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MessageSujet: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyMar 12 Juin 2018 - 0:58

Ils partaient.
Ils abandonnaient le Grand Arbre.
Pretty n’en revenait pas.

La nouvelle annoncée, il avait dû naturellement s’extirper de son lit d’Infirmerie -qu’il avait finalement occupé à peine une heure ou deux, le temps qu’Apache vienne lui faire une petite visite, et que la cérémonie d'adieux à Mirka soit achevée. Bouger lui avait été plus facile qu’il ne s’y était attendu : les douleurs dans ses muscles s’étaient transformées en courbatures certes tenaces, mais supportables. Mon son moral était plombé comme un caillou qui s'obstinait à rester tout au fond de la rivière.

Il s’était néanmoins fait violence et s'était préparé : il avait choisi de se recouvrir d’un gros manteau agrémenté d’une capuche à fourrure, avant d'enfiler des bottes d’hiver à crampons, puis avait rempli un sac à dos de ses vêtements les plus chauds ainsi que de deux coquillages précédemment posés près de son lit et dont il avait totalement oublié la provenance ; tout en se rappelant qu’ils étaient précieux et qu’il ne devait pas les perdre. Il y avait également fourré des rubans et élastiques pour s’attacher les cheveux, des couvertures en peau d’animaux, puis avait attaché sa dague au pommeau fleuri à sa ceinture et avait décidé qu’il avait finalement le nécessaire pour s’en aller en vitesse.
De toute façon, ils finiraient par revenir au Grand Arbre. Quand tout irait mieux.

Une fois qu’il eut laborieusement rejoint le gros du groupe (le poids sur son dos n’arrangeait pas ses courbatures), La Fausseté s’affaira à repérer les têtes connues. À s’assurer que tous ceux qu’il chérissait était parmi eux, et qu’aucun ne serait oublié ou laissé malencontreusement derrière.
Il repéra Pachou, jamais bien loin de Justice ; vit Her, instant où il se fit la note de la rejoindre dans un instant, ne tarda pas à deviner les cheveux roux de Freckles puis le visage brûlé de Scar. Puis Scorch qui dépassait de haut la foule (il se demanda s’il ne serait pas d’accord pour le porter durant le trajet), et puis Poncho, et puis…
Il ne reconnut plus grand-monde qui lui tenait réellement à cœur.

Jusqu’à ce qu’il réalise. Il avait toujours eu deux roux, lui.

En un instant, le Livreur décida que Buster était sûrement en train d’essayer d’empaqueter autant de carnets que possible avec lui et alla l’aider, dans l’Alexandrie. Il connaissait bien le chemin et malgré ses nombreux handicaps, il n’eut que peu de difficultés à atteindre la grosse porte qui caractérisait la bibliothèque improvisée.

Lorsqu’il pénétra à l’intérieur de la pièce, L’Éclaireur était là, comme prévu. Avec le naturel d’une personne qui vient de rentrer à la maison, Pretty posa son sac par terre -en prenant soin à ne rien mouiller à cause de la neige- puis s’avança vers le rouquin qui griffonnait une feuille de papier.

Tu veux que je t’aide à prendre des trucs ?

Le ton était encourageant, même si l’humeur n’y était au fond pas tellement.
Quitter le Grand Arbre ? Vraiment ? En réalité, La Fausseté ne se rendait vraiment pas compte.

Ça va pas être facile de transporter tes carnets, mais si on se débrouille bien on peut en garder pas mal. Je peux même aller demander à des potes de nous aider, si tu veux !

Il lança un maigre sourire à Buster. Avec le temps, il avait appris à l'apprécier, même s'il était pertinemment conscient que l'inverse n'était pas vrai.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyMar 12 Juin 2018 - 20:37

Buster s'en veut. Quel idiot, d'avoir toujours pensé que cet Arbre à Carnets serait une ressource éternelle ! Alors qu'il ne faisait que douter de son dépérissement depuis quelques jours, voilà que maintenant, il en est sûr. Avec les événements récents, s'il ne fait rien, il va mourir, et à ce moment là, adieu la récolte des savoirs : il devra compter sur les rares livres vierges qu'il trouvera (à compter qu'ils ne soient pas abîmés) ou qu'il parviendra à fabriquer – s'il parvient un jour à élaborer une méthode pour en fabriquer. Il est Éclaireur, pas Imprimeur.

Il donnerait beaucoup pour que cette préoccupation soit la seule du moment, toutefois. Les innombrables pas de la foule qui font trembler l'Alexandrie lui rappellent en permanence qu'il sera sans doute le seul à prendre la décision de rester, et le souvenir de sa discussion avec Hyène Coriace ne fait que consolider sa détermination, sa foi en ses raisons de ne pas suivre le mouvement.

L'Expert s'affaire. Sur son bureau, il note dans un carnet minuscule tout ce qu'il devra faire, les matériaux et ressources qu'il devra réunir pour tenir seul pour les prochaines semaines, jours, voire années ; dans un autre coin de la cabane, sur une étagère, il répertorie les ouvrages les plus importants de tout le travail qu'il a accumulé, généralement les plus gros et ceux qui résument l'essentiel et le vital à ses yeux ; près du grand pot de son Arbuste, il creuse quatre trous autour des racines pouvant être reliées en un carré, et mesure ses branches et croque très rapidement son apparence actuelle ; dans l'endroit le moins éclairé de la pièce, il se retire deux lacets de chaussures, récupère des tissus qui traînaient là, et à l'aide de ciseaux abandonnés, il se fabrique trois masques, qu'il se colle d'emblée sur le visage – le tissu étant assez fin pour ne pas qu'il s'asphyxie.

À nouveau, il soupire. La vapeur d'eau qui se forme devant son nez à ce moment lui saisit un peu le cœur. Il réalise violemment qu'il s'agit sans doute de la pire crise qu'il ait eu à gérer. Si on peut appeler ça gérer ; il ne fait qu'essayer de survivre et de prendre la meilleure voie pour l'avenir, finalement. Ou la moins pire.

Ses frères passent en coup de vent. Ils discutent peu, et lui-même reste concentré sur ce qu'il fait tout en leur partageant ses craintes. Il ne sait pas s'ils le comprennent, mais ils n'essaient pas de le raisonner ; au vu de ses raisons, ils savent que c'est impossible. Sting réclame un câlin, Rattler se contente d'un salut avant de quitter rapidement la pièce. Ce dernier geste donne un frisson à Buster, qui reprend son inventaire d'ouvrages à conserver précieusement pour la postérité lorsque le Mousquetaire suit son cadet. Un "Faites attention à vous", quelques "Bon courage" et des accents mis sur l'utilisation des "À la prochaine" plutôt que de vagues et incertains "Au revoir" : Buster a l'impression d'avoir peut-être raté ses dernières paroles à ses frères.
Il a très peur pour eux, mais il sait que de la même manière qu'ils n'auraient pas pu le convaincre de partir avec eux, il n'aurait pas pu les convaincre de rester ici. Non seulement leurs raisons sont trop valables à leurs yeux, mais cela fait de toute manière bien longtemps qu'ils ne cherchent plus à se convaincre ou à se persuader entre eux.

Une larme froide, et le travail reprend. Vite interrompu par Pretty.

Buster espérait tomber sur un Livreur, avant, pendant ou après avoir terminé ses préparatifs, afin de lui confier les ouvrages importants qu'il aura sélectionné, mais il ne s'attendait pas à ce que ce soit Pretty. Comment a-t-il pu se remettre aussi vite ? Il a bien vu qu'il n'était pas mourant, sur son brancard, mais tout de même, il s'attendait à ce qu'il se rétablisse un brin plus lentement.
Un léger sourire, mais un sourire franc, naît sur son visage ; malheureusement caché par ses trois couches de masques. Il ne l'avouera – sûrement – jamais, mais ça le rassure un peu, de le savoir sur pieds pour effectuer la migration, et pour la suite des événements en général. Sa tête enfoncée dans sa capuche de fourrure a eu le mérite de subtilement l'amuser, aussi.

- Tu veux que je t’aide à prendre des trucs ?

- Ce serait super. J'allais justement essayer de chercher quelqu'un pour prendre quelques bouquins, répond-t-il en haussant la voix pour se faire entendre malgré le filtre du tissu.

- Ça va pas être facile de transporter tes carnets, mais si on se débrouille bien on peut en garder pas mal. Je peux même aller demander à des potes de nous aider, si tu veux !

- Je veux bien, ouais, répond l'Expert avec un hochement de tête en guise de remerciement. On va essayer de juste transférer l'essentiel : Dangers de la Faune Commune, tome un, deux et trois ; Dangers de la Flore et Ressources Végétales Essentielles, tome un et deux ; Légendes et Cauchemars, tome un et deux ; Plans Simplifiés des Zones à Risque, tome un, deux, trois, quatre et cinq (le dernier et le deuxième n'étant plus à jour, mais j'ai fait des annotations sur les plans concernés) ; Esprits Communs et Fantômes de Tous les Jours, tome un et deux, et quelques autres un peu moins épais, liste-t-il en tapotant une pile qui devait faire la taille de son petit frère.

Il ne rend pas son sourire à la Fausseté, tout simplement car, pris par l'élan de son débit de parole, son interrogation prend les devants sur la sympathie de base :

- Tu es déjà debout, dis ? Je pensais que tu t'étais pris une mandale plus grosse que ça.

Le Livreur n'a pas l'air de péter la forme non plus, mais tout de même : il tient debout.

- Tu devrais te faire un masque comme le mien, d'ailleurs. Ça te protégera d'une partie des infections qui traîneront sûrement au camp peau-rouge.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyMer 13 Juin 2018 - 0:26

C’était franchement étonnant et à la fois pas tant que ça, mais voir que Buster le suivait dans son idée et qu’il acceptait volontiers son aide rendait Pretty de meilleure humeur. Sans doute était-il content de pouvoir se changer les idées tout en s’assurant que l’Éclaireur ne soit pas laissé derrière avec toute la charge qu’il comptait sûrement emporter.
À vrai dire, il se sentait à deux doigts de pouvoir s’imaginer en un chien domestiqué fier de pouvoir donner un coup de main risible à son propriétaire.

On va essayer de juste transférer l'essentiel : Dangers de la Faune Commune, tome un, deux et trois ; Dangers de la Flore et Ressources Végétales Essentielles, tome un et deux ; Légendes et Cauchemars, tome un et deux ; Plans Simplifiés des Zones à Risque, tome un, deux, trois, quatre et cinq (le dernier et le deuxième n'étant plus à jour, mais j'ai fait des annotations sur les plans concernés) ; Esprits Communs et Fantômes de Tous les Jours, tome un et deux, et quelques autres un peu moins épais.

« Transférer l’essentiel ». La Fausseté eut un petit sourire en voyant que ledit essentiel commençait à prendre beaucoup de place -mais en même temps, c’était typiquement busterien. Il se contenta donc de prendre note dans sa tête : il en avait déjà lu quelques uns, comme Dangers de la Faune Commune (plus pour voir les créatures existantes que pour s’informer sur leur dangerosité, en réalité) et d’autres, donc cela lui facilitait la tâche.

Tu es déjà debout, dis ? Je pensais que tu t'étais pris une mandale plus grosse que ça.
Euh.

C’était une bonne question, en fait. Pretty n’avait pas de réponse à ça, quoi que cela ne lui parut pas tant surnaturel puisqu’au final il ne s’était brisé aucun os. À vrai dire, comme son rétablissement tombait à pique, il n’avait pas cherché à comprendre le pourquoi du comment.
Il s’inspecta l’air de redécouvrir son corps, constata que ses muscles étaient toujours douloureux et douloureusement supportables, mais ne découvrit rien de neuf. Sans surprise : il n’était pas Soigneur.

J’sais pas trop. Je me suis rien cassé donc j’ai surtout des crampes aux muscles. On m’avait dit de m’allonger au cas où à cause du choc à la tête mais c’est tout.

Il doutait de toute façon que la réponse intéresse réellement Buster. La preuve, d’ailleurs, puisqu’il s’était une fois n’est pas coutume piégé dans son débit de parole et qu’il semblait monologuer plutôt que dialoguer. Avec le temps, le Livreur ne prenait même plus la peine de s’offusquer et se contentait de suivre son rythme.

Tu devrais te faire un masque comme le mien, d'ailleurs. Ça te protégera d'une partie des infections qui traîneront sûrement au camp peau-rouge.

Oh.
Ça par contre, c’était moins typique de l’Expert. Pour un peu, il aurait presque l’air de se faire du souci pour lui. Presque.
Pretty s’efforça de ne pas le prendre comme une marque d’amitié ou d’inquiétude à son égard, puisque c’était sans aucun doute procédural. Le fait qu’il sache que l’attachement qu’il finissait par ressentir envers Buster n’allait pas dans les deux sens le poussait à rester autant que possible sur ses réserves. Tout en recherchant naturellement la présence du rouquin. Logique.

J’ai pas de quoi me faire un masque comme le tien, malheureusement. Mais à mon avis, si je dois choper un truc, je le choperais masque ou pas masque.

Le ton léger et malicieux était décalé pour un sujet qui pouvait bien vite devenir morbide. Face à de telles conditions, un simple rhume avait effectivement toutes les chances du monde de devenir rapidement grave et handicapant.

Avant que le sujet ne devienne justement déprimant, Pretty les fit revenir à leur préoccupation initiale et désigna du menton la pile de livres qui semblait correspondre à tout ce qu’il avait précédemment cité :

Bon ! On s’en occupe de tes livres ?

Et l’acte suivit les paroles sans avoir besoin de réponse : il s’avança vers ladite pile et s’empara d’une partie des livres -une quantité assez grosse, mais suffisamment raisonnable pour qu’il ne risque pas d’en faire tomber un. C’était précieux.

Puis, mué par une impulsion emplie de nostalgie, La Fausseté jeta un regard contemplateur tout autour de lui.
Il y avait dans l’Alexandrie une ambiance qu’il avait toujours beaucoup aimé. Plus encore d’ailleurs depuis qu’il avait eu l’autorisation pour y installer son petit coin à lui : une pile modeste de fourrures d’animaux qui lui servait à la fois de repose-fesse et de dossier ; le tout encadré par plusieurs piles de livres qui rendait son mini-territoire encore plus personnel et encore plus confortable.
Ça allait lui faire bizarre de ne plus pouvoir y passer son temps libre.
Ça lui faisait bizarre de se dire que peut-être qu’il serait détruit avant qu’ils ne reviennent tous au Grand Arbre.

Ça va me manquer.

L’Alexandrie, la lecture, les après-midi passées, juste lui et Buster, dans un silence devenu confortable.

Il se tourna tout à coup vers l’intéressé avec un petit sourire encourageant. Si lui était attristé d’abandonner cet endroit, ce devait être bien pire pour L’Expert qui y avait consacré toute sa vie au Grand Arbre.

Tu voudrais qu’on refasse un genre d’Alexandrie au Camp ?
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyMer 13 Juin 2018 - 18:36

Si quelqu'un demandait à Buster s'il considère Pretty comme un ami, il hésiterait quelques instants, avant de répondre que oui, c'est un ami. Et pourtant, bien que leur relation soit bien moins hostile qu'à son début, Buster se rendrait compte, après coup, qu'il s'agit plus d'une connaissance qu'autre chose. En vérité, il a plus l'impression que Pretty est un ami de l'Alexandrie plutôt que son pote. Ils n'échangent, au final, que très peu, et quand ça arrive, c'est toujours – ou presque – à propos de l'Alexandrie. Une relation très proche d'un libraire et d'un client régulier.
Il serait impossible de dire si c'est Buster qui met une distance inconsciente à cause de certaines incompréhensions conflictuelles ayant engendré leur première bagarre, ou si c'est tout simplement parce qu'ils sont incapables de s'entendre plus que ça. Et même s'il était possible d'en faire l'analyse, ce ne serait sûrement pas Buster qui le ferait.
Comme dit, Pretty est un "bon client", et la sympathie qu'il croit percevoir n'est, au final, sans doute qu'un sentiment d'habitude envers sa présence et les interactions ponctuelles qu'ils peuvent avoir.

- J’sais pas trop. Je me suis rien cassé donc j’ai surtout des crampes aux muscles. On m’avait dit de m’allonger au cas où à cause du choc à la tête mais c’est tout.  

- Tant mieux, répond mécaniquement l'Expert en arrangeant l'équilibre de la pile de livres.

- J’ai pas de quoi me faire un masque comme le tien, malheureusement. Mais à mon avis, si je dois choper un truc, je le choperais masque ou pas masque.  

Buster aimerait protester, faire son chieur ; mieux vaut ça que rien du tout ! Quitte à avoir cette logique, autant se dire que c'est pas grave de sortir à poil et de se rouler dans du vomi de lépreux, si y a un virus à chopper, on le choppera, non ?
Mais Pretty va vite, lui aussi. Est-ce qu'il copierait son rythme de parole ?

- Bon ! On s’en occupe de tes livres ?  

Il voit, avec cette interruption, que le débat est clôt d'emblée, et sortant d'une discussion avec ses frères, l'Expert applique, inconsciemment, la même logique : Ne pas insister pour convaincre. Il prend donc un autre morceau de la pile de sélections, et le rapproche vers la sortie.
Pretty s'arrête pour regarder le coin qu'il s'est aménagé dans l'Alexandrie. En le dépassant, il soupire, nostalgique.

- Ça va me manquer.  

Buster ne répond rien. Il n'a aucune idée de quoi répondre ; ce serait presque plus simple que l'Alexandrie se mette à parler et console Pretty à sa place. Après tout, c'est elle qui va manquer à la Fausseté, pas lui.

- Tu voudrais qu’on refasse un genre d’Alexandrie au Camp ?

Buster se retourne, livres en main. S'ils commencent à parler du futur de l'Alexandrie, là, ça le concerne un peu plus.

- Faites comme vous voulez, tant que les livres transférés sont protégés d'une façon ou d'une autre. Y a assez de bouquins pour faire un petit coin lecture, je suppose. Et si le temps vous permet d'y apporter vos propres contributions et que c'est bien fait, moi je dis, pourquoi pas ?

Au départ, il ne voulait que s'assurer que les livres passent dans un lieu peut-être plus propice au stockage d'ouvrages au cas où cet endroit serait attaqué et ravagé, mais si ses travaux peuvent servir de graines pour faire naître d'autres lieux comme celui-ci, l'Expert ne va pas cracher dessus.
Une fois la réponse donnée, il tourne le dos à la Fausseté, et en posant sa pile proche de la porte, il hésite, songeur, en se redressant :

- Dis, Fausseté...

Il ne s'est toujours pas décidé à l'appeler joli, non.

- Je peux te faire confiance, pour les livres ? J'ai pas vraiment eu le temps d'en confier la charge à un Éclaireur, et vu que t'es là, ce serait plus rapide si c'était toi qui prendrait la responsabilité du transport.

Il se retourne pour observer la réaction du Livreur. Il a suffisamment confiance en lui pour lui prêter des livres, mais pour lui confier les ouvrages les plus essentiels de son travail, il a déjà un peu plus de doutes ; pas parce qu'il pense qu'il ferait mal son travail, mais plus parce qu'il n'a aucune idée de s'il l'estime maintenant assez pour qu'il puisse accepter une tâche qu'il lui a dicté. Sans lui faire de sale coup.

- Si ça t'embête, je file à la Base et en trois minutes, je trouve quelqu'un d'autre, c'est pas grave.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyJeu 14 Juin 2018 - 0:06

Faites comme vous voulez, tant que les livres transférés sont protégés d'une façon ou d'une autre. Y a assez de bouquins pour faire un petit coin lecture, je suppose. Et si le temps vous permet d'y apporter vos propres contributions et que c'est bien fait, moi je dis, pourquoi pas ?

L’air de rien, il y avait un truc dans cette façon de parler qui fit tiquer Pretty. Depuis quand L’Expert ne fonçait pas tout droit pour superviser lui-même tous les trucs qui avaient rapport (ou pas, d’ailleurs, généralement) à l’Alexandrie ?

Dis, Fausseté...

L’intéressé se retourna complètement vers Buster en lui adressant une grimace aussi absurde que possible (c'était presque devenu un jeu, en tout cas une habitude, entre eux) : ça faisait un bout de temps qu’il insistait pour être appelé par son nom, et ça faisait un bout de temps pourtant que l’autre s’obstinait à le désigner par son surnom.
Néanmoins, il écoutait.

Je peux te faire confiance, pour les livres ? J'ai pas vraiment eu le temps d'en confier la charge à un Éclaireur, et vu que t'es là, ce serait plus rapide si c'était toi qui prendrait la responsabilité du transport.

Le Livreur cligna des yeux. Tout doucement, mais sûrement. Les rouages se mettaient en place.
Une sueur glacée s’empara de lui.

Si ça t'embête, je file à la Base et en trois minutes, je trouve quelqu'un d'autre, c'est pas grave.

C’était très étrange, parce qu’il n’y avait franchement pas de quoi être atteint aussi dramatiquement par la révélation, mais Pretty chancela complètement. Il fit un pas sur le côté et faillit ne pas se rattraper. La pile de carnets dans ses bras échappait de justesse à une chute malvenue.

Buster restait ?

Lentement, la bouche à moitié ouverte par la surprise, La Fausseté posa dans un mouvement mécanique les livres par terre, dans un coin encore épargné de la neige qui s’accumulait près de la porte. Il avait bien dû perdre trois tons de couleur durant le processus.
Il se donna le temps d’inspirer profondément.

Ah !

Sa voix tremblante malgré lui le força à se racler la gorge -une tentative vaine pour se reprendre.

Donc tu restes au Grand Arbre ?

Sa lèvre inférieure commença à trembler ; il la mordit brutalement pour le cacher.

Buster ne partait pas avec eux ?

Il n’était pas stupide, pourtant. L’Éclaireur devait bien savoir qu’isolé au sein d’un territoire qui se faisait envahir par la neige, ses chances de survie étaient quasi nulles. Rien ne l’empêchait de construire une Alexandrie au Camp, tous ses amis (en avait-il seulement ?) partaient, et peut-être même ses frères. Putain, qu’est-ce qui pouvait le pousser à rester crever ici ?

Pretty se sentit soudain envahi d’une rage incontrôlable, qui mourut quasi instantanément à la seconde même où la première larme coula sur sa joue.
Il l’essuya rageusement avec la paume de sa main.

Ah bon. Je pensais pas.

Il était déchiré entre l’envie de hurler à quel point tout ça c'était des conneries et qu'il n'y avait aucune raison valable de pourrir dans le coin, et craquer purement sous le poids d’une tristesse qu’il n’aurait jamais imaginé ressentir pour Buster. Il se sentait con et pathétique.

Pourquoi ?

Il avait de plus en plus de mal à s’empêcher de pleurer. Un sanglot secoua ses épaules mais il étouffa le son dans sa gorge tout comme il étouffait les larmes sous ses mains.
Il lâcha une vague excuse murmurée :

Pardon. Ça va passer.

C’était d’autant plus pitoyable que L’Expert devait être simplement, uniquement, terriblement gêné de devoir gérer ça. Ce truc. Cet excès d’émotivité inutile.

Pretty renifla, inspira un grand coup, serra les dents, et enfonça ses yeux larmoyants dans ceux, cachés sous une touffe rousse, de Buster.
Il le défiait du regard de lui justifier sa stupidité.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyJeu 14 Juin 2018 - 18:38

Lorsque Pretty chancelle, et manque de faire tomber les livres, Buster, dans son bref sursaut de panique, pense à deux choses en même temps : tout d'abord, s'il lui demande s'il peut lui faire confiance et qu'elle défonce les bouquins juste ensuite, il va vite reconsidérer sa demande. Ensuite, s'il est encore malade et blessé au point d'en perdre l'équilibre ainsi, il va le reconsidérer une deuxième fois encore.
Lorsque la Fausseté inspire, Buster retient son souffle et son « Ça va ? » ?

- Ah ! Donc tu restes au Grand Arbre ?

Buster n'ose pas répondre. Il commence, petit à petit, à se douter que quelque chose ne va pas. Et qu'il ne s'agit pas de sa santé – du moins, pas pour l'instant.
Lorsque la larme de Pretty surgit, une larme qui lui semble aussi froide que celle qu'il a lui-même versé avant son arrivée, Buster perd une couleur, en contraste avec le Livreur qui en perd bien plus.

- Ah bon. Je pensais pas.

L'Expert déglutit, un peu difficilement. Instinctivement, comme s'il portait un de ses livres contre son torse, il enroule ses bras autour de ses côtes, et s'affaisse un brin.

- Pourquoi ?

Sa vague excuse, très timidement murmurée, n'est même pas calculée par l'Éclaireur. Lorsqu'il le défie du regard, il a bien du mal à le soutenir de son côté, mais pour une fois, il essaie de voir plus loin que le simple client de bibliothèque dans ses pupilles.
Il y a un silence. Un silence assez long. Il aimerait avoir l'option de la solution de facilité et ne jamais répondre, mais il sent, bien que ce ne soit pas complètement rationnel, qu'il doit y passer.
Malgré tout, sa première réponse n'a rien à voir, et n'est qu'un bas, très bas :

- Pleure pas...

Il se redresse et joint ses mains doucement devant lui, dans une position qui signale bien qu'il a été pris au dépourvu par sa réaction et qu'il est immensément mal à l'aise.
Tellement pris au dépourvu que sa capacité de réflexion, et d'argumentation, en est inhibée.

- Je n'ai pas envie d'aller au Camp. Je trouve qu'il y a plus de dangers là-bas qu'ici.

Il baisse son regard, ferme brièvement les yeux, expire un instant, puis combat le regard de la Fausseté à nouveau. Il a l'air plus dur ; pas énervé, mais davantage préparé à la discussion difficile qui va suivre, et qu'il aurait aimé ne pas avoir – avec Pretty comme avec n'importe qui d'autre.

- Je suppose que tu vas me dire que j'ai tort.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyJeu 14 Juin 2018 - 23:32

Très franchement, il n’attendait qu’une chose, c’était que Buster déblatère ses arguments. Il voulait qu’il lui prouve qu’il y avait pensé longuement (tout du moins aussi longuement que possible dans ces circonstances), que c’était réfléchi, et que comme d’habitude il avait un plan génialissime pour chaque ennui qui risquerait de lui tomber dessus.
Pretty gardait ses poings fermés avec toute la force du désespoir et attendait d’être convaincu.

Pleure pas...

Les paroles inattendues lui arrachèrent quelques clignements de yeux plein de rage et de tristesse. De nouvelles larmes indésirées coulèrent le long de ses joues, mais il se contenta de serrer la mâchoire en silence.
Si Buster ne voulait pas qu’il pleure, c’était parce que ça le foutait terriblement mal à l’aise ; c’était certainement pas parce que ça l’attristait de le voir comme ça.

Je n'ai pas envie d'aller au Camp. Je trouve qu'il y a plus de dangers là-bas qu'ici.

Et là, Pretty tomba des nues.
C’était tout ?
C’était-
Tout ?

Je suppose que tu vas me dire que j'ai tort.

Le regard déterminé de Buster ne remplacerait jamais tous les milliers de mots qu’il aurait dû savoir trouver.

Le visage de La Fausseté se transforma brièvement en une grimace de colère pure qu’il tenta aussitôt de faire redescendre, en un soupir long et méthodique. C’était vraiment pas le moment de s’engueuler : ça, il en avait conscience malgré tout l’énervement qui faisait bouilloner son crâne et qui lui donnait mal à la tête.

T-tord ?

Il lâcha un rire sarcastique tout en essuyant une nouvelle larme.

C’était le moment parfait pour me sortir tous tes putains d’arguments à la con super précis qui prévoient toutes les catastrophes du monde et là toi tu me dis juste. Ce truc nul.

Un autre rire.
Il asséna ce qu'il considérait être une vérité implacable sans chercher une seule seconde à l'enrober de soie :

Tu vas crever si tu restes ici.

Il déglutit, étouffa un second sanglot ; puis craqua et ne prit même plus la peine de retenir ses pleurs.
C’était moche, de pleurer, purée.

Aussi surprenant que ça puisse paraître, reprit-il d'une voix cassée et tellement tremblante qu'il devenait un peu difficile de le comprendre, oui, ça me ferait chier que tu crèves, surtout comme un con ici. Surtout tout seul ici.

Il y avait dans l’esprit de La Fausseté une sorte de vanne qui s’ouvrait soudainement et laissait s’échapper toute une cascade longtemps retenue par un barrage imaginaire. Y’avait littéralement tout qui se décidait à se faire la malle et c’était absolument incontrôlable.
Ce qui n’empêcha pourtant pas Pretty de planter, encore une fois, son regard dans celui de Buster.
Puisqu’il lui disait enfin ses quatre vérités, il voulait avoir toute son attention.

Je sais que tu peux pas me piffer. À peine me voir en peinture ou supporter ma présence à l’Alexandrie, et que t’as genre aucune envie qu’on devienne amis.

Il ne laissa pas le loisir à Buster de protester un truc qui était forcément véridique et poursuivit sans attendre -ce serait encore plus douloureux, finalement, de devoir débattre de ça sous prétexte que l’autre abruti de rouquin aurait enfin un peu de sympathie et souhaiterait épargner ses sentiments.

Eh ben j’vais te dire.

Là, néanmoins, quelques secondes passèrent en suspension.
De l’extérieur, Pretty semblait réfléchir aux pires insanités qu’il pourrait trouver pour nommer l’Éclaireur.

Moi j’t’aime bien.

Il laissa passer un autre silence, le temps que L’Expert digère une information qu’il n’aimait sans aucun doute pas du tout.

Tu peux être un vrai connard des fois, mais n’empêche. Je. T’aime bien.

En quelques enjambées rapides, il réduisit tout à coup à néant l’espace qui le séparait de Buster ; puis il posa un index accusateur sur le torse de ce dernier.

Et je reviendrai t’emmerder dans quelques jours pour vérifier que t’es toujours pas mort. Et aussi les jours d’après.

Presque comiquement, malgré ses yeux rendus rouges et brillants par les larmes, La Fausseté eut une dernière hésitation avant de rajouter :

Et je te filerai de la nourriture et des trucs dont tu pourrais avoir besoin. Si tu veux.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyVen 15 Juin 2018 - 18:17

- T-tord ?  

Le rire sarcastique qui suit laisse du temps à Buster pour considérer la situation. Il se sait stupide d'avoir considéré que la nouvelle ne lui ferait aucun effet ; raison pour laquelle il n'a même pas évoqué le sujet, comme si c'était normal, avant que Pretty ne le réalise lui-même. Mais il ne se serait jamais attendu à ce que sa décision le mette aussi mal.
Il aurait aimé le rassurer. Ce n'est jamais agréable pour lui, de voir quelqu'un pleurer.

- C’était le moment parfait pour me sortir tous tes putains d’arguments à la con super précis qui prévoient toutes les catastrophes du monde et là toi tu me dis juste. Ce truc nul.

Il aurait aimé développer plus ses raisons, aussi. Ça éviterait de passer pour un abruti. Mais accablé par les mots, il peine à l'interrompre, à élever la voix.

- Tu vas crever si tu restes ici.

Je finirai par crever à cause de cette Île, de toute façon, aimerait-il rétorquer. Mais son silence forcé l'aide à prendre le temps de se rendre qu'il s'agit du même schéma de pensée que Pretty.
S'il y a quelque chose à chopper, je finirai par le chopper.
Un mélange de défaitisme, de lassitude et de réalisme. Peut-être l'un de leurs sentiments en commun, à cet instant précis.

- Aussi surprenant que ça puisse paraître, oui, ça me ferait chier que tu crèves, surtout comme un con ici. Surtout tout seul ici.

Ses paroles, ses larmes lui font peur. Elles le font réaliser, quelque part.
Mourir seul n'est pas une fin enviable.
Mais il ne pourrait jamais, jamais avoir une nuit de sommeil dans le Camp de Réfugié. Il sait que ce serait impossible pour lui, inconcevable.
Il faut qu'il choisisse la voix la moins douloureuse.
À ce moment, il ne pense pas à cet aveu d'amitié de la part de la Fausseté. Il pense d'abord à son sort égoïste.

- Je sais que tu peux pas me piffer. À peine me voir en peinture ou supporter ma présence à l’Alexandrie, et que t’as genre aucune envie qu’on devienne amis. Eh ben j’vais te dire.

À ce moment, pourtant, Buster a envie de protester sur ce point, mais le silence installé exprès, lourd et épais comme s'il était rempli de quelque chose malgré l'absence de mots, le laisse la bouche ouverte.
Ce n'est pas vrai, il ne le déteste pas, pas vrai ?

- Moi j’t’aime bien.  

Et pourtant, cette phrase, prononcée comme un coup, lui fait faire un mouvement de recul dans ses émotions. Il ne fait pas de pas en arrière, il ne fait pas de grimace, et ne détourne pas le regard plus qu'il ne le fait maintenant, mais il sent que, dans sa perception de Pretty, quelque chose coince encore. Quelque chose qui l'empêche de l'apprécier.
Et sur le coup, il ne sait pas quoi, ou bien, il a honte de se l'avouer.

- Tu peux être un vrai connard des fois, mais n’empêche. Je. T’aime bien.  

Le regard absent, mais néanmoins toujours aussi dur, Buster, impuissant, observe la Fausseté se rapprocher de lui pour le pousser du doigt. D'ordinaire, il aurait sûrement reculé, mais une espèce de colère sans cible le paralyse.

- Et je reviendrai t’emmerder dans quelques jours pour vérifier que t’es toujours pas mort. Et aussi les jours d’après. Et je te filerai de la nourriture et des trucs dont tu pourrais avoir besoin. Si tu veux.  

Et là, Buster bug un peu de cette démonstration de bonté assez inattendue, et avec très peu de transition. De cette colère qui n'empêche pas la compréhension.
Quelque part, ça lui fait penser à lui-même, quand il lui a prêté des livres sans lui prêter une quelconque sympathie, après leur première bagarre.
Et donc, il reste silencieux, et ce très longtemps. Au bout d'un moment, il tourne le dos à Pretty, et se met à tâter distraitement des livres en regardant le plafond, en cherchant quoi répondre à cette surcharge d'informations.
Par quoi commencer, comment choisir les bons mots ? Il ne sait même pas ce qu'il pense de tout ce que Pretty a évoqué. Il lui faudra sûrement un peu plus de temps pour ça.

Alors, il abandonne. Pour l'instant.

- Hey, dis, marmonne-t-il en se retournant vers le Livreur.

Il s'avance à nouveau vers lui, mais plus timidement.

- J'aimerais bien que tu mettes un masque, malgré tout, s'il te plaît. Je n'ai plus rien ici pour t'en faire un, mais si tu pouvais y songer quand tu seras au Camp..?

La réponse tardant trop à arriver pour son esprit peu sûr de lui, il enchaîne, et hésite :

- Et... Je serais content d'avoir ton aide.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyVen 15 Juin 2018 - 22:09

La seule chose qui accueillit le pétage de câble relatif de Pretty, ce fut le silence.
Un long, douloureux silence pendant lequel il abaissa finalement son doigt précédemment pointé sur le torse du rouquin. Il ne tenta pas d’en rajouter une couche : une sensation d’épuisement familière le prenait et il réalisait que c’était, comme lorsqu’il parlait particulièrement longuement avec Her, le signe qu’il s’était finalement décidé à sortir tout ce qu’il avait sur le cœur et qu'il n'avait plus rien à dire.

Alors il respecta le temps de réflexion dont avait besoin Buster. Il ne chercha pas à le presser alors qu’il lui tournait le dos. Il attendit.
Probablement que ça le faisait extrêmement chier d'ailleurs de devoir un gérer une crise aussi malvenue, d’autant plus quand son origine était une personne pour qui il avait une sympathie et un intérêt particulièrement limité.

Hey, dis.

Pretty se crispa.
Il ne pleurait plus, mais il sentait ses yeux le brûler doucement à cause des larmes coulées.

J'aimerais bien que tu mettes un masque, malgré tout, s'il te plaît. Je n'ai plus rien ici pour t'en faire un, mais si tu pouvais y songer quand tu seras au Camp..?

Il serra les poings sans bouger tandis que Buster approchait de lui doucement.
C’était ça, en fin de compte, sa réponse à tout ce qu’il venait de lui balancer ?

La Fausseté fronça franchement les sourcils et détourna un regard blessé. Bon. Soit. Il aurait au moins essayé.
Il ne comprenait pas pourquoi L’Expert y tenait tant, à ce masque. Probablement pour éviter de devoir se coltiner le Livreur contaminé par un Virus. Il s’apprêtait d’ailleurs à répondre ; mais fut aussitôt coupé dans son élan.

Et... Je serais content d'avoir ton aide.

Cette fois, ce fut à son tour de rester bouche bée un moment. Interdit était à vrai dire un terme plus exact : le Perdu dévisageait son camarade roux avec un mélange prononcé de méfiance et de surprise. Il faisait ça pour se débarrasser de lui, ou bien est-ce qu’il le pensait vraiment ?
Ou peut-être aussi que ça l’arrangeait que quelqu’un se charge de lui rapporter des trucs pour la survie. C’était tout autant plausible.

Pourtant, étonnamment, Pretty décida de simplement lâcher prise.
Ça ne servait plus à rien.

Ses poings et ses épaules se détendirent et il adressa un sourire défait à Buster.

Cool, commença-t-il un peu faiblement. Puis il poursuivit, sur un ton plus assuré : J’ai pas de masque, mais je peux trouver des écharpes pour me couvrir. Ça devrait faire l’affaire, non ?

Lorsque Buster eut répondu, il était déjà retourné près de la pile de livres et était sur le point de la reprendre dans ses bras, mais un instant d’hésitation l’arrêta à mi-chemin.
Il resta une ou deux secondes penché au-dessus des carnets, incertain, avant de finalement faire demi-tour et se planter devant l’Éclaireur.

Est-ce que exceptionnellement je peux te faire un câlin ?

Il se précipita de rajouter, un peu gêné :

Te force pas à cause de ce que j’ai dit avant, hein.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyMar 19 Juin 2018 - 22:22

- Cool.  

Buster sait bien qu'il n'a rien réglé, mais il espère que cette réponse, accompagnée de son pâle sourire, est le signe que Pretty comprend. Et il espère aussi que son inquiétude, et les échardes de cette pousse d'amitié naissante, sauront se régler avec le temps, et peut-être les mots, quand il aura l'inspiration.

- J’ai pas de masque, mais je peux trouver des écharpes pour me couvrir. Ça devrait faire l’affaire, non ?

- C'est toujours mieux que rien, mais je dirais que oui, dit doucement l'Expert, avec un ton inhabituellement patient. Lave-toi les mains souvent, aussi.

En voyant que Pretty retourne vers sa pile de carnets, Buster en profite pour se diriger vers son bureau et récupérer son carnet, mais il est stoppé par la posture figée de la Fausseté, qui paraît hésiter sur quelque chose. Avant que l'Expert ne lui demande quoi que ce soit, il se décide en lui barrant la route :

- Est-ce que exceptionnellement je peux te faire un câlin ?

Aucune raison de refuser, non ? Après tout, Sting en a demandé un aussi, il n'a pas de raison d'hésiter.
Alors, pourquoi cette brève raideur dans les muscles ?  

- Te force pas à cause de ce que j’ai dit avant, hein.

- T'inquiète pas, souffle l'Éclaireur, qui lève légèrement les bras en regardant Pretty, le front baissé, avec un regard de pardon en guise de timide invitation.

Il n'y a pas de raison de refuser, n'est-ce pas ?
Il n'y a pas de raison de refuser.

- Prends soin de toi, Fausseté.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyMar 26 Juin 2018 - 23:42

La question était suspendue dans l’air comme un souffle retenu. Comme le souffle retenu de Pretty, à vrai dire.

T'inquiète pas.

Fffff. Et le ballon se dégonflait.

Pour autant, La Fausseté demeurait interdite. Il regardait les bras tendus de Buster comme s’il s’attendait à ce qu’ils se transforment en lames acérées à l’instant où il plongerait dedans.
C’était… Presque. Trop facile ? Bizarre ? Ça collait pas du tout à leur dynamique habituelle. C’était bien lui qui l’avait demandé ; et il constatait que ça ne l’empêchait pas d’être à deux doigts de le regretter tant il sentait le malaise devenir palpable.

Prends soin de toi, Fausseté.

Ces derniers mots, qui semblaient presque laisser transparaître une inquiétude chez L’Éclaireur, incitèrent finalement Pretty à joindre ses paroles à l’acte.

Tout doucement, il s’approcha de lui. Puis il se colla contre lui, pas trop fort, et réfugia son visage dans le cou de Buster. Avant, d’enfin, passer timidement ses bras autour de lui -juste un peu, de sorte qu’il s’accrochait plutôt à la taille de son vêtement plutôt qu’à lui tout entier.

Le Livreur avait les muscles rigides et des difficultés à apprécier le contact, il devait bien l'avouer. Toutefois, au fur et à mesure que les secondes se prolongeaient, il sentit qu’il se détendait considérablement. Il s’habituait, et il apprenait définitivement que, non, Buster n’était pas un putain de sans cœur, et que, oui, il était capable d’empathie.
Ils étaient tous les deux des gosses, mais d’une époque différente, avec des façons de fonctionner diamétralement opposées. C'était tout ; même si c'était déjà beaucoup.

Pretty pleura aussi discrètement que faire se pouvait. Il avait l’impression qu’en partant il allait simplement le laisser crever ici. Il se voyait déjà, en revenant au Grand Arbre, retrouvant son cadavre congelé.

Toi aussi. Répondit-il tardivement, d’une voix faible, en osant le serrer plus fort dans ses bras. Surtout toi. T’es important.

Lui-même ne savait pas trop ce qu’il voulait dire par important (pour qui ? Pourquoi ?) mais il avait eu envie de le dire. Il n’essaya pas de développer de peur de tomber dans un mélo-dramatisme insupportable et décida en fin de compte de se séparer de celui qu’il venait d’élire comme son second rouquin préféré.

Là, il essuya les dernières larmichettes et revint chercher sa pile de livres d'un enthousiasme modéré.

Je reviendrai d’ici deux trois jours. Tâche de faire équipe avec les autres couillons comme toi qui resteraient au Grand Arbre.

Comme c’était évident, il ne précisa pas que c’était évidemment son meilleur moyen de survie en restant dans le coin.

Après quoi Pretty s'échappa promptement de l'Alexandrie : s'il restait une minute de plus, il finirait par craquer et forcer l'Expert à le suivre.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyMer 27 Juin 2018 - 18:43

C'est quand même sacrément putain d'akward, pense très, très fort l'Expert.

C'est une sensation bizarre, de faire un câlin à quelqu'un juste après s'être fait enguirlander par ce dernier. Mais est-ce cela qui rend ce câlin bizarre ? Buster songe, très rouge, un peu distraitement, en tapotant maladroitement le dos de la Fausseté, pendant que son autre main l'enlace comme s'il risquait de l'énerver s'il se permettait trop de contact.
Une inquiétude qui se dissipe lorsque Pretty ose resserrer l'étreinte.

- Toi aussi. Surtout toi. T’es important.  

Il ne se sent pas flatté. Il est au-dessus de ces préoccupations d'égo et de fierté, à l'heure actuelle. Sa raideur dans les muscles se détend un peu, toutefois. Il oublie, l'espace d'un instant, ce qui le tracasse.

Puis, de manière toujours aussi maladroite, le contact se brise. Pretty essuie ses yeux humides, se dirige vers la pile de livres, et s'avance vers la sortie. Buster a les pieds vissés au sol, tandis la Fausseté semble pressée de partir, et il ne sait pas trop pourquoi. Il a dû percevoir le câlin comme trop gênant, sans doute.

- Je reviendrai d’ici deux trois jours. Tâche de faire équipe avec les autres couillons comme toi qui resteraient au Grand Arbre.

Un vague hochement de tête, trop distrait par ses pensées pour laisser échapper un simple « Ouais. ».
Lorsque la porte de l'Alexandrie claque, libérant une onde d'air froid sur le visage de l'Expert, ce dernier reste une dizaine de secondes à regarder le plancher, l'air peu fier de lui-même, avant de s'activer.

- À plus, dit-il finalement.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Buster attend Pretty.
Il avait dit deux-trois jours. Il l'a bien noté. Métaphoriquement comme littéralement ; il a encore le bout de papier dans une de ses trop nombreuses poches.
Il ne reste pas assis pour l'attendre, bien entendu. Il reste actif, bien qu'il ait toujours chaud, dans cette tenue. Il refait une troisième sélection des livres à sauver si jamais il prend le temps de les monter avec la deuxième sélection dans le Zeppelin ; il inspecte les murs et les fenêtres de l'Alexandrie pour référencer les trous et failles qui laissent passer la chaleur et les courants d'air ; il fait des tours de garde rapides, fusil-mitrailleur en plastique à la main ; il dessine dans la neige avec son pipi (il faut bien subvenir aux besoins de la nature) ; il surveille la progression du gel sur les racines du Grand Arbre...
Dans tous les cas, il reste à proximité de l'Alexandrie. Si Pretty arrive, mieux vaut qu'il ne le rate pas, sinon il pourrait croire qu'il est mort, et en plus d'avoir des nouvelles du Camp, de la Fausseté elle-même, ainsi que quelques autres informations et la réponse à quelques autres préoccupations, il aimerait bien éviter de faire penser à ses frères qu'il est déjà six pieds sous terre.
Alors que l'Expert resserre ses lunettes de skieur, il croit voir une silhouette à travers le plastique transparent, les branches mortes et le vent chargé de neige qui vient de se lever. Méfiant, mais espérant voir son attente récompensée, il prend son arme en main en arborant un visage invisible, mais affublé d'un léger sourire.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyJeu 28 Juin 2018 - 12:04

Avec l’installation du Camp, et toute l’organisation qui en découlait, Pretty n’avait pas eu beaucoup de temps à lui.
La mise en place avait néanmoins été plus facile que prévu, puisque absolument tout le monde y mettait du sien. Pour sa part, Pretty ne s’était pas désigné de rôle prédéfini et s’était contenté d’aider à droite à gauche dans la mesure de ses capacités. Une sorte de motivation surexcitée l’avait animé durant cette première journée ; toutefois, quand il eut finalement un moment au calme, il fut instantanément frappé d’une fatigue monumentale qui l’avait forcé à aller se coucher et dormir aussi sec.

Il s’était ensuite réveillé en pleine nuit avec une pêche d’enfer. Il en avait profité pour, cette fois, offrir un abri décent aux carnets de son second rouquin préféré.
Comme les moyens du bord n’étaient pas les meilleurs, il n’était parvenu qu’à les abriter au-dessus d’une peau d’animal fourni par ses propres soins ; en-dessous d’une bâche sur laquelle il avait posé quatre pierres lourdes sur chaque coin pour que le tout tienne. Pour le moment, cela ferait l’affaire.

Plus tard dans la nuit (ou plutôt dans la matinée), La Fausseté avait été ravi de découvrir la présence de Valiant, son ami hippogriffe, réfugié lui aussi au Camp. Il avait appris par la même occasion que ce dernier était un papa de deux enfants et accompagné d’une maman en pleine forme. La nouvelle lui avait mis du baume au coeur.

Pretty avait ensuite fini par s’écrouler de nouveau sur son lit, complètement à bout de force. Il avait dormi -quelques heures à peines cependant. Il était déjà réveillé et frais comme une anguille dès l’après-midi venu. À vrai dire, ses heures de sommeil chaotiques commençaient à l’interpeller, mais il n’avait pas vraiment le temps de se pencher sur la chose.
Il décida plutôt que c’était un bon moment pour s’échapper au Grand Arbre. Il n’avait pas oublié, ce qu’il avait dit, et implicitement promis.

Il enfila en conséquence sa tenue de guerre.
Elle était constituée de plusieurs couches de vêtements à manches longues, le tout surmonté d’une doudoune qui lui faisait de grosses rondeurs inhabituelles. Un bonnet venait recouvrir ses cheveux détachés, et une écharpe recouvrait non seulement son cou mais aussi le bas de son visage. Son pantalon portait une ceinture qui elle-même portait un fourreau et sa dague (c’était devenu indispensable, par les temps qui courraient). Pour finir, il avait enfilé deux grosses paires de chaussettes et par-dessus des bottes de randonnée, ainsi que des gants pour ses mains.

Sur ce, Pretty avait attrapé un sac à dos rempli de quelques provisions basiques (de la viande séchée et quelques légumes d’hiver ayant accompli l’exploit de survivre, ainsi que deux gourdes d’eau), puis il était parti.

Arrivé à destination après un chemin parcouru sur un trot soutenu -il débordait d’énergie, c’était plus fort que lui-, La Fausseté regretta presque aussitôt d’être revenu.

Voir le Grand Arbre dans cet état était tout simplement crève-cœur. L’immense arbre était complètement recouvert par la neige, ses branches ployant et craquant sous le vent glacial. Pour un peu, il avait presque l’impression d’entendre ses gémissements de mourant.
Mais le pire, c’était le silence qui régnait. Pas de cris d’enfant, pas de pas précipités martelant le plancher de bois, pas de rires éclatants au détour d’un buisson. Tout était. Mort.

Pretty déglutit, réajusta son sac à dos sur ses épaules, et prit la route de l’Alexandrie.

Quelques mètres avant de l’atteindre, toutefois, quelle ne fut pas sa surprise de découvrir que ce n’était pas Buster qui était là pour l’accueillir.
Une silhouette totalement étrangère et menaçante lui faisait face. Pas un bout de peau ne dépassait ; elle tenait même une arme entre ses mains.

La Fausseté effectua un bond en arrière particulièrement brusque et violent, qui l’envoya se cogner magistralement contre la barrière branlante qui le séparait du sol en contrebas. Cette dernière grinça, se pencha vers le vide durant de dangereuses secondes -mais ne céda pas.
Pretty était accroché à ladite barrière d’une main de fer. Les muscles de son bras lui faisaient particulièrement mal ; pourtant, il s’acharnait à tenter de dégainer de son autre main sa dague – le tout avec des gants qui ne lui facilitaient pas la tâche. Il n’arrivait pas plus à retrouver son équilibre qu’à retrouver ses moyens.

Il poussa un juron entre ses dents en sentant sa main et la barrière glisser tout doucement.
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyJeu 28 Juin 2018 - 12:26

Passé les premiers instants de la vue rassurante d'une Fausseté saine et sauve, la situation dégénère très rapidement, presque trop soudainement pour l'esprit de l'Expert, bien qu'il soit relativement habitué aux situations d'urgence.
Lorsque Pretty fait un bond monumental en arrière, le premier réflexe de Buster est de regarder brièvement derrière lui, au cas où un danger s'y trouverait ; tigre, Orbleu, bombe nucléaire russe perçant l'horizon, etc... Mais le regard apeuré fixé sur lui le force à se rendre compte : l'objet de la peur bleue du Livreur est lui-même.
Lui et son visage dissimulé.
Lui et son gros flingue.
Putain quel con.

Pris par un boost d'adrénaline, L'Expert s'élance en avant, en laissant tomber son arme qui manque de chuter dans le vide, mais qui est rattrapée in-extremis, au bord de la plateforme, par le support d'une barrière.

- Hey, hey, hey, HEY !

Ses deux mains dodues, rendues glissantes par les deux paires de gants enfilées, s'agrippent au bras de Pretty avec toute la force qu'il peut rassembler. Très rapidement, presque sans articuler, il s'exclame :

- C'est moi, c'est Buster, tête de con !

Puis, d'un mouvement sec, il le tire vers lui, et le saisit par les épaules, hors de danger. Il a eu une sacrée frousse, lui aussi.

- Rien de cassé ?
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MessageSujet: Re: Le chêne et le roseau ~ Buster   Le chêne et le roseau ~ Buster EmptyJeu 28 Juin 2018 - 12:51

Hey, hey, hey, HEY !

La voix, étouffée sous une couche de tissu, parvint brièvement à distraire Pretty de son objectif premier : à savoir, dégainer sa dague pour mieux se défendre. Il regarda le truc non identifié se jeter sur lui et, dans un éclair d’instinct de survie discutable, il commença à relâcher l’unique prise qui l’empêchait de tomber.
L’autre l’avait néanmoins déjà agrippé, férocement, et n’était visiblement pas décidé à le laisser chuter. La Fausseté abandonna l’idée de sortir son arme, puisqu’il n’y arrivait de toute façon pas au sein d’une panique aussi chaotique, et commença à se débattre.
C’était jamais que de la neige, hein ? Ça pouvait le faire. Il était sûr que ça passerait.
Ça passerait mieux que de tomber aux mains de-

C'est moi, c'est Buster, tête de con !

De Buster.
Putain quel con.
La main de Pretty resserra aussitôt son emprise sur la barrière mourante ; tandis que l’autre, au lieu de tenter de repousser le rouquin en tenue d’extraterrestre, se cramponnait désormais à lui de toutes ses forces. Dans un sursaut de terreur, il sentit un instant qu’il perdait de sa puissance et de son équilibre -tout du moins, jusqu’à ce que Buster parvienne enfin à le tirer en sûreté d’un coup sec.

Là, le Livreur se retrouva un peu con, debout campé sur ses deux pieds, la respiration haletante et les membres tremblants sous l’effet d’une adrénaline qui tardait à se dissiper. Il calculait même pas le contact des mains de l’Expert sur ses épaules.

Rien de cassé ?

Les paroles semblèrent réveiller le Perdu de sa torpeur, qui lui asséna subitement une grosse tape sur le torse.

Tu m’as fait peur, bordel de merde à chiottes !

Il marmonna ensuite une autre série de jurons avant de poursuivre plus bas :

Mais ça va. Merci.

Après quoi, Pretty poussa un gros soupir qui finit de décharger toute la peur panique qu’il avait pu ressentir précédemment.

J'suis sûr que t’as une brillante explication pour ton accoutrement d’alien.

En fait, il se doutait déjà de l’intérêt de couvrir un maximum de peau, dans des conditions climatiques aussi glaciales ; ce qui l’intéressait plus, c’était comment Diable il avait réussi à se procurer une tenue comme celle-ci.
À bien regarder, d'ailleurs, elle était même plutôt cool.
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