genre arrive à son hôte, Lynn avait soigneusement placardé des feuilles avec marqué "Attention, parquet ciré, risque de glissade" sur chaque porte des pièces concernées.
Plutôt fière de son travail, bien droite et poings sur les hanches, elle chuchotta un dernier "Supercalifragilisticexpialidocious" avant de tourner les talons et d'inviter Falkor à sortir avant de refermer la porte.
La Créature patina un moment avant d'échapper à l'enfer de cire, visiblement ennuyée de perdre ainsi son équilibre sur un sol qui commençait pourtant à lui être familier.

- Hihihi... j'ai les yeux qui se ferment tout seuls. Encore un peu et j'allais m'endormir dans le salon. Ça aurait été bête, hein ?

Un peu somnolente, la Domestique se donna deux bonnes claques sur les joues avant de se trainer dans les escaliers, Falkor à sa suite.
Lui n'attendait qu'une chose : pouvoir squatter ses draps blancs et s'y rouler en boule pour y faire une bonne sieste, comme sa maîtresse.
C'est tellement épuisant de regarder les humains travailler.


C'est un air froid qui accueillit les deux compères, les faisant aussitôt éternuer à l'unisson. Vite ! Le Loir trottina jusqu'à sa fenêtre pour la fermer.
Elle avait l'habitude d'aérer les pièces les unes après les autres, tous les matins, laissant sa propre chambre ouverte un peu plus longtemps car elle ne s'en occupait qu'en dernier.

Les yeux plissés, la demoiselle reste cependant quelques instants à sa fenêtre. Il pouvait faire froid le matin, certes, mais la température semblait avoir du mal à grimper en journée, en ce moment.
Ça ne présageat rien de bon, et même elle le savait. Après les pluies diluviennes, le froid ? Qu'allait-il encore se passer ?

- Peter est vraiment pas cool avec nous en ce moment, hein Falkor.

Déclara Lynn, en s'adressant plus ou moins à son animal de compagnie, déjà roulé en boule au pied du lit tel une grosse chenille.
S'affalant à son tour en travers du matelas sans même prendre la peine d'enlever ses chaussures ni d'attraper un oreiller, elle s'endormit profondément.