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Zeb Skelton
Zeb Skelton

☠ Charpentier du Jolly Roger ☠


✘ AVENTURES : 208
✘ SURNOM : La Rouille
✘ AGE DU PERSO : Cinquantaine

✘ DISPO POUR RP ? : Tout se discute, moussaillon
✘ LIENS :
⚓️Le Charpentier et ses Outils
⚓️ Histoires en cours: I - II - III - IV - V - VI - VII

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MessageSujet: Re: Tsy Maty Ny Maty    Tsy Maty Ny Maty  - Page 2 EmptySam 28 Nov 2020 - 18:49

En voyant Dimanche descendre une grande gorgée de rhum, Zeb réalisa qu’il avait besoin d’un verre. De plusieurs verres. En fait, il aurait volontiers demandé à ce qu’on lui laissât tout ce qu’il restait de la bouteille.

Hagard, les lèvres entrouvertes, il restait assis de travers sur ses talons, à fixer sans le voir le violon calciné qui reposait dans les mains de Dimanche. Sur ses joues poudrées de cendre, quelques larmes avaient laissé des traces plus claires, marques non pas d’émotion (là tout de suite, la Rouille n’était plus en état de ressentir quoi que fût), simplement de pure douleur: l’éclat incandescent du guédé, beaucoup trop intense et proche, lui avait joliment brûlé les yeux.

Zeb avait bien tenté de fermer les paupières, mais quelque chose de beaucoup plus puissant que sa volonté ou que ses atavismes l’avait forcé à encaisser le regard de Dimanche - à accepter tacitement son cadeau - tandis que sa magie infernale carbonisait feu Chris Skelton et enfermait ce qu’il restait de son existence maudite dans le violon du petit-fils qui portait son nom. Et maintenant, le Baron souriait de toutes ses dents du bonheur, et Zeb avait renoncé à fermer les yeux - chaque battement de cils ne faisait que jeter un peu plus de sable sous ses paupières, et sa vision restait de toute façon noyée d’étincelles et de taches noires.

Un instant, il se demanda si cela allait cicatriser. Puis il réalisa qu’il était bien trop las - bien trop vidé pour s’inquiéter maintenant de la réponse à cette question.

“On a toujours besoin de sa famille, la Rouille. Qu’on le veuille ou non.”

Zeb redressa la tête. Ce grand con de guédé était visiblement très content de lui et la Rouille ne sut pas quoi en penser, tout comme comme il ne savait pas quoi penser de l’infime instant d’éternité qui venait de s’écouler.

C’était comme à la fin d'un abordage, ce moment où le calme revenait trop brusquement, où l’air pourtant silencieux vibrait encore de violence. Les images et sons revenaient, dans le désordre, déformés, trop vifs, trop flous, trop... trop. Zeb revit la manière dont les doigts de Dimanche s’étaient (enfoncés) saisis du visage de Chris Skelton. Il se souvint du hurlement du défunt, mélange de douleur et d’angoisse, de rage et de terreur, qui avait été noyé dans le choeur impitoyable des serviteurs du Baron. Il se rappela le “NON” horrifié qui avait suinté des ouïes noircies du violon.

Il entendit à nouveau la haine dans la voix du fantôme qui lui avait hurlé sa rancoeur, traité ses fils de bâtards, balancé avec mépris son insulte favorite (petit merdeux). Qui s’était imposé à lui et qui avait refusé de l’aider. Comme si rien n’avait changé depuis cette époque, si lointaine qu’elle en devenait onirique, où Zeb avait guetté l’approbation de cet homme, où il l’avait recherchée, souhaitée, désirée, alors que Chris Skelton lui avait pourtant déjà pris un bras et la meilleure partie de sa mère.

La Rouille baissa les yeux sur l’instrument de musique, assombri bien moins par le feu qu’il ne l’était par la présence de son hôte.

“Cet homme était de mon sang. Mais je ne crois pas qu’il ait jamais été de ma famille.”

A nouveau, ses yeux retrouvèrent ceux de Dimanche, à présent avec un drôle de naturel à peine détaché qui fleurait autant l’état de choc qu’une certaine résolution affable - au point où il en était, après tout...

“Je peux?...”

Il désigna la bouteille de rhum, d’un geste poli et complètement hors de propos. Puis ses yeux clairs aux conjonctives rougies retournèrent s’arrimer malgré eux au violon de Kit. Il sembla un instant hésiter à dire quelque chose, avant de changer d’avis avec un soupir de reddition:

“... Et que dois-je faire de ton cadeau, Baron?”







"Zeb Skelton, peux-tu s'il-te-plaît cesser ce petit manège du gars attentif et naturel
qui donne envie qu'on lui fasse confiance, merci ?"

Citations by Carmine ♥
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Baron Dimanche
Baron Dimanche

☠ Guédé du Bayou ☠


✘ AVENTURES : 102
✘ SURNOM : Le Calciné
✘ AGE DU PERSO : Indicible

✘ LIENS : _Kriké?
_Kraké.

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MessageSujet: Re: Tsy Maty Ny Maty    Tsy Maty Ny Maty  - Page 2 EmptyJeu 7 Jan 2021 - 15:21

“Mh-hm”.

Dimanche aurait pû prétendre connaître la distinction entre sang et famille. Avec son jardin d’absurdité et de contradictions, tout plein d’herbes folles, jamais taillées, jamais maîtrisées. Or, pour faire court, et puisqu’encore une fois Diab portait bien son nom, il en était quitte à vivre dans un feu de broussaille permanent plutôt que d’essayer d’échapper tout à fait à cette collante liane lastic. Il pouvait se le permettre uniquement car il savait qu’il avait encore une longue vie à vivre (cloîtré dans le Bayou, sous peine de partir en miettes une seconde fois), contrairement aux humains qui encaissaient moins bien le changement d’échelle brutal imposé à leur sordide existence, et s’entêtaient à trouver des solutions à leurs problèmes.

Tranquille, le Baron cilla à la remarque du pirate et sa tête dodelina presque imperceptiblement de côté, ne se fendant donc que de ce bref “mh-hm” distrait. Une sorte d’acquiescement discret, peut-être ? ou juste une énième mimique de dérision face à l’hébétude de son client ? Allez savoir. Il faut dire qu’il était rarement disposé à se trouver des points communs avec les pirates du Jolly Roger, même les plus propres. Un peu selon ces mêmes critères, le Guédé haussa la main qui tenait la bouteille de rhum aussitôt que Skelton la désigna, signe évident que partager était hors de question.

Tut-” fit-il du bout des lèvres, une moue qui tenait autant du caprice d’enfant que de la sobre remontrance amusée d’un aîné face à ce même caprice. Il n’avait pas l’air particulièrement vexé par l’audace du pirate au moins, et se contenta de lui asséner un sourire fendu :

“Pokor lèr, compé pirate.”

Il avait certes besoin que le rouquin conserve un semblant de lucidité pour ce qui venait ensuite, mais il était également assez manifeste qu’à son demi-sermon et son demi-sourire il n’avait absolument aucune intention de partager sa rak. Surtout que Skelton en avait ramené une de fort correcte qualité. A la question de Skelton, le sorcier haussa un menton élégamment, avant de l’appuyer contre ses phalanges repliées tandis qu’il se penchait un peu plus vers le pirate. La chaleur ambiante croissa dans l’obscurité de la varangue - une simple vibration sèche dans l’air moite.

“Bon usage, bien sûr” rétorqua-t-il avec un sourire, avant de concéder une explication : “Joue, et il te répondra. Il n’aura pas d’autre choix que de t’aider.”

Inutile de préciser que si Dimanche avait remarqué l’infirmité partielle du pirate, il n’en avait pas tenu compte dans la confection de son sort. Premièrement parce que l’inspiration l’avait frappé sur le moment - quelque part entre l’instant où le pirate avait ôté son suaire au précieux instrument et celui où son père avait vomi ses premières insultes - deuxièmement parce qu’il s’en fichait un peu, à dire vrai. L’idée de voir le rustre pirate galérer à tenir à la fois un archet et un violon avec son bras brisé amusait grandement le vilain petit diable. Mais eh, au moins il lui avait accordé un privilège rare : celui d’enfin mener la danse avec son paternel.
Sans laisser le temps au malheureux pirate d’objecter sur l’utilité du fameux cadeau, Dimanche éleva un index (de la main qui tenait la bouteille de rhum).

“Ton garçon,” commença-t-il avec appui pour s’assurer le silence immédiat du père désespéré. “ -il est sans doigts et sans tombe. Il vavangue, peut-être. Rien n’est moins sûr sur une île où même la Mort est obligée de ronger son frein.”

Une grimace de mépris passa sur le visage du Guédé, qui sous prétexte de prendre une posture plus confortable en appuyant une main au sol, avait jeté un sale regard en l’air comme si l’ombre d’un enfant volant viendrait lui confirmer que, oui, cette île obéissait à des lois fondamentalement différentes. Mais il n’y avait que l’étouffante canopée du Bayou, avec ses ombres et ses yeux obscurs, et son inhabituelle tiédeur. Quand il baissa la tête pour regarder de nouveau son client, il ne put que constater avec une pareille tiédeur qu’il n’avait plus du tout l’air frais et fringuant qu’au début du service. C’était attendu, bien sûr. Mais il concéda l’espace d’une seconde que le pirate avait du mérite de tenir encore sur ses genoux, et que ce ne serait sûrement pas toutes les nuits qu’il verrait un père sacrifier stupidement sa peau et ses os juste pour retrouver son fils.

Mais bref : il y avait encore des instructions à donner.

“Un nom c’est important : c’est bien pour ça que Marmay-là l’arrache à ses petits soldats, tu l’auras remarqué. C’est la seule piste qu’il te reste : que ça leur plaise ou non les Skelton sont suturés les uns aux autres par ce nom, alors il va vous falloir remonter ce dernier petit fil pour retrouver sa trace.”

Le Diab eut une moue songeuse. Il était désormais assis bien nonchalamment pour un grand sorcier, un genou relevé pour soutenir son poignet éclaté tandis qu’il faisait doucement tanguer la bouteille de rhum. Son éclat propre s’était réduit considérablement depuis la fin du service, et les brèches le long de sa peau ruminaient leurs braises en jetant des éclats rouges et dorés sous les arêtes fermes de son buste de danseur. Hormis ces cassures visibles, il aurait pu avoir l’air d’une être humain ordinaire qui profitait d’un doux vent nocturne sucré par des rasades de rhum. Cette vague impression de normalité était peut-être accentuée par le fait qu’il parle sans grande réserve ni grandes énigmes, sans l’aura de mystère taciturne qui convenait mieux aux enfants de Brigitte. Etait-ce le service qui l’avait mis de meilleure humeur ? Allez savoir, allez savoir.

Sur cette même ton nonchalant de conversation amicale qui n’admettrait pourtant que peu de réparties, il ajouta d’autres conseils concernant le foulard rouge, que le pirate serait bien avisé de garder précieusement. Il lui parla d’impasses et de carrefours, et comment il pourrait le trouver en cas d’ultime urgence. Le bracelet en émail, après tout, valait peut-être une faveur exceptionnelle, même si le Guédé laissait entendre sans malice que ce serait, comme toujours, un peu comme jouer avec le feu.






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I am a golden liar
I give you smoke and fire

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