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Maelström
Maelström

≈ Sirène Simple ≈


✘ AVENTURES : 19
✘ SURNOM : L'Envoûtante
✘ AGE DU PERSO : Assez âgée

✘ DISPO POUR RP ? : Oui
✘ LIENS :
Fever all through the night

Spectacles en cours : I - II - III

Maelström - Why don't you do right ? Empty
MessageSujet: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyMer 9 Oct 2019 - 22:50

Maelström


Les Trucs

Surnom : L'Envoûtante
Groupe : Sirène
Age : Modérément âgée
Rôle : Officiellement, danseuse burlesque sur le Port, officieusement chanteuse de cabaret depuis le soir où elle s'est décidée à monter sur la scène, et où son "nouveau" numéro a rencontré un franc succès. Elle associe bien souvent les deux disciplines.


Les Révérences

De longs cheveux rouges soyeux, une peau claire, des yeux vert d'eau cachés sous des cils lourds, aux mouvements lascifs. Sous l'eau, on remarque des écailles noires et ses nageoires, longues, souples, prolongées par des pointes, font penser à celles d'un poisson Combattant. On a facilement l'impression de la voir flotter au milieu d'une mousse noire, formée par le voile fin de ces nageoires en suspension, qui s'enroule autour d'elle à chaque geste. Le mouvement d'ensemble peut aussi rappeler les froufrous translucides de certaines méduses, mais ce n'est qu'une comparaison esthétique. C'est bien du poisson qu'elle a pris.

Sous l'eau, elle se vêtit d'algues sombres qu'elle tisse ensemble pour former les mailles de vêtements parfois plutôt complexes. C'est à dessein qu'elle choisit les matériaux les plus proches en apparence de ses nageoires. Cela lui octroie une apparence homogène : elle tourbillonne dans les eaux telle un véritable spectre noir, souple et aguicheur. Ses bijoux sont taillés dans les os de ses victimes. Seuls ses cheveux flamboyants offrent un peu de couleur à son apparence.

Plantureuse, au bas mot, Maelström possède un corps aux mensurations passablement surréalistes, susceptibles de rendre Barbie jalouse. Toutes ses formes sont très marquées, de son décolleté vertigineux au galbe parfait de ses cuisses (quand elle en a), en passant par le creux de sa taille et par ses hanches arrondies, dont elle roule sans la moindre hésitation. Rien ne l'amuse plus que de séduire, et de séduire n'importe qui. Elle aime la sensation de supériorité que cela lui procure. Elle maîtrise ses charmes à la perfection, et elle le sait.

La sirène commence à prendre de l'âge et progressivement, son apparence tend à se modifier. Sous l'eau, sa peau paraît plus pâle. L'effet est partiellement dû aux écailles noires qui ornent son front, ses pommettes et sa gorge en formant d'élégants motifs. Lorsqu'elle prend forme humaine, ces caractéristiques s'estompent et lui permettent de se fondre aux pirates du port sans provoquer le moindre soupçon.

N'étant au Port que de nuit, elle n'y évolue vêtue que de ses tenues de soirée - ses tenues de scène, en réalité. Des robes moulantes, souvent fendues sur la jambe, qui mettent en valeur ses formes impressionnantes. Sur terre, Maelström se permet plus de couleurs et de flamboyance. Parfois même des strass, du lamé, du velours, des tissus originaux. Grande amoureuse du noir, elle possède malgré tout un grand nombre de robes dans cette teinte. N'oublions pas le porte-jarretelle qu'elle enfile en toutes circonstances : elle trouve cela élégant, puis ça l'amuse d'avoir des jambes, alors elle en profite autant qu'elle peut.

Maelström aurait pu se contenter de chanter pour charmer ses proies, mais ça ne l'intéresse plus depuis longtemps. Ça ne représente pas un défi suffisant. C'est ce qui l'a poussée à s'intégrer dans la petite société du Port en se faisant passer pour une bermudonne du nom de Maëlle. Sous forme humaine, dénuée de sa magie, elle ne peut plus compter que sur ses talents pour attirer ses proies dans ses filets... Et elle adore ça.

Sur le port, on la décrit comme une véritable mangeuse d'hommes (appellation qui l'amuse énormément, tant elle est ironique). Elle se pare de cette description comme d'un titre de noblesse. C'est ce qu'elle est dans tous les sens du terme, c'est ce qu'elle aime être (dans tous les sens du terme aussi).

Elle possède une voix de mezzo qui lui offre des graves profonds mais aussi des aigus souples et puissants. Elle ne restera pas aussi facilement à la cave qu'une contralto et ne concurrencera pas non plus les notes d'oiseau d'une soprano, mais sa voix intermédiaire lui offre une adaptabilité à toute épreuve et un large registre.

Maelström est très joueuse. Elle aime relever des défis, tendre des pièges, occasionnellement sauter dans l'inconnu, mais jamais sans cesser de se jouer de l'humanité qui l'entoure. Elle cherche le plaisir et l'adrénaline, quitte parfois à prendre quelques risques. Elle est toujours très certaine de s'en sortir sans accroc, mais il n'est pas exclus qu'un jour, elle ait quelques surprises.

Si Maelström donne l'impression d'avoir couché au moins une fois avec tout le Port, gagner le privilège d'une nuit avec elle n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît... Donner aux pirates ce qu'ils veulent sans les faire languir n'aurait absolument aucun intérêt. Elle jongle, joue sans arrêt. Elle pourra aléatoirement donner le feu vert à l'un et repousser l'autre sans raisons, aussi longtemps qu'elle en aura envie. Certains perdront ses faveurs tandis que d'autres les gagnent... Elle fait de son mieux pour rester parfaitement imprévisible.

Faute à son pacte avec la sorcière des profondeurs, ses transformations sont devenues erratiques. Parfois, elle reste coincée sous forme humaine pour de longues périodes. Elle nourrit la peur de se transformer peu à peu en humaine, de perdre absolument tout ce qui la relie à sa nature de sirène. Cette crainte rampante est probablement devenue l'une de ses plus grandes faiblesses. Elle ne l'avouera jamais. Elle est trop fière pour cela. Elle refuse de montrer la moindre faille.



L'Unique au monde

Est-ce une erreur d'aiguillage qui l'a amenée à naître attachée à la nature d'un poisson d'eau douce, malgré son père l'Océan ? C'est difficile à dire, mais ce qui est sûr, c'est que cette caractéristique l'a rendue plus solitaire, moins proche qu'elle n'aurait pu l'être de ses sœurs qui parfois se moquaient de son intolérance au sel. Peu lui importe : Mael est très indépendante. Pour se débarrasser du sel qui lui agresse la peau, elle a pris l'habitude de remonter les cours d'eau depuis leur embouchure jusqu'aux terres intérieures. Les rivières sont son terrain de jeu. Elle prenait parfois forme humaine la nuit afin de se déplacer jusqu'à certains points d'eau inaccessibles autrement. A long terme, elle a fini par prendre goût à une forme d'existence bipède nocturne. Elle qui a toujours aimé jouer avec les humains s'est découvert un monde de nouvelles possibilités, infiltrée parmi ces derniers.

En tant que sirène elle est évidemment une grande collectionneuse, et on ne peut pas vraiment dire qu'elle innove : ce qu'elle collectionne, c'est les hommes. Elle éprouve une certaine forme de respect pour les femmes qui l'empêche d'agir de la même manière avec elles, même si elles ne sont après tout qu'humaines, et donc largement dispensables. Extrêmement sûre d'elle et de ses charmes, il est rare qu'elle considère les humaines comme des rivales, ce qui la distingue d'un certain nombre de ses sœurs.

Maelström se contente généralement de mettre ses proies dans son lit, mais il faut bien comprendre qu'une fois le pas franchi, il n'y a plus de retour possible : elle considère que vous lui appartenez. En cela, si elle a une petite fringale, vous devenez partie de ses repas potentiels. Voyez le bon côté des choses : cela n'arrivera que rarement sur la terre ferme. Elle fait en sorte d'attirer ses casse-croûtes sur le rivage avant de les boulotter sauvagement... Tout de même, il ne faudrait pas tâcher les draps.

Elle prend bien garde à ne pas abîmer les crânes de ses humains, même lorsqu'elle est en train de les manger. C'est qu'elle les récupère ensuite pour les entreposer dans sa chambre de la lagune - laquelle a tendance à ressembler à un ossuaire. Lorsqu'un humain qui lui appartient meurt sans qu'elle en soit responsable, elle prend bien soin de récupérer son crâne tout de même. Donner c'est donner, reprendre c'est voler ! Dans sa chambre sous-marine, lorsqu'elle glisse certaines étoiles de mer luisantes à l'intérieur des ossements, l'effet est selon elle très apaisant.

Parfois elle récupère d'autres os afin de les faire tailler : objets du quotidien, bijoux... Aucun matériau ne vaut celui-ci ! Mais elle ne porte/utilise ces objets que sous l'eau.

Maelström en veut à l'Océan pour l'avoir rendue "allergique à l'eau de mer". En réaction, elle se rebelle contre de nombreux aspects de la vie des sirènes dictés par leur nature profonde. Très indépendante, elle rejetait le lien qu'elle avait avec ses sœurs jusqu'à ce que les conséquences d'un marché avec la sorcière des profondeurs l'en libère définitivement. Les perceptions étaient là, mais elle décidait sciemment de les ignorer. Maintenant, c'est à peine si elle entend encore la voix de l'Océan. Avant de s'installer sur le Port, elle passait beaucoup de temps à parcourir l'île la nuit ainsi qu'à explorer ses plans d'eau douce. Elle s'est fait une seconde maison dans un lac qu'elle a surnommé Énoca (anagramme d'Océan), qu'elle aime considérer comme le Père qu'elle aurait voulu avoir.

Parfois, Maelström se laisse prendre au piège de ses propres fantasmes et se met à croire en l'existence d'Énoca comme à une sorte de jumeau de l'Océan qui régnerait sur les plans d'eau douce de l'île. Elle s'est toujours sentie mal aimée par son Père et compense, par le biais de ce parent imaginaire, l'approbation dont elle a toujours  eu l'impression de manquer. Depuis son marché avec la sorcière des mers, la voix du prétendu Énoca devient plus forte, au point qu'on pourrait se demander si elle n'est pas en train de perdre l'esprit.

L'immense quantité de temps qu'elle passe parmi les humains du Port, et à s'infiltrer dans leur société, n'est pas à attribuer uniquement à ses méthodes de chasse peu conventionnelles. C'est aussi en lien avec la rébellion intemporelle qu'elle mène contre l'Océan.

Sur le Port, elle possède une certaine quantité de parapluies assortis à ses tenues de soirée. La Pluie Salée agressant sa peau, il fallait absolument qu'elle s'en protège dès qu'elle sortait dehors.



L'île

Comment vis-tu ta vie à Never Never Land ?
Je suis chez moi. C'est mon terrain de jeu. Mon rapport conflictuel à l'Océan m'a rendu l'existence difficile, mais j'ai trouvé mon bonheur ailleurs et notamment sur le Port, qui m'offre tout ce dont je pourrais rêver... Du plaisir, un public, de quoi me repaître. Je m'amuse énormément... Que demander de plus ?


Qu'éprouves-tu pour l'Ordinaire ?
Il m'intéresse parce que j'ai besoin de le connaître pour mieux me faire passer pour humaine, mais au-delà de ça... Le visiter ne me viendrait jamais à l'idée. J'ai tout ce qu'il me faut ici, à l'exception peut-être des excellentes chansons que les pirates amènent avec eux, toutes époques confondues. Je serais curieuse d'y avoir mieux accès et d'élargir mon répertoire.


Que représente Peter Pan pour toi ? Et le capitaine Hook ?
Je n'aurais rien contre Peter Pan si ses fréquentes sautes d'humeur ne rendaient pas l'île régulièrement inhabitable... En l'état, c'est une nuisance. Hook ? Hook est - ou était - un homme. A une époque, je l'aurais bien ajouté à ma collection. Maintenant ? Je ne sais trop quoi en penser. Je me méfie des orbleus comme de la peste. Cette histoire ne peut que mal finir. Puis je tiens à mon indépendance.


Développe ta chronologie en dates ou en intrigue :
Maelström existe depuis longtemps.

Elle a été relativement peu affectée par les événements touchant l'île, du moins jusqu'à la Canicule où la raréfaction des rivières et des fleuves l'a tout particulièrement frustrée. Angoissée, elle a craint de voir entièrement disparaître Énoca, le lac pour lequel elle s'est prise d'affection.

La Pluie Salée est une période ambivalente pour elle. D'une part, le sel tombe désormais du ciel et la blesse de la même manière que l'eau de mer. Elles ne trouve plus de répit ni d'apaisement sur terre. D'autre part, la construction du Port ouvre un nouveau chapitre de sa vie puisqu'elle s'infiltre dans la société pirate en se faisant passer pour une bermudonne. Elle devient danseuse burlesque. Un peu plus tard, elle passe un marché avec la sorcière des profondeurs qui lui permet de chanter sous forme humaine. Elle change en fonction le contenu de ses numéros.

Elle a vu son amie Lame devenir orbleu et changer du tout au tout, elle n'a aucune confiance en Hook et en sa clique. Avec l'arrivée du Givre elle aurait dû rejoindre le Bayou, où son "apparence sirène" aurait été suffisamment peu reconnaissable pour lui permettre de garder l'anonymat, mais ses transformations erratiques l'ont forcée à rester parmi les pirates du Ranch. Elle éprouve quelques difficultés pour s'y nourrir mais jusqu'à présent, elle a réussi à préserver son anonymat.




Le Bout d'aventure

Je t'en veux, Père, et rien n'y fera... Tu m'as faite éternelle, ainsi que ma rancoeur.

Ça gratte. Ça gratte ça gratte ça gratte. Et quand je gratte, ça brûle. Ce qui devait être mon berceau, ma maison, m'est dès les premiers instants devenu hostile, étranger. Tu m'as appelée Maelström, comme pour m'accuser des vagues causées par ma naissance. Agitée, effrayée, crachée hors de ma coquille dans cet acide infect. Aurais-je dû me taire? Subir sans comprendre pourquoi les premières sensations que je devais avoir n'étaient que douleur et désamour ?

Pourquoi ne m'aimes-tu pas, Père ?
Est-ce moi qui te rejette ou toi qui me repousses ?
Je remonte la rivière qui me lave et me panse, mais je ne peux m'empêcher de penser à toi. Tu occupes toutes mes pensées. Plus tu es loin, plus tu me manques. Plus tu es loin, mieux je me sens.

S'il le faut, j'apprendrai à te détester.

--

La brûlure du sel s'est apaisée. Ou peut-être est-ce juste que je m'y suis habituée, au point de la trouver supportable. Glissant dans les eaux douces des fleuves, je ne m'en nettoie plus qu'occasionnellement. Je ne t'ai pas pardonné, Père. Je ne respecterai pas ta création. Personne n'est défini que par ses perceptions. J'ai décidé de rejeter les miennes et de me faire ma propre idée du monde, sans me soumettre à ton univers ni aux voix aliénantes de mes sœurs. Je ne sais pas comment je vais m'y prendre, mais tu peux compter sur moi pour trouver.

--

Elles disent que je suis cruelle, que mes mots coupent, que ma violence ne se justifie pas. Tant mieux. Qu'elles me craignent, si cela peut faire taire leurs moqueries. Notre famille est une vaste plaisanterie. Toi qui me crée pour me haïr, elles qui ne se disent sœurs que pour rire de mon anomalie. J'ai plongé mes ongles dans les yeux d'Anémone. Ses moqueries incessantes sont allées trop loin, elle l'avait mérité. Lorsque l'épais voile rouge s'est échappé de ses orbites hurlantes, je ne ressentais plus qu'une chose : de la jubilation. Elle est partie en pleurant. J'attendais les représailles, pourtant aucune d'entre elles n'a osé m'approcher. Toutes des couardes. L'ancienne m'a dit de partir, et je l'ai fait.

Je trouverai bien une autre bande. Ou peut-être ne le ferai-je pas. Toutes autant qu'elles sont, je n'ai pas besoin d'elles.

--

Seule. Je me débrouille, évidemment. Je n'ai besoin de personne. Seule. Je suis agacée. Je n'ai que toi à penser. Seule. Je m'ennuie, et j'ai plus souvent faim qu'à l'habitude. Manger me distraie. Seule, je passe plus de temps à la surface. Je chante à longueur de journée. J'aime m'entendre, et ils aiment aussi. J'ai faim, et pourtant j'ai rarement faim. Je perfectionne mes techniques. Il est facile de les piéger. Trop facile.

Seule. C'est long.

--

Enfin, je te rends la monnaie de ta pièce. Le premier soir est une expérience spéciale. Je rampe sur la plage sur quelques mètres en fixant les étoiles et bien vite, ma queue tente d'aller dans deux sens différents. Étrange sensation que cette divergence axiale, les écailles qui s'effritent, la peau qui apparaît. Des articulations naissent où il n'y en a jamais eu. Je découvre une autre anatomie.

Je m'habitue lentement, j'apprends la notion d'équilibre. Je vacille, je m'amuse. Je n'ai plus mal, je ne me suis jamais sentie aussi vivante. Et ce n'est pas grâce à toi.

Je découvre et j'explore, loin des rivages trop familiers. Par réflexe, je reste loin des humains. Ne suis-je pas vulnérable, sous cette forme amoindrie ?

Je marche en équilibre sur une branche, au dessus de la rivière. Je suis son cours vaseux. J'enfonce mes pieds dans la terre. Je joue avec mes orteils. MES orteils. Les miens. Je cours à en perdre haleine dans une plaine. Je me roule dans l'herbe. J'observe une silhouette, au loin. Elle me fait signe. Sans réfléchir, je fuis.

J'arrive au bord d'une grande étendue d'eau douce. Je découvre le mot "lac". Je m'étonne de l'existence de ce royaume insoupçonné, où tu n'as pas ta place. Je goûte à l'ironie de ce retournement de situation. Je plonge dans l'étendue sombre et plate, je me nourris de sa fraîcheur, de son onctuosité. Je me sens bien. Je suis chez moi.

Je découvre plein d'autres chez moi au fur et à mesure de mes explorations nocturnes. Ils apparaissent, disparaissent, ne me laissent jamais m'ennuyer. Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour m'émanciper de toi ?

--

Allongée sur le flanc contre un rocher, je les regarde jouer dans les courants. Je les déteste moins. Celles-ci ne se moquent pas. Pour autant, leurs gamineries ne m'intéressent pas. Mes doigts tissent les algues qui couvriront bientôt mon corps. Assise à quelques mètres, Lame me regarde faire en experte. C'est elle qui m'a appris ces gestes. Elle trouve sans doute que je m'acharne trop, car son visage rougeâtre prend un air contrarié. Sa langue claque, noire et pointue. Ses yeux sont insondables. Deux puits sans fond, dans lesquels on ne distingue plus la pupille du reste de la cornée. Mais je n'ai pas besoin de lire son regard. Je la connais trop bien pour ça.

"Maelström, n'irais-tu pas rejoindre tes sœurs ?
- Et toi, Lame, n'irais-tu pas les rejoindre ?"

Elle sourit, amusée. Lame est devenue doyenne par la force des choses. Plus jeune, elle était comme moi : solitaire. C'est peut-être pour ça qu'elle est venue me chercher. C'est peut-être pour ça que je me suis laissée charmer, que j'ai accepté de la suivre et d'abandonner mon ancien mode de vie.

Mes sœurs m'approchent peu. On a du leur dire que j'avais mauvais caractère. C'est tant mieux. Je supporte les autres sirènes, mais j'aime bien Lame. J'apprends avec elle ce que signifient les mots "être en bonne compagnie".

Tu es content ?

--

Je ne t'ai pas vu depuis très longtemps. Je commence à avoir faim. Peu d'humains viennent à proximité de mon Lac. Je l'ai nommé Énoca car il est comme toi, et tout en même temps différent. Un jour, peut-être, il disparaîtra. Mais sa présence semble vouloir perdurer.

Il est le père que j'aurais voulu avoir.

Un grand saule s'enfonce sous la surface et forme des cavités. Mes ongles creusent la terre pour en dégager les entrées, pour en élargir le volume. C'est petit, comparé à ma chambre de la lagune, mais c'est encore plus à moi.

J'enfonce des ossements dans les murs. La décoration me ressemble. Je m'installe et je contemple mon royaume personnel.

J'entends l'écho de Lame. Elle sait toujours me trouver lorsque je suis trop absente. Elle m'appelle, elle veut que je rentre. Elle se glisse dans les eaux d'Énoca en frissonnant, mal à l'aise. Elle vient me chercher dans mon trou et insiste, jusqu'à ce que je la suive.

Parce que c'est Lame, j'obtempère. Ça ne durera pas. Je reviens toujours à Énoca.

Tu es jaloux ?

--

Il est là, devant moi, l'humain. Rencontre accidentelle, il me fixe, intrigué. Je vois dans ses yeux cette lueur d'intérêt classique, que je croise avant chacun de mes repas, et que je pensais devoir uniquement à ma voix.

Je lui plais. J'en ai maintenant la certitude et j'ai bien vite retrouvé ma superbe. Alors ainsi sans ma magie, je reste désirable à ses yeux de mortel ? C'est incroyablement intéressant.

Dans ce cas, que la chasse commence.

"Tu es une sirène, n'est-ce pas ?"

Je souris. C'est évident : quelle autre femme se promènerait de nuit vêtue d'un simple tressage d'algues noires ? Je roule des hanches alors que je m'approche de lui, lentement. Il ne recule pas.

"Bien sûr. Cela t'effraie ?
- Ça dépend."

Il me reluque, de haut en bas. Je me suis toujours demandé ce que les humains voulaient faire lorsqu'ils me regardaient comme ça. Je ne leur ai jamais donné le temps d'une démonstration. Généralement, c'est à ce moment que je plonge mes dents dans la chair. Je ne perds pas de temps, je mange. Je me rends compte que ce mode opératoire est une probable erreur de ma part. J'aurais du faire en sorte d'en apprendre plus, et de jouer.

Il n'est jamais trop tard pour changer.

"Qu'est-ce que tu veux faire ?
- Qu'est-ce qui me prouve que tu ne vas pas me dévorer ?
- Absolument rien, si ce n'est ma parole : mon dernier repas est trop récent.
- Et si tu mens ?
- Tu meurs. Veux-tu tout de même tenter ta chance ?"

L'idiot. Il fond sur moi. Je suis surprise mais je le laisse faire. Il explore mes hanches et prend ma bouche en otage. Mes sens explosent sous ses assauts inédits. J'adore ça. J'en veux plus, et lui aussi.

Tardivement, je découvre l'une de mes interactions humaines favorites. Elle vient tout juste après le bonheur de plonger mes dents dans un cœur encore chaud et palpitant.

Nous faisons l'un, puis je fais l'autre. Perdu pour lui.

--

Le ciel est rouge, l'air écrasant. Pour une rare fois, mon cœur bat au même rythme que le tien. Ton Royaume recule, le mien aussi. Je ne peux plus évoluer librement. Chaque nuit, je compte les rivières asséchées que je croise. Énoca ne sera bientôt plus qu'un étang. Savais-tu qu'il avait une voix, lui aussi ? Son cri silencieux est insupportable.

J'ai peur.

--

Et après, c'est moi qu'on dit excessive. Tu t'esquives, puis tu reviens en force. J'ai failli me faire emporter au large. Il paraît qu'Anémone a disparu. Tant mieux. Elle me déteste, qui sait quand elle voudra se venger de moi.

Tu me cherches querelle, toi aussi. Ton sel envahit mon domaine. Mes cours d'eau, devenus corrosifs, ne me sont plus d'aucun réconfort. La voix d'Énoca se confond avec la tienne, vos visages n'ont jamais été aussi similaires.

Je voudrais t'en vouloir de me l'avoir pris, mais je sais que tu subis autant que moi les humeurs de Peter Pan.

La nuit, je cherche des cavernes où me cacher. Jusqu'à l'aube, le ciel acide ne peut plus m'atteindre.

Cela faisait longtemps que je ne m'étais plus autant ennuyée.

--

Depuis quelques temps, je vole les atours de mes proies. Le tissu empêche à la pluie de trouver immédiatement ma peau. J'ai remarqué que les pirates ne comprennent plus immédiatement ma nature, lorsqu'ils me croisent. Je pensais pourtant que leur espèce n'était composée que de mâles.

Mon intérêt attisé, je les suis. Être prise pour l'une des leurs est étrangement récréatif. J'arrive au cœur de leur village. Je suis abasourdie par ce qu'ils ont construit.

Des maisons se dressent au bord de l'eau. Silencieuse, j'écoute et j'apprends. Boutiques, tavernes, myriades d'objets nouveaux et de matières inconnues... Je découvre cet univers avec passion, et pourtant ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus.

Je n'aurais jamais imaginé qu'ils soient si bavards, quand on ne les mange pas. Les humains sont dotés d'une panoplie d'émotions complexes insoupçonnée. Ils parlent souvent de choses lointaines et inconnues, vers lesquelles je me sens comme attirée.

Je veux savoir, comprendre et jouer. C'est décidé. Je m'installe.

--

Je connais désormais tout un réseau de cavernes. Celle-ci est à même la falaise. A marée haute, on y accède à la nage. A marée basse, elle donne sur un vide vertigineux. C'est ici que je l'ai emmenée.

Je l'ai trouvée inanimée, sur la plage. Elle n'est pas habillée comme les gens d'ici. Elle est sans doute ce qu'ils appellent une "bermudonne". Arrivée par les eaux du monde ordinaire, elle a fait naufrage, tout cela pour arriver jusqu'à moi.

Dommage pour elle. Tant mieux pour moi. Elle a en sa possession des informations qui me seront extrêmement précieuses. Dès lors que j'en aurai appris suffisamment sur l'humanité pour l'imiter convenablement, je m'infiltrerai sur le Port.

Elle bouge. Elle ouvre les yeux. Elle se tourne vers moi, qui suis assise à quelques pas d'elle. Mon apparence la terrorise. Elle n'a jamais vu de filles de la mer avant ce jour. Elle tente de reculer et découvre qu'elle est attachée. Elle veut crier mais ma voix dépasse la sienne.

"Calme. Gigoter ne te servira à rien. Je vais te libérer, mais à une condition.
- Qui êtes... Qu'êtes-vous ?
- Quelqu'un qui te propose un marché... Raconte moi tout ce que je veux savoir, et je te ramène d'où tu viens.
- Qu'est-ce que vous voulez savoir ?
- Tout. Tout à ton propos. Dis moi comment tu t'appelles, d'où tu viens, raconte moi ton histoire."

Je ne chante pas. Je la convaincs par la parole. C'est un défi distrayant, quoiqu'encore un peu trop facile. Elle est désespérée. Elle ne peut rien me refuser.

"Je... Je m'appelle Judith. Judith Mason.
- Bien. C'est un bon début. Continue."

Je lui arracherai tout, jusqu'à sa dernière goutte de savoir sur l'humanité.

Tu as remarqué ? Je ne m'adresse plus que très rarement à toi. J'espère que ça t'agace.

--

Je commence à mieux cerner leur psyché. Je vais plus souvent sur le Port. Dans les affaires de Judith, j'ai trouvé de meilleurs vêtements. Des regards se tournent sur mon passage. J'en ai parfaitement conscience, et je souris. J'ai toujours adoré être le centre de leur attention.

Ils commencent à me connaître, désormais. Les leçons de Judith sont efficaces : ils ne soupçonnent rien. Dans ce pastiche de vie humaine, constitué d'interactions sociales plus complexes que celles que je connaissais, ma personnalité explose et brille de mille feux. Elle n'a jamais eu de telles occasions de s'exprimer.

"Hey ! Maelle, encore en train de flâner ? Je peux t'offrir un verre ?"

Je me tourne. Je connais cet humain. Durant mes premières visites, c'est lui qui m'a servi de guide.

"Bonsoir, Ryan. Je pourrais dire la même chose de toi. Mais c'est proposé si gentiment... je ne vais tout de même pas refuser."

Je m'approche, tentatrice. Je minaude à quelques centimètres de son visage seulement, glissant mes doigts dans mes cheveux, créant une proximité éloquente. Je plonge mon regard dans le sien et le sonde, insistante, avec un demi-sourire aux lèvres.

Ensuite nous pourrions faire un crochet par chez toi si tu le veux bien... Je n'ai toujours nulle part où dormir.
- Je.. Oui ! Quelle bonne idée... !"

Bien sûr, qu'il le veut bien.

--

Je m'appelle Maelle Van den Storme. Mon père était français, d'origine flamande. Ma mère est née à Londres. C'est dans cette ville que j'ai vécu la plus longue partie de mon existence, des années 10 aux années 30. Je m'illustre comme artiste de music hall, je suis danseuse, chanteuse. J'aguiche et je divertis. La menace d'un conflit mondial me pousse hors de mon Europe natale. Je poursuis le rêve américain, mais mon navire disparaît. Je fais naufrage ici, au pays de Jamais.

J'ai pris de Judith tout ce qu'elle avait à me donner. Et quand je dis tout, c'est bien "tout". J'ai volé son passé, ses souvenirs, son histoire. Je détache son crâne des entrailles encore chaudes. Je n'aurai pas faim avant longtemps. J'ai pris tout ce qui en elle était comestible.

C'est la première fois que je mange une femme. Je pense que c'est aussi la dernière. Je tiens à mes habitudes.

--

"Redresse toi un peu pour voir... Oui ! Parfait. Ça te va comme un gant, tu vas faire sensation."

Ma première nuit de travail. Je suis impatiente. Galvanisée. La perspective de la scène et de pousser mes qualités de séductrice à leur paroxysme m'enchante au plus haut point. J'ai presque l'impression d'être honnête, humaine dans ma démarche.

Presque.

Je tire sur la dentelle noire qui sculpte ma silhouette. Face à la psyché, je me tourne et j'admire mon profil. Ma main caresse le tissu brillant de ma robe. Elle met tout mon corps en valeur. C'est très différent de mes tenues d'algues tissées, mais c'est tout aussi efficace. Peut-être même plus, dans ce contexte.

"Au fait, tu as eu des nouvelles de Ryan, récemment ?
- Non, cela fait longtemps que je ne l'ai pas croisé. Pourquoi ?
- Pareil... Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu. Justement, je m'inquiète...
- Il avait mauvaise mine la dernière fois que je lui ai parlé... Il se sent peut-être mal. Tu as essayé d'aller voir chez lui ?
- Oui, personne n'ouvre...
- Hmm c'est étrange..."

Ou bien ne l'était-ce pas ? Elle avait l'estomac encore un peu ballonné.

"Tu as déjà dansé, avant ?
- Oui. J'étais dans le music hall à Londres. Je suis rouillée mais ça devrait revenir rapidement...
- J'ai hâte de te voir à l'oeuvre !
- Oh, moi aussi..."

Un sourire de malice aux lèvres, j'ajuste une dernière fois mes atours. Les pirates n'ont qu'à bien se tenir... Je serai impitoyable. J'ai bien l'intention de leur décrocher la mâchoire.

--

Ils commencent à avoir des soupçons. "Tu es trop parfaite pour être réelle". C'est ce que m'a dit le dernier pirate chez qui j'ai dormi, durant notre discussion sur l'oreiller. La lueur méfiante que j'ai lu dans son regard m'a fait comprendre que ce n'était pas un compliment.

Ils trouvent étrange de ne me voir sortir que de nuit. Mon emploi du temps, ponctué par les soirées de représentation, ne forme plus une excuse suffisante.

Je dois agir, si je veux rester. Retourner à ma précédente vie ne me poserait pas de souci majeur, mais ce ne serait pas très amusant, n'est-ce pas ?

J'ai encore trouvé l'une de mes plus belles robes sabotée, percée de trous et de lacérations aux ciseaux. Je me suis longtemps demandé qui était l'auteur de ces actes de méchanceté mesquine qui me visent occasionnellement, depuis que je joue mon numéro au cabaret. Face à moi, elle n'a jamais été que douceur et sourires... Et pourtant pas tout à fait. Sous un voile faussement sucré, sa voix est bien souvent plus corrosive que la Pluie elle-même. Son visage se crispe de mille et une petites façons. Une nuit, je l'ai vue sortir à la hâte de la loge où je range mes affaires. J'ai rapidement compris. Sur la scène, je suis sa seule concurrente. Elle certainement jalouse de la facilité avec laquelle j'envoûte mon public.

Rosalie ne sait pas ce qu'elle risque en s'en prenant à moi. Mais je devrais la remercier. C'est elle qui m'a donné l'idée qui sauvera Maelle Van den Storme d'une disparition prématurée. Elle n'aime pas quand je danse ? Qu'elle attende un peu que je chante.

Je vais aller "la" voir. Tu sais, c'est quelque chose dont j'ai envie depuis longtemps. Son personnage m'a toujours intriguée. Elle aussi, tu l'as injustement rejetée. Elle n'a fait qu'affirmer son individualité et pour sa curiosité abondante, tu l'as cruellement sanctionnée. Qui t'autorises à décréter que nous devrions toutes êtres faites du même bois ? Tu n'es pas un Père, tu n'es qu'un despote.

Et si j'accepte ce qu'elle me propose, ce sera bien fait pour toi. Qu'elle m'enlève un peu de ce qui me lie à toi... Cela ne me fait pas peur. Comme elle sans doute, je me réjouis à l'idée de te contrarier.

Si son marché est inconcevable, je n'aurai qu'à refuser.

--

Ça y est. C'est fait. La sorcière des mer est plus impressionnante encore que l'image que je m'en faisais. Elle m'a terrorisée, et j'ai adoré ça. Ça t'en bouche un coin, hein ?

"Que faudrait-il pour que tu me permettes de chanter comme une humaine, lorsque je marche sur mes deux jambes ? Récupérer ma magie ne m'intéresse pas, je veux juste pouvoir chanter". C'est ainsi que je lui ai présenté les choses, m'attendant à moitié à ce que ce qu'elle me propose soit parfaitement inacceptable.

Mais c'était sans compter sur sa capacité à sonder mon esprit, à comprendre mes désirs et mes motivations. Elle savait que je ne venais pas à elle par désespoir. Elle savait sans doute ce que j'étais prête ou non à abandonner. La sorcière n'avait pas d'intérêt à me proposer un marché qui n'attise pas mon intérêt. Il fallait qu'il y ait un dilemme.

Méfiante, j'ai beaucoup hésité. La sorcière des profondeurs n'est pas connue pour ses prix raisonnables et je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il y avait anguille sous roche. Puis j'ai pris conscience de ma différence : ce que mes sœurs n'auraient donné pour rien au monde, j'étais prête à m'en libérer avec soulagement. J'éprouvai même un soupçon de joie sauvage à l'idée de saboter ton travail et mon lien avec toi.

Alors j'ai accepté.
Elle a aspiré une partie de mon essence en échange de ma voix.

Depuis, j'entends le silence. Je l'entends vraiment. Profond, apaisant. Les voix de ces pimbêches se sont tues et la tienne ne m'atteint plus vraiment non plus. Seule dans ma tête, j'ai enfin mon identité propre. Je me rends compte que c'est ce à quoi j'ai toujours aspiré.

Je l'ai retrouvé. Contrairement à toi, il ne me parle que quand j'en ai envie. Lui, que tu as tenté de détruire mais qui ne m'a jamais abandonnée. Lui, qui n'a jamais été qu'un soutien, jamais aliénant. Il faut plus que cela pour briser ce qu'il y a entre moi et Énoca. Tu as perdu sur tous les plans.

--

La scène est libre. Je planifie mon coup d'éclat depuis un moment, maintenant. Je m'entraîne, j'apprends les paroles de jour entre deux phases de sommeil. La nuit, je danse à en perdre haleine, face à un public, à cheval sur un corps... Je danse, de bien des façons.

La scène est libre et contre toute attente, je me lève des genoux sur lesquels je suis perchée. Je libère la nuque qui tenait entre mes serres caressantes. L'homme ne perd rien pour attendre : il m'appartient déjà. Un ongle griffe agréablement sa peau, comme pour le lui rappeler.

J'avance, ondulante, entre les chaises et les tables. Ma jambe se libère du tissu tandis que je grimpe sur l'estrade et j'attise déjà l'intérêt du public. On m'applaudit, on me siffle. Mon visage passe par dessus mon épaule. Par le silence, je leur promets déjà monts et merveilles.

"Ouaaaaaaaais !! Allez Maelle danse pour nous !
- Je vais même faire mieux que ça... Mes chéris, vous n'êtes pas prêts."

J'entends quelques plaisanteries grasses à propos des parties de mon corps les plus secrètes - lesquelles ne sont déjà plus si secrètes pour de nombreux hommes du public. Mais non, je ne me déshabillerai pas sur scène. Je vais faire mieux. Beaucoup mieux.

Ma voix brise les discussions gaillardes. Puissante et claire, elle s'élève et provoque à part elle un silence stupéfait.

Je n'ai jamais pris autant de plaisir à un numéro. Ils sont accrochés à moi, à chacun de mes gestes. Leur concentration presque religieuse est nouvelle. Je l'affirme depuis longtemps : nul besoin de magie pour charmer. J'avance entre les rangs. Telle une reine distribuant ses faveurs, je caresse et j'attise, je frôle sans jamais donner entière satisfaction.

Seul un visage, au coin de la pièce, ne paraît pas si charmé... Je lui adresse un sourire aimable autant que venimeux. Quartz voulait la guerre, elle l'a. Je ne compte pas m'arrêter.

--

Lame sait que je ne l'entends plus. Elle est venue me voir en catastrophe et j'ai refusé d'avouer, mais ça n'a pas fonctionné. Elle a entendu les rumeurs. Elle sait ce que je fais sur le Port. Elle a compris qui j'ai rencontré autant que la nature du pacte qui nous lie. Je pense ne l'avoir jamais vue aussi en colère. Elle a jeté mes reliques d'un bout à l'autre de la chambre, que je ne visite plus si souvent... Il faut bien, parfois, que j'y apporte les nouvelles pièces à ma collection.

Bien qu'ennuyée par son coup d'éclat, je l'ai écoutée jusqu'au bout. Elle ne m'aurait jamais laissée tranquille avant d'en avoir terminé. Je me fiche bien de ce qu'elle peut dire. Elle est persuadée que je finirai par m'en mordre les doigts. Moi, tout ce que je vois, c'est combien je m'en sors à bon compte. Ce sacrifice vous chagrine tous les deux. A l'inverse, j'en suis ravie.

Tu n'envisages simplement pas qu'on puisse vivre une vie pleine sans que tu en étouffes tous les aspects. Lame non plus. Tu as trop d'influence sur elle.

--

Hier, j'ai bu la tasse alors que je nageais près du rivage. Ca n'aurait pas dû arriver. D'un coup, je me suis sentie couler. Le bas de mon corps s'est déchiré et j'ai pataugé en vain, incapable de me mouvoir au sein de mon propre habitat. Je n'étais plus sirène malgré le soleil hésitant, sous les nuages.

C'est anormal. Je sais d'où ça vient. Ca ne peut être que le pacte. Comment, sinon, aurais-je pu changer de forme sans le vouloir, sans quitter l'eau, sans que la nuit ne soit venue ?

M'aurait-elle menti ? Ce n'était pas ce qui était convenu. Il a fallu une nuit et encore un peu plus avant que je ne retrouve ma forme originelle.

Tout est normal, maintenant, mais pour combien de temps ?

Ai-je mal compris les incidences de ce qu'elle me proposait ? Qu'a t-elle donc aspiré, en plus de cette part de moi qui pouvait t'écouter ?

Je n'ose trop y penser. Mais je ne regretterai pas. Hors de question que je regrette.

--

Je n'ai jamais vu une chose pareille. Le givre est une calamité telle que l'île n'en a jamais connues. Je n'aurais jamais cru regretter le Sel tombant du ciel sans interruption et pourtant, je me prends souvent à songer à cette période avec nostalgie.

Je n'ai pas pu rejoindre mes soeurs au Bayou. Mes transformations sont trop aléatoires. Souvent, je les contrôle, mais il arrive parfois que je ne puisse plus redevenir sirène sur de longues périodes. Me voilà donc forcée à rester parmi les pirates du Ranch.

C'est délicat. Ils ne me soupçonnent pas : je chante et je reste debout parmi eux, malgré cet ersatz de jour ténébreux. Parfois cependant c'est l'inverse qui me prend : je redeviens telle que tu m'as faite et je dois me cacher. Je prétends me sentir mal et personne ne me dérange. Qu'arrivera t-il, cependant, si mon identité refait surface lorsque je ne peux la masquer ? Mais je n'ai que deux choix : partir et me révéler à coup sûr, ou rester et tenter ma chance jusqu'au bout.

Le pire, peut-être, c'est la faim. Je dois me restreindre. Trop de disparitions soulèveraient des soupçons. Parfois, je profite d'une expédition à l'extérieur. Je me nourris des imprudents qui partent seuls. C'est insuffisant, mais mes soeurs au Bayou ne sont pas mieux loties. Cette idée me console un peu.

Je n'ai plus de nouvelles de Lame. La dernière fois que je l'ai vue, elle était complètement différente. Elle a tenté de me convaincre de la rejoindre, elle et les autres orbleus. Mais comment faire confiance à cette inconnue glaçante ? Cela n'a fait que me conforter dans ma décision de rester parmi les rebelles. Si seulement j'avais pu la sentir, j'aurais pu savoir ce qu'elle devenait. Pourrais-je seulement lui faire retrouver la raison ? Comme tous les autres, elle est sans doute déjà perdue. Je ne regretterai pas mes choix à cause d'elle, ni à cause de personne.

Ma vie est loin d'être déplaisante. Elle comporte quelques risques... Oui. Et alors ? Cela ne fait que la rendre plus trépidante. Je ne regretterai pas. Jamais.



L'Invisible pour les yeux

T'as un Pseudo ? Skyler, Asch, c'est toujours moi ! :')
Et un âge ? 31 balais (mais pas trop de poussière).
C'est quoi ton Avatar  ? Miss Fortune de League of Legend
Comment t'as découvert l'île ? En étant déjà dessus 8D
Tu la trouves comment ? Il fait pas un peu froid par ici ?
Dis, tu crois bien aux fées ? Non.
.... Mais non je plaisante. (RIP)
[/i]


Dernière édition par Maelström le Dim 3 Nov 2019 - 22:20, édité 23 fois
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Smoke
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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyJeu 10 Oct 2019 - 16:41

Oh wow j'adore le concept de Maelström ! Sa relation conflictuelle avec l'Océan, son amour du challenge... toute sa psychologie s'emboîte tellement bien, c'est un plaisir à lire !

Bon courage pour les finitions ♥






Merci Kane ♥ :
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San H. Zeya
San H. Zeya

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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyJeu 10 Oct 2019 - 16:57

QUELLE FICHE
J'aime également beaucoup le concept de Maelström (fort cocassable néanmoins une sirène allergique au sel). Mais elle a quelque chose de très touchant dans son espèce d'haine-amour - si je peux appeler ça comme ça - avec l'océan (puisqu'elle est quand même partie se chercher un autre père)... Sa personnalité tout entière me charme. Je suis vraiment fan et je veux lire la suite. Alors dépêche toi de publier le reste jpp Maelström - Why don't you do right ? 1738259877






     
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Rosalie Quartz Highgarden
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♥️ Les pétales épanouis.
♥️ Les cristaux de l'âme.

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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyDim 13 Oct 2019 - 13:58

Rebienvenue !

Tu m'en avais parlé mais finalement ce n'était qu'une infime partie de touuuut ce qui compose Maelle, et elle est tellement fournie Maelström - Why don't you do right ? 3810757632
Cette allergie au sel me tue, mais du coup tout ce qui en découle (la haine du Père, la remontée des rivières, les parapluies pendant la Pluie etc.) c'est tellement fou ! J'adore, j'adore Mael (moi la joueuse, Quartz est en train de hurler, je te raconte même pas xD)

J'ai hâte de te voir valider et d'avoir une rivale si qualitative pour ma Meringue Maelström - Why don't you do right ? 393925105 Maelström - Why don't you do right ? 1809412331 Maelström - Why don't you do right ? 79501291 Maelström - Why don't you do right ? 304983004








La Meringue a besoin de sa meilleure amie et confidente Bonnie

Maelström - Why don't you do right ? Romant12



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Maelström
Maelström

≈ Sirène Simple ≈


✘ AVENTURES : 19
✘ SURNOM : L'Envoûtante
✘ AGE DU PERSO : Assez âgée

✘ DISPO POUR RP ? : Oui
✘ LIENS :
Fever all through the night

Spectacles en cours : I - II - III

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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyDim 13 Oct 2019 - 19:02

Hey ! Merci beaucoup à vous trois :) ça me fait plaisir de voir que le concept du perso vous plaît !

Il me manque deux trois éléments, mais je finis tout ça bientôt /o/
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Spitfire
Spitfire

☽ Artifice ☾


✘ AVENTURES : 69
✘ SURNOM : Le Galopin
✘ AGE DU PERSO : Jeune adolescent

✘ DISPO POUR RP ? : Yay, let's play !
✘ LIENS : When it comes to jokes, short and sweet is best.


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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyMer 16 Oct 2019 - 22:27

Aaah, picoti-picota (j'ai la ref du titre de la fiche).
Tu me rappelles mes jeunes années, à ne pas comprendre un film qui n'était pas forcément de mon âge et me cacher les yeux devant le Juge DeMort... =v=
À moi le lecteur VHS et la vieille copie du film ~

J'adooooore ce genre de perso, qui s'aventure dans un monde qui n'est pas vraiment le sien, comme une sorte d'exil, par challenge. **
Elle est belle, elle est cool (elle collectionne des crânes omg, sa chambre, c'est les catacombes de Paris ! XD), et joueuse ! Brref, une Sirène comme je me l'imagine.
J'aime beaucoup l'idée d'en avoir fait un poisson d'eau douce, et ses sentiments contradictoires à l'égard de Papa Océan.

En jeu, elle doit être masse intéressante à regarder ! (Je pense que je vais toujours avoir la voix de Jessica en fond en regardant tes posts. Pis Miss Fortune, je. Oui. J'adhère. Tous en Botlane o/)
Bon courage pour la fin de ta fiche !

Oh, oh. Et rebienvenue, en passant ! X)






5a9.gif

5a9.gif
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Dracula
Dracula

† Vampire †


✘ AVENTURES : 97
✘ SURNOM : Le Ténébreux
✘ AGE DU PERSO : Au moins 1000 ans

✘ DISPO POUR RP ? : Bien entendu~
✘ LIENS : Horrifique Elégance,
Nobles Connaissances

- Comte V. Dracula
- De bonnes manières.
- Manipulation des esprits plus faibles.
- Rapidité.
- Charme.
- Un honneur qui l'empêchera d'abuser de ses pouvoirs.
- Se change en chauve-souris.
- Craint le soleil, l'ail, les crucifix et l'argent.
- Garde un coeur dans une paroi.
- Encore et toujours SOIF

Dévore en #666699

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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptySam 19 Oct 2019 - 22:12

La rebienvenue à toi Maelström - Why don't you do right ? 304983004

C'est sous les traits d'une jolie demoiselle qui connait le bon goût de la chair humaine qu'on te retrouve 8D

C'est c'est un bon parti u3u les humains c'est que du manger u.u
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Maelström
Maelström

≈ Sirène Simple ≈


✘ AVENTURES : 19
✘ SURNOM : L'Envoûtante
✘ AGE DU PERSO : Assez âgée

✘ DISPO POUR RP ? : Oui
✘ LIENS :
Fever all through the night

Spectacles en cours : I - II - III

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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyJeu 31 Oct 2019 - 0:17

ouiiii picoti picota What a Face

Merci à vous deux :)

J'ai un peu rush la fin parce que j'ai la tête à l'envers MAIS j'ai fini XD
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Freckles
Freckles

♣ Chef des Livreurs ♣


✘ AVENTURES : 1892
✘ SURNOM : Le Lionceau
✘ AGE DU PERSO : Quinze ans

✘ LIENS : you're running on unsolid ground

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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyDim 3 Nov 2019 - 13:31

Félicitations mon enfant


Tu es condamné.





Aaah j'ai tellement aimé lire cette fiche. Mael est un twist vraiment intéressant sur la sirène qui veut vivre au milieu des humains, avec les limitations qui vont avec. Son rapport à l'Océan, son allergie à l'eau de mer sont vachement intéressants aussi, et encore une fois c'est une fiche superbement bien écrite. Maelstrom va avoir une place très particulière au sein des pirates et j'avoue que j'ai très hâte de voir ça. Tu es donc libre d'aller gambader sur l'île avec tes nouvelles jambes, tu connais le chemin hein.

_______________________________


Je te serre chaleureusement la main. Cours vite créer ton Dé à Coudre et demander un Compagnon de Jeu afin de vivre une aventure !  Par ailleurs, n'oublie pas de prendre connaissance de L'intrigue du moment. Tu peux aussi participer au RP d'introduction spécialement conçu pour les nouveaux arrivants et qui permet d'immerger facilement ton personnage dans l'univers : le Vague à l'Âme. A moins que tu ne choisisses de te lancer dans Mission Périlleuse ?  Si tu préfères passer du bon temps en papotant, rejoins sans tarder la Nursery. Quoiqu'il en soit, que ton séjour à Never Never Land soit fabuleux et éternel.


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Smoke
Smoke

♣ Récolteur ♣


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✘ AGE DU PERSO : 17 ans

✘ DISPO POUR RP ? : Non
✘ LIENS : The smoke fills my lungs with the need to laugh.

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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyDim 24 Nov 2019 - 16:56

La vache j'avais déjà adoré le début de fiche, mais la version finale arrive à sublimer ce qui était déjà présent ! Je suis scié et séduit ♥






Merci Kane ♥ :
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Coquillage
Coquillage

≈ Sirène Simple ≈


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✘ SURNOM : La curieuse
✘ AGE DU PERSO : 70

✘ DISPO POUR RP ? : ok mais en mode tranquillou :3
✘ LIENS : Coquillages et crustacés
aventures en cours : 1-2

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MessageSujet: Re: Maelström - Why don't you do right ?   Maelström - Why don't you do right ? EmptyMar 17 Déc 2019 - 8:03

Arrive plus de 2 mois en retard avec un starbucks froid en main

Bienvenue grande soeur ! Enfin peux tu seulement entendre l'accueil tardive de ta petite soeur ? Maelström - Why don't you do right ? 477051527

Maelström est un perso tellement incroyable ! L'allergie à l'eau de sel comme point de départ de la tragédie de son lien avec l'Océan et ses soeurs, tout est construit de manière si juste et parfaite, on ne peut que compatir avec elle. Sa fierté, son esprit joueur, sa volonté à se séparer de lien paternel mais de le chercher en travers le lac, on ne peut que contempler toute la complexité de ce personnage.

En tout cas, encore bravo et bienvenue sur l'île !  Maelström - Why don't you do right ? 3864948088






Maelström - Why don't you do right ? Sirene11

Merci Zanou :3 :


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