Let's go hunt !

Aujourd'hui, il semble faire moins froid. Est-ce que c'est simplement une impression ? Pas pour un Dragonnard. Spitfire connait bien le temps, il connait bien l'Ile, ainsi que ses sensations. C'est donc qu'il fait moins froid.

Chouette alors ! On ne le prendra peut-être pas pour un lance-flamme pour allumer un feu, alors. Parce que bon, ils sont bien gentils les Perdus, mais prendre une Comète sous le bras en lui tirant la queue pour le faire cracher du feu, c'est drôle au début, mais à la longue, c'est limite.
Mine de rien, il est un peu fatigué. Tantôt servant de bouillotte, tantôt de chalumeau… jamais le Galopin n'aura autant été sollicité en si peu de temps. Bon, en soi, ça ne lui déplait pas, mais la fatigue se fait ressentir tout de même.

Il avait besoin d'un peu d'exercice. C'est vrai que c'était un peu rasette, de rester dans le même coin tous les jours. Si les Réfugiés n'ont pas leur chalumeau attitré aujourd'hui, ils n'auront qu'à mieux se couvrir ! Non mais.

Alors, voilà le petit Spitfire parti, s'étirant de tout son long avec un long bâillement à s'en décrocher la mâchoire. Ce n'est visiblement pas aujourd'hui qu'il aura son casse-croûte du matin; la chasse a visiblement été maigre.
Tant pis ! Il allait se dégoter un lapin lui-même. Et le voilà en train de trottiner jusqu'à l'extérieur du Camp.

Il n'avait aucune fichue idée d'où il allait, en vrai. Il entendait juste des bruits au loin, suivait des pistes qui s'estompaient ou se mêlaient à de multiples odeurs, quand tout à coup…

Un bruit, tout près.

Curieux, le Dragonnard s'approche, pour découvrir une Garçonne Perdue aux cheveux aussi blanc que la neige. Oh punaise de punaise, avec une couleur de tignasse pareille, ça devait être une Orbleue, c'est sûr !
Il ne réfléchit pas deux fois, le Galopin, et détale dans le Château des Singes, lieu qu'il avait atteint sans réellement s'en rendre compte.

Ce n'est pas de la lâcheté, non non non, il se mettait juste hors d'atteinte. C'était facile, ici, et il connaissait bien le lieu. Récemment, il avait même enquiquiné une Soigneuse en lui écrasant un buisson sous son nez en se couchant dessus.
Nan, ce n'était pas méchant, c'était pour son bien ! Ce qu'elle allait prendre était empoisonné. Il fallait bien le lui faire comprendre de manière expéditive avant qu'elle ne fasse la moindre gaffe.

- Arrière, Orbleue, ennemie de tous ! Ou tu vas goûter au feu de mes flammes qui te feront fondre ton popotin glacé !

Et il se croyait malin en lançant ça, perché de toute sa hauteur sur un reste d'encadrement de porte. La Comète essayait VRAIMENT d'être impressionnante. Mais bon, quand on est habitué à faire des blagues toute la journée, pas étonnant que l'on arrive pas vraiment à paraitre sérieux…

Invité

Ivory était sortie du camp relativement tôt. Encore éveillée à une heure impossible, elle s’était faufilée au dehors pour commencer son entraînement matinal. S’échauffer courir, et elle vit les autres enfants se lever au fur et à mesure que la matinée avançait. Une fois satisfaite d’elle, elle rejoignit la rivière pour se rafraichir, même si le temps n’était plus jamais aussi clément à une époque.

Alors elle revint vers le campement pour récupérer un arc que les peaux-rouges leur prêtait pour chasser, ainsi qu’un couteau large. Avant de devoir quitter l’arbre, ce n’était pas une des zones où elle se rendait pour chasser, pour l’excellente raison qu’elle n’aurait pas aimer qu’on chasse là où elle le faisait, aussi laissait-elle les coins des peaux-rouges tranquille. Cependant, les temps changeant et ses zones de chasse préférés étant désormais gelée, elle avait reconstruit des pièges, posés de-ci de-là pour attraper de petit animaux et avec un grand sac, elle passa récupérer ses prises, maigres comme toujours depuis le début de l’hivers.

Un léger frisson lui rappela qu’elle devait penser à autre chose, et peut être serra-t-elle un peu trop ce lapin entre ses doigts fins. L’animal couina légèrement, et elle lui rompit le coup d’un geste habitué avant de lui faire rejoindre ses camarades malchanceux. Une fois le tour de ses pièges fait, elle soupesa son sac et se rendit bien compte qu’il allait lui falloir un peu plus que cette maigre chasse.

Elle récupéra l’arc et regarda le carquois qu’elle avait avec. Ce n’était pas pour ce qu’elle savait tirer à l’arc, mais traquer était déjà bien plus à sa portée. Elle pouvait toucher une cible immobile sans trop de difficulté. Il lui faudrait donc approcher discrètement une cible pour espérer la toucher. Alors elle reprit sa marche, s’efforçant de rester silencieuse, suivant diverse traces, mais elle ne déboucha pas sur grand-chose. Alors elle s’arrêta environ après une heure de recherche infructueuse et soupira.

D’un coup elle perçu le bruit d’une créature bien plus massive qu’un lapin, et faisant volte-face, elle entendit un bruit de fuite. Sans trop réfléchir à ce que ça pouvait être, elle suivit le bruit en courant pour voir une forme longiligne, qui ne ressemblait pas à une bestiole comestible. Elle s’arrêta non loin d’un tas de pierre en forme de porte. La créature était… Un dragonnard !

- Arrière, Orbleue, ennemie de tous ! Ou tu vas goûter au feu de mes flammes qui te feront fondre ton popotin glacé ! L'invectiva-t-il.

Ivory demeura surprise un temps en le regardant, puis éclata de rire. La situation n’avait rien de logique et c’était plutôt agréable. Le rire l’envahit malgré elle.

-C’est bien… Articula-t-elle entre deux rires, la première fois… Qu’on me compare aux Orbleues !

Elle baissa son arc et le remit dans son dos, cessant de rire, gardant l’ombre d’un sourire.

-Je suis juste une garçonne perdue, rien de plus impressionnant ! Ne craint rien va… euh… Comment je peux t’appeler ? Moi c’est Ivory !

C'est pas vrai, elle lui rit au nez. Elle lui rit au nez ! Les Orbleus sont vraiment des pestes, des fous, des méchants, des…

-C’est bien… la première fois… Qu’on me compare aux Orbleues !

Ah.

Ah bah ça alors, c'est fâcheux. C'est stupéfiant. C'est dingue. Cette fille, là… c'en était pas une ? Pas une Orbleue ?
C'est dingue. C'est stupéfiant. C'est fâcheux. Bah ça alors !

- T'en es pas une…?

Fit le Dragonnard interloqué, peut être trop bas pour qu'elle puisse l'entendre. Ah, franchement, il était pas très malin comme ça, Spitfire. Il venait de perdre toute sa prestance d'un coup, et on devait maintenant le prendre pour un bel abruti !

-Je suis juste une garçonne perdue, rien de plus impressionnant ! Ne craint rien va… euh… Comment je peux t’appeler ? Moi c’est Ivory !

- Spitfire…! Pour… pour te servir !

Qu'il lui répond, avec une voix semblable à celle d'un adolescent en train de muer. Il était encore gêné, sur le coup. Mais c'est vrai, c'est juste une fille. Elle a pas la peau bleue… Elle a pas d'arme en glace… Elle a clairement pas une tronche d'Orbleu, au final.
Mais quel idiot pour avoir cru le contraire.

- Chuis vraiment désolé mam'zelle Ivory ! Encore un peu et je te brûlais les fesses. Il fait froid, c'est vrai, mais ça aurait été un peu trop chaud quand même, les flammes.

Et pendant qu'il cause, il redescend de son perchoir, par petits bonds plus ou moins grâcieux -plutôt moins que plus- sur les pierres du château abandonné.
Il va se poser devant elle, s'asseyant comme les chats, la queue enroulée autour des pattes. Elle est décidément pas très grande, la Comète.

- Au moins, je t'ai fait rire ! Et rire, ça réchauffe. Donc, c'est pas plus mal.

Oh non, il ne lui en voulait pas du tout d'avoir ri de lui. Après tout, qu'il soit sérieux ou non, il a l'habitude. C'est un peu son truc, de faire rire en faisant des blagues. Alors, il est satisfait.

- C'est quoi, dans le sac ? Le petit déj' ?

Qu'il demande, ensuite. Mince alors ! Ca lui faisait penser, il avait toujours pas chassé… Et le Galopin n'avait donc rien à se mettre sous la dent.

Invité

Spitfire, ça aussi c’était marrant ! D’un autre côté, c’était une comète, c’était donc plutôt logique. Ivory se posa un instant donné la question de l’origine de ce nom. Cette créature avait-elle choisit son propre nom ? Ça aurait été marrant.

Mais le voilà qui avait l’air gêné. Ivory fut aisément surprise que le petit dragonnard parle d’attaquer un orbleu. Elle-même aurait fui comme si sa vie en dépendait, très certainement parce que sa vie en aurait dépendu ! Cela dit, les orbleus devaient craindre le feu non ? Elle n’y avait jamais réfléchis, dans l’absolu, effectivement, cela paraissait logique, mais qu'est-ce qui l'était dans ce monde ?

Elle continua d’écouter la créature alors qu’il redescendait, visiblement rassuré, et d’une politesse à toute épreuve ! La Somnifuge éprouva une bouffée de bien-être. La comète était enjouée, vivace, et semblait assurément déborder de plein de positivité. Voilà qui lui permettrait peut être d’éloigner le brouillard de ses pensées alors qu’on voyait au loin l’hiver faire son œuvre. Si cette partie de la forêt était épargnée, déjà, elle ne savait pas pour combien de temps, mais plus encore, elle sentait bien que rien ne l’était complètement. Elle resserra sur ses épaules son vieux kimono qu’elle avait déjà du faire repriser un sacré nombre de fois depuis qu’elle était arrivée sur l’île.

Elle cligna des yeux, presque surprise quand il parla de son sac, et regarda son contenu d’un œil peu amène. Deux lapins et trois perdrix, ce n’était pas fameux. Cela dit, elle n’était pas la seule chasseuse, il y avait d’autres ressources, et elle n’avait pas terminée sa chasse ! D’autant que la comète semblait attirée par la nourriture.

-On peut dire ça, dit-elle en sortant une des perdrix. Tu me laisses récupérer les plumes et je te la donne si tu as faim !

Il n’y avait pas qu’eux, les enfants perdus, touchés par le Givre. Non, ils souffraient tous de cet état, et il était hors de question pour Ivory de laisser qui que ce soit dans le froid et la famine. Plus. Jamais.

Ses pensées-là s’envolèrent alors qu’elle cherchait des yeux un petit coin un peu dégagé dans les ruines où s’asseoir pour commencer sa besogne. Elle posa le sac à côté d’elle, et sortant la perdrix, elle enleva les plumes d’un geste pas forcément très assuré. Elle avait déjà vu les peaux-rouges ainsi que d’autres enfants le faire, mais elle savait bien que c’était insuffisant pour aller vite. Mais elle savait que les plumes pourraient aider d’une façon ou d’une autre.

-J’ai pas grand-chose, cela dit, j’espère que ça te calera au moins un temps…

Elle était bonne enfant. Assise, elle était plus petite que la comète, et elle la dévisagea l’air songeuse en rangeant les plumes dans une large feuille de bananier qu’elle utilisait habituellement pour stoker la viande quand elle devait dépouiller un animal trop lourd pour qu’elle le porte.

-Après, j’avais pas terminé de chasser, je présume que tu connais mieux cet endroit de la forêt que moi… Tu pourrais m’indiquer des endroits où y’a des bestioles, et on partage les prises !

A voir évidemment selon les animaux encore sur place… Bien que ce serait marrant de voir les lapins tout blanc… Voilà bien un des rares côtés positif du froid ! Peut-être que les animaux seront plus blanc ! Et Ivory aimait bien le blanc. Sans trop de surprise. Elle eut un sourire léger en y pensant puis regarda son œuvre. Il restait quelques plumes, mais elle avait récupéré les plus utiles. Alors avec un sourire heureux parce qu’elle avait réussie quelque chose qu’elle n’avait jamais fait auparavant, elle lui tendit la volaille.

-Tu veux la cuire avant ? S’enquit-elle curieuse. Je suis pas sûre de savoir correctement la… vider.

De souvenir, elle n’en avait vu que de loin des dragonnards. On lui avait raconté toute sorte d’histoire, mais elle n'en avait jamais vu de si près. Et elle se rendit compte qu’elle avait été quand même pas du tout méfiante à son propos. Après tout avait-il été poli et même un peu penaud d’avoir manqué de l’attaquer. Il y avait déjà eu des accidents de comète dans les enfants… Non ? Mais elle haussa les épaules. Il était gentil, et c’était très bien comme ça. Et puis elle n’allait pas laisser une créature affamée sans rien à se mettre sous la dent ! Surtout qu’il avait eu l’air heureux de la faire rire ! Et qu'il avait pas l'air de vouloir se la mettre elle sous la dent...

Spitfire fixait le sac avec une attention toute particulière. Au final, il n'avait même pas besoin d'en demander le contenu… il avait juste à sentir.
Et justement ! Ca sentait bon le gibier ! La viande fraîche, sortie du congélateur pour dégeler. C'est parfait ! Il ne manquait plus qu'à réchauffer tout ça et déguster !

Le deal était clair, posé : la viande contre la conservation des plumes. Mais qui voudrait des plumes ! C'est pas bon, ça a pas de goût, ça chatouille et ça pique. Le Dragonnard ne mangeait JAMAIS les plumes. Qui donc le faisait ?
Enfin, voilà, il essayait de les enlever du mieux qu'il pouvait. Ca restait un reptile, avec une gueule et des pattes griffues pas forcément pratiques pour le travail de précision. Il se débrouillait comme il le pouvait… mais, à chaque fois, il y avait quelques survivantes venant lui chatouiller le palais…

Le Galopin regarde donc Ivory faire. Lorsqu'elle le dépasse et s'installe un peu plus loin, il la suit du regard, se retourne sans changer de position. Et, lorsqu'il remarque qu'elle commence à déplumer une perdrix, il se rapproche, même.
Elle faisait vraiment ça pour lui ? Pour lui ? Oh, c'était tellement gentil ! Et dire qu'ils se connaissaient à peine. Il y a pas à dire, ce sont les Perdus les plus grands qui sont les plus compréhensifs. Compatissants. Cools. Les petits sont juste bons pour faire mumuse.

C'est pas grand chose, dit-elle ? Ce sera assez. Spitfire a enclenché le "mode hiver", comme beaucoup des animaux de l'Ile. Contrairement à ceux qui hibernent ou hivernent, il reste actif, mais se nourrit moins.
Sa routine étant essentiellement constituée de son rôle officiel de chalumeau du Camp, il ne fait pas grand chose de plus et ne dépense donc pas tant d'énergie non plus. Et puis, eh, si elle en veut, ils peuvent partager.

-Après, j’avais pas terminé de chasser, je présume que tu connais mieux cet endroit de la forêt que moi… Tu pourrais m’indiquer des endroits où y’a des bestioles, et on partage les prises !

Lui proposa la jeune fille en lui tendant la perdrix déplumée, que la Créature saisit doucement dans sa gueule avant de la caler entre ses pattes. Il ne leva les yeux que pour lui servir un sourire -comme il le pouvait- et de déclarer, sur un ton enjoué :

- Chouette idée mam'zelle ! J'approuve !

Chasser avec un enfant du Grand Arbre ? Ca c'était vraiment cool ! La Comète n'avait pas fait ça depuis quelques années déjà, si elle le savait. Ca remontait à Timber, en fait… ils chassaient ensemble, jadis.
Il devait avoir à peu près le même âge qu'Ivory, quand ils s'étaient rencontrés. Puis, qu'il l'avait élevé. Puis, qu'il a sauvagement été descendu par un Peau-Rouge. Ce n'était pas des choses dont il aimait se rappeler. Ca faisait mal à son petit cœur de reptile.
Le passé est passé. Et puis, c'est un peu comme si son Perdu était là, à ses côtés, comme une présence rassurante surtout en des temps difficiles comme en ce moment. Ou bien, c'est qu'il se faisait des idées.

-Tu veux la cuire avant ? Je suis pas sûre de savoir correctement la… vider.

Mouvement de tête à la positive, alors qu'il s'affairait à enlever les quelques plumes restantes de la perdrix. Elle s'amusait à les mettre sur un genre de toile, non ? Eh bien, autant l'aider.
Ce fut donc, plein de bonnes intentions, que Spitfire alla déposer les trois-quatre pauvres plumes qu'il avait soigneusement arrachées avec les autres. Il se léchait les babines, un peu ennuyé d'avoir les plumes du cou de l'oiseau collées sur la langue. Ca lui arrivait à chaque fois !

Nouveau sourire de dragon, tout fier de lui, alors qu'il retournait déjà se remettre à sa place d'origine, à gauche de la Garçonne, instaurant cette fois-ci un petit périmètre de sécurité entre eux. C'était pour son bien à elle; il fallait bien qu'il procède à la cuisson.
Poussant la prise un peu plus loin de sa patte, il inspira longuement, puis, après quelques instants, laissa échapper un léger souffle enflammé directement sur ce qui restait de l'oiseau. Il attendit, coupa le gaz, retourna la viande à la manière d'un chef étoilé, puis remit le four en marche.

Nouveau fin jet de flammes. Cuisson parfaite, grillée des deux côtés. Heureux de voir la viande dorée à souhait, le Dragonnard tourna la tête vers la fausse Orbleue. Il affichait typiquement la tête du reptile cracheur de feu qui se la pétait d'avoir cuisiné comme un chef.
C'est qu'il attendait les remerciements, eh ! Timber lui en faisait plein. Ca datait, la dernière fois que le petit dragon violet avait chauffé directement de la viande pour quelqu'un !
Enfin, le bras du Chasseur blond blessé, ça comptait ? Parce que ça sentait fort le cochon grillé. Mais c'était une histoire de plaie… une autre histoire.

- Commence, si t'as faim. C'est ta prise, après tout. Je finirai. On est pas difficile, nous, on mange tout. Même les tripes, pour te dire.

Déclara la Comète en poussant de la patte la viande fumante vers la jeune fille. Certes, certains morceaux étaient plus grillés que d'autres, comme la tête ou le bout des pattes qui pouvaient facilement être arrachés et jetés si l'on tirait un peu dessus.

- Et 'ttention, te brûle pas : c'est chaud.

Rajouta-t-il d'un air goguenard. Comme si elle ne l'avait pas remarqué !

Invité

Et il l’aida à arracher les plumes, tout en acceptant de chasser avec elle. Elle se senti un peu rassurée. Trouver du gibier serait nécessairement plus simple à deux, et il était sympathique. Rester seule en ces temps n’était jamais bon si cela durait trop longtemps et qu’elle n’était pas satisfaite d’elle. Il fallait qu’elle soit utile. C’était nécessaire.

Puis la comète posa les plumes qu’il avait arraché dans sa feuille et s’éloigna à nouveau en raclant sa langue de ses crocs. La garçonne l’aurait bien aidé à s’en débarrasser, mais elle resta figée à le regarder, pas bien sûre que prendre l’initiative de lui fourrer ses doigts dans la gueule soit une idée brillante, et de toute façon en eut-il terminé alors qu’elle penchait sa tête sur le côté à se demander si une petite volaille irait bien à ces crocs reptiliens.

Puis il attrapa la perdrix entre ses griffes, assis à une distance sécuritaire d’elle. Elle en profita pour plier la feuille avec soin et la ranger dans une des poches de son sac avant d’assister à une gerbe de flammes tout à fait contrôlée. Spitfire prenait ça tout à fait au sérieux, et Ivory le trouva mignon. Un vague souvenir de son ancienne vie lui rappela que les dragons, car là-bas c’était leur nom, était des créatures sacrées. Pour n’en avoir jamais fréquenté avant cette comète, elle ne savait pas si c’était vrai de fait, mais en tout cas, lui vint en tête le mot mignon. Il était tout particulièrement attendrissant à se concentrer, avec un air sérieux à toute épreuve.

Quand il eut terminé la cuisson et qu’il se redressa fier, Ivory eut un grand sourire et applaudit.

-Ça c’était carrément impressionnant ! Et pratique !
-Commence, si t'as faim. C'est ta prise, après tout. Je finirai. On est pas difficile, nous, on mange tout. Même les tripes, pour te dire.
-Oh ! Merci beaucoup !

Il poussa la viande vers elle et elle la tâtonna à la recherche d’une zone pas trop trop chaude.

-Et 'ttention, te brûle pas : c'est chaud.

Elle rit à sa remarque, et souleva une patte pour rendre apparente l’articulation, et à l’aide de son couteau, en tenant le bout de la patte, elle coupa la viande avant de la planter sur son couteau pour pas se brûler les doigts.

-Merci bien ! j’ai déjà grignoté ce matin ! Termine donc !

Et elle attrapa la chaire entre ses dents, s’étonnant à nouveau de la réussite de la cuisson.

-Qu’est-ce que tu fais dans les environs d’ailleurs ? S’enquit-elle avant de mâchonner la viande en aspirant de l’air pour ne pas se brûler.

Quel bonheur que de voir le gros morceau qu'Ivory lui avait laissé ! Franchement, c'était vraiment gentil de sa part.
Et dire que Spitfire avait passé son temps à saliver, à littéralement se baver dessus pendant qu'elle coupait la patte de la perdrix… Le voilà qui se retrouvait gratifié de tout le reste !
Et l'humaine, quand à elle, paraissait réellement satisfaite de ce qu'elle mangeait. Que demander de plus ?

Le Dragonnard attrapa vivement ce qui restait, amenant le morceau de viande vers lui. Ca suffira pour aujourd'hui… ou peut-être jusque ce soir, en fonction de ce qu'ils ramèneraient. Pourvu que la chasse soit fructueuse.

-Qu’est-ce que tu fais dans les environs d’ailleurs ?

Lui demanda soudain la Garçonne, alors que le silence s'était installé le temps qu'ils prennent une bouchée de leur nourriture.

- Moi j'fais office de chalumeau au Camp, mais là j'étais parti pour chasser.

Lui répondit la Comète, après avoir longuement mastiqué puis déglutit son morceau de viande. Timber lui avais appris qu'on ne parlait pas la bouche pleine, et que l'on devait manger lentement pour éviter les problèmes de digestion.
Il avait retenu.

- T'es au Canyon aussi, toi ? J'y vois passer tellement de monde que je retiens pas forcément les têtes…

Questionna le Galopin en retour, baissant un peu les yeux, sur le coup de la gêne, sans réellement savoir ce qui lui arrivait.
Autant faire un peu connaissance avec sa future partenaire de chasse, non ? Histoire de sympathiser. C'est son point fort, de sympathiser avec les inconnus. Est-ce que c'est parce que tout le monde aime ce qui est petit et violet ?

Voilà maintenant la Créature qui s'attaque à la carcasse de l'oiseau. Ca lui changeait des lapins rachitiques, quand même. Et ça lui changeait tout court ! Les oiseaux étaient trop souvent dans les arbres pour qu'il pense à venir en chasser pour changer de régime…

- Oh et tant que j'y suis, tu fais partie de ceux qui chassent en général, ou tu le fais par défaut ?

Il releva les yeux vers son interlocutrice alors qu'il parlait, se léchant les babines pour y attraper les morceaux de viande avec lesquels il avait pu se barbouiller. Pas sûr que sa question soit réellement claire, mais tant pis.
Bon, Timber lui avait aussi dit qu'il ne fallait pas parler lors d'un repas… mais ça, il n'avait pas retenu. Il pouvait bien alterner entre perdrix et parole, non ?

Invité

Chalumeau au Camp ? Ça c’était pas banal ! Ivory n’a aucun souvenir de l’avoir vu, mais on ne peut pas la considérer comme particulièrement attentive ces derniers temps. Et il chassait en plus ? Décidément…

Le petit dragonnard avait des manières très humaine par moment, dans sa façon de manger, lentement en mâchant bien, comme un enfant souhaitant bien faire. Cela dit, est-ce que Spitfire avait des manières humaines, ou était-ce toutes les comètes qui étaient ainsi ? Ivory n’en avait pas la moindre idée.

-Oui, j’y suis aussi, c’est fou que je ne t’ai jamais vu avant… Faut dire que je chasse souvent…

Il avait l’air gêné de pas la reconnaître, mais elle-même n’était pas sûre d’être capable de nommer tous les enfants perdus, alors de là à se souvenir des créatures en plus… Ivory n’avait pas la tête aux rencontres ces derniers temps, au moins la comète était rafraichissante ! Les autres perdus avaient tendance à faire ce qu’elle-même faisait quand elle était seule : Geindre et pleurer. Elle sortait toujours plus longtemps pour ne pas avoir à trop se retrouver dans les yeux effrayés des plus jeunes, même si par moment, cela restait plus fort qu’elle. Elle s’en voudrait trop de ne rien faire.

La dragonnard la sortie de sa réflexion en l’interrogeant à nouveau. Elle cligna des yeux, un brin surprise.

-Hein ? Euh…

Il lui fallut quelques secondes pour se souvenir de la question de la petite créature.

-Ah oui, pardon… Oui, oui, je suis une chasseuse ! Même si ces derniers temps, je me contente plus de mes pièges que de réelles chasses comme… Avant l’hiver.

Elle grimaça pour souligner qu’elle n’aimait pas spécialement l’hiver.

-Je ne vais pas mentir, je compte bien sur toi pour me montrer de nouveau coin de chasse !

Elle lui retourna un sourire plus vivant que l’expression qu’elle avait dû avoir quand elle avait été perdue dans ses pensées. Et elle reposa les os sur le sol avant de lécher ses doigts pour y enlever le gras. Tâcher son arc prêté par les peaux-rouges, c’était absolument hors de question ! Ils les aidaient déjà beaucoup, elle s’en voudrait en plus d’âbimer leurs affaires, même s’ils lui avaient prêté un arc du genre qu’ils donnaient habituellement à leur plus jeune marmot pour s’entraîner, elle ne l’avait clairement pas mal pris.

Elle n’avait jamais tiré à l’arc avant d’avoir rejoint leur camp, et elle se demandait même si elle était suffisamment prête maintenant. Pour des petites créatures sûrement, mais il faudrait alors les surprendre. Les bestioles plus imposantes, elle ne réussirait qu’à les blesser, et alors elle ne ferait que souffrir l’animal en risquant de na jamais pouvoir abréger la douleur

Elle posa son regard sur le dragonnard, avec un petit sourire amical, heureuse de le voir manger si gaiement. Au moins avait-elle fait un heureux ! Il lui restait encore les lapins, et une perdrix, mais ça ne nourrirait pas grand monde. Seulement, la créature servait déjà de chauffage portable au plus grand nombre, le pauvre devait très certainement être quémandé, d’autant que ses couleurs chatoyantes devaient attirer les plus jeunes…

-Tu dois avoir du succès auprès des perdus, je me trompe ? S’enquit-elle alors pour relancer la conversation à son instar.

Sujet: Re: Let's go hunt ! Ven 27 Sep 2019 - 20:53

C'était assez drôle de voir les autres s'étonner, ne pas comprendre ce que l'on demande. Spitfire était pratiquement sûr que sa question allait faire cet effet à sa nouvelle compagne de voyage.
Le nom des différents groupes constituant le Grand Arbre, c'était bien une chose que la Comète n'avait pas daigné retenir, se contentant de les appeler "ceux qui ..." avec le descriptif du groupe à la suite.

- Ah oui, pardon… Oui, oui, je suis une chasseuse ! Même si ces derniers temps, je me contente plus de mes pièges que de réelles chasses comme… Avant l’hiver.

Elle n'aimait pas beaucoup ce temps... enfin, c'était ce que ça voulait dire, non ? L'hiver... parce qu'en réalité, le Galopin n'avait aucune idée de ce que cela signifiait. Tomber ne le lui avait jamais appris.
Oui, l'hiver, ça devait sans doute signifier le froid, la neige, le gel... le temps du moment, en quelques sortes. En soi, il faut avouer que la Comète ne s'était jamais demandé s'il était normal ou non que le temps change ainsi.

- Je ne vais pas mentir, je compte bien sur toi pour me montrer de nouveau coin de chasse !

Y'a pas à dire, elle est quand même cool, la Chasseuse-là. Mais peut-être qu'elle comptait un peu trop sur lui, actuellement ? Avec l'avancée du Givre, les terrains de chasses se faisaient plus restreints.
Parfois, le Dragonnard se retrouvait à les partager, plus ou moins d'un commun accord, avec autrui. Perdus, Peaux-Rouges (pour son plus grand malheur) et Créatures se côtoyaient sur les mêmes parcelles qui ne soient pas gelées en espérant débusquer un rongeur imprudent ou quelque chose dans le genre.
Du coup, il était possible qu'Ivory connaisse déjà tous les coins qu'il avait l'habitude de fréquenter pour aller chercher son déjeuner et ramener quelques prises au Camp.

- Tu dois avoir du succès auprès des perdus, je me trompe ?

La question laisse apparaître un genre de sourire sur les babines du reptile fantastique. Ah oui, il avait du succès. Il connaissait des petiots qui semblaient beaucoup l'apprécier d'ailleurs.
Et c'était encore plus simple de sympathiser avec ce genre de personnes... car elles étaient les seules à pouvoir bénéficier d'une balade à dos de dragon miniature !
Eh, 78 centimètres de hauteur, ce n'est pas très impressionnant. Il n'était pas un cheval, non plus.

- Les petits humains m'aiment bien ! C'est parce que parfois je les prend sur mon dos. Qui n'a jamais rêvé de monter à dos de dragon ?

S'exclama Spitfire, qui redevint brusquement sérieux en repensant à tous les jeunes enfants en question dont il parlait. Si certains restaient au Camp, dans son champ de vision, d'autres avaient complètement disparu, comme Yarn. Pourvu qu'elle aille bien...

- Si tu avais été un p'tiiiit peu plus p'tite, t'aurais pu monter aussi. Dommage !

Gloussa-t-il tout en s'étirant, comme il le faisait toujours après avoir mangé.

- J'avais un semblable qui était grand, vraiment grand ! Mais il ne m'aimait pas beaucoup, j'ai jamais compris pourquoi. Sur lui, ce serait passé !

En y repensant, c'est vrai que cela faisait maintenant un bout de temps que le Galopin n'avait pas croisé Noiraud. Que devenait-il, lui aussi ?
En faisant parti de son espèce, c'est un peu comme s'il était une famille éloignée. Alors, forcément, Spitfire, il se sentait un peu concerné.
Où était donc passé le cousin germain du troisième degré en partant de la gauche ?

- Enfin ! Viens voir, le sol est dégagé par ici, c'est un assez bon terrain de chasse comme c'est plein d'arbres. J'ai déjà vu des lapins et des souris... bien que, les souris, ça n'est assez que pour les chats !

Ajouta finalement le petit dragon violet d'un ton goguenard, sautant énergiquement sur ses pattes comme un ressort venant de se relâcher.
Il avait pris son petit déj', ses batteries étaient officiellement rechargées.
Maintenant il était opérationnel pour une partie de chasse !

Déjà, le voilà qui s'élançait hors de ce qui restait des remparts du Château, sautant vivement sur un morceau de mur pour se donner un tremplin et prendre son envol.
Avec un coup d'œil derrière lui, comme pour inciter sa compagne de chasse à le suivre, le voilà qui volait en direction de la forêt, non loin.

✘ AVENTURES : 2537

The End

Nul ne sait comment cette aventure s'achève,
On l'aura oublié, dès que le jour se lève.

FIN DE L'AVENTURE

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