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Ancienne Peau-Rouge
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MessageSujet: you're freaking me out (soul)   you're freaking me out (soul) EmptyJeu 12 Oct 2017 - 23:23

C'est une symphonie de couleurs qui s'offrent à elle. Bleu, Rouge, Jaune, Vert, Rose, et d'autres mélanges sur lesquels elle ne serait même pas capable de porter un nom. Incapable de les décrire.

La Prairie est vaste est grande - les paysages qu'elle offre le sont tout autant.

Doli n'a pas voulu l'accompagner - apparemment, elle avait des affaires à régler avec un chécureuil qui traînait autour du village : la Renarde n'avait pas demandé plus d'explications que ça, lui recommandant seulement de faire attention.

Mais comme d'habitude, elle était sûre que la belette ne prendrait pas en compte ses mises en garde.

Renarde Fleurie passa près d'une flaque, dans laquelle elle put y observer son reflet - son regard s'arrêta sur la très légère peinture ornant son visage. Unique trait rouge soulignant son regard. Les Hurons n'étaient pas de ceux qui raffolaient des artifices, bien au contraire, et même voir son visage ainsi lui fit un effet bizarre (sans qu'elle ne regrette pour autant). S'orner le visage de quelque peinture, et ce par pure coquetterie ou envie, était néanmoins agréable - cependant, elle manquait d'imagination. Elle admirait celle de leurs voisins Delaware, dont les peintures aussi fantasques que coloraient l'épataient.

La Douce repéra un plan de molène, dont les fleurs jaunes attirèrent immédiatement son regard - leurs réserves commençaient à baisser, c'était une agréable trouvaille. Elle s'approcha et s'accroupit, commençant alors à cueillir les feuilles du plan, ainsi que les fleurs jaunes qui étaient tout aussi utiles.

Cependant, après quelques secondes, un raclement de gorge la tira de ses pensées. Prise de court, elle se redressa et regarda autour d'elle, les sourcils légèrement froncés : personne à l'horizon.

- Euh, excusez-moi ? Mademoiselle ? demanda une voix inconnue.

La Huron ne parvenait pas à déterminer la provenance de la voix - ses yeux verts cherchaient-ils donc un interlocuteur invisible ?

- A droite ! reprit la voix.

La peau-rouge s'exécuta .. et se retrouva face à une fleur qui faisait presque sa taille. L'air mal à l'aise, la fleur gigotait dans tous les sens - agitant les feuilles qui lui servaient sûrement de bras. Renarde n'était pas surprise, l'île était imprévisible et abritait toutes sortes d'habitants - et puis, tous savaient que certaines fleurs étaient dotées de la parole, dans la Prairie.

Néanmoins, elle était prise de court.

- Oh. Je peux vous aider, Madame Orchidée ? demanda-t-elle prudemment, abandonnant son plan de molène.

- Hm. Mes pétales me grattent, ça vous dérangerait de ... la fleur se coupa pour agiter à nouveau ses feuilles, tentant vainement d'atteindre le sommet de ses pétales.
- Bien sûr que non. répondit la peau-rouge.

Un sourire naquit alors sur les lèvres de la Douce qui rit doucement, avant de s'approcher de quelques pas. Elle posa sa main sur les pétales colorés de la fleur et se mit à frotter du bout des doigts, pour ne pas abîmer la surface fragile et douce.

Elle fut étonnée d'entendre la fleur pousser un son proche du ronronnement - ou étaient-ce un grognement ? Un gargouillement ? Impossible à savoir.

- C'est mieux comme ça ? demanda la jeune femme, une fois la séance massage terminée.
- Parfait ! Merci ! s'exclama la fleur .. du moins, autant qu'une fleur pouvait s'exclamer.
- Dans ce cas, bonne journée. lança Renarde, avant de s'éloigner.

Son regard se remit à guetter les alentours - ce coin de la Plaine était une mine d'or pour eux, guérisseurs.
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MessageSujet: Re: you're freaking me out (soul)   you're freaking me out (soul) EmptyJeu 11 Jan 2018 - 0:11



L'ile frémit de brises légères, celles qui secouent les dernières gouttes de pluies, réminiscences des émotions désormais enfouies de leur héros, leur Roi et tyran : Peter Pan.
Les couleurs reviennent, sur les joues comme dans la forêt, malgré les ondées glissantes et le frimas léger. La vie prend la forme d'arcs en ciel discrets et démultipliés; l'île est belle, elle irradie d'une majesté nouvelle, le sang a depuis longtemps été essoré, et les cadavres jonchent les terres encore mouillées, dernières régurgitations que l’eau leur aura  livrées comme des joyaux livides, que le soigneur aura à peine le temps d'ausculter.
Les tributs ; derniers échos d’ombres rattachées à l’enfance décomposée où Peter se montrait toujours concerné… quand il les enterrait.

La dernière mort, la dernière trouvaille,  avait rappelé à Soul ce qu'il s'était échiné à oublier, à nier.

Cela faisait un moment qu'une de ses soigneuses manquait à l'appel, elle avait toujours été timide, discrète. Une petite souris qui ne sortait guère...
La pluie l'aurait emporté. C'était ce qu'ils se disaient, après tout, les disparus s'additionnaient et les sentinelles débordées, avaient bien du mal à discerner ceux qui se seraient enfuis, des accidents ou des capturés. Timory n'avait aucune raison de partir. Elle n'avait rien fait de mal.

Elle n'avait pas mérité de... mourir.

Mais elle faisait parti des siens, des âmes qu'il veillait avec une tendresse toute familiale; c'était là son crime, sa culpabilité; l'affection et l'inquiétude muette que l'Immuable leur portait.
C'était pour cette raison qu'Il leur faisait payer.

Soul avait bien reçu le dernier "hommage" gravés dans les chairs rigides de la petite fille, en vietnamien, une langue que seul lui, était capable de déchiffrer.
Lòng venait de brûler les dernières illusions qu'il avait lutté pour  conserver, les dernières excuses à lui trouver. Il y était finalement parvenu. A vouloir annihiler ce qu'il s'échinait à  protéger.
Ce que seul le Dragon pouvait provoquer, nourrir dans une ambiguïté assumée; cette plaie qu'il ne cessait d’ouvrir, de réveiller ;  d'agrandir. De toujours plus lui faire ressentir.
Il avait échoué à lui prendre Green, l’Immuable ayant été lui-même trop en danger pour qu'il puisse mener à bien son forfait.

Soul l'avait réalisé, même s'il n'avait pu s'empêcher de le sauver juste après, malgré les atrocités qu'il provoquait dans son sillage, malgré la promesse morbide des crimes à venir.

Ceux censés ramenés son meilleur ami à ses côtés.
Qui délivreraient  Soul du Grand Arbre qui l’enchainait.

Le Chef des Soigneurs, pour ne pas laisser trahir plus encore le mélange de hantise, de trahison et de fureur s'était réfugié dans la forêt (sans même réalisé jusqu’où il s’était perdu, ni la lisière si proche de la prairie). Voilà un moment qu'il n'avait pu se montrer à l'Infirmerie, bouteilles brisées au grand jour, à peine dissimulés dans le nœud d'une racine bien trop humide.
Il s'était encore blessé, ses mains bandées n'avaient pas vraiment besoin de nouvelles cicatrices pour orner leur peau toujours craquelée, lui qui avait tout essayer pour en retrouver la plus grande motricité ; sa raison d’être, son utilité. Ce qui lui permettait de lutter contre l’impuissance quotidienne de ces enfants qu’on lui enlevait…

Désormais, il s’en foutait. Submergé par une toute autre douleur et… la peur.
De tout perdre. Jusqu’à la raison. Peur pour lui. Pour Lui. Pour les autres. Peur de ce dont il serait lui-même capable. Peur de ce qu’il cachait à l’intérieur.

Car il n’était qu’un homme.
… Non.
A peine adolescent.

Alors quand il voit cette ombre verte au loin, cette chevelure échappée qu’il reconnait, quand il la voit courir un peu, quand il la voit grandie et élancée, son sang ne fait qu’un tour.
Gorgé des embruns dont il se soulait, l’Immuable n’est plus qu’inconstance, tourbillons d’émotions contraires, de trahisons béantes et fureurs naissantes.

Pas Elle.

Ô par tous les bodhisattvas des âges, pour toutes les aspirations du monde… Pas elle. Non.
S’il te plait.

L’île…

Laisse-moi ma raison… d’exister.

Laisse-lui, les siens. Ceux qu’il lui reste. Laisse-lui, ce qui permet à son cœur de palpiter encore.
Laisse-lui, arrête de lui arracher peu à peu, de provoquer un peu plus chaque fois  une petite mort.

C’est dans ses pas qu’il la suit. Sa course est malhabile, son souffle haletant. Soul est désespéré. C’est presqu’en hurlant qu’il finit par l’agripper :

«  GREEN ! »

Ô l’île, ne lui enlève pas… un de ses piliers.


Feu la soigneuse Timory:


Dernière édition par Soul le Jeu 31 Mai 2018 - 19:23, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: you're freaking me out (soul)   you're freaking me out (soul) EmptySam 10 Fév 2018 - 22:40


Renarde se détourne des fleurs parlantes, s'accroupit près d'un buisson de thym dont elle cueille quelques feuilles et fleurs - juste ce qu'il faut, assez pour ne pas dénuder le buisson entier. A quoi bon tout prendre - elle pourra toujours revenir plus tard, quand les feuilles auront repoussé.

On lui a toujours dit qu'un guérisseur ne doit pas dépouiller la Nature - il travaille avec elle, mais pas par elle. Une collaboration silencieuse, un serment mutique qui dure depuis trop longtemps pour compter les années. Mais peut-on vraiment parler d'années sur l'Île de Jamais ? Ici, les habitants ne sauraient pas dire avec précision le temps qui passe - le temps est lui-même une notion très floue pour eux, un genre de mythe un peu brumeux.

La huronne se relève - ses genoux craquent légèrement alors qu'elle reprend sa route, en regardant un peu autour d'elle ce qui pourrait lui être utile. Elle est là pour refaire les réserves du camp, et les siennes par la même occasion - elle aimerait bien mettre la main sur un plant de framboises, une amie se plaint de crampes causées par ses menstrues. Une infusion de feuilles de framboises devrait l'aider à mieux supporter ses douleurs.

Mais trouvera-t-elle ce qu'il lui faut, avec le Froid qui arrive ces derniers temps ?

La Douce tourne légèrement la tête - ses cheveux, masse verte aux quelques mèches blondes qui se font rares, claquent dans le vent qui monte, léger. C'est vrai que la température se rafraîchit - tous le remarquent. Après la grande canicule qui a failli les avoir, le froid ne s'est pas fait attendre - la peau de la Douce frissonne, sous son pantalon et son haut en chanvre. Ses pieds nus n'ont pas froid, eux - ils ont l'habitude.

Mais elle le sent, le froid qui les guette.

Renarde Fleurie s'éloigne, encore - elle laisse tomber les dernières fleurs de thym dans sa besace et suit le chemin floral qui s'offre à elle. L'endroit est calme - c'est agréable. L'air sent bon aussi - il sent la Vie.

Des bruits de pas, rapides.
Elle les entend, la Douce - mais elle n'a pas le temps de se retourner avant.

- GREEN ! crie une voix, en même temps qu'une main l'agrippe au poignet.

Sursaut, elle fait volte-face et bondit en arrière - comme un chat sauvage pris par surprise. Les yeux verts brillent, les pupilles se dilatent - et quand ses pieds touchent le sol à nouveau, les genoux se fléchissent.

Fuir. Toujours. C'est ce que son instinct la pousse à faire à chaque fois qu'une situation de ce genre lui arrive - cours, ne te retourne pas et va-t-en. C'est ce qu'elle s'apprête à faire - il faut dire que ses réactions peuvent être primitives, à la Douce.

Mais quand son pouls se calme, et que son regard se pose sur la personne en face, elle se détend - bizarrement. C'est un enfant .. Non, il a l'air trop vieux pour un enfant. Mais il est trop jeune pour être un adulte. Est-ce un enfant-adulte ? Il a l'air si vieux, mais si jeune à la fois - c'est étrange, comme sensation.

Et l'odeur âcre qui vient de sa direction, de façon ténue, lui fait froncer le nez - cette odeur de tabac, elle ne l'a jamais aimée. Elle lui fait penser aux pirates - sèche, poussiéreuse et agressive.

- Qui êtes-vous ? fait-elle alors, d'un ton méfiant - mais un peu adouci, contrairement à sa première réaction.

Pour l'instant, elle n'a plus vraiment envie de fuir - elle se redresse, et défléchit les genoux pour regarder l'enfant en face. Un Perdu, sûrement.

Puis la Douce remarque ses mains bandées - elle penche la tête, d'un ton interrogateur. C'est qu'il a l'air d'avoir été bien touché - est-ce que c'est grave ? Elle se le demande. On ne mettrait pas autant de bandage autour d'une main, si elle n'était pas en mauvais état - pas vrai ?
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MessageSujet: Re: you're freaking me out (soul)   you're freaking me out (soul) EmptyMar 13 Fév 2018 - 21:34

Ce n’est pas exactement la réaction qu’il espérait. Qu’il attendait ? Qu’attend-t-on dans ces moment-là ? Quel mouvement ?
Il la surprenait dans sa fuite, c’était normal qu’elle soit réticente, sur la défensive, à faire preuve d’une étonnante souplesse qu’il ne lui connaissait pas.

Mais étaient-ils suffisamment proches, finalement ?

Elle ne lui avait rien dit – elle non plus – rien, au sujet de son changement. Pourrait-il lui jeter la pierre quand lui-même conservait dans un écrin ses secrets les plus amers ?

« Green… » C’est un murmure, un étouffement, une blessure bafouillée, alors que le paysage se remet dangereusement à tanguer.

Il est allé trop vite, son corps ne s’est pas du tout rééquilibré, les embruns des nuits passées gorgent son organisme comme les ruisseaux de l’ile durant la Pluie Salée.

Il ne veut pas qu’elle parte, pas qu’elle s’écarte. Qu’elle l’écarte, qu’elle le fuit. Green n’avait pas à avoir peur de lui. Jamais. Comme aucun des siens.

Pilier.

Misérable, bien trop lézardé, si proche de s’effondrer. Quand elle élève la voix, Soul ne la reconnait pas.
Est-ce que grandir vous changeait autant ? Est-ce que grandir, c’était aussi – et encore plus – oublier vos souvenirs ? Effacer ce que vous aviez été. D’effroi, Soul s’est figé. Il n’entend pas les nuances, mais le postulat.

Green s’enfuyait, et l’île, l’ile lui avait déjà gommé tout ce qui aurait pu le lui faire regretter.

C’était… si facile.

Il se met à rire, un rire guttural un peu rauque qui a tout de désespéré et se rapproche tellement d’un sanglot que l’on tente de ne pas laisser perler.

Il faut qu’il s’assoit. Il va s’effondrer. Soul a envie de vomir aussi, il a rarement eu pire gueule de bois, ni plus mauvaise raison de rester éveillé.
Mais s’il ferme les yeux : elle disparaitra. Et Soul en est convaincu, il la perdra à jamais.

N’était-il pas trop tard ?
Qu’y avait-il encore à espérer ?

L’immuable essaie juste de se raccrocher à ce qu’il connaissait, à cette famille qui le faisait tenir, celle qui peu à peu se désagrégeait.
Ses jambes ploient. Elles ne supportaient plus son poids, la culpabilité de toutes ses fautes, voilà longtemps qu’il ne se supporte plus.

Il s’effondre. Il s’en fout. C’est sans étonnement qu’il se constate à terre. Allons bon, il n’aurait pas mieux fait à genoux.

« Tu peux t’enfuir. Tu sais que je ne dirais rien. »

Il abandonne.

Il n’avait jamais été si immuable, ni même solide. Trop doué dans ce qu’il faisait, trop responsable, trop perméable, trop secret. Soul pourrissait de l’intérieur.
Et cela lui gangrenait le cœur.
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MessageSujet: Re: you're freaking me out (soul)   you're freaking me out (soul) EmptyDim 18 Fév 2018 - 17:07

Et il murmure encore ce mot, Green. Elle ne comprend pas ce qu'il veut dire par là, Renarde. Est-ce qu'il parle de ses cheveux ? D'autre chose ? Si elle parle la langue des Enfants Perdus et Pirates, elle n'en connait pas toutes les nuances. Il a l'air si perdu - est-ce qu'il sait seulement ce qu'il cherche ? Devrait-elle s'en aller, le laisser ici ?

Non, ce n'est pas elle.

Pas de réponse de la part de l'Enfant Adulte. Rien. Juste un éclat dans le regard de l'Immuable qui l'intrigue - il a l'air si éteint, mais si brûlant à la fois. Brûlant de désespoir.

- Pourquoi "Green" ? demande-t-elle alors, détachant son regard des bandages pour les poser sur le visage de son interlocuteur.

De là, elle l'observe - les yeux légèrement froncées, plissés. Soucieuse ? Peut-être. Est-ce qu'il est fiévreux et délirant ? Non, il n'en a pas l'air. Il a l'air même tout à fait conscient - mais perdu, ça, il l'est.

Son corps tout entier est tendu, à la Douce - l'atmosphère est remplie d'un malaise qu'elle n'aime pas. Elle ne comprend pas ce qu'il se passe - et elle se demande si, en face, il en a la moindre idée lui aussi. Est-ce qu'il l'écoute seulement ? L'entend-il, quand elle parle, ou est-il enfermé dans son délire ?

Le rire qui résonne la faire frémir - elle a un mouvement de recul, la Renarde, alors qu'elle ne quitte pas des yeux le garçon en face. Un rire, à cheval entre l'hystérie et les larmes - un rire sur le point de se briser.

Et la muraille lâche - tombe à genoux, sous les yeux éberlués de la Douce qui assiste à la scène sans comprendre. Son corps fait un mouvement en avant, comme si elle voulait le rattraper - mais son instinct la stoppe, et elle s'arrête à deux pas de lui. Le regarde, genoux contre terre alors qu'il semble constater lui-même sa propre destruction.

La voix s'élève alors - à la fois minuscule, désespérée, et grave. La peau-rouge s'accroupit, penche légèrement la tête à nouveau - elle essaye de comprendre, très fort, mais tout la dépasse. Et ça ne fait que quelques minutes, pourtant.

- Fuir qui, toi ? demande-t-elle, les sourcils haussés.

D'un oeil critique, elle l'observe - elle sent un Mal en lui, mais pas physique. Pas que. Le genre de Mal qui est difficile à guérir - qui prend du temps à disparaître, voire qui ne disparaît jamais.

- Relève-toi.

Ce n'est pas un ordre - c'est soufflé, comme un encouragement, d'un ton qui se veut rassurant. Mais dans le fond, elle hésite - elle ne sait même pas ce qu'il se passe. Est-ce qu'elle peut réellement l'aider ?

Après une courte hésitation, elle lui tend la main - cherche son regard, un air encourageant dans ses yeux verts. Puis la recule, la laisse retomber doucement. Elle ne sait vraiment pas quoi faire, Renarde - elle se retourne la tête dans tous les sens, ne sait pas sur quel pied danser.

Il faut dire qu'elle ne pensait pas que quelqu'un lui tomberait dessus, aujourd'hui, mais l'île joue toujours avec ses habitants.
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MessageSujet: Re: you're freaking me out (soul)   you're freaking me out (soul) EmptySam 14 Avr 2018 - 2:46


Pourquoi.

Pourquoi ? Pourquoi. Pourquoi.
Multiplié et décuplés est… sont ; la – les – questions. Elles s’enchevêtrent les unes aux autres, s’encastrent, s’amplifient. Echo d’un gouffre solitaire… solaire. Solaire ?
Les questions. Pourquoi ?

Pourquoi Green ? Soul ne le sait pas, comment répondre à cette question-là ? A-t-elle déjà oublié ?

Parce que vert, parce que menthe poivrée, nuance toujours recherchée, rassurante, dans le décor trop coutumier des morts qui jamais ne s’espaçaient. Il y avait toujours ce luxuriant vert taché d’un rouge plus vivant que coulant, simagré couvert d’une plaie depuis longtemps cicatrisée.

Oui, Green. Il savait.
Il aurait voulu l’approcher, ce fragment tuméfié à jamais déguisé. L’effleurer, le comprendre. Te comprendre. Mais sauvage que tu étais, il n’a jamais voulu plus t’effaroucher. Le temps viendrait. Peut-être. Jamais.
Plus jamais.

Ses paupières se plissent, l’émeraude s’éveille d’un peu de miel, une peau hâlée. Elle a déjà changé. Et toute son attitude aussi. Elle est transformée.
Green demeure. Elle a renoncé à s’évaporer. Elle s’approche et tout le corps de l’immuable, à genoux devant elle, s’est tendu.
Le manège de cette main qui vient, s’en va.

Le rire s’est éteint, ce n’est pas sa voix.

Que fait-il là ? Que lui fait-il. Que lui faire…

« Je ne peux pas. » - c’est un murmure, à demi-sourire bercé d’une réalité qu’il percevait à peine.

Réaliser que la terre tanguait bien trop pour qu’il y tienne. Que son cœur tuméfié n’était pas loin d’exploser, ses entrailles de se déverser. Les tremblements reprennent. Saccades des angoisses… et des peines.

Sa voix. Elle ne lui ressemblait pas.

Vague lucidité, vérités absurdes qui le fait hoqueter. Soul se moque de lui-même. Que cela soit réel, qu’il soit en train d’halluciner, sur le point de se consumer… Peu importait.

« Personne ne devrait me fuir. » qu’il répond imperceptiblement. « devrait » - car il aurait mieux fallu, se tenir loin de ce qu’il était, loin de ce qu’il fut, loin de ce qu’il représentait.

« … Mais rester à mes côtés est un danger. »

Il la regarde. La regarde vraiment. Les détails s’affinent.

Ce n’est pasGreen.

« Que les Boddhisattvas soient remerciés. » – louange murmurée en vietnamien.

Soul s’assoit. Tend la main à son tour. Sans la moindre réserve, délesté de ses artifices coutumier. A nu, les larmes de soulagement coulent malgré lui. Et doucement, il rit.
Il ne sait pas qui elle est. Ses vêtements, son accoutrement, les rares accessoires… et ses grands yeux d’amande douce. Il n’en a jamais vu comme elle.

« Tu as grandie n’est-ce pas ? »

C’est comme s’il reprenait sa litanie. Mais il sait cette fois. Ce n’est pas Green. Ce n’est pas son bras-droit. A son allure, elle avait probablement été l’une des leurs… il était une fois ?
Sa main reste tendue, paume offerte comme s’il l’invitait… à faire escale, entre deux balles, deux explosions, deux enterrés à oublier. Lui qui toujours ne pouvait que s’isoler. Voilà qu’il recherchait la présence d’étrangers complet.
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L'Ombre
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MessageSujet: Re: you're freaking me out (soul)   you're freaking me out (soul) EmptyDim 29 Juil 2018 - 18:56

The End


Nul ne sait comment cette aventure s'achève,
On l'aura oublié, dès que le jour se lève.


FIN DE L'AVENTURE




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MessageSujet: Re: you're freaking me out (soul)   you're freaking me out (soul) Empty

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