« Papillon ! Papillon Céleste ! »
Deux papooses d'environ 5 ou 6 ans se pressèrent pour te rejoindre. Tu souris en les voyant se dandiner devant toi. Leur air curieux agrandit ta douceur et tu prononças avec tendresse : « Vous pouvez me poser les questions que vous voulez les enfants, j'y répondrai toujours ! »
Tous tes mots n'avaient pas été en langage Huron, tu avais encore des lacunes mais l'essentiel du message avait trouvé sens. Les paposses habillés, comme rarement, bien que leurs habits restaient simples, mais il faisait tellement froid ces temps ci, sautillèrent de joie.
« Papillon Céleste tu étais où avant ? » demanda, en premier, la fillette.
Avant que les questions fusent tu décidas d'y répondre de suite pour instaurer implicitement la règle de ne répondre qu'à une question à la fois.
« Je ne sais plus vraiment...attendez que je réfléchisse. »
Tu fermas les yeux, un rire d'enfant, de petit enfant, la sensation des cheveux d'un enfant sous ta main que tu caressais avec douceur, des cheveux trempés...Pourquoi ? Bientôt le sang, les morts, la peur, l'impuissance et les pleurs seraient revenus si...une main ne s'était pas posée sur ton épaule. Tu rouvris aussitôt des yeux remplis de larmes.
« MAIS VOUS ALLEZ ARRÊTER OUI ? »
Le garçonnet qui venait de crier poursuivit les deux bambins jusqu'à les épuiser. Les enfants finirent par s'endormir contre un arbre vaincus par Morphée. Le papoose de 10 ans qui les avait poursuivi soupira : « Tu ne dois pas te rappeler Papillon Céleste, tout le monde le dit, alors tu dois t'en souvenir même si ces sales gosses n'y arrivent pas ! »
Tu essuyas tes larmes acquiesçant de la tête. Le papoose de dix ans se releva en se prenant les cheveux : « Alors pourquoi tu ne t'en rappelles JAMAIS ! On dit ça pour toi tu comprends ? »
Il était suffisamment près de ton fauteuil pour que tu lui ébouriffes les cheveux dans un : « Désolée de te donner autant de soucis...Musaraigne Rapide, Merci d'être là pour moi ! » Ton tendre sourire fit baisser sa colère et il bougonna : « Je ne suis plus un petit, j'ai un Nom à présent. »
Tu souris dans un : « C'est vrai... »
Il rougit dans : « Tu prononces mal espèce de rossignol qui ne sait pas chanter ! »
Et il te fit répéter cette phrase en langage Huron jusqu'à ce que tu y arrives. Malgré ses grognements vous aimiez très fort la même personne : Votre sauveur guérisseur très malade, ce lien si fort qui vous liait.
Quand il partit tu mis la couverture sur tes genoux sur les deux très jeunes papooses endormis, il faisait frais.
Mais une odeur t'alarma, une odeur de fumée, tu regardas la forêt inquiète et te dirigeas en roulant vers celle-ci.
D'où pouvait-elle venir ?