L'endroit n'avait pas changé, paumé au milieu des carcasses immenses et inertes.
Il n'y avait que le décors tout autour qui s'était métamorphosé, se réchauffant, le blanc laissant place à la terre, ou plutôt la poussière qui recouvrait les lieux.

Depuis que le Givre avait fondu, que la glace s'était barrée, la zone était restée un des points de rendez vous habituel pour les révoltés.
Petite cabane mal foutue, et pourtant restée debout depuis leur tout premier rassemblement, à l'époque du froid.

Apache repoussa la lourde tenture qui faisait office de porte.
Il avait bien fait attention de ne pas être suivi, faisant mille détours pour brouiller les pistes, ne prenant aucun risque.
Il ne fallait surtout pas se faire chopper.

Et puisqu'il était le premier arrivé, il en profita pour rendre l'endroit un peu plus chouette, secouant les couvertures qui reposaient sur les banquettes pour en chasser la poussière sèche, ce qui le fit tousser.
L'instant d'après, le punk attrapa un vieux balais tout défoncé, chassant l'excès de terre installée sur le tapis qui habillait le sol.

Le brin de ménage fait, l'anarchiste se laissa tomber dans le canapé destroy qu'on avait ramené la, il savait même plus quand.
Un vrai ptit QG trop cool.

Une clope entre ses lèvres pincées, le chasseur craqua une allumette qu'il avait trouvé par terre, faisant grésiller le papier en même temps qu'il aspirait le chaud, soufflant la fumée par le nez.

Justice était pas la. Alors il pouvait.

Il soupira un mini nuage saveur herbe brûlée devant lui, se laissant tomber en arrière, s'enfonçant dans le confort moelleux.

Pour l'occasion, Apache s'était fait un peu beau.
Ligne de rouge sur les yeux.
Son beau pantalon de cuir tailladé.
Son perfecto raccommodé par ses propres soins.
Et son plus beau T-shirt trop court jaune dégueulasse. Celui avec la tête de chien moche dans un cœur.

C’est le printemps. Enfin.

Au milieu des os, Her s’avance discrètement. C’est pas tant qu’elle a peur d’être vue en soi (même si elle a fait la race de détours et s’est assurée de ne pas être suivie), mais plutôt qu’elle veut être sûre qu’il n’y a pas de saloperie en embuscade. Le jour où l’île sera sans danger, Hook adoptera Peter Pan,

Malgré elle, la sentinelle se surprend à de nouveau se passer la main dans les cheveux. Ca change, ça fait bizarre, mais elle aime bien. C’est qu’ils sont courts, maintenant. Nasty, évidemment, avait été plus que ravie de couper sa chevelure. Her avait u peu appréhendé au début, mais le Panda avait vraiment fait un bon taf. Elle avait même aidé la File a parfaire son smoky eye et son noir à lèvres.

Aujourd’hui, Her a un peu soigné son look. C’est un truc qu’elle fait de plus en plus mais aujourd’hui tout spécialement : elle a un date, après tout. Entre sa nouvelle coupe et le maquillage, la sentinelle espère que ce sera un style que son punk aimera. Même si ce n’est pas pour lui fondamentalement et qu’il n’a rien à y redire s’il n’aime pas, hein ! Mais quand même, elle voudrait qu’il kif ce changement.

Son débardeur grenat est la seule touche colorée qu’elle porte aujourd’hui. Ses godasses en cuir usé et son short cargo sont noir, son maquillage aussi. Même ses mitaines font la grève des couleurs.

A mesure qu’elle approche de la planque, la Fille ne peut s’empêcher de sourire d’anticipation, et se demande comment le punk réagira à ce changement de look. C’est qu’il va découvrir sa coiffure. Elle ne l’avait même pas prévenu de ses plans capillaires. Ca doit être de sa faute, aussi : il est beaucoup trop théâtral à ses heures et lui déteint dessus.

Quand enfin elle arrive à destination et franchit la “porte” de la cahute, deux trucs l’accueillent : toi avachi comme une loque, et l’odeur d’herbe. Her, elle sourit en voyant le tableau. Elle est contente de te voir.

- Yo. Tu me fais de la place, ou tu préfères que je t’écrase ?

C’est balancé avec un sourire narquois, et la Fille s’avance. Si tu ne te bouges pas, Apache, elle va vraiment se servir de toi comme d’un fauteuil.

A mesure que l'herbe brûlée grésillait en bout de sa cigarette, la fumée brûlante envahissant ses poumons pour mieux être soupiré au dessus de lui, Apache avait l'impression qu'il s'enfonçait dans le moelleux du canapé défoncé.

C'était agréable de sentir tout ses muscles se détendre, action magique des plantes et des profondes inspirations que forçait l'acte de fumer.

Pas que le punk ai été spécifiquement stressé, mais les temps qui courraient, bien qu'inexistants, charriaient toujours avec eux leurs lots de plus ou moins bonnes ou fâcheuses nouvelles.

Et puis surtout, les plans se dessinaient.

Enfin.

Les idées avaient fusées, de comment procéder. Quoi faire. Comment. Ou.
Les vagues rêves d'antan se concrétisaient en projets.
Et c'était génial.
L'iroquois souffla la fumée vers le plafond, la tête renversée, admirant les nuages aux airs de brouillard qui se dissipaient instantanément.

Enfin...

Ouais.

"Yo." Apache redressa la tête, avisant la nouvelle arrivante qu'il attendait, un sourire se dessinant automatiquement sur sa mine, et lorsque ses yeux noirs s'arrêtèrent sur Elle, ils s'agrandirent, devenant rond comme des billes.

Il ouvrit la bouche comme pour répondre à la brève salutation, mais aucun son n'en sorti.

"Tu me fais de la place, ou tu préfères que je t’écrase ?"

L'iroquois papillonna des yeux, comme si on venait de le réveiller d'un rêve éveillé, et alors qu'elle s'approchait de lui, joli sourire sur ses lèvres noires, il se décala, de justesse pour lui laisser sa place.

Il resta encore un moment comme ça, coi, à juste la regarder.
L'admirer serait un terme plus juste en faite, et plus se faisant, plus son sourire s'agrandissait, ses yeux noirs s'allumant d'étoiles.

"Whoah ! T'es ..." Il eut une hésitation, se demandant si c'était bien correcte de commenter ce nouveau look. Si Her s’apprêtait, quelle qu'en soit la manière, c'était pour Elle et uniquement pour Elle. Pas pour lui ! "..Trop classe." Il termina malgré tout. Impossible de s'en empêcher. Il s'en mordit même la lèvre inférieure pour ne pas en dire plus, ou peut être pour retenir son sourire qui se faisait grand. Il voulait pas la gêner non plus.
"Ça te va trop trop bien !" Les manœuvres furent moyennement efficace !
C'était que c'était tellement vrai !
Her avait vraiment du style. Les cheveux court, ça lui allait particulièrement bien, et la poudre sur ses yeux mettait en valeur son regard déjà charbonneux. Que dire de ses lèvres ?
Ça donnait fort envie de les goûter. Partager un peu de ce maquillage.

"Comment tu va ?" Sa voix s'était faites tranquille, et toute son attention était dédiée à sa belle petite copine hyper stylée.
Les rendez vous avec Elle, c'était pas tout les jours, alors il voulait toujours en profiter au maximum.
Naturellement, il lui tendit son joint, la bouille toujours au sourire.

Apache, il n’a jamais été du genre à contrôler ses expressions. C’est une des choses qu’elle aime bien, chez lui. C’est un livre ouvert, avec ce que ça sous-entend de courage et d’inconscience d’après elle. Elle revient de loin, Her. Même si elle a parcouru un long chemin pour en arriver à cette Fille plus spontanée et expressive, ça reste quelque chose qui lui semble un peu étrange quand elle y pense.

Ton expression et tes compliments lui font plaisir, même si elle ne sait pas comment les accepter. Alors elle te sourit, les joues un peu rose et le regard qui pétille. Elle allait d’ailleurs te répondre, dire un truc pour te remercier, quand tu lui tends ton pétard et lui demande comment elle va.

La Fille te regarde une seconde interloquée, puis éclate de rire en prenant le oinj pour éviter qu’il ne tombe.

- T’es le seul que je connaisse qui tend un joint à sa copine en guise de salut.

Elle te regarde un peu du coin de l’oeil, l’air mutin et le sourire gouailleur. L’hiver lui semble si loin, c’est un tel plaisir. Ces moments à vous deux lui font du bien, lui font plaisir. Un peu de repos après tous les drames passés, et avant ceux à venir.

- C’est le noir à lèvres qui te fait trop peur ? Un petit rire léger, espiègle, avant de te répondre. Moi ça va. Et toi ?

Vrai que tu lui proposes de l’herbe en guise de bonjour plutôt que de l’embrasser. Elle sait que c’est pas le maquillage qui te fait peur, ni aujourd’hui ni jamais. Mais l’occasion était trop belle, et la sentinelle n’avait pas pu s’empêcher de te taquiner un peu.

Mais puisque tu lui as filé le pétard, hein.. Elle ne va pas gâcher. Ton oinj va être coloré, par contre.

L'entrée en matière fit éclater de rire La Fille, ce qui surprit un chouilla le punk, mais ne l'empêcha pas de la suivre, son sourire se faisant plus grand tandis que les jolis éclats de voix envahissaient et réchauffaient la pièce.
La cigarette changea de main, avant qu'Elle ne réponde avec cette mine taquine qui la rendait si particulièrement ravissante aux yeux du chasseur.

"T’es le seul que je connaisse qui tend un joint à sa copine en guise de salut."

Le garçon souffla un rire du nez, mi amusé, peut être un peu gêné.
C'était vrai, plein de gens diraient que ça ne lui ressemblait pas.
L'iroquois du macadam, c'était pas tellement son genre d'hésiter à sauter sur les lèvres de son ou sa copine d'entrée de jeu.
Jamais.

Mais il fallait croire qu'avec Her, c'était différent.

Tout était différent, avec Elle.

"C’est le noir à lèvres qui te fait trop peur ?"
Sourire toujours bien en place, il secoua doucement la tête à la négative.
"Moi ça va. Et toi ?"
Il eut envie de répondre qu'avec Elle, tout allait toujours forcément bien. Mais il ne le fit pas ! Se contentant d'un "Ça va" Tout doux et tranquille alors qu'il la regardait tirer sur le joint partagé.

Une fois la fumée soufflée, alors, il se pencha vers elle, posant ses lèvres sur les siennes, y goûtant enfin, saveur d'herbes brûlée et d'Elle qui se mélangeaient.

Doux et chaleureux.
De quoi se réveiller dans un rêve.

Il prit le temps qui n'existait même pas, pas pressé que l'instant s'arrête, et puis, il se redressa, quittant cette bouche dont il ne se lasserait jamais et dont il avait, comme il l'avait imaginé, fauché la moitié du noir.

"Oops désolé." Qu'il fit pas du tout désolé. "Ça me va bien à moi ?" Ponctué d'un sourire plus grand, rigolard, les lèvres à moitié noircie.

Elle aime te voir comme ça. Détendu, souriant, posé. Elle aime te voir tout court, et ces moments à vous. Tes expressions ne lui échappent pas, et elle répond à ta bonne humeur avec la sienne. Joueuse, et avide de cette atmosphère tranquille, il lui semble sentir physiquement son âme se remplumer tellement ça lui fait du bien. Les drames, c’est si épuisant.

Quand tu te penches pour l’embrasser, tu la sens sans doute sourire en te rendant le baiser. Elle n’est pas pressée non plus, et te sourit doucement quand tu te redresses. Her a conscience que tu y vas doucement avec elle, et la Fille t’en est reconnaissante. Le démarrage de votre relation avait été un peu sur les chapeaux de roues dans un contexte chaotique, et ce rythme paisible lui va bien. Plus d’une fois, elle s’est dit comme en cet instant qu’elle a de la chance que tu fasses gaffe à ce genre de choses. Ca fait partie des raisons pour lesquelles elle ne peut pas se lasser de toi.

Her s’esclaffe un peu quand tu fait (très mal) mine d’être désolé de lui avoir gâché son maquillage. Comment oses-tu donc, mécréant ? A son tour elle se drape de faux dramatisme et prend un air choqué mais surjoué.

- Mieux qu’à moi ! De quel droit, messire ?

C’est dit avant d’enchaîner un nouveau sourire et de se caler un peu plus contre toi en te tendant le pétard. Juste profiter un peu plus, épaule contre épaule. Juste savourer l’instant.

Putain qu’est-ce que je suis niaise à cause de cette andouille.

Elle pense ça, mais ça ne la gêne pas.

Les sourires illuminaient les mines et réchauffaient un peu plus les cœurs.
Il faisait bon entre ces deux la, l'atmosphère était chaleureuse, à la douceur, imprégnée d'herbe et de candeur.

Her se rapprocha un peu plus, s'amusant, l’œil pétillant, et le chasseur passa un bras autour de ses épaules, lui embrassant la joue et puis le cou. Affectueux.
Elle avait la peau douce et sentait bon.

Le joint changea de main, partage de nuage, ambiance relaxe et camarade.

"Quand on a pas l'droit faut prendre le gauche, alors." Petite blague pas très sérieuse qu'il avait soufflé tranquillement sans grand investissement.

Tellement agréable de griller du temps inexistant et une cigarette en la compagnie de La Fille la plus jolie du Grand Arbre.
Il n'y avait pas à dire, Apache se sentait chanceux.
Tellement chanceux qu'il s'en serait senti la force et l'audace de faire péter une putain de Révolution dans l'univers imaginaire de Peter Pan.

"Oh, dis, j'peux t'montrer quelques trucs que j'ai écrit pour le groupe ?"
La bouille de l'anarchiste s'était allumée d'une flamme vive et joueuse, agitée d'impatience et de curiosité.

Vous vous calez un peu plus confortablement, et tes bisous doux lui arrache un petit rire. Elle est loin de s’en plaindre, ceci dit, et se cale un peu plus contre toi avec un soupire satisfait. Le joint passe de main en main, et ta blague nulle.. Et bien elle est nulle. Faut dire ce qui est. Ca la fait rire un peu en secouant la tête d’un air consterné.

- Fallait que tu la fasses, hein ?

Évidemment qu’il fallait. Sinon, ça n’aurait pas été toi.

Tu te réveilles soudain, et d’un regard elle identifie dans tes yeux cette flamme familière. Ca réchauffe, ça brûle, ça éclaire comme un incendie illumine tout. Elle craignait ce feu là, mais ça, c’était avant. Maintenant, le brasier est en elle aussi, à croire que c’est contagieux. Ou alors, c’est peut-être simplement que tu a réveillé celui qui dormait en elle.

- Carrément, montre ! C’est toujours toi qui écrit les paroles, ou ça dépend des fois ?

Ecrire. Tu ne sais pas qu’elle écrit, toi, hein ? Ecrivait. Ecrire. Est-ce que ça lui manque ? Est-ce que c’est fini pour de bon ? Difficile à dire, mais ce n’est pas quelque chose qu’elle se sent de mentionner, là comme ça. Un jour, peut-être. Elle aimerait pouvoir te montrer cette autre facette d’elle, à toi aussi.

Un jour. Peut-être.

"Carrément, montre !"
Le sourire du punk s'était agrandi tandis qu'il se penchait, allant chercher un quelque chose de coincé sous les coussins de ce qui leur servait de canapé.
"C’est toujours toi qui écrit les paroles, ou ça dépend des fois ?
- Ooh ça dépend. J'ai pas le monopole du tout." Qu'il fit en se redressant, un vieux cahier tout corné froissé fatigué entre les mains. "Mais j'aime bien m'y coller !"
Quand il passait du temps coincé au cachot, il en profitait !
Quand il avait de la lumière et qu'il était en état.

Réinstallé tout confortablement contre sa copine, il faisait tourner les pages, cherchant la bonne, entre deux gribouilles de corbeaux, de chats noirs ou quelques ACAB et A cerclés.

"C'est la !"
Il rapprocha le cahier de Her, la laissant lire les paroles qu'il avait écrit.

Une foret maudite,
En zone interdite
Une armée de flics
Marqués par la haine,
Les jeunes se déchaînent
On a rien à perdre.

Le Grand Arbre crame,
La zone est en flammes
Et la folie gagne
Les gamins rebelles
Brûlent des poubelles
Ce soir c'est la fête!


Il y avait pas mal de fautes, et l'écriture d'Apache laissait à désirer même si elle restait relativement lisible. On sentait qu'il avait fait des efforts pour pouvoir se relire.
Des ratures. Des taches d'encre. C'était sale mais bizarrement appliqué.

"Ca c'est le refrain !" Il avait indiqué pour les quatre lignes suivantes. "Ça ferait...

Petit agité...
Tous des Révoltés !
Petit Révolté...
Tous des agités"
Il avait fredonné sur un air pas si élaborée.

"Viens voir comme il fait chaud,
On va leur faire la peau
C'est le grand rodéo

Sous une tête cagoule,
T'a perdu la boule
Et le monde s'écroule

La cité des barjots,
Quartier des agités

Commando Révolté !!

Tu avances masqué
Dans le noir sans papier,

Commando Révolté !!!"

Chanson originale:

Her s'esclaffe un peu, à peine, quand tu dis que t'as pas le monopole. Evidemment. Evidemment que non, t'aimes pas ça les monopoles, les concentrations de quelque chose sur une seule personne. Un sourire en coin aux lèvres, Her attend que tu te réinstalles avec ton trésor pour y jeter un œil.

- Des paroles de chansons ? Oooh cool !

Son œil pétille alors qu'elle lit la suite en t'écoutant fredonner ton air. C'est pas un truc qu'elle a essayé de faire ça. L'idée ne lui a même jamais traversé la tête d'écrire des paroles de chansons. C'est pas con. C'est carrément pas con. Des paroles et un air simple, ça reste en tête. Qu'on le veuille ou non.

- C'est pas mal, mais y'a des bouts que j'pige pas.

Elle te pointe le passage en question, la mine concentrée.

- 'Sous une tête cagoule, t'as perdu la boule' j'comprends pas le rapport. Vu le reste du couplet, je comprends pas pourquoi la cagoule. Si c'est pour la rime, y a aussi genre 'tu perds pied, tu coules' qui pourrait.. Je, euh !

Et d'un coup, elle prend des couleurs aux joues et détourne le visage.

- Désolée, j'y connais rien en paroles de chanson et la cagoule c'est sûrement après pour le passage masqué c'est juste que j'ai trouvé ça bizarre mais tu sais mieux que moi sur ça et aaargh désolée !

Et de planquer son visage derrière ses mains, mortifiée, après avoir dit tout ça d'une traite.

L’intérêt qu'offrait Her aux paroles qu'avait écrite le punk lui donnait un plaisir sans nom. Du genre qui serrait le cœur et l’émoustillait comme un gosse.
C'était le genre de truc très perso, mais qui en même temps était destiné à être joué et chanté en publique. Alors il y avait beaucoup de lui dedans, forcément.
Et un message à faire passer.

"C'est pas mal, mais y'a des bouts que j'pige pas.
- Ah ?
- 'Sous une tête cagoule, t'as perdu la boule' j'comprends pas le rapport.
- Mm...
- Vu le reste du couplet, je comprends pas pourquoi la cagoule. Si c'est pour la rime, y a aussi genre 'tu perds pied, tu coules' qui pourrait.. Je, euh !
- Tu perds pied tu coule..." Il répéta, opinant légèrement de la tête, un peu dans ses pensées.
Et puis soudain, la sentinelle se tendit toute entière, rattrapant l'attention du garçon.

"Désolée
- Hein ?
- J'y connais rien en paroles de chanson et la cagoule c'est sûrement après pour le passage masqué c'est juste que j'ai trouvé ça bizarre mais tu sais mieux que moi sur ça et aaargh désolée !
- Heeey mais non t'inquiète !!"
La fille paniquait clairement et son copain la pris immédiatement dans ses bras, lui embrassant la joue avec enthousiasme tout en cherchant à la rassurer.
"T'en fais pas bébé !" Le surnom lui avait échappé. " T'excuse surtout pas ! Au contraire. C'est justement pour ça que je voulais te montrer ! Et je trouve ça super comme idée !" Ça sonnait bien, ça sonnait mieux, pour de vrai !

Avec un stylo, il barra la ligne en griffonnant dessus pour ensuite écrire à coté les mots proposés par Her. Puis, il revint à elle, lui embrassant la joue de nouveau, puis le cou, tout doux, tout chaud, lui murmurant à l'oreille.
"C'est meilleur avec un bout de toi."

Par ce que cette phrase, elle faisait écho d'avec un épisode de leur relation à tout les deux.
Au tout début.
Il y avait longtemps.

Est ce que La Fille s'en était rendu compte ? Est ce que c'était volontaire ?
Apache n’appuierait pas dessus. Il appréciait, juste.