Opium éprouve un respect sans réserve pour sa gracieuse Majesté dans la mesure où elle le laisse mener la vie qu'il entend. Il aime l'estime qu'elle lui porte ainsi que son admiration pour ses talents. Et ce, même si ces dernières ont poussé la reine a commettre une triste erreur en le désignant Grand Intendant.

Ce titre était certes honorables mais il s'accompagnait d'une montagne de travail : organisation, gestion, invitations, administration... Pour ne succomber sous le poids de sa tâche, le Narcisse s'occupait de l'essentiel, à savoir d'imaginer de nouveaux événements et d'y assister, délégant les tâches secondaires au personnel qu'il jugeait compétent. Néanmoins, sa carrière fut courte et il accepta sa libération sans regrets.

Cet épisode fâcheux n'a en rien entaché l'amitié sincère entre Mab et Opium. Tous deux aiment parfois se rappeler leur passé, la Reine feignant le regret et l'Aristocrate jouant les pénitents amers.

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Comment a-t-il pu y avoir une vie avant Absinthe ? Par quel prodige a-t-il vécu si longtemps sans sa délicieuse compagnie ? Tantôt amie fidèle ou rivale dangereuse, il serait difficile de qualifier leur relation, sinon tumultueuse.

Absinthe est le piment qui manquait à sa vie, avec son audace et son imagination. Elle lui offre sans cesse de nouveaux divertissements, de nouveaux défis dont il ne peut plus se passer. Mais elle est aussi une source d'ennuis car elle prend souvent plaisir à le tourmenter. Et il le lui rend bien.

Les deux fées aiment se tourner autour sans jamais se toucher, s'admettre égaux sans cesser de rivaliser. Ils refusent de se lier mais lorsque que l'un s'éloigne, l'autre le lui fait payer. Cette relation est coûteuse mais aucun ne s'en est jamais plaint, comme si la rancœur et la jalousie était le prix de la complicité. Nul ne sait comment finira leur étrange amitié. Mal, à n'en pas douter.

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Il n'en est pas un, pas un qui ne hérisse autant le Narcisse, que ce moucheron. Certains pourraient s'en étonner au vu de leur troublante ressemblance. Mais leurs nombreux points communs, loin de les rapprocher, les opposent comme deux éternels rivaux. De fait, Opium éprouve un tel mépris pour Ether qu'il lui refuserait même ce titre qui induit une forme d'égalité.

Pour ne rien arranger, Absinthe s'est fait un plaisir de mettre le feu au poudre en frayant avec l'ennemi. La Fée Verte est dès lors devenue un nouveau prétexte pour se haïr. En public, Ether et Opium se montrent courtois mais leur hostilité mutuelle reste flagrante .

Les origines de ce conflit semblent remonter à un passé fort lointain dont nul ne sait grand chose. Seuls les deux intéressés pourraient en dire davantage mais aucun ne semble disposé à en révéler davantage...

Etant passionné de Littérature, le Narcisse fréquente assidûment la Bibliothèque Royale et de fait, fréquente assidûment l'archiviste. Une jeune fée, certes infortunée de naissance, mais bénie d'un visage aimable et d'un caractère amusant. Il aime son émerveillement, le vif intérêt qu'elle porte à toute chose, y compris lui.

Aussi, lorsqu'il décide d'emprunter quelques lectures, il n'attarde souvent pour parader devant elle et répondre à toutes ses questions. Du moins, tant que ces derniers ne sont pas trop intrusives ! Dès lors qu'elle s'aventure dans des contrées intimes, Opium trouve toujours une excuse pour écourter leurs conversations.

Elle n'est reste pas moins une délicieuse enfant.

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Quelle que soit leur allégeance, les fées ont toutes en commun ce petit brin de fantaisie dont Orge semble totalement dépourvue. Le Narcisse irait jusqu'à mettre en doute sa nature féerique tant elle l'ennuie.

Elle est tout ce qu'il n'est pas : un bourreau du travail dépourvu de tout raffinement, une campagnarde désagréable sans aucune Vision, incapable de regarder au-delà de la terre sous ses ongles abîmés.

Lui qui se plaît à flâner dans les champs, tantôt inspiré par l'innocence d'un bourgeon, tantôt saisi par la couleur éclatante d'un fruit mûr. Il faut pourtant que cette maudite vienne troubler le doux tableau et vienne l'en chasser. Soi-disant qu'il la gênerait dans son travail ou d'autres excuses tout aussi peu convaincantes.

Mais comme une fée aussi disgracieuse peut créer de tels trésors ? C'est à n'y rien comprendre.

Qu'il soit charmant ou charmante, Bardane reste d'agréable compagnie. Il n'y a qu'à ses mains expertes, qu'Opium confie sa chevelure d'argent dont il est si fier. Et il ne manque jamais une occasion de requérir ses services tant il aime être le centre de son attention mais aussi échanger des ragots avec elle.

Bardane n'est peut-être qu'une humble fée des champs mais son talent pour le mettre en valeur est indéniable. Et pour cela, le Narcisse trouve toujours une minute à lui accorder.

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