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Dernière édition par Jerk le Dim 5 Mar 2017 - 10:25, édité 2 fois

Depuis peu,
La pluie avait cessé.
Mais encore,
Feuilles, branches…
Tout ployait sous les restes
D’une longue averse.

Depuis peu,
Les oiseaux s’étaient risqués
A quitter leurs nids
Pour chasser.
Ils volent bas,
Avides.
Car les vers sortent de terre.

Jerk, lui aussi
Profite de la trêve.
Lui aussi, il chasse.
Il est à la recherche de réponses.

Dans les bois,
Un tonneau se fraye un chemin.
Mais il a le pas prudent
Et lent, si lent.
Il ne veut pas glisser, rouler,
Dévaler la pente qui le sépare de la lagune.
Repère des sirènes.
Repère de prédateurs.

L’action ne rattrape pas la pensée.
Son pied,
Il dérape.
Son poids,
Il l’emporte.
C’est la chute.
Celle qui répand le bruit et l’agitation.
Celle qui permet des vitesses redoutées.
Le Tonneau accélère.
Bête furieuse
Qui écrase sur son passage vers curieux
Et fleurs impuissantes.

Accroché à la barre transversale,
Jerk ne crie pas.
Il sait la chose inutile.
Mais l’envie est forte.
Pourtant, il tiendra.

Un petit rocher s’interpose.
Pour arrêter cette ruée infernale.
Le tonneau le bute, le percute et saute.
Mais il en rencontre un autre.
Plus haut, plus fort.
Et il s’arrête net.

Secoué, Jerk reste immobile.
Il recouvre ses esprits.
Puis il émerge de sa cachette.
Et il découvre :
Le rocher qui a su le stopper.
Il est beau, il est lisse.
Et il n’est pas seul.
Là,
Une couronne de pierres
Enlace une étendue bleue.
La lagune.

Jerk fronce les sourcils.
Sa main se referme
Sur le croc jaune à son cou.
Non.
Ce n’est pas là qu’il trouvera des réponses.
Ce n’est pas là qu’il trouvera son père.
Mais c’est ici.
Ici
Qu’il peut risquer inutilement sa vie.

Invité

Björk - Submarine

Toute Doyenne qu'elle est, il est rare de voir Encre s'aventurer dans la Lagune et... pourtant.

L'après-midi est lugubre, une pluie froide et salée heurte la surface de l'Océan alors que ses jeunes Soeurs discutent, rassemblées en banc près d'un amas de pierres fendant la surface. La Famélique jaillit non loin d'elle et, ignorant leurs têtes qui se tournent, prend appui sur ses bras gris pour se hisser à un rocher, à l'écart. Il est rare de voir Encre oser et pourtant, la voilà qui fixe les Sirènes en silence et s'étale, férale et provocatrice.

Il y a comme un silence, puis, d'un accord craintif et tacite, les jeunes prédatrices retournent à leurs conversations. Il s'agira donc d'ignorer le monstre et Encre s'en contentera : elle n'est pas venue pour se rassasier, a simplement profité de l'inexpérience de ses pairs pour se frayer une place. D'autres l'auraient prises en chasse, pas elle.
L'occasion est donc rare.

Une pluie froide et salée bat doucement l'Île de Jamais alors que, paresseusement, Encre fixe tantôt ses consoeurs, tantôt la plage. Puis un mouvement sur la terre attire son attention. Elle se redresse, avise un cylindre de bois qui roule, roule et roule jusqu'à elles. C'est curieux, personne ne semble être responsable de cette course : elle est, simplement. Et la Famélique la contemple comme si c'était la chose la plus passionnante au monde.

Un obstacle, un autre puis le tonneau achève sa course. Non loin d'elle et son rocher, en réalité. Les tentacules d'Encre s'agitent alors qu'une odeur d'humain lui parvient : c'est un Garçon Perdu qui sort de là. Surprenant.

Les autres Soeurs l'ont sans doute remarqué, pourtant aucune ne semble s'y intéresser : c'est l'heure de la sieste après le repas. Curieuse, Encre rampe sur son promontoire de fortune, ses yeux dévisageant l'intrus avec une curiosité toute féline. Que dire ? Que faire ? Être polie ? Dire bonjour ?

Elle n'aime pas trop parler, de toute façon.
Alors elle sourit.

Sujet: Re: Crocs Dim 5 Mar 2017 - 1:03

Ici, il n’est pas seul.
Ici la vie grouille
Et s’ébat.

Plus loin, sur les rochers,
Prédatrices se font face.
Sourires, regards,
Complicité silencieuse
Qu’aucun humain ne peut saisir.
Jerk ne fait pas exception :
Il ne sait pas les secrets qui s’échangent
A travers ces lèvres closes.

Parce qu’elles semblent occupées,
Trop occupée pour le voir,
Trop occupée pour s’intéresser à lui,
Il sourit presque.
Désormais, il ne tient qu’à lui de filer,
Et disparaître.

Quelques pas vers son tonneau
Qu’il rejoint,
Qu’il relève.
Mais quelque chose l’arrête :
Un regard,
Une attention soudaine.

Jerk se tourne
Et il voit :

Plus près, sur les rochers,
Une prédatrice lui fait face.
Sourire, regard.
Silence qu’elle lui adresse
Que Jerk ne peut saisir,
Ou presque.
Il y a du danger dans ces lèvres qui s’étirent
Dans ces crocs qu’elles dévoilent.

Jerk se méfie, mais il admet :
Elle est belle,
D’une façon qui lui est propre.
Pieds plantés à la terre,
Il tend ses muscles. Il durcit sa résolution
Car il ne veut pas se laisser tromper
Comme beaucoup avant lui.

Il se penche, il s’incline légèrement.
Respectueux, prudent.
- Aowh.

Invité

- Aowh.

Dressés sur sa tête, les tentacules d'Encre dansent. La Famélique ne lâche pas l'enfant du regard, l'observant avec curiosité mais sans convoitise. A distance, elle le hume et fronce les sourcils : son salut est Peau-Rouge mais son odeur est Perdue, c'est étrange.

- Bonjour.

Rauque, la voix. Presque masculine dans sa gravité, inhumaine à tous les coups - comme ce chant dont elle ne compte pas user. Avec amusement, elle penche la tête de côté, ne se lasse pas de contempler cet étrange être et le tonneau qu'il tient comme un bouclier.

D'une main aux ongles beaucoup trop longs, elle le désigne.

- Pourquoi voyager dans cette chose ?

Ses yeux jaunes pétillent, l'audace accidentelle de l'être l'intrigue. Puisque son repos temporaire en est dérangé, autant mettre cette nouvelle distraction à profit.

D'un coup, elle se rend compte avoir oublié quelque chose :

- Je suis Encre.

C'est rajouté très poliment.
Aimablement.

✘ AVENTURES : 286

Que vois-je ?

Jerk n'a pas le temps de répondre. La mer s'excite soudain et une vague emporte brutalement Encre, la projetant sans ménagement contre un rocher à plusieurs mètres de là. Il y a des traces de sang dans l'eau salée qui l'entoure encore, mais peut-être est-ce celui du poisson-harpe qui patauge dans une flaque encerclée de roches à côté d'elle. La vague revient, giflant le corps de la sirène et envoyant contre elle un second corps. Celui d'un marin mort.

Elle hume.
Elle sent.
Elle jauge.
La curiosité luit
Sur sa face monstrueuse.
Une voix de bête
S’échappe d’une bouche humaine.
Presque humaine.
- Bonjour.

Elle se penche sur le côté,
Il devine.
Son allure l’intrigue,
Son image l’amuse.
C’est réciproque.
Toujours penché,
Il lève la tête,
Il lève les yeux.
Il voit les tentacules qui encadrent sa figure,
Les yeux jaunes, brillants.
Ceux de sa mère sont or
Et ne sont pas aussi avides.

De sa griffe,
Elle désigne le tonneau :
- Pourquoi voyager dans cette chose ?
Jerk se relève doucement
Mais il n’avance pas.
- Je suis Encre.
Elle poursuit.

L’enfant sait ce qui lui reste à faire :
Ce qui est attendu.
Il répond :
- Jerk.
Mais il sait les réactions
Que déclenchent cette manière de faire.
Il va pour ajouter :
Mon nom est Jerk.

Mais la mer s’excite,
Elle s’interpose :
Encre est saisie.
Une vague l’arrache aux rochers,
La repousse contre un autre.

Jerk bondit.
Il n’a pas pensé,
Il n’a pas réfléchi.
Sur les rochers, debout,
Son corps se tend pour voir.
Il a ce réflexe de vouloir secourir.
Sans être sûr du danger,
Sans penser qui sauver.
Mais il se rappelle ces questions,
Et il attend.

Un peu plus loin,
Elle est là.
Le sang se mêle aux eaux.
Est-ce le sien ?
Celui d’une autre ?
Il voit un corps.
Mais ce n’est pas lui qui saigne,
Il en est certain.
Le corps est fripé,
Gonflé par les eaux,
Rongé par le sel.
Un pirate.

- Encre.
Il appelle.
Tu as besoin de choses ?
Sa mine est sérieuse,
Il a l'air concerné.
Mais la suspicion persiste,
La distance reste.

Invité

Lorsque l'humain lui répond, Encre peine tout d'abord à comprendre : l'enfant vient-il de l'insulter ou donne-t-il son nom ? Drôle de nom, si c'est le cas. Mais elle n'a guère le temps d'y songer plus, d'un coup une vague l'enlève à son perchoir, l'envoyant avec violence contre un rocher avoisinant. La Sirène s'y heurte, jure mentalement alors que la blessure à sa queue se réveille, la tiraille méchamment.

Elle a juste le temps de voir le garçon s'élancer avant qu'une chose lourde ne la heurte. Sonnée, elle met quelques secondes à reconnaître une forme à peu près humaine, cadavre apporté par Père Océan et qu'elle commence à examiner. C'est lourd, gonflé par les eaux et c'est un mâle, tristement.

Par principe, elle porte une main du marin à sa bouche et grignote un doigt. Mais le goût est détestable, la viande trop salée et trop froide. Encre la lâche avec une drôle de grimace.

- Encre.

L'humain l'appelle, elle lève la tête et sourit, malgré la douleur.

- Tu as besoin de choses ?

Elle réfléchit, mais rien - si ce n'est manger, comme toujours - ne lui vient en tête. Elle fait donc la moue et, s'aidant de ses bras gris, se hisse jusqu'au sommet du rocher, délaissant par la même occasion l'homme de la mer mort.

- Non, ça va... Jerk.

Elle s'étire, fixe sa queue qui lui fait mal et saigne un peu. Puis hausse les épaules : elle guérira.
Elle guérit toujours.

- Et toi ?

Son regard s'est à nouveau posé sur l'enfant.
C'est qu'il s'est rapproché.
A-t-il vraiment eu l'intention de l'aider ? Si c'est le cas, c'est touchant.

Encre est là.
Près d’un corps
Qu’elle grignote
Mais qu’elle rechigne,
Qu’elle abandonne.
Elle s’est hissée sur les rochers
Et lui répond.
- Non, ça va... Jerk.

Elle s’étire, un regard en arrière.
Jerk accompagne son regard
Par le sien.
Et il voit rouge.
- Et toi ?

L’enfant est surpris
Mais il reste stoïque.
Il n’a pas été raflé,
Lui.
Jerk secoue la tête en silence
Non, il va bien.
Lui aussi.

L’éclaireur lève un doigt,
Lentement
Et le pointe vers le rouge
Qui s’écoule du rocher.
Il demande :
- Le sang…
Le tien ?

Il n’est pas sûr
De vouloir l’aider
Mais il ressent le besoin de savoir.
Peut-être alors,
Il pourrait se décider.

Invité

- Le sang…
Le tien ?

C'est chaud, ça s'écoule sur la roche. Encre jette un oeil à sa nageoire blessée, fait la moue et hausse les épaules. Le souvenir de la grotte du crocodile, l'espace d'un instant, lui revient en tête.

- Un jour, une stalactite a transpercé ma queue.

Elle le dit factuellement, sans se débarrasser de son sourire carnassier. Sur sa nageoire s'étale une cicatrice saline, présente entre ses écailles. Encre la désigne d'un mouvement de main, ses tentacules ondulent. Puis ses griffes désignent le sang qui coule.

- Je vais guérir. Je guéris toujours.

Le souci, avec ce genre de plaies, c'est qu'elles finissent toujours par lui donner Faim. Mais c'est comme tout, au final, c'est son état habituel. Toujours calme et comme si de rien n'était, elle reprend :

- Pourquoi le tonneau ?

Elle insiste, la Famélique, mais c'est que ça l'intéresse.
C'est curieux.

Il est étrange, ce garçon.
Distrayant.

Encre.
Un regard vers sa blessure,
Elle grimace.
Elle dédaigne.
— Un jour,
Une stalactite
A transpercé ma queue.
L’enfant écoute.
Son regard s’abaisse,
Respectueusement.
Mais dans sa course,
Il frôle la longue cicatrice.
— Je vais guérir.
Je guéris toujours. [/color]
Jerk opine.
Nous guérissons tous.

— Pourquoi le tonneau ?
Le tonneau.
Il tourne la tête.
Le tonneau ?
Il n’a pas bougé.
Encre attend
Mais Jerk hésite.
Les filles-Océan sont dangereuses.
Leurs mots piègent
Et leurs voix trompent.
Mais elles savent beaucoup.

Du doigt,
Jerk désigne son trophée.
Il propose :
— Tu demanderas, Je répondrai.
Je demanderai, tu répondras ?
Il y a peut-être un échange possible.
Il y a peut-être un marché à faire.

Invité

Pareille à celle d'un chat, la queue d'Encre bat avec une certaine nervosité. Jerk, en face, semble hésiter. Un silence, un temps, puis il désigne le tonneau et parle.
La Sirène l'écoute, attentive.

- Tu demanderas, Je répondrai.
Je demanderai, tu répondras ?

Elle aime bien sa manière de parler. C'est simple, dit en peu de mots. Comme elle fait, aussi.

De sa voix - ronronnante à nouveau - Encre réplique :

- D'accord. Je commence.

Ou plutôt, elle recommence à poser sa sempiternelle question :

- Pourquoi le tonneau ?

Si entêtée, la Famélique. Comme un chat qui courrait après une lumière rouge. Mais puisque tout le monde y trouve son compte, de quoi se plaindrait-on ? Un marché est un marché.
Il ne reste plus à Jerk que de répondre.

Sujet: Re: Crocs Dim 15 Oct 2017 - 3:40

Encre accepte.
— D'accord.
Mais s’impose.
— Je commence.
Il hoche la tête,
Soulagé.
C’est plus facile
Si elle est d’accord.
C’est plus sûr, aussi.

— Pourquoi le tonneau ?
La même question.

— Peter a demandé,
Pour une épreuve.
J’ai pris ce
Aux hommes-sels.
Comme lui.
Du doigt,
Il désigne le corps humide.
— J’ai gardé ce.
J’aime.
C’est… sûr.

Regard troublé,
Rien qu’un instant.
Puis il reprend :

— J’ai dit.
Je demande.
Il déglutit.
— Tu…
Tu connais ça ?

Il a porté sa main à la dent,
La brandit.
Mais il la tient,
Fermement.

Invité

Encre apprécie le langage de Jerk. C'est bref, un peu trop plein de non-dits pour son esprit mais efficace. Elle-même n'aime pas former des phrases et des phrases.
Parler est fatiguant.
Bien plus que mordre, simplement.

- Peter a demandé,
Pour une épreuve.
J’ai pris ce
Aux hommes-sels.
Comme lui.

Un regard - dédaigneux - au cadavre. L'humain poursuit :

- J’ai gardé ce.
J’aime.
C’est… sûr.

Comme une coquille d'escargot, une carapace de tortue.
Encre acquiesce, songe. Si elle-même avait porté un tonneau, peut-être qu'elle n'aurait pas eu la queue transpercée de si violente manière.

- J’ai dit.
Je demande.

Demande, alors, semblent lui suggérer les yeux de la Sirène. Sa curiosité satisfaite, elle est prête à accomplir sa part du marché.

Avec de l'hésitation - c'est ce qu'elle a cru voir - Jerk désigne la chose qui pend à son cou. Et, attirée par l'éclat que lui renvoie l'objet, la Sirène fronce les paupières.

- Tu…
Tu connais ça ?

Au départ, elle n'est pas sûre. Mais en calmant son oscillation, la forme de l'objet se précise : c'est un croc, une canine peut-être. Joliment élimé, jamais aussi aiguisé que ses dents à elle ne le sont. Mais un croc quand même.
S'aidant de ses bras, la Sirène se rapproche : elle aimerait sentir la dent, en tester le tranchant. Juste pour voir. Mais Jerk ne semble pas déterminé à s'approcher.
(C'est compréhensible).

- C'est à un Pirate. Non ?

Elle ne sait d'où elle tire ce savoir, mais il est là. Un temps de réflexion, suivi par un sourire acéré et charmant.

- Je ne l'ai pas mangé.

Peut-être est-ce le cas de l'une de ses Soeurs. Mais comment en être sûr ?
Un regard plus loin, vers celles qui se réchauffent sur leurs rochers. Si elle les approchait... elles fuiraient.
Elles devraient.

- Qui c'est ?

Elle en oublie, la Famélique, que ce n'est pas son tour, forcément.
Quand on n'a que sa Faim en tête, il n'y a pas beaucoup de place pour le reste.

Sujet: Re: Crocs Lun 30 Oct 2017 - 16:06

La sirène observe le croc doré,
Se penche pour l’étudier.
Jerk sent comme le danger est plus proche,
Trop proche de lui.
Il ne recule pas,
Il n’avance pas.
Immobile, patient,
Il fait face.
Mais à l’intérieur, il trépigne.
— C'est à un Pirate.
Non ?
Il opine.
— Je ne l'ai pas mangé.
Elle lui présente un sourire carnassier.
Il oublie de s’en inquiéter
Car tout en lui s’interroge.

— Qui c'est ?
La question le surprend
Et la réponse lui coûte.
Il hésite.
Ce n’est plus un secret.
Mais il ne connaît pas les mots
Pour nommer son géniteur.
Il y en a bien un.
Simple.
Un titre qu’il ne veut pas lui accorder.
— Mon père.
Des mots expulsés
Comme un raclement dans la gorge.

— Tu as jamais entendu parler d’un homme
Avec ce dans la bouche ?

Invité

Il met longtemps, le Garçon, à lui répondre. Et quand il réplique, il cracherait presque.

- Mon père.

Encre ne devrait pas être surprise, et pourtant.
Elle en vient à oublier que certains ne sont pas nés de Père Océan.

- Ah. Commente-t-elle sobrement.

- Tu as jamais entendu parler d’un homme
Avec ce dans la bouche ?

Chose peu habituelle, la Famélique prend le temps de réfléchir. Comme pour accompagner ses pensées, une main aux ongles griffus s'élève à ses tempes. Les Pirates n'ont pas tous le croc doré, non.
Mais elle n'en fréquente pas tant.

Un mouvement un peu plus loin attire son attention : le banc de jeunes Soeurs déménage, disparaissant.
Sauf une, qui se pavane encore au soleil.
Seule.

- Je ne fréquente pas les Pirates.

L'affirmation est catégorique, presque dédaigneuse. Avec humeur, Encre bat de la queue avant de désigner sa Soeur.

- Elle saura peut-être.

Un temps. Puis Encre sourit de toutes ses dents, dévoilant ses propres canines.
Carnassières, mortelles.

- Je te l'amène ?

» Crocs & mue
» Les yeux et les crocs des monstres

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