La folle course des lapins !

Sujet: La folle course des lapins ! Dim 24 Jan 2021 - 22:11

Vous savez quelle est la chose la plus ennuyeuse dans le travail d'un Conseiller ? Gérer l'administration lorsque l'on vous le demande alors que ce n'est pas votre travail habituel.
Vous voyez le genre ?

Encore, envoyer des groupes de Fées par-ci par-là pour accomplir des tâches avait un petit quelque chose de profondément satisfaisant, mais gérer tout ce qui touchait au Commerce au sein de la Citadelle le temps que leur Souveraine ne se remette des événements dûs au Givre était une tâche des plus ennuyeuses.

Ah, leur Reine avait bien du courage et de la patience pour gérer cela !
Sa petite Conseillère était à deux doigts de lui envoyer une missive pour lui demander quelques conseils de gestion.
Mais, en même temps, elle ne voulait surtout pas la déranger alors qu'elle devait se reposer ! Quel dileme...

Comme les choses se passant au sein de la Citadelle ne les concernaient pas directement, les Conseillers géraient du mieux qu'ils le pouvaient les affaires reliées au noyau décisionnel de leur communauté.
Pas de chance pour elle, le Grand Intendant étant occupé, on avait réussi à lui refiler, à elle, son boulot. Autant dire qu'elle n'appréciait pas vraiment ce cadeau empoisonné.

Aujourd'hui, il était question de commerce avec les Garçons Perdus à propos de tissus. Et le commerce, c'était de loin la chose qui l'intéressait le moins, l'Impétueuse. Alors qu'elle faisait de son mieux pour tenter de résoudre son problème, on toqua à sa porte fenêtre entrouverte.
Bientôt, une petite tête y passa.

Il s'agissait de Girouette, un Fé des Vents dont la principale mission était de faire le lien entre les différentes factions pour passer des messages verbaux ou écrits.
Il secondait plus ou moins Éther, dans une sphère un peu moins "privée" que celle du Palais, en quelques sortes. Et cela se voyait rien qu'à son apparence... mais bon, ce n'était qu'un détail.

- Haute Conseillère des Flammes ? Excusez-moi de vous déranger, mais j'ai un message d'Allumette, qui n'arrive pas à contenir les Lapins de Diaz que vous l'avez chargée de regrouper. Aucune Fée ne peut se libérer pour l'aider. J'attends vos instructions.

- Eh bien, mes instructions sont les suivantes...

Cachant son enthousiasme du mieux qu'elle put, l'Impétueuse s'avança gravement vers Girouette, lui passant son travail administratif bien rangé et classé par la fenêtre.

- Apporte ceci à Boréal de ma part. Et fais attention, ce sont des affaires concernant la Citadelle. Je m'en vais aider Allumette moi-même...

- Tout de suite !

Et il décolla.
La Fée des Feux le regarda s'envoler à tire-d'aile, un grand sourire aux lèvres. Que son collègue la pardonne de lui refiler si impoliment son travail... elle avait une Fausse Fée à encadrer. Et puis, il se débrouillera sans doute mieux qu'elle avec les papiers.
Allumette était clairement le genre de nouvelle Fée qu'elle n'arrivait pas apprécier : elle ne faisait aucun effort pour s'intégrer et abandonnait à la moindre petite difficulté. Il fallait donc lui donner un petit coup de peps, d'une manière ou d'une autre.

- Freesia, il faut que tu m'emmènes à la Montagne, ma jolie !

- Tout de suite.

Lui fit le Lapillon de sa petite voix, descendant précautionneusement pour se poser à côté de la petite Fée des Feux, qui lui fit un sourire en retour.
Freesia était fort aise de retrouver du service. En effet, depuis la Canicule, Flammèche évitait de la faire sortir à cause de la chaleur, puis avait, à la longue, pris l'habitude de la laisser à l'Archefeu.
Cependant, cette fois, comme il s'agissait de lapins, elle avait pensé qu'un hybride de cette espèce pourrait leur faire entendre raison.

Puis, elles décollèrent.

❦ ❦ ❦ ❦ ❦ ❦ ❦ ❦ ❦ ❦

Au pied de la montagne, il y avait du mouvement. Bien qu'un simple humain, enfant ou adulte, n'aurait probablement pas pu s'en rendre compte, c'était un véritable bal de Fées et de lapins en fuite qui se déroulait là.

- Allons, du nerf, Allumette ! Ces lapins ne vont pas se regrouper tout seuls ! Je ne suis pas venue pour que tu puisses te tourner les pouces !

- Maiiiis, vous êtes vraiment trop dure avec moi, je n'en peux vraiment pluuus ! J'me battais et je fabriquais des armes moi avant, je courrais pas après des lapins !

La deuxième Fée abandonna la poursuite des petits lagomorphes pour se laisser tomber au sol et chouiner, laissant son compagnon lézard et Freesia gérer le groupe à sa place.
Flammèche s'approcha d'elle pour lui poser une main réconfortante sur l'épaule, tentant de servir à la Fausse Fée un petit sourire rassurant.

- La garde Royale est particulièrement mobilisée ces derniers temps... mais quand la situation se tassera, je ferai en sorte que tu puisses être prise en charge au Palais pour t'entrainer à leurs côtés, si tu fais du bon travail jusque là. Ainsi, ça te rappellera ce que tu pouvais faire avant. Cela te ferait-il plaisir ?

- Oh, oui, ce serait fantastique ! Je suis désolée pour mon coup de mou, je m'y remets !

La nouvelle Fée fut si emballée par la proposition qu'elle décolla tout aussi vite qu'elle avait atterri, séchant ses larmes au passage. C'était un peu l'avantage de ne pouvoir contenir qu'une émotion à la fois; un chagrin était bien vite oublié.

Flammèche, quant à elle, la regardait repartir, poings sur les hanches. Elle laissa échapper un gros soupir lorsque la Fausse Fée fut assez loin.
C'est qu'elle songeait réellement à faire une telle proposition au Palais. Qui sait, Allumette pourrait probablement se plaire là-bas.
Et puis, ça enlèvera une sacrée épine du pied à la Conseillère des Feux. Fonctionner par chantage à chaque fois qu'elle s'adressait à elle commençait à sérieusement la lasser.

Sujet: Re: La folle course des lapins ! Mar 30 Mar 2021 - 19:13

sød ven - hollow

Une ombre traverse la clairière enneigée mais en un battement de cils, elle disparait. La présence glisse entre les sapins avec aisance, soulevant la neige dans son sillage. A chaque virage toujours plus serré, elle manque de se heurter à un tronc ou un rocher. Mais l’ombre poursuit sa progression, protégée par quelques miracles (ou par magie).

Opium pousse de toute ses forces contre la fenêtre que le gel semble avoir scellé et parvient à l’entrouvrir. La neige qui recouvre la vitre glisse, dévoilant le paysage enchanteur qui défile devant ses yeux à une vitesse inquiétante.

Les deux lièvres blancs qui composent son attelage galopent à toute vitesse, comme sur le point de prendre leur envol. Et la calèche secouée dans leur course semble sur le point de se retourner. L’aristocrate se crispe, il aurait pu apprécier cette balade et la nature enneigée s’il ne sentait pas en danger.

« Assez ! »

Autant parler à un mur. Mais quelle mouche les as piqués ? Le Narcisse se recroqueville au fond de son siège tout en se remémorant : tout avait déraillé lorsqu’il avait aperçu une dizaine de masses sombres foncer dans leur direction.

Il avait bien cru finir écraser sous le talon d’un orbleu comme un escargot piégé dans sa coquille. Or les choses avaient bondi au-dessus de sa calèche et tracer sans leur accorder un regard. Ce n’est qu’une fois dépassé par l’étrange troupeau qu’il l’avait identifié. Des lapins.
Au même moment, les deux lièvres de son attelage s’étaient mis en tête de les suivre, comme piqué par la folie.

Et depuis, il luttait pour survivre.

Il était parvenu à ouvrir une fenêtre mais l’idée de sauter en marche ne lui sourit pas. C’est un coup à se briser une aile ou pire.
Il ne reste plus qu’une solution : user de ses pouvoirs sur ces lièvres pour les apaiser. Mais encore faut-il pouvoir les approcher.

Opium se redresse une seconde fois, glisse par la fenêtre. Mais au même moment, le véhicule saute, ayant buté sur quelques brindilles. L’aristocrate bascule en avant et se retrouve plié en deux. Il pousse un cri d’horreur tandis que son visage se rapproche dangereusement du sol.

« Tout mais pas ça ! »

Sur la glace, il pourrait se rompre le cou, ou pire : finir défigurer ! L’aristocrate se tortille comme un ver, essayant de se réfugier à l’intérieur mais un énième virage a raison de ses efforts.

Il bascule, la tête la première…
… pour mieux s’enfoncer dans la poudreuse.

Figé par le choc, il reste ainsi, tête enfoncée dans la neige et arrière train levé comme une autruche.

Visiblement, Flammèche n'aura pas le temps de souffler aujourd'hui.
Alors qu'elle regarde Allumette se remettre au travail avec un entrain sortant de l'ordinaire, c'est une autre scène qui se déroule non loin d'elle, là où la neige a encore du mal à fondre et que le sol reste gelé par endroits.

D'abord, elle voit un énième troupeau de lapins de Diaz (encore des fuyards ?!) courir ils-ne-savaient-où, suivi par deux lièvres (ça, c'est plus atypique) tirant le carosse d'un de ses pairs. Tout s'explique ! C'est tout de suite moins atypique, d'un coup.
Et alors que le cortège, déséquilibré par le sol glissant et par des virages pris de manière un peu trop brusque, devient plus chaotique encore...

Ziouuuuuu- PLOF.

Voilà qu'un des siens fait un vol plané se terminant dans une couche de neige épaisse - pour une Fée. Flammèche suit avec attention l'élégante courbe décrite par le corps de la Fée en détresse, avant que la chute de celle-ci ne soit amortie par la fraîche poudreuse.
Le spectacle étant fini, la petite Conseillère des Feux se hâte de voler à la rescousse de son pair cascadeur amateur. Il avait l'air bien idiot, planté ainsi de façon comique dans l'étendue blanche, le bas de son corps à partir de son arrière-train étant la seule partie encore visible de son anatomie.

Partant d'une bonne intention, l'Impétueuse posa tout d'abord ses minuscules mains sur la neige dans l'optique de produire assez de chaleur pour la faire fondre. Sentant que ses gants en furent automatiquement trempés et ne voulant s'infliger la torture de porter un quelconque vêtement ou accessoire humide, elle opta pour un plan B :

- Oh, Freesiaaaaa ~

Appela-t-elle d'une voix claire.
Le Lapillon ne se fit pas attendre, et apparut dans son champ de vision quelques secondes plus tard, trottinant vers elle.

- Qu'y a-t-il, Ma Dame ?

- J'aurais juste besoin de toi pour dégager cette pauvre Fée !

- Tout de suite.

Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Voilà que le lapin ailé s'approcha de la pauvre victime, puis enfouit son museau dans la neige. Elle se saisit de ses vêtements le plus précautionneusement possible, puis souleva la Fée hors de sa froide prison, à une hauteur à la fois respectable et un peu impressionnante du sol.
C'est que Freesia était haute sur pattes.

- Oh, par Sa Majesté ! Ça alors...

S'exclama la Fée des Feux en reconnaissant la Fée à qui elle avait affaire. Enfin, il serait plus juste de dire "le Fé" dans son cas.
Ce style vestimentaire raffiné et pompeux... cette chevelure argentée où se perdait la neige dans laquelle il venait de tomber... cette peau d'un beau bleu nuit...
Il n'y avait aucun doute à avoir.

- Opium ! Quel plaisir de te voir ici. Quel bon vent t'amène ?

Il avait fallu à Flammèche une très bonne maîtrise d'elle-même pour ne pas rire aux éclats - et de façon très peu élégante - de la vue qui s'offrait à elle : Opium, le Narcisse, plus bleu que bleu à cause du froid, la neige collant à ses cheveux et ses vêtements, était maintenant suspendu dans les airs, retenu par un Lapillon.
Freesia le portait de telle façon que ses ailes ne la gênent pas, le tenant fermement par le haut de son pantalon le temps que sa maîtresse lui donne l'ordre de le relâcher. Et elle tremblait un peu, ayant bien du mal à ne pas éternuer, faute au parfum entêtant du Fé Aristocrate.

- Tu sais, tu n'as guère besoin de faire de telles acrobaties pour m'impressionner. Et puis, ce n'est pas très bon, pour quelqu'un de ton âge...

C'en est trop pour Flammèche qui ne peut maintenir son attitude sérieuse une seconde de plus. La voilà maintenant bras croisés, plantée devant son aîné, un air goguenard plaqué au visage.
Oh, si elle avait un de ces fameux "appareil photo" dont pouvait parler Sérac, elle se serait déjà empressée de prendre le pauvre Fé Aristocrate sous toutes ses coutures.

Et elle glousse, ravie de voir que le karma joue cette fois en sa faveur. Et toc, voilà donc Opium dans une situation délicate et immensément gênante, et c'est bien fait.
C'est le prix à payer pour toutes les fois où il avait pu se moquer d'elle ou la titiller gentiment !

La tête engoncée dans son cercueil gelé, Opium découvre un calme et une plénitude qu’il ne soupçonnait pas. Une fois habitué au froid, à l’obscurité, au sang qui monte à la tête, il est possible d’y trouver un silence presque parfait. C’est une chose rare qui mérite d’être sav-

Lorsqu’il entend les voix étouffées de quelques badauds, bien trop près de sa position, l’aristocrate se débat maladroitement, horrifié à l’idée d’être surpris dans une position plus qu’embarrassante.
Mais il sent quelque chose le tirer lentement vers le haut et bientôt il se retrouve suspendu dans les airs par une créature volante, pendouillant misérablement de sa gueule comme un vieux chiffon. Sous son nez, ô quelle horreur, la petit Flammèche le découvre avec stupéfaction.

« Oh, par Sa Majesté ! Ça alors... »

Opium ne pensait pas qu’il pouvait pâlir davantage (car gelé) mais il y parvient tout de même. Flammèche va le reconnaître, de toute évidence. Comment ne le pourrait-elle pas ? Il est inoubliable.

« Opium ! Quel plaisir de te voir ici. Quel bon vent t'amène ? »

Il surprend l’hilarité au coin de ses yeux, à la commissure de ses lèvres. Pour un peu, elle se rirait de lui ! C’est un véritable scandale.

« Tu sais, tu n'as guère besoin de faire de telles acrobaties pour m'impressionner. Et puis, ce n'est pas très bon, pour quelqu'un de ton âge... »

Elle se rit de lui. Cette fois, c’est indéniable. Le voilà arroseur arrosé. Pourtant, s’il existe une chance, même infime de sauver les apparences, il s’en saisit.

« Ma très chère Flammèche. », il entame d’un ton solennel qui jure avec son état et sa position aérienne parfaitement ridicule. « Tu viens de m’interrompre dans un exercice de méditation que je gardais secret. Mais je ne doute pas que ton intervention ne soit motivée que par la plus noble des bienveillances à mon égard. C’est pourquoi, j’accepterais de t’enseigner cette technique si tu évites de l’ébruiter. En revanche… »

Il pousse un soupir misérable avant de reprendre d’un air moins confiant, tant à l’égard de sa cadette qu’à celui de la créature qui le tient encore dans sa gueule. Son calme pourtant olympien menace de se changer en colère dévastatrice.

« Veuillez me lâcher, je vous prie. »

Sujet: Re: La folle course des lapins ! Sam 14 Oct 2023 - 19:34

- Ma très chère Flammèche.

- Noble Opium, lui répond l'intéressée d'un ton à peine exagéré, un sourire jusqu'aux oreilles.

- Tu viens de m’interrompre dans un exercice de méditation que je gardais secret. Mais je ne doute pas que ton intervention ne soit motivée que par la plus noble des bienveillances à mon égard.

Tout à fait, le Narcisse avait parfaitement raison - c'est faux, Flammèche n'avait évidemment rien prévu de tout ça. Après, elle pourrait toujours rebondir en prétendant avoir voulu lui éviter de se ridiculiser devant les Lapins de Diaz...

- C’est pourquoi, j’accepterais de t’enseigner cette technique si tu évites de l’ébruiter.

Eh bien, il semblerait que ce soit raté, les lapins en question étant visiblement intéressés par la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Ils étaient sagement revenus, se tenant à une distance respectable du comique duo. Bientôt, tous les alentours du Volcan allait apprendre de ces commères qu'une Fée avait atterri dans un tas de neige et s'était fait secourir par un Lapillon.
Allumette elle-même ne savait plus vraiment si elle devait continuer à les rassembler ou si elle pouvait s'arrêter un peu et attendre la suite des événements avec eux.

- En revanche… Veuillez me lâcher, je vous prie.

Un peu soucieuse d'obéir à l'ordre de quelqu'un qui ne soit pas sa maîtresse, Freesia lève les yeux vers la Fée des Feux, attentive à la moindre de ses requêtes.
C'est avec un hochement de tête approbateur que cette dernière lui donne l'autorisation de lâcher sa prise, qu'elle fait retomber un peu sèchement sur le sol, avant de détourner la tête pour laisser échapper une salve d'éternuement qu'elle ne pouvait retenir plus longtemps.

- Oh ! Tu aurais peut-être pu être un peu plus douce...

- Je suis navrée, Ma Dame ! Je ne voulais pas lui éternuer dessus, alors il m'a fallu choisir...

- Erm... c'est une décision louable, j'imagine.

Sans trop perdre de temps à peser le pour être le contre, l'Impétueuse tendit la main au pauvre Fé Aristocrate. Libre à lui de la saisir pour se relever, ou de l'ignorer.

- Freesia ne pensait pas à mal, lui fit-elle en espérant dédouaner sa monture. J'espère que tu la pardonneras.

La Conseillère des Feux pouvait certes se montrer quelques peu moqueuse, mais elle n'en restait pas cruelle pour autant - sauf s'il s'agissait d'un humain.
Alors, pour aider son compère à se sécher, elle fit apparaître un feu follet qui se mit à virevolter autour de lui.
Après tout, rester dans le froid avec des vêtements mouillés était tout sauf agréable.

Sujet: Re: La folle course des lapins ! Sam 23 Mar 2024 - 16:39

Opium éprouve un semblant d’agacement lorsque la créature qui le retient en otage n’accède pas à sa requête avant d’adresse un coup d’œil sans discrétion en direction de la haute-conseillère des feux.
Cette dernière opine. L’odieux animal relâche aussitôt sa prise, la laissant choir péniblement.

« Oh ! Tu aurais peut-être pu être un peu plus douce...
— Je suis navrée, Ma Dame ! Je ne voulais pas lui éternuer dessus, alors il m'a fallu choisir...
— Erm... c'est une décision louable, j'imagine. »

Presque immédiatement, comme monté sur ressort, Opium se redresse seul, s’époussette l’épaule avant de mettre de l’ordre dans les plis de son manteau.

« Ah tout de même. »

A ses côtés, la fée des feux a abandonné sa mine moqueuse pour une attitude plus humble qui lui plaît d’avantage mais il garde son air froissé en l’écoutant :

« Freesia ne pensait pas à mal. J'espère que tu la pardonneras.
— Certes…, il jette un regard méfiant vers le lapillon avant de déclarer d’un ton raisonnable, Je suis d’humeur charitable. D’autant qu’il en faut bien plus pour m’atteindre. »

Les moqueries de Flammèche, elles, lui restaient encore en travers la gorge.

« Enfin ! Permets-moi de te demander… Qu’es-tu venu chercher dans un endroit pareil ? C’est affreusement vide, ici. »

Il balaye le paysage d’un regard las, soudain moins sensible à la beauté du paysage hivernal maintenant qu’il a quitté la sécurité de sa calèche.

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