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Tinea
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MessageSujet: Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre   Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre EmptyLun 18 Aoû 2014 - 14:16

L'Epi était sortie de la cabane des raccommodeurs pour observer le tumulte qui se propageait sous le grand tronc. C'était un petit déchirement de se dire qu'elle n'y participait pas. Mais si les braves ne partaient pas, ce serait un autre sorte d'agitation qui contaminerait le Grand Arbre, et toute l'île à la longue. L'Epi était inquiète, mais elle savait que sa place n'était pas dans l'expédition. Elle résista à la tentation de sauter dans le groupe avec un hurlement guerrier, et rattrapa un petit raccommodeur qui se faufilait sous son bras.

- Où c'est qu'tu penses aller, toi ?
- Bah j'va aider les braves !
- Que dalle !
- Mais Tineaaaaa...


L'Epi ignora ses jérémiades et se retint de le frapper à la mention de son nom, uniquement parce qu'il lui arrivait à la taille. Elle s'efforça de se rappeler pourquoi ils devaient rester là.

- Nous, on part pas à l'aventure. On raccommode ! Tu veux faire quoi, haut comme trois pommes que t'es ?
- Pas juste...
- M'en fiche. Y'a du boulot ! On sera plus utiles ici que là-bas
, acheva-t-elle en l'expédiant droit dans la cabane avec une claque à l'arrière du crâne.

Et c'était aussi difficile à faire que de s'obliger à rester clouée sur le Grand Arbre comme un gland pas mûr pour tomber. L'Epi fit les cent pas devant la cabane en évitant de regarder en bas, et ses oreilles s'habituèrent tellement au brouhaha qu'elle réussit à se persuader que ce n'était pas bien différent d'une journée de chasse ou d'une partie de cache-cache géante dans la Jungle. Sauf qu'ils ne reviendraient peut-être pas tous... Aaah, comme elle enviait les Wild, Scar et autres Stealth ! Elle s'accouda à une rambarde et risqua un coup d’œil en bas. Les alentours étaient plus calmes à présent. Peut-être pouvait-elle se permettre de... ? Elle vérifia que les petits raccommodeurs étaient tous à l'intérieur, bien concentrés sur leur tâche, et descendit quelques marches, avant de prendre franchement la première corde qui passait par là et de sauter à terre. Elle regrettait parfois d'avoir été assignée à ce groupe. Mais elle était fière d'en être la cheffe parce que ça voulait dire dormir dans la Maison Souterraine et d'autres avantages super sympas. Elle aimait bien ce rôle, elle se sentait "grande"... non, pas dans ce sens-là évidemment ! Grande, comme... comme responsable.

Elle aimait bien être responsable des autres gamins, même si elle ne savait pas d'où ça lui venait. C'était ce qui la tenaillait, là, au pied de l'Arbre. Voir partir ses camarades en sachant qu'on ne peut pas les aider. Rester pour protéger ceux qui avaient besoin d'elle. Et elle allait s'ennuyer à mort ! Mais les petits avaient besoin d'elle.... argh. Le dilemme de sa vie !
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Hush
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MessageSujet: Re: Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre   Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre EmptyVen 22 Aoû 2014 - 20:55

Hrp:

Hush était un Sentinelle. Alors Hush devait rester près du Grand Arbre et veiller, veiller pour qu'aucun intrus ne se faufile dans la demeure des Perdus, veiller à ce que personne ne fasse de bêtises sous son œil vigilant. C'était le rôle des Sentinelles ; il devait s'y tenir. Hush le savait, et pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'avoir le cœur serré à l'idée de laisser sa précieuse Liberté s'envoler au loin alors qu'il ne pouvait la suivre. Peter s'en allait avec quelques valeureux guerriers, et le garçon aux allures si sombres ne pouvait pas l'accompagner. Il ne pourrait pas le protéger s'il arrivait malheur. Mais au fond, rien ne pouvait arriver à l'Enfant Roi, n'est-ce pas ? Il était le symbole du père, de l'invincible : il ne pouvait assurément rien lui arriver. Il était l'Île, alors il n'était pas question que l'Île lui fasse du mal. Pourtant, Hush devait se faire violence pour ne pas imaginer les pires scénarios possibles : et si le groupe était attaqué par surprise par les Pirates ? Et si le Croquemitaine pointait le bout de son nez ? Il était difficile de concevoir à quel point l'expédition aux airs d'épopées tant rêvées pouvait virer au cauchemar d'un instant à l'autre.

De fait, l'Affranchi s'occupait l'esprit comme il le pouvait afin de balayer de son esprit ces pensées qui le rendait si inquiet. Il était actuellement dans sa cabane -son tour de garde s'était achevé il y avait une bonne heure de cela, pour son plus grand damne- et rangeait tout ce qui pouvait l'être. Le problème était que sa cabane n'était pas bien fournie. Il y avait bien cette cape en peau d'ours qui lui servait de tapis douillé sous son hamac, quelques livres récoltés et ma foi assez inutiles pour quelqu'un qui n'avait jamais le temps de les lire, empilés contre un mur, un bout de miroir brisé posé juste à côté, quelques vêtements pliés dans un coin, et un sac en bandoulière en bon état, si l'on faisait office du trou dedans qui commençait à devenir trop gros pour être ignoré. En fixant ledit sac, Hush eut d'ailleurs une nouvelle idée qui lui permettrait de s'occuper : apporter l'objet décousu aux Raccommodeurs. Certes, ces derniers ne réparaient d'ordinaire que les habits, mais il pourrait bien trouver quelqu'un ayant l'âme suffisamment noble pour lui accorder ce service. Et puis, le temps de chercher, il cesserait de penser et de s'inquiéter pour Peter -et accessoirement pour tous les enfants qu'il connaissait au moins de vue, qui partaient aussi et risquaient de ne pas revenir… Ou pas entiers.

Néanmoins, l'Affranchi eut vite fait de regretter son idée lorsqu'il arriva du côté des Raccommodeurs. L'expédition était là, en bas, bruyante et excitée à l'idée de partir à l'aventure. Le jeune adolescent se pinça les lèvres, malheureusement conscient que les aventures héroïques n'était jamais vraiment vraies. Pas dans le Pays de Jamais.

Il observa ainsi la scène de haut, quand son attention fut attirée par un bruit de conversation non loin de lui : il reconnut de suite la fameuse chef des Raccommodeurs, Tinea -qui préférait se faire appeler l'Epi- , qui empêchait un enfant de partir en expédition à son tour. Contrairement à ce qu'elle disait, il était évident qu'elle mourrait d'envie de partir elle aussi. Il suffisait de voir ses yeux briller lorsqu'elle regardait le petit groupe s'éloigner du Grand Arbre.
En effet, ce n'était pas toujours facile d'assumer son rôle.

Oubliant presque ce pourquoi il était venu et le sac en bandoulière qu'il portait sur lui, Hush s'approcha furtivement de Tinea, qui était descendue sur la terre ferme, et prit la même corde qu'elle venait d'utiliser pour la rejoindre. Il atterrir souplement au sol plus bruyamment qu'il ne l'aurait voulu, avant de se poster aux côtés de la jeune fille. A cet instant, son regard se fit presque aussi lointain que celui de l'Epi ; mais il n'avait pas envie de partir pour les mêmes raisons qu'elle, il s'en doutait. Elle voyait certainement l'action ou la gloire, ou quelque chose qui s'en approchait ; le Sentinelle n'y voyait qu'un départ dangeureux. Mais nécessaire, malheureusement.
L'Affranchi poussa un long soupir, avant d'annoncer calmement :

Envie de partir, toi aussi ?

Ce n'était pas vraiment une question, puisqu'il connaissait déjà la réponse. Mais faire la conversation leur permettrait peut-être à tous les deux de se détendre les nerfs, qui sait.
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Tinea
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MessageSujet: Re: Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre   Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre EmptySam 30 Aoû 2014 - 19:50

L'Epi était prise dans son dilemme comme un papillon dans une toile. Ou plutôt une mouche, à entendre le boucan que c'était dans sa tête. Elle avait tout pleins d'arguments contre ce départ en expédition, aussi bien que contre la facilité qui lui imposait de rester bien sagement au Grand Arbre. Mais qu'était la solution de facilité, en fin de compte ? N'était-il pas plus difficile, du moins pour elle, de prendre racine ici, rongeant son frein, alors que ses petits camarades vivaient des aventures terribles ? Voyez comme c'était compliqué, pour elle, de réfléchir à tout cela. Elle était tellement absorbée dans la bataille de ses arguments qu'elle n'entendit pas l'arrivée de Hush.

Un long soupir la tira des entremêlements pleins de nœuds de son débat intérieur, et elle releva la tête, un peu surprise. Les quelques autres enfants qu'elle avait vu admirer le départ de l'expédition avaient tous cette lueur d'espoir ou d'envie dans le regard. Le petit brun n'avait que... l'envie. Enfin, elle le supposait, d'après ce qu'il avait dit. Elle était pas bien douée pour lire les gens, l'Epi, elle se basait davantage sur leurs actes. Un acte, c'était franc, direct. Il n'y avait pas de tergiversations. Tandis qu'une parole ou un regard, eh bien... c'était trop compliqué. D'autant plus que le nouveau venu n'avait pas un regard facile à percer.

- T'as pas l'air, toi, commenta-t-elle.

Sans méchanceté malgré les mots. C'était juste une constatation, quelque chose qui la surprenait. Ben tiens, ma grande, il existe des gens qui savent cacher leurs émotions, tu sais. On n'a pas tous besoin de crier sa rage ou sa joie sur tous les toits. Elle haussa les épaules, comme l'autre semblait l'avoir percée à jour :

- Je suis super jalouse. Et en même temps, j'ai pas envie de partir, tu vois. Parce qu'il faut bien qu'on reste ici.

La dernière phrase se voulait aussi convaincue que convaincante. L'Epi posa les mains sur les hanches. Ouais. Elle était trop convaincue, là. Elle jaugea brièvement le garçon de haut en bas.

- T'es dans les Sentinelles, toi. Juste ?

L'Epi n'avait pas une bonne mémoire des noms, mais elle savait à peu près quel visage se trouvait où. Il lui semblait que celui-là leur appartenait. Elle ne croisait pas beaucoup les Sentinelles, cela dit, ils étaient tous plus discrets qu'elle. Forcément. Leur boulot était d'observer, pas de parler.

L'Epi aurait fait une horrible Sentinelle.

Non qu'elle aimait taper la discussion, mais c'était toujours mieux que de rester inactive, et s'il y avait bien une chose que l'Epi ne supportait pas... c'était rester là sans rien faire. D'ailleurs, depuis deux minutes que la conversation était entamée, elle se retenait de sortir du fil et une aiguille ou un tricot de sa sacoche pour s'occuper les mains.
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Hush
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MessageSujet: Re: Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre   Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre EmptyLun 1 Sep 2014 - 13:59

L'Epi semblait tellement contrariée de ne pas pouvoir partir en expédition avec tous les autres, cela faisait presque de la peine à voir. D'un autre côté, à l'instar de Hush, on avait besoin d'eux au Grand Arbre : pour le surveiller, le garder d'éventuels assauts -sait-on jamais-, s'occuper des plus jeunes dans le cas de Tinea, puisqu'elle était chef,... Il y avait tant de choses à faire ici, tellement moins dangereuses que périple dans lequel venaient de se fourrer bon nombre de Perdus ignorants des risques. En réalité, Hush ne prétendait même pas savoir ce qui attendait tous les membres de cette aventure ; personne ne le savait de toute façon. Seulement, pessimiste comme il pouvait l'être, il n'y voyait que les mauvais côtés et, de fait, aurait apprécié de pouvoir venir avec l'Enfant Roi afin d'assurer ses arrières. Ne serait-ce que par pure précaution. Parce que, même si Peter était intouchable, il demeurait toujours cette crainte que quelque chose arrive à ce petit groupe plein d'espoir et d'héroïsme. Toujours.

Tinea sortit néanmoins l'Affranchi de ses pensées peu encourageantes en commentant que lui, il n'avait pas l'air excité à la simple envie de participer à l'expédition. Un discret sourire amusé étira les lèvres du garçon, songeant qu'il devait avoir pris l'habitude de rester calme voire inexpressif au naturel -en apparence du moins. En apparence en effet, car Hush n'était pour ainsi dire pas aussi serein qu'il pouvait en avoir l'air ; il était au contraire rongé par une inquiétude constante et grandissante. Pour cela, il en aurait presque maudit l'imagination fertile si caractéristique à tous les enfants… Il imaginait parfaitement bien les innombrables scénarios possibles dans lesquels les Perdus mourraient tous dans d'atroces souffrances. Autant dire que cela n'avait rien de réjouissant.

Ah ? Pourtant j'ai très envie de partir. Mais pas pour les mêmes raisons.

Le jeune adolescent sous-entendait par là que ses raisons personnelles différaient non pas seulement de Tinea, mais aussi de tous ses camarades Perdus. Parce que, au fond, il voyait mal quelqu'un d'aussi pessimiste que lui exister. Ou alors, ils ne devaient décidément pas être très nombreux. Ca revenait presque à mettre les capacités de Peter en doute après tout, de penser qu'il pourrait mourir durant cette joyeuse et inconsciente aventure. Raison de plus pour ne pas se montrer trop explicite quant à ses doutes, pensa-t-il avec justesse.

Quelques secondes plus tard à peine, Tinea assura -sans que le Sentinelle parvienne à savoir qui des deux elle tentait de convaincre- que leur place était ici quand bien même elle pouvait être jalouse. Ce à quoi le garçon ne put qu'affirmer d'un hochement de tête, ne trouvant rien à redire aux sentiments partagés qu'ils éprouvaient suite au départ de l'expédition. La seule différence étant certainement le fait que, si Hush était envieux, il n'était pas jaloux. Qui serait jaloux de voir autrui s'avancer vers une peut-être mort atroce ? Non, ce qui l'embêtait, c'était décidément de ne pas être aux côtés de Peter si jamais problèmes il y avait.

Seulement, une fois encore, la blonde ne lui laissa pas le loisir de s'étendre dans ses sombres pensées. Ce n'était pas une mauvaise chose qu'il soit venu lui parler, songea-t-il : il serait encore en train de déprimer comme ce n'était pas permis s'il n'avait pas fait cela. Une chance qu'il ait abordé une demoiselle bavarde.

Juste. T'as une sacrée mémoire, non ? Si t'étais pas Chef des Raccommodeurs je n'aurais même pas su qui tu étais moi.

Parce que, si Hush possédait une mémoire pour le moins impressionnante quand il le voulait bien, le reste du temps, autant dire que les informations rentraient par une oreille et sortaient par l'autre : un vrai gruyère sur pattes.

Le fait de parler de raccommodeurs rappela néanmoins soudainement ce pourquoi Hush était, à la base, sortit de sa cabane. Son visage s'éclaira l'espace d'un instant tandis qu'il prenait son sac en bandoulière dans ses mains et montrait le trou qui avait déchiré le tissu à l'Epi d'un air  appuyé.

Tu penses que tu pourrais m'arranger ça, si ça te dérange pas trop ? S'il te plait ?

Hush lança un sourire à Tinea ; un sourire pas exactement moqueur, mais plutôt taquin. L'impression d'une complicité qui lui autorisait à rire -presque- gentiment de Tinea en la voyant incapable de tenir sur place sans rien faire. Et il fallait dire qu'avec le travail qu'il lui proposait, elle aurait en effet de quoi faire. Il avait presque l'illusion de la connaître depuis longtemps, certainement parce qu'elle était si facile à lire, si expressive. Certainement aussi parce qu'ils étaient tous deux des Perdus, après tout. Ils étaient tous une famille, avec un père, plusieurs mères, et d'innombrables frères et sœurs. Une sacrée famille quand on y pensait.
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Tinea
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MessageSujet: Re: Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre   Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre EmptyDim 7 Sep 2014 - 21:40

L'Epi regrettait que la moitié des Enfants Perdus partent à l'aventure. Sans eux, tout était plus calme, plus vide... plus triste. Comme si le Grand Arbre lui-même perdait ses feuilles, des feuilles qui ne se contentaient pas de rester bien sagement au sol, mais qui s'éparpillaient aux quatre vents dans une indicible confusion. L'Epi n'était certes pas la plus organisée des Garçons Perdus, mais elle entrevoyait sans mal les conséquences d'une telle expédition. Autant d'enfants perdus au loin, on ne savait où, on ne savait combien de temps, et ceux qui restaient comme les dernières feuilles rougeâtres d'un chêne, s'accrochant fermement à leur campement. Les deux groupes étaient isolés ; qu'ils se fassent attaquer, maintenant, et...
L'Epi secoua la tête, peu encline à laisser de noires pensées l'envahir. Il grignotait assez de terrain, le noir, sans que les enfants aient besoin de l'accueillir à bras ouverts. Elle scruta Hush. L'un des seuls avantages à rester seuls au Grand Arbre, c'était de pouvoir rencontrer ce genre de personnes qu'elle ne croisait jamais en temps normal. Et elle était peut-être déçue d'être restée en plan, mais elle savait qu'elle n'était pas la seule et elle se demandait qui était encore là, et pourquoi.

Concernant Hush, cela semblait évident : c'était une sentinelle, alors il... sentinellait. Il faisait le guet au Grand Arbre et il remettait les pendules de ceux qui profitaient de l'absence de Peter à l'heure. C'était un métier utile et noble ; l'Epi respectait cela. Et puis, un rôle qui consistait à gronder ceux qui faisaient les malins, à leur coller des punitions et à leur crier dessus pour leur faire peur et leur passer l'envie de recommencer... Elle hocha la tête pour elle-même. C'était tout à fait son genre.
Mais comme elle, Hush ne semblait pas satisfait de sa position actuelle. Il lui confirma qu'il avait effectivement envie de partir, mais "pas pour les mêmes raisons". L'Epi haussa un sourcil interrogateur. Comment savait-il quelles étaient ses raisons à elle ? Ou celles des autres enfants ? Bon... d'accord. Ça devait se voir à des kilomètres sur sa face. Elle crevait d'envie. Elle le lui avoua peu après, sans gêne ni rien, peut-être juste une pointe d'agacement... et de résignation. C'est qu'elle commençait à s'y faire. Voilà qui leur faisait un point commun, même si leurs motivations différaient. Alors qu'Hush ne voyait pas l'intérêt de se lancer tête baissée dans le danger et une mort certaine, l'Epi estimait ce sort bien plus enviable que celui qui les frapperait s'ils se faisaient tous attaquer au Grand Arbre en l'absence des braves. Une mort de couards, en somme.

Tandis que les autres, ils allaient crever en héros. Magnifique.

L'Epi n'avait pas un esprit aussi prosaïque et déprimant, bien sûr, pour elle il s'agissait juste d'aller sauver le monde. Rien que ça. Au lieu de cela, elle sauvait le petit monde des pantalons troués dans le derrière. Chacun son job, comme le lui rappelait Hush :

– Juste. T'as une sacrée mémoire, non ? Si t'étais pas Chef des Raccommodeurs je n'aurais même pas su qui tu étais moi.
– Bonne mémoire ? Non, ça dépend pour quoi. Mais je me rappelle des visages. J'ai pas vu le tien souvent, alors par déduction, tu ferais partie des chasseurs, des éclaireurs ou des sentinelles... ou des soigneurs, d'accord. Elle tenait beaucoup à ce que l'on sache qu'elle ne voyait pas souvent les Soigneurs, parce que l'Epi était une dure à cuire, ok ? Mais tu es apparu dans mon dos sans prévenir, alors je te colle parmi les Sentinelles.

Elle posa les mains sur les hanches et sourit, très fière d'elle. L'Epi était tellement bruyante et brutale qu'on pouvait croire qu'elle n'avait qu'un petit pois à la place du cerveau, mais pas du tout ! ... et puis, il fallait bien qu'elle compense cette mémoire volatile qu'elle avait. Elle oubliait vite le passé. Et Hush se serait vexée si elle lui avait avoué qu'elle ne retenait pas les noms. Ce dernier enleva son sac et lui montra quelque chose au fond. Ou plutôt, à travers le fond. L'Epi comprit après coup qu'il lui désignait le trou qui s'y encadrait joliment. Elle sursauta :

– Oh, mais comment tu t'es fait ça ? Il est énorme !

Elle supposait toujours que les gamins qui requéraient ses services s'étaient fait empaler par des flèches ou des branches d'arbre pour s'arracher d'un coup tout un pan de tissu, mais la triste vérité, c'était que la plupart se faisaient de petits trous qu'ils oubliaient de faire raccommoder. Et les trous grandissaient, grandissaient... jusqu'à déclencher le désespoir de l'Epi – ou sa colère – et n'être parfois même plus rattrapable. Enfin, la chef des raccommodeurs préférait ne pas mettre tout le monde dans le même panier (troué) et posait toujours la question d'abord. Elle sortit évidemment son matériel de couture de sa ceinture, toujours prête à intervenir.

– Viens, on va s'asseoir quelque part, proposa-t-elle. Ce sera plus confortable. Sauf si tu veux faire un tour et revenir quand j'aurais fini. T'as du boulot ?
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Hush
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MessageSujet: Re: Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre   Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre EmptyLun 8 Sep 2014 - 16:07

Hush ne put retenir un sourire amusé lorsque l'Epi nota avec la fierté d'avoir deviné juste que, s'il était arrivé derrière sans un bruit, cela voulait forcément dire qu'il était un Sentinelle. En y repensant, les Chasseurs aussi pouvaient être très silencieux -il fallait l'être pour pister les animaux sans les faire fuir, du peu qu'il savait-, mais elle avait eu la bonne pioche. Ce qui était certain, c'est qu'il ne serait jamais éclaireur : il préférait guetter un éventuel danger plutôt que d'aller à sa rencontre, ça garantissait toujours une vie relativement plus longue. D'autant qu'il était difficile de trouver quelqu'un qui, comme Hush, n'avait besoin que de peu de sommeil et demeurait attentif même aux heures de surveillance les plus ardues. Non, vraiment, il avait bien trouvé sa place. Quant aux soigneurs, autant se le dire : il l'avait été, dans un lointain passé, mais il ne l'était plus. Heureusement il lui restait quelques bribes de souvenirs sur la façon de panser les blessures et autres banalités de ce genre ; il avait cependant perdu l'habitude de ces gestes et doutait d'être aussi compétent qu'un Soigneur lambda.
Enfin.

C'est vrai que je ne t'ai presque pas vu chez les Soigneurs… Nota Hush, qui fit une pause avant de se rendre compte que Tinea ne devait pas comprendre ce pourquoi il disait cela. J'étais Soigneur, avant. Mais j'ai changé de groupe. Je suis plus efficace chez les Sentinelles apparemment , précisa-t-il avec une fausse modestie. Car, bien sûr qu'il était meilleur Sentinelle. Non seulement parce que c'était Peter qui avait décidé de changer son rôle, et qu'il faisait toujours ce qu'il était juste, mais aussi parce que le garçon avait à l'évidence tout ce qu'il fallait pour assumer sa fonction actuelle.

L'Affranchi ne tarda néanmoins pas à se souvenir ce pourquoi il était au départ sorti de sa Cabane et de ses sombres rêveries. Il enleva son sac de son épaule puis mit en évidence ce magnifique et gros trou qui rendait l'accessoire inutilisable pour de trop petits objets, qui seraient passés à travers et perdus à tout jamais. Dans l'idéal, il valait donc mieux se charger de ce problème mineur pendant qu'il en avait le temps et le loisir, avant que ce devienne un problème urgent et particulièrement affolant. Même si, honnêtement, il ne voyait pas comment un trou dans un sac pouvait devenir un si grand problème, il préférait prévenir que guérir. Une vieille habitude de Soigneur, sans doute. Traiter les embêtements avant qu'ils ne prennent de l'ampleur.

Hush retint difficilement un rire quand la jeune fille s'exclama, visiblement très surprise, comment son sac avait bien finir dans cet état. D'ailleurs, la question était vraiment pertinente mine de rien, quand bien même le garçon ne s'en rendait évidemment pas compte. De toute façon, il était occupé à passer sa mémoire au peigne fin afin de tenter de retrouver la cause du trou. Il y avait de quoi se frapper la tête contre un mur : peu importe à quel point il forçait, le jeune adolescent était tout simplement incapable d'expliquer comment il avait fait cela. Sûrement à cause d'un évènement tout bête comme une branche qui s'accrochait au tissu et le déchirait, et le temps aidant qui agrandissait le trou… Quelque chose comme ça.

J'ai oublié, répondit-il finalement, un peu embêté.

Le Sentinelle fit encore un effort et tenta de se souvenir d'où, décidemment, venait ce trou ; il ne parvint cependant qu'à se heurter à un mur invisible. Il se pinça vaguement les lèvres, se demandant pourquoi il se triturait tant les méninges pour si peu. Ce n'était qu'un sac comme les autres après tout : peu importe où il avait pu le trouver et comment il avait fait ce trou.

L'Epi requérra ensuite son attention en lui proposant de venir s'asseoir quelque part. Hush hocha la tête, trouvant plus pratique de s'asseoir et de parler tout en laissant la jeune fille travailler plutôt que de rester planté debout face à ce chemin -qui n'en était pas vraiment un, avec tout ce feuillage et cette broussaille- qu'avaient empruntés les Perdus partis à l'aventure. Rester là ne ferait que lui rappeler cet évènement quelque peu fâcheux à ses yeux, de toute façon.

C'est bon, je vais rester avec toi. J'ai fini mon tour de garde pour la journée.

Pour la journée, certes, mais pas pour la nuit. Il lui semblait que Scar l'avait assigné aux premières heures de patrouille lorsque le soleil se coucherait. Mais cela, c'était une autre histoire ; puis ils avaient encore du temps devant eux.

De fait, Hush n'attendit pas plus longtemps pour remettre son sac sur l'épaule et monter au niveau de la cabane où travaillaient les Raccommodeurs à l'aide d'une échelle qui tanguait un peu -beaucoup- mais qui ma foi tenait bien, s'installant confortablement au bord de la passerelle à laquelle menait ladite échelle. Il posa tranquillement son sac sur ses genoux et baissa les yeux pour observer Tinea, quelques mètres plus bas.
Il supposait que s'installer face à la cabane des Raccommodeurs devrait arranger leur chef ; puis, si elle voulait aller ailleurs, il lui suffirait d'en faire part au garçon. Il n'était pas bien difficile après tout. Un Sentinelle n'avait pas à faire le difficile sur ses postes de guets.

Tu viens ?
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L'Ombre
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MessageSujet: Re: Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre   Quand le chat n'est pas là, les souris pleurent| libre EmptyDim 4 Jan 2015 - 23:31

The End


L'Epi ne viendra pas, mon enfant,
Et cela vient d'un ordre du grand Peter Pan,
Qui se méfiant des liens qui trop vite se créent,
A exigé que Hush prestement fût appelé,
Afin de prétexter une mission urgente,
Qui lui ferait omettre une amitié naissante...


FIN DE L'AVENTURE




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