La panique est terminée.
Lorsque les renforts arrivent, que les Soigneurs s'affairent et que les joueurs se relèvent ou sont allongés sur les brancards, Buster s'assoit par terre, les poumons en feu, l'esprit en fumée et les jambes en compote.
Plum et les autres ont fait du beau boulot, tous les zombies sont à terre, achevés dans leur stase par la ligne de défense qui a très, très mal fait son job. Peut-être que c'est avec eux qu'il aurait dû discuter stratégie, en fait.
Il scrute le fusil posé sur ses genoux, ses genoux intacts, ses mains propres, pendant que ses camarades pansent leurs plaies et nettoient les tâches de peinture sur leur visage. Est-ce qu'il s'est instinctivement et égoïstement protégé en se plaçant en retrait des zones à risque lorsqu'il a organisé son plan d'attaque ?
Non, non, ce n'est pas ça. Il a juste eu de la chance.
En revanche, ce dont il pourrait bien plus se blâmer, c'est de ne pas s'être plus inquiété du fait qu'organiser un jeu ici était une belle idée de merde.
Buster est énervé.
Il y a quelque chose, dans le principe et le fonctionnement fondamental de leur petit monde qui cherche constamment à mettre ses membres en danger, et il est fatigué, si fatigué de devoir lutter contre ses envies suicidaires et inconscientes.
Il n'aurait jamais dû lui faire confiance, encore moins pour un jeu.
L'annonce de la mort de Mirka brise définitivement quelque chose en lui. Il le prend comme une punition de la part de l'univers, comme s'il se prenait une gifle pour avoir quitté son travail.
Lorsqu'il se relève pour suivre le mouvement du groupe, qui se redirige dans une ambiance de retour de campagne napoléonienne vers le Grand Arbre, il sait que seules des nuits blanches l'attendent à la maison.
- Spoiler:
Buster ne fait rien de notable, il suit juste le mouvement en se jurant de ne plus jamais jouer avec vous autres sur un coup de tête sans prendre les précautions nécessaires, parce que vous êtes tous dangereux wesh.