White Blood

Quelque chose rate son visage de dix centimètres. Ça rebondit avec un bruit mat sur le crâne d'une carcasse d'éléphant et tombe dans la neige. Freckles a à peine le temps de se pencher sur la nature du projectile – un truc en os avec des pics partout – qu'une petite tête revêche apparaît au sommet d'un autre squelette géant ; peinture sur la gueule, os dans les cheveux et tout et tout.

« Mot de passe ! »
« Euh …. Dragon des neiges ? »
« Non, ça a changé. Ça c'est le mot de passe d'hier. »
« Allez quoi, tu peux pas changer le mot de passe tous les jours ... »

Ça lui prend bien dix bonne minutes pour convaincre Yarn qu'il s'est pas un ennemi de l'alliance rebelle, qu'il a rendez-vous avec Apache, et oui c'est très important, et il faut qu'il lui montre sa médaille et lui promette de lui prêter son épée pour qu'elle daigne le laisser passer, en imitant avec sa bouche le bruit d'un sas de sécurité qui s'ouvre.
(En vrai il aurait pu passer son chemin sans plus s'en occuper, mais c'est beaucoup moins drôle.)

Il traverse l'Ossuaire, ses bottes se détachant de la neige à chaque pas avec un bruit de craquement satisfaisant, de petites volutes de vapeur s'échappant de sa bouche à chaque respiration. Le froid c'est bien ; ça anesthésie son nez toujours planqué sous un pansement blanc. Les gens s'organisent, ici, ils ont monté des campements en travers des carcasses, tendu des tentes, ils ont transformé le lieu en un espèce de village sauvage et c'est vraiment cool. Il rencontre quelques perdus qui lui font des signes; c'est pas la première fois qu'il vient, du tout. Il vient dire bonjour dès qu'il a du temps libre, fait des aller-retours entre ici et le canyon, il a même dormi là une fois. On le traite de traître en rigolant, d'un coté et de l'autre.
Ça le fait sourire, sans beaucoup d'assurance.

Il lui faut encore quelques minutes pour trouver la personne qu'il cherche, un peu en marge des tentes. Le rouge ressort sur le blanc de la neige comme une sale agression des rétines.

« Apache ! » il appelle.

Il rejoint le chasseur en trottinant – spouic spouic (c'est le bruit de ses pompes) – lance quelques regards autour de lui, pour voir si quelqu'un est là, peut-être Justice ? Mais non il est tout seul, alors Freckles enchaîne :

« J'ai ramené- », il se tortille un peu, pour attraper le manche de l'arme dans son dos, la sortir. « - j'ai pris une arme, enfin, j'ai demandé à un armurier, il m'a filé ça- » La lame est longue, un peu émoussée. « , j'en avais une mieux avant, mais bon, elle est - » geste de la main. Perdue. Oubliée. Où ? En mission ? Dans le zeppelin ? Il est parti sans ses affaires. Sans manteau, sans rien. Il allait pas prendre une épée. « mais bon pour un entraînement c'est pas important, je pense. »

Il s'interrompt.

« Euh … Tu veux toujours bien m’entraîner, hein ? »

Putain c'qu'il faisait froid !
Apache revenait sur ses pas, déjà fatigué de devoir marcher dans cette neige. C'était que cavaler la dedans, ca prenait bien plus de force que de trottiner tranquillement sur de l'herbe bien verte.
Non la neige... La neige ça s'enfonçait, ça s'accrochait. Au début, on avait pas l'impression, mais à la longue, on voyait bien la différence. Essoufflé, les jambes un peu douloureuse de forcer a chaque pas.
C'était chiant.
Rigolo, mais chiant !
Et puis ça caillait teeeellement !
Le punk n'était pas bien équipé, aussi, il fallait bien se l'avouer. Il n'avait pas encore trouvé le bon rempart, a la fois assez chaud et assez stylé pour pouvoir trôner sur ses épaules.
Bah quoi ?
Il n'allait pas porter un bête manteau moche non plus !
Non non non.
S'il devait être moche, alors il devrait l'être a SA manière !
On était punk ou on l'était pas.
Alors en attendant, l'iroquois avait enfilé un large pull à grosses rayures noires et rouges.
Ce n'était pas si mal, mais le vêtement se faisait vieux et était trop large, glissant de ses épaules.
Heureusement, il avait tout de même trouvé une écharpe pour couvrir ca, au moins en parti.
Une écharpe rouge et pas très épaisse, un peu grignotée par ci par la.

"Apache !"

Le chasseur se retourna dans la direction de Freckles, puisqu'il avait bien entendu tout de suite reconnu la voix qui l'avait interpellé.

"Hey Tournesol !"

"J'ai ramené..." Et une fois à sa hauteur, il tira une lame qu'il avait calé dans son dos, la sortant de son fourreau. "J'ai pris une arme, enfin, j'ai demandé à un armurier, il m'a filé ça-" Avec un sourire, le chasseur avisa l'épée. C'était pas de la folie mais elle avait l'air de valoir ce qu'elle valait. Bon c'était sur, il n'allait pas pouvoir trancher de très fines lamelles avec ça, mais la découpe en gros ça avait aussi son charme. " j'en avais une mieux avant, mais bon, elle est..." Le rouquin ne termina pas sa phrase, son geste précisant clairement sa pensé. Disparue l'épée ! Envolée ! Cela arracha un petit rire au français. "mais bon pour un entraînement c'est pas important, je pense."
- Ouais c'est bon, on s'en fout !
- Euh … Tu veux toujours bien m’entraîner, hein ?
- Bah ouais ptit chef ! Et le métisse lui lança un sourire chaleureux. "Je ne faisais que t'attendre, mec !" Suivit d'un clin d’œil moitié moqueur moitié charmeur comme il aimait les distribuer à la volé.
Ce qu'il disait, ce n'était qu'a moitié vrai ! Mais malgré tous, comme pour appuyer son propos, le révolté désigna un drôle de bonhomme de neige qui ne ressemblait plus vraiment à grand chose en faite, la, juste à quelques mètres d'eux.

"Regarde, je l'ai fabriqué exprès !" Et visiblement, il l'avait aussi déjà pas mal testé. "Il tient bien le coup t'as vu ?" Et c'était peu dire. Car vu comme le chasseur s'était acharné dessus à coup d'épée des heures durant, il était bien étonnant que le tas de neige tienne encore debout ! En fait, le tour était simple, l'indien des villes s'étant amusé à simplement recouvrir un bon gros tronçon de bois d'une bonne couche de blanc.

"Il s'appelle Brian." Affirmation qui ne laissait place à aucune discussion. "Mais on s'occupera de son cas après !" Qu'il lança avec un nouveau sourire, alors qu'à son tour il dégainait sa propre épée. Cette fameuse lame dorée qui lui avait attiré tant d'ennuis. Trop d'ennuis. Mais il ne fallait plus y penser. L'heure était ailleurs.

"D'abord, on va s'amuser tout les deux ... ... ... EN GARDE !!" Et il avait crié tout en pointant son arme droite tendue vers Freckles, cherchant à créer un effet de surprise, la mine rigolarde. L'esprit semblait plus au jeu qu'à l'entrainement sérieux !
On voyait que ce n'était pas Scar qui allait dispenser ses leçons !

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

« - Bah ouais ptit chef ! Je ne faisais que t'attendre, mec ! »

Apache efface toute inquiétude qu'il aurait pu avoir – de pas être le bienvenu, d'être arrivé au mauvais moment – avec un sourire et un clin d’œil purement Apache. Freckles lui sourit en retour. C'est étrangement familier. Rassurant. Peut-être.
Le chasseur lui désigne un truc sur le côté qui ressemble à un tas de neige difforme. S'il plisse les yeux, il peut distinguer les reliques d'un visage creusé dans la neige, mais le plus flagrant restent les entailles qui parsèment ses flancs.

« Regarde, je l'ai fabriqué exprès ! Il tient bien le coup t'as vu ? Il s'appelle Brian. »
« Brian », répète Freckles avec un petit sourire de côté.
« Mais on s'occupera de son cas après ! »

Freckles met un peu de temps à relever les yeux du bonhomme de neige.

« "D'abord, on va s'amuser tout les deux ... ... ... EN GARDE !! »

Un peu trop de temps.
Freckles a juste le temps de donner un espèce de coup circulaire avec le bout de son arme, en faisant un espèce de petit bond en arrière ; les lames s'entrechoquent et il dévie la pointe de l'épée d'Apache, avant de lui lancer une moue, mi-indignée, mi-amusée.

« Eh ! Je regardais même pas ! »

Foutu Brian. Maintenant il est concentré. Il tire la langue.

« C'est ça tes méthodes ? Tu veux me crever le bide avant que je sache tenir une épée ? »

Est-ce que ça l'étonne ? Qu'Apache lui apprenne sur le tas ? Pas vraiment. Il s'attendait pas à une leçon théorique, assis en tailleur dans la neige pendant que l'autre lui montrait toutes les positions et parades armé d'un plumeau.
Lentement, il recule d'un pas, passe sa langue tirée sur ses lèvres sèches. Il est focalisé sur Apache et son épée dorée, tentant d'imiter consciemment la façon dont il tient le pommeau, dont il pointe la lame devant lui. Leurs armes sont pas les mêmes, exactement, celle d'Apache est certainement plus fine, mais il fait de son mieux pour avoir une garde correcte.
Enfin, ce qu'il pense en être une.

« J'te préviens, j'ai littéralement- » Il articule, avec insistance : « au-cune base. »

"Eh ! Je regardais même pas ! " Se plaignit le rouquin alors que visiblement, le punk avait réussi son coup, le prenant par surprise. Les deux épées s'étaient mollement entrechoquées sans grande violence, arrachant un rire a Apache qui surjouait quelque peu sa position d'attaquant, ne prenant clairement pas ce premier "assaut" au sérieux.

"C'est ça tes méthodes ? Tu veux me crever le bide avant que je sache tenir une épée ?" Nouveau rire un peu plus fort de la part du chasseur alors qu'il avisait l'autre lui tirer la langue. "Me donne pas d'idée !"

Et puis, Freckles s'était vaguement reculé, cherchant à prendre position, observant celle de l'Hérissé et tentant clairement de l'imiter.
Bon reflex ! Bonne appréhension du jeu qui se profilait.

"J'te préviens, j'ai littéralement au-cune base."
- Ca tombe bien, c'est toujours plus drôle comme ça !
Ha vraiment ?
Oui oui, vraiment.
Par ce que se battre à coup de lame, c'était plus un jeu qu'un sport. La place à l'improvisation était importante, selon le punk qui se trouvait être un total autodidacte de la pratique.
Fuck de rulz... Mais on pouvait quand même donner des conseils. Il était la pour ça, non ?

Alors l'iroquois avait passé son arme sous celle du chef, la soulevant du bout de sa lame pour la redresser, la plaçant légèrement plus droite.
"Si elle est trop lourde pour ton poignet tu peux utiliser tes deux mains pour la tenir !" C'était qu'en effet, la compagne du lionceau était plus épaisse que celle d'Apache, et donc forcément plus lourde. "C'est toi qui doit gérer ton épée, pas l'inverse !" Avec une arme de ce poids, il était facile de se laisser entrainer par elle et d'en perdre le contrôle. "Tiens la bien en main ! Sois FERME ! C'est TOI le chef !" Et il avait ricané de son propre conseil. C'était le genre de truc qui faisait rire Apache, un peu comme s'il singeait une certaine manie qu'avait certaine personne de la hiérarchie.
Ce n'était pas très finement fait, d'ailleurs.

"Et maintenant..." Le révolté fit plusieurs pas en arrière, rangeant finalement et contre toute attente sa propre épée dans son fourreau, sagement attachée à ses hanches. "... Fais moi la peau !" Et comme pour parfaire l'invitation, il avait fait un petit signe de la main, toujours tout sourire.

Pas peur l'Apache.

Non, ça non.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
"Live fast die fast"

Justice veille.:

Freckles est nerveux.
C'est vrai, il devrait pas. C'est de l’entraînement. Il a bien dit à Apache qu'il savait rien faire, il a insisté lourdement sur son incompétence, aujourd'hui et la veille, et il n'y a personne pour le voir se faire humilier. Mais ça a quelque chose d'angoissant quand même, de se retrouver comme ça en face du chasseur, armes sorties, avec l'autre qui corrige sa garde et l'examine critiquement, en sachant que dans quelques instants ils se battront sans doute.
C'est le trac.

"Si elle est trop lourde pour ton poignet tu peux utiliser tes deux mains pour la tenir !" (« mh mh ») "C'est toi qui doit gérer ton épée, pas l'inverse !" (« ouais ouais ») "Tiens la bien en main ! Sois FERME ! C'est TOI le chef !"

A ça Freckles lâche carrément un rire – en écho à l'autre – dans la bouche d'Apache chef n'est pas une qualité.

« C'est bon j'arrive à la porter quand même j'ai des muscles dans les bras. »

Un sourire de travers. C'est une pique ? Peut-être. Freckles est chef des livreurs ; les livreurs portent des trucs. Pas qu'Apache ne fasse pas de sport mais il n'a pas la silhouette la plus menaçante du Grand Arbre ; et il est à peu près certain que le chasseur ne le battrait jamais au bras de fer. Malgré leurs années de différence.

"Et maintenant..."

Tension.
Son sourire redescend d'un cran, toujours là mais plus sérieux, les phalanges cramponnées à son arme alors qu'il fixe Apache.
Qui range son arme.

"... Fais moi la peau !"

Freckles cligne des yeux.

« Euh, t'as pas besoin de ton épée pour parer, trésor ? »

Tiens tiens... N'était ce pas un genre de pique qu'avait lancé Freckles concernant les muscles de ses bras ? Il ne manquait qu'un "moi" ponctuant la fin de sa phrase pour que plus aucun doute ne soit de mise.
Visiblement, le chef était chaud chaud motivé, et ça tombait bien ! Ce genre de petite ambiance pleine de défi, c'était exactement le terreaux parfait pour l'apprentissage, selon l'Hérissé.
Rien de mieux qu'une bonne dose de sel pour tout rendre plus instructif !
Ils allaient rire, ça c'était sur !
Et alors qu'Apache avait décidé d'un peu faire chier son rouquin préféré en rangeant son arme et l'invitant à le tuer, rien que ça, le sourire du lionceau s'était légèrement fané, restant cependant bien en place.

"Euh, t'as pas besoin de ton épée pour parer, trésor ?"
L'iroquois aurait pu répondre cash à la question, cependant, ce fut le sien, de sourire, qui s’affaissa d'un cran sans pour autant disparaitre, en parfait miroir à celui du livreur.
Il l'avait appelé COMMENT ?????
A son tour, le chasseur avait cligné des yeux, se jurant qu'il avait mal entendu. Mais non.
Trésor ???
VRAIMENT ??
Ha OUI ? Il était comme ça Freckles ? Ok ok... Très bien. Du sel on avait dit ? Mais la c'était plus du sel, c'était de la tabasco !

"Essaye déjà de me toucher et ensuite on passera à l'étape de parer, Tournesol" Et puisqu'ils étaient lancés, hein... "Pourquoi ? T'as peur de me faire mal ?"

C'était assez drôle car au final, si Apache cherchait désormais Freckles, celui la l'avait pourtant déjà bien trouvé.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
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Justice veille.:

Trésor.
Ok promis, il a pas fait exprès.
C'est venu tout seul, c'est tout. Genre, ça sonnait bien. Ça sonnait comme le genre de provocs qu'ils se balancent avec Justice avant de se battre, pour élever l'adrénaline, vous voyez. Sauf que là, il a pas fait exprès. Et il est gêné, un peu, mais l'expression d'Apache complètement ébahie vaut carrément la peine. Il l'a déstabilisé, là, non ?
C'est rarement dans ce sens que ça se passe, Freckles doit avouer que c'est satisfaisant.

« Essaye déjà de me toucher et ensuite on passera à l'étape de parer, Tournesol. Pourquoi ? T'as peur de me faire mal ? »
« Euh, ouais ? Un peu ? J'ai une épée, avec un bout pointu et tout ? »

Il regarde Apache comme s'il était stupide, et avec un peu de frustration aussi.

« Sérieux reprends ton arme, j'vais pas t'attaquer sans ! » Il tape un peu du pied dans la neige, impatient, et buté, ouais, il peut faire ça lui aussi. « Je t'ai dit que j'étais pas doué, si je te touche par erreur ce sera vraiment la merde. »

(Par erreur ???
C'est pas justement le but de l’entraînement, de le toucher ?)

"Euh, ouais ? Un peu ? J'ai une épée, avec un bout pointu et tout ? "
La réflexion fit lever les yeux au ciel à Apache, son sourire se réaffirmant et le faisant même lâcher un ricanement qui semblait presque involontaire, pour le coup.
Pourtant, Freckles avait l'air très sérieux, lui.

"Sérieux reprends ton arme, j'vais pas t'attaquer sans !" "Mais quel trouillard..." Souffla l'iroquois alors que l'autre tapait du pied dans la neige, communiquant son impatience et surtout une certaine forme de frustration. "Je t'ai dit que j'étais pas doué, si je te touche par erreur ce sera vraiment la merde" Cette fois, le regard sombre du punk se refixa pour de bon sur le rouquin, son sourire d'abord moqueur se figeant de travers, visiblement circonspect.
Par erreur hein ?
Il le prenait vraiment pour une bille ?
C'était presque s'il allait le vexer la, s'il continuait sur cette pente.
Un soupire un peu exagéré, exaspéré surtout. Le lionceau était en train de foutre en l'air toute sa pédagogie la ! C'était pas sérieux.

"Déjà, non." Non ? "Le bout de ton épée est pas si pointu." Et tout en continuant, Apache avait levé la main devant lui, désignant l'arme que tenait toujours l'autre avec une certaine désinvolture. "Avec ça tu risquerais plus de me péter quelques côtes plutôt que de me transpercer, si ca peut te rassurer." Est ce que c'était rassurant ?
"Et puis quoi Rouquin ?" Nouveau soupir, prenant une mine plus sérieuse. "Comment veux tu apprendre à manier une arme si t'as déjà peur de t'en servir ?" Non mais c'était vrai quoi ! Il allait falloir le motiver un peu le lionceau. Ca avait pourtant super bien marché sur Nasty ! Elle, elle avait foncé dans le tas ! Enfin... Dans le punk !
"Tu crois que ça sert à quoi c'que t'as dans les mains ? A compter fleurette ?" Il ponctua sa question d'un rire plutôt moqueur. "Ca sert à tuer des gens ! C'est bien c'que tu veux apprendre, non ?"
Ca, peut être pas.
Mais Apache avait bien l'intention de lui prouver à quel point tout cela été lié au cas ou il restait campé sur ses positions.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
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Justice veille.:

« Déjà, non. »

Apache rigole plus.

« Le bout de ton épée est pas si pointu. Avec ça tu risquerais plus de me péter quelques côtes plutôt que de me transpercer, si ça peut te rassurer. » Grimace. Très rassuré. « Et puis quoi Rouquin ? Comment veux tu apprendre à manier une arme si t'as déjà peur de t'en servir ? »
« J'ai pas p- »
« Tu crois que ça sert à quoi c'que t'as dans les mains ? A compter fleurette ? Ça sert à tuer des gens ! C'est bien c'que tu veux apprendre, non ? »

Freckles gonfle les joues et fait un bruit pour montrer qu'il ne sait pas.
Ouais, en pratique c'est un peu pour ça. Mais dit comme ça, c'est moche. Il veut pas tuer des gens, c'est pas son but dans la vie. Il veut juste être capable de le faire, si jamais il avait à le faire, si jamais il devait défendre quelqu'un, ou lui-même.
Mais il a déjà tué des gens, et il est sûr qu'Apache le prend pour un bébé et ça l'énerve.

« Va pour quelques côtes. »

Son ton est un peu défaitiste.
Apache a pas repris sa foutue épée.

Il fait un geste vague avec son arme, comme pour demander, prêt?, et il donne son premier coup, lancer de lame en avant, puisque le bout est pas si pointu.

Freckles tira une gueule à la fois parfaitement mignonne mais qui dans le même temps laissait à penser que ce qu'il venait d'entendre, ça ne lui plaisait pas des masses. Et pourtant, les quelques arguments d'Apache eurent l'effet escompté, faisant mouche contre toute attente pour le plus grand plaisir du punk qui n'aurait donc pas à changer de méthode pour ce rouquin la.

"Va pour quelques côtes."
Sourire oblique en réponse. "Petit enfoiré" marqué sur la face bien qu'évidemment, le révolté attendait ce chef un peu trop frileux de pied ferme. Il allait voir de quel bois il se chauffait, l'iroquois ! Et cela même s'il pataugeait dans la neige; terrain glissant s'il en était.

Et paf! Le coup de feu de départ, somme toute imaginaire et donc inaudible fut lancé, et déjà le lionceau détalait à tout allure, fonçant tête baissée l'épée en avant, certes bien campée dans ses mains mais...

Alors que le chef était sur le point de toucher le chasseur en plein thorax, celui ci esquiva l'arme in extremis, tournant sur lui même et glissant sur le fer, assenant en passant un bon coup de coude sur le plat de la lame dans l'idée de déséquilibrer son adversaire apprenti.
La lourdeur de l'épée aurait tôt fait de faire partir le livreur en avant, et si cela n'était pas suffisant, avec une mine goguenarde, Apache glissa l'une de ses jambes en travers de celle de Freckles, la balayant histoire d'être sur que le tournesol se retrouve cul par dessus tête et gueule dans la neige !

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
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Justice veille.:

Et juste avant que la lame le touche – il l'aurait touché, hein c'est sûr – Apache disparaît. Il esquive, en fait, il fait une petite pirouette de corrida avec une expression insupportable et ce petit coup sur le plat de la lame – il l'a déjà fait mille fois.
Ça va vite. Et comme si ça suffisait pas il lui fait un croche-patte.

« Ah. »

Ah c'est comme ça, alors.

Freckles trébuche dans la neige, un pas deux pas trois pas, son épée part sur le côté et il manque de la lâcher, mais se rattrape en la plantant dans le sol in-extremis. C'est peut-être ça qui l'empêche de se vautrer en puissante.
Il se retourne d'un mouvement et lance un regard noir à Apache, avant d'attaquer de nouveau. De coté cette fois, un grand geste circulaire sans plus de scrupules à l'idée de le toucher (c'est son but au fond maintenant). D'une main, en même temps qu'il se retourne. C'est un peu classe comme mouvement. Il a sûrement déjà vu quelqu'un faire ça.

Le rouquin avait manqué de se ramasser, et son rattrapage in extremis fit se marrer le punk, goguenard.

"Bah alors ? Tu m'vois pas ? J'suis la !"

Et l'autre lui fonça de nouveau illico dessus, ne prenant pas le temps de réfléchir plus que ça, changeant cependant de méthode, optant cette fois pour le fauchage en circulaire !
Bien sur, une fois de plus, Apache esquiva l'attaque maladroite, mais de justesse, se reculant d'un bond, sentant passer la lame si près de son ventre que le vent déplacé lui en balaya la peau.
Mais pas le temps de souffler, à peine celui de tirer une gueule crispée, l'air de dire "Elle est pas passé loin" que le chasseur fonça à son tour sur Freckles, se jetant sur son bras armé, pesant dessus, cherchant à le déséquilibrer pour le faire tomber au sol. L'épée étant relativement lourde tenue ainsi bout de bras, celle ci plus un punk, aussi poids plume qu'il pouvait être devaient bien suffire à le faire flancher !

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
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Justice veille.:

« Bah alors ? Tu m'vois pas ? J'suis la ! »
« Gnagnagna », rétorque Freckles dans un accès de maturité.

(Personne n'aime perdre, d'accord?)

Sa deuxième attaque passe vraiment pas loin. En fait il pense même avoir entaillé l'avant du tee-shirt d'Apache. Et ça le fait tilter, un peu. Pas si pointu, mon cul ! Il hésite. Il ré-attaque pas tout de suite.
Erreur, erreur.
Apache lui fonce dessus de nouveau. Et il va direct sur le bras. Pour le faire lâcher, sans doute, se dit Freckles, et pendant une seconde il se dit que c'est stupide ; il pèse rien, le mec, il va pas lui arracher l'arme des mains si facilement ! Et ils luttent, un instant, Freckles tentant de tordre le poignet de sorte à le faire lâcher.

Et puis finalement il cède.

Il lâche tout, espérant que l'élan envoie Apache dans le décor.
Avec son épée.
Merde.
Coup de panique, sans doute, réflexe à la con : au moment où il lâche, il envoie son coude dans le visage du chasseur.

Le punk avait gagné ! Il cédait !
Vraiment ?
Non, pas vraiment ! En fait Freckles avait lâché son arme, et seulement son arme, et tout concentré dessus qu'il était, Apache fut le seul à partir avec, entrainé par le poids de l'épée, se faisant avoir par son propre jeu.
Il n'avait pas songé que le chef aurait l'audace de lâcher sa lame comme ça.

Erreur erreur.

Car tout poids plume qu'il était, lancé à toute vitesse et aidé par la lourdeur de la dite épée, il allait être difficile de ne pas se ramasser au sol. Ce fut sans compter sur "l'aide" du chef qui dans un reflex pas des plus mauvais, mais PUTAIN de douloureux lui colla son coude dans la face avec une brutalité qui avait de quoi faire monter la moutarde au nez.
Et le sang en l'occurence, aussi.
PAF dans le pif !
Une giclée de rouge accompagnée d'une douleur fulgurante et brulante.
Mais pas le temps de rien, le chasseur resta malgré tout concentré sur le combat, re fonçant tête baissé sur le lionceau pour le bousculer de toute ses forces, sortant dans la foulée sa propre arme et lui collant la lame sous la gorge.

"Paf t'es mort !" S'amusa l'iroquois alors qu'il avait retenu son geste au dernier moment, n'égorgeant pas ce chef alors qu'il en avait eu l'occasion, que cet instant dure un minute ou une seconde.
L'ouverture avait été présente.

"Si tu ne trouves pas une raison pour vivre, trouve une raison pour mourir."
"I aspire to inspire before I expire"
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Justice veille.:

Crac.
Un éclat rouge.
Avec horreur – mais pas que – Freckles se rend compte que c'est le nez d'Apache. Plus personne ne tient l'épée, et la lame vient se ficher dans l'épaisse couche de neige avec un bruit mat.
Et Freckles termine par terre.
Tout est soudain très froid, et même si la chute est amortie, la situation n'a rien d'agréable. Encore moins quand il a une lame dorée sous le menton, Apache à l'autre bout, l'air triomphant malgré son pif qui dégouline du rouge dans la neige.

"Paf t'es mort !"

Freckles se redresse sur les coudes, et dégage la lame du bout des doigts avec irritation.

« Archi triste », lâche-t-il.

Il a même pas envie de s'excuser pour son nez parce qu'Apache a l'air vachement trop content. Et en prenant appui par terre – il sent des bouts d'ossements là où il a écrasé la couche de neige – il se relève, et tend le bras pour déloger son épée.

« Tu m'apprends maintenant ? »

Il y a un peu d'impatience dans sa voix, maintenant.
Non parce que jusque là, la leçon il est pas sûr de ce que c'est.

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