Qui est un cas. Pour le nez, pour les yeux… Petit animal aux yeux trop pâles. Cabot de cirque qui a trop longtemps grugé son os. Qui gruge encore. Qui a trop liché ses pattes après la gamelle. Que les pattes. Excité, énervé, et de quoi tirer un sourire, parfois. Drôle de bestiole, DogFish. Aussi l’instinct me pousse-t-il à sagement contourner ton enclos.

DogFish, c'est le type un peu relou sur les bords, pas vraiment futé et complètement naïf, qu'on prend plaisir à embêter.
C'est l'homme-enfant qui monte sur ses gonds avec une rapidité déconcertante et qui peut vite se transformer en homme-animal si on touche le sujet sensible.
C'est le frère par-défaut du Maniaque.

Ian ne l'apprécie pas. Ne l'aime pas. Ne le supporte pas. Pourtant, il ne peut pas s'empêcher, lorsqu'ils ne se battent pas, lorsqu'ils ne sont pas en train de se mettre des bâtons dans les roues et de s'en faire voir de toutes les couleurs, de prendre soin de lui. Généralement, Wilhelm ne le sait pas. C'est un petit geste, furtif, en suspend, comme lui donner la fin de son assiette, remonter sa couverture pendant qu'il dort qui trahi le maître Calfat. Car au fond, il ne le déteste pas. Il est juste un frère, un petit merdeux impossible à éduquer.

Les deux hommes, malgré leur difficulté d'entente, passent beaucoup de temps ensemble, même s'ils se prennent toujours la tête, même s'ils se battent toujours. A croire qu'ils ne pouvaient pas faire autrement que de rester toujours collés l'un à l'autre.

Wilhelm est d'ailleurs l'un des pirates que Ian tente de dissuader d'ecouter, ou meme de parler a ce foutu Long.

I've got a snake in my boot, mais je l'enlèverais pas pour autant. Dougsie. L'éternel accoudé au bar, qui pleure, et qui pleure encore quand il a bu. J'ai tendu l'oreille pour récupérer des informations, au début. Puis , j'ai vite compris que cela ne me servirait à rien. J'aurais pu compatir, être pleine de pitié, ou je ne sais quelle autre perte de temps. Mais la vérité, c'est que ce qu'il me raconte, je m'en fous, totalement. La seule chose qui me pousse encore à le complimenter et à l'écouter quand ça va mal, c'est que le Pied-Beau peut m'être utile. Alors je ne relève pas son incroyable laideur, et je porte des bottes épaisses quand je sers. Je suis la Sournoise. Il est le Pathétique.