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Pirate
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MessageSujet: In the end, we’ll die anyway    In the end, we’ll die anyway  EmptyDim 17 Jan 2021 - 18:26

En fondant, le Givre a laissé des souvenirs derrière lui, des qui ont commencé à pourrir, pour au final ne pas laisser grand-chose. Si le flot de cadavres, remplacé par l’absence qui s’efface doucement des mémoires, s’est amenuisé, la période reste dure. Sa raison d’être sur l’île n’est pas réjouissante, n’est-ce pas ? C’est un travail qui se soit d’être accompli, par respect pour les morts, pour leur offrir un départ décent et peut-être plus d’attention qu’ils n’en ont eu dans cette vie. La fatigue pèse dans ses membres, et certaines nuits sont bien trop courtes, le laissant un peu déboussolé, comme après une catastrophe qu’il n’aurait vécu que par les morts qu’il faut nettoyer et préparer pour les flammes.

L’arme est—ce n’est pas le premier souvenir abandonné sur une tombe de fortune, ou bien serrée trop fort dans les mains d’une personne qui n’en aura plus besoin. Kei ne fait pas exprès de tout transformer en projet, de laisser son égocentrisme ronger ce qui l’entoure au point de ne laisser que ce qui lui convient. Ça n’a rien d’une chasse au trésor pourtant, de vouloir retrouver le propriétaire de l’objet. Il lui arrive de conserver certaines choses dans des boîtes, au cas où les proches viendraient les récupérer, pour ne pas les laisser sans rien d’autre qu’une urne trop froide. Certaines sont remplies de cendres dénuées d’identité, nom qui n’a jamais été retrouvé, personne pour réclamer les restes. Alors Kei les conserve, s’adressant parfois à ces étagères remplies d’histoires qu’ils ne connaîtra jamais.

En un sens, ça l’aide à être moins seul. C’est le revers de son égocentrisme, la difficulté à s’adresser aux autres, à vouloir le faire si ça ne lui apporte rien.

L’indice est venu d’un vieil homme à la barbe inégale, qui a reconnu le corps ramené quelques lunes plus tôt (il y a, dans l’entrée de la maison funéraire, un espace au mur recouvert de descriptions des arrivants inconnus), et qui lui a confié que l’arme, gravée des initiales de son ancien propriétaire, n’était pas totalement perdue. Si l’homme qui la possédait est décédé, il aurait un enfant quelque part au Port. Adulte, bien sûr. Alors, Kei a répandu sa trouvaille, a fait savoir qu’il cherchait la famille du pirate, que son apprenti avait également quitté ce monde.

Enfin, la frontière entre les vivants et les morts est aussi fine qu’un mur en papier de riz. On peut voir au travers en se concentrant. Parfois, Kei a l’impression d’être coincé entre les deux. Ah, ça ne le dérange pas.

Ce soir-là, alors que le soleil est déjà retourné se cacher, il est assis sur un ponton, jambes dans le vide. La journée fut longue, et intense, malgré une longue sieste. Et—Kei se repose en quelque sorte, à écouter l’Océan, à se tenir là dans ce haut ample et pantalon confortable qui sont bien loin de ses tenues habituelles, si parfaites et recherchées. Le maquillage n’est plus là non plus—c’est que Kei aime sa beauté, aime accentuer ce qu’il aime dans son visage avec des pinceaux, jusqu’à devenir ce qu’il voudrait voir en permanence. Juste que ce soir, il est fatigué.

Une fois qu’il aura retrouvé l’enfant de ce Dino, qu’est-ce qu’il fera de son existence, quel sera le projet suivant ? Et s’il se lassait de tout ça ?
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Marianne Oya
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MessageSujet: Re: In the end, we’ll die anyway    In the end, we’ll die anyway  EmptyLun 25 Jan 2021 - 22:22

Nouvellement libérée de l’influence du médaillon maudit et même si la blessure mettait du temps à bien cicatriser, Marianne arpentait désormais le Port avec une clarté d’esprit qu’elle n’avait plus connu depuis avant la disparition de son père.

L’image de celui-ci ne la terrassait plus comme ça avait pu être le cas même si son cœur tendre se serrait toujours un peu à son souvenir. Elle était à présent seule maîtresse de ses pensées et de ses émotions et c’était grisant. Si la présence du médaillon, qui avait parfois pu se montrer doux et chaleureux, lui manquait encore de temps en temps, elle avait découvert que même sans lui elle ne perdait ni de son ambition ni de sa détermination. Bien au contraire elle ne s’en sentait que plus fière et bien décidée à se tailler une place de choix.

L’Ortie était au Port depuis quelques semaines et n’était pas encore retournée au Bayou depuis son expédition avec Asher.  Elle ne s’y sentait pas encore prête, même si une partie d’elle n’attendait que de retrouver la tourbe marécageuse, son odeur entêtante et ses habitants – pas tous.

Et puis il y avait toujours sa quête des traces, souvenirs et connaissances passées de Dino. La jeune fille n’était plus aussi frénétique dans ses recherches qu’au départ mais elle n’avait pas abandonné l’idée. Elle voulait en apprendre plus sur son papà même s’il était possible qu’elle y trouve une forme de désenchantement. Évidemment elle le défendrait contre la critique, par amour et par devoir, mais elle acceptait à présent l’idée que l’homme n’avait pas été un saint. Elle-même n’était pas l’image de la bonté ou de l’altruisme et elle devait bien tenir de quelqu’un.

Elle avait fait la connaissance au Port de quelques personnes mais aucune qu’elle pouvait réellement appeler amie. Seule Moriko avait sa confiance presque totale. Quant à Ethan, ça restait à voir bien qu’il lui ait été d’une grande aide.

La solitude de l’orphelin lui pesait un peu mais elle avait l’habitude de s’occuper seule. Et puis elle se rappelait pour rationnaliser qu’orphelin était le statut par défaut de la plupart des habitants de l’Île. Elle se réjouissait néanmoins de retrouver une ambiance plus familiale dans un futur proche. Chez les pirates cela tenait davantage du chacun pour soi ; il y avait plus de monde aussi.

Mais la foule avait cela de bien qu’elle permettait de capter les conversations au vol. Une en particulier avait retenu son attention. Alors qu’elle se promenait, un homme avait prononcé le nom de son père ce qui l’avait évidemment interpelée.

En espionnant la conversation elle avait appris avec surprise qu’on la cherchait. Apparemment le croque-mort local souhaitait lui remettre quelque chose qui aurait appartenu à son papà.

Marianne s’était alors mise à la recherche de la maison funéraire mais ne l’y avait pas trouvé. Un passant interrogé au hasard lui avait révélé le nom et une description brève du responsable des lieux et elle était partie se promener et tenter sa chance.

Après s’être trompée quelques fois, on lui avait pointé du doigt une silhouette assise au bord de l’eau. S’approchant doucement, elle lissa sa longue jupe sombre et prit place d’un geste fluide à ses côtés.

C’est toi Kei ?

Elle l’observa quelques instants de ses yeux noirs dans la presque pénombre, devinant les traits fins et agréables de son visage. Il correspondait à la description même si la jeune fille se fit la réflexion qu’il n’avait pas vraiment la tête de l’emploi. Mais ça lui plaisait bien ce décalage ; il était vrai que lorsque ça traitait de cadavres c’est d’office le visage de Samedi qui lui venait en tête.

Il paraît que tu me cherches. A cause de mon papà.


Dernière édition par Marianne Oya le Jeu 20 Mai 2021 - 23:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: In the end, we’ll die anyway    In the end, we’ll die anyway  EmptyLun 17 Mai 2021 - 18:54

La fatigue étreint ses gestes, même lorsqu’il ouvre le sac posé à ses côtés, pour en sortir un déjeuner qui pourrait aussi être dîner—à quand son remonte son dernier repas ? A trop loin et pas assez, parce qu’il y a toujours tant à faire, tellement de corps dont il faut prendre soin. Qu’il voudrait leur offrir ce qu’ils méritent, assez de reconnaissance pour ne pas n’être que des amas oubliés dans des urnes qu’il faut régulièrement nettoyer avec un chiffon pour ne pas que la poussière ne ternisse les couleurs.

La boule de riz pèse entre ses mains, un peu informe et inégale ; la cuisine ça ne le passionne pas. C’est tout juste s’il ne vit pas uniquement d’achats de repas déjà préparés, s’il ne préfère pas les snacks à quelque chose de plus consistant. Alors qu’il s’apprête à prendre une bouchée, à en engloutir autant que possible en une fois, parce qu’il a faim et que ça le ferait probablement se sentir moins misérable, il est interrompu.

C’est un spectacle surprenant, un qui le laisse la bouche entrouverte, son repas dans la main—ah, il comprend. Ses dents se referment sur la boule de riz, en arrachant le dessus avec aise. Morceaux de poulet et mayonnaise se trouvent à l’intérieur et il s’autorise quelques secondes pour émerger, avant de pousser ses épaules en arrière et se cesser de battre ses jambes dans le vide.

« Enchanté—un instant et je serai tout à vous, » et parfois, il se demande si son ton sonne trop commercial, s’il n’est pas incapable de converser avec les vivants. Quelle importance, lui n’aime que les morts, que ceux dont personne d’autre ne veut ; il y a là quelque chose de plus sournois au sujet de sa personnalité, que Kei préfère taire.

« Rude journée, » ça serait une excuse s’il traitait les paroles comme telles. Là, ça sonne plutôt comme une évidence qu’il se sent obligé d’énoncer. Par politesse. Prenant une autre bouchée, il mâche à peine. La boule de riz est rapidement engloutie, mains essuyées avec soin avec un mouchoir. Cela n’aura pris que quelques instants.

Les traits de l’apprenti lui reviennent, et il ne peut s’empêcher de les comparer, de chercher une quelconque ressemblance qui n’a pas lieu d’être. De Dino, il a obtenu des histoires pleines de chaleur, certaines un peu agacées également—ah, il ne juge pas ceux qui ne peuvent plus se défendre.

« Je me suis occupé de l’apprenti de votre père ; Liam. »
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Marianne Oya
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MessageSujet: Re: In the end, we’ll die anyway    In the end, we’ll die anyway  EmptyVen 21 Mai 2021 - 0:18

Marianne l'observa manger sans trop d'insistance mais sans gêne non plus, imaginant ces mêmes mains qui tenaient le riz en train de recoudre la chair putréfiée. Dans le même temps elle se demandait ce que ce Kei avait à lui donner de son père qui puisse avoir tant de valeur qu'il la fasse chercher.

Enchanté—un instant et je serai tout à vous

Encore de la politesse, la jeune fille retint un soupir. Elle avait eu du mal à convaincre Ethan de prendre un ton plus familier mais espérait que son interlocuteur actuel se montrerait plus réceptif.

Dans tous les cas elle avait bien du se faire à l'idée que les pirates du Port étaient nettement moins rustres qu'elle avait pu les imaginer. Dino les lui avait décrits bien différemment de la réalité; peut-être pour la dissuader d'y mettre les pieds.

Rude journée

Elle haussa les épaules, sa journée n'avait pas particulièrement été difficile.

Si tu le dis.

Alors que le garçon finissait rapidement son repas, l'Ortie impatiente laissa son regard dériver le long des pontons. Certains, non éclairés, n'était plus que de vagues masses noires qui cachaient l'horizon.

Je me suis occupé de l’apprenti de votre père ; Liam.

Cette fois-ci elle le dévisagea franchement; jamais son père ne lui avait parlé d'un apprenti ! Elle aurait bien voulu le rencontrer, le questionner, il avait sans doute du être témoin de la vie de tous les jours de son boss et c'était ce qui l'intéressait plus que tout. Mais Kei avait dit occupé et aux vues de sa dite occupation c'était que le fameux Liam était probablement mort. Elle était déçue mais tout n'était pas forcément perdu.

Est-ce que son cadavre est encore entier ? Peut-être que si on l'amène au Bayou j'arriverais à négocier un zonbi. Mmh, ça dépend de comment il est mort, les Barons ont des goûts assez particuliers...

Dans son excitation Marianne s'était redressée et s'adressait désormais au croque-mort à genoux sur le ponton, légèrement penchée vers lui.

Décidant néanmoins de reprendre un peu de dignité, elle recula le buste et s'assit sur ses talons, réajustant du bout des doigts quelques mèches noires qui étaient venu se mettre en travers de son visage hâlé.

Mais je m'emporte, désolée, je crois que c'est un objet que tu veux me donner, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: In the end, we’ll die anyway    In the end, we’ll die anyway  EmptyMer 6 Juil 2022 - 16:15

The End


Nul ne sait comment cette aventure s'achève,
On l'aura oublié, dès que le jour se lève.


FIN DE L'AVENTURE




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MessageSujet: Re: In the end, we’ll die anyway    In the end, we’ll die anyway  Empty

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