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Freckles
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MessageSujet: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyDim 27 Aoû 2017 - 20:11


Les oiseaux célèbrent la fin du déluge.
Dans la forêt, depuis le retour du soleil, l'aube est aquarelle. C'est d'une beauté glaçante qu'il ne prend pas la peine de voir. L'herbe gelée crisse sous ses pas, plus décidés et mordants que d'habitude. Les bottes sont d'emprunt. La veste aussi. Il a troqué ses baskets et ses couleurs le temps d'une chasse. Freckles n'est pas chasseur. Il n'en a pas l'âme ni le cœur. Mais il traque, tout seul, avec une technique qu'il n'a jamais appris, sûrement trop bruyante, maladroite, mais putain de décidée.
Ses expirations font de petites volutes de vapeur dans l'air.

Il se laisse déraper sur les terrains qui s'effondrent. Il ignore la nature qui revit et celle qui crève. Les débris d'arbre et les amas de sel. Il ne réfléchit pas.
Il laisse mourir l'espoir entêtant de ne pas la trouver.
(Que quelqu'un la trouve avant lui.)
Les rumeurs des sentinelles guident ses pas. L'instinct aussi un petit peu, et le bruit surtout. Un sanglot ravalé qui déchire l'air froid du matin. Ça ressemble à de la peine liquide.

Elle est là campée sur le sol boueux, la main agrippée à une branche, phalanges blanches à trop la serrer comme si elle avait peur de tomber. Elle lève ses yeux de noyée. Leurs regards se croisent.

« Freckles. »

Le visage de Pry ne montre pas de peur ni même de surprise, comme il devrait.
Le visage de Pry est déchiré par le soulagement, là en dessous des larmes. Elle le regarde comme si elle ne l'avait jamais trahi ; rien que de l'amour prêt à crever comme elle.
Parce que Pry crèvera, il en est persuadé. La fièvre colle ses cheveux noirs sur ses joues, sa peau est presque transparente, son corps enflé dégueulasse sous sa robe déchirée ; Freckles sait pas où poser les yeux. Pry est enceinte jusqu'aux dents.

Ses lèvres bougent à peine.

« J'ai mal. »

Ses lèvres épellent.

« Aide moi. »

S'il te plait

Elle tend un bras vers lui.
Elle peut pas bouger plus loin. La douleur la plie en deux. Il ne bouge pas non plus ; parfaite statue de glace, visage hostile, fermé, et même ça, elle comprend pas. Elle continue de le regarder comme s'il était l'étoile polaire ou il sait pas quoi.
Alors il est obligé d'ouvrir la bouche, pour lui expliquer :

« Non. »

Je ne suis pas là pour t'aider.
Elle comprend toujours pas. Elle le regarde, soucieuse derrière son masque de douleur. Elle ! Soucieuse ! Comme si c'était lui le problème !
Il sort la lame de sa poche Il avance d'un pas. Même là elle comprend pas.

Essaie de comprendre, Pry.
Je viens pour te tuer.


Dernière édition par Freckles le Sam 20 Jan 2018 - 13:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyJeu 7 Sep 2017 - 21:11



Il l’avait remarqué, se cachant derrière une branche ou l’ombre d’une cabane. La petite-fille semblait traquer ses moindres faits et gestes, elle se trouvait toujours là quand il tournait la tête.
Soul était habitué à ce genre de comportement, ce n’était pas la première fois qu’un des perdus n’osait l’approcher mais… Il sentait que cette fois ; c’était différent.

Le Chef des Soigneurs était rarement isolé, toujours entourés. Par ses patients, ceux qui l’accompagnaient, et quand il était enfin seul, il ne l’était jamais bien longtemps ; qu’est-ce qu’elle attendait ? Il sentait son regard lui peser de plus en plus, comme une urgence sur la nuque ; un avertissement.
Et Soul n’y tient plus, il prétend quelque chose d’urgent et se dirige droit vers l’enfant.

Au début, elle panique, elle s’enfuit même. L’immuable doit hâter le pas, elle le fait même courir, clopinant.

« Hey ! N’aie pas peur ! »

Pourquoi est-elle si effrayée alors qu’elle le traquait littéralement ?
Le chef des soigneurs finit par la coincer, et elle fond en larme.

« Là… Là… Tout doux, tu n’as rien à craindre de moi, tu n’as rien fait de mal. »

C’est dit doucement, avec une ébauche de sourire et le regard accueillant. Soul s’est accroupi à côté d’elle. Ils sont éloignés de l’Infirmerie, dissimulés à un embranchement et elle continue de sangloter de plus bel.

« Ma… Ma… sœur… » - Soul ne comprend pas immédiatement. Beaucoup d’enfants, beaucoup de perdus venaient lui confier leur drame intérieur, que ce soit une broutille ou véritable tragédie. Soul réconfortait, Soul écoutait sans juger.

Mais à mesure que la petite fille parvient à s’exprimer, à mesure qu’elle lui dit où la trouver, des bribes de ce qu’elle était, son visage se décompose.
C’est quand il aperçoit Freckles fronder vers l’extérieur.

Il comprend le soigneur.

« Merde. » - C’est un murmure, une intonation française.

« Sauve-la s’il te plait Soul, je ne veux pas qu’elle meure… »

Elle et son bébé.

« Je ferais ce que je peux – et devant son regard inquiet – Je vais tout essayer. »

Il se hâte à son tour, il n’a pas beaucoup de temps. Il s’est précipité vers l’Infirmerie, et a jeté dans une besace ce qu’il pense nécessaire, emprunté les godiots (un peu trop grands) d’Owl pour l’en dehors.
Ils sont habitués les soigneurs, à voir leur Chef dans l’urgence, les recrues les plus récentes s’interrogeront mais Soul a toujours demandé s’il avait besoin de renfort.

Il expliquera plus tard – qu’il envoie à Green restée-là. Qu’on ne l’attende pas.

Il court encore, sur ce sol dégorgeant à peine d’amertume et ce soleil timide, renflant les feuilles de lueurs, millions de légers arcs-en-ciel qui se diffusent aux travers de chaque goutte que les rayons auront traversé.
Mais Soul n’a pas le temps de les admirer, le Chef des Livreurs a pris de l’avance et il craint de ne pas le retrouver…

A temps.

Soul ne s’était jamais fait d’illusion sur les vivants, il tachait de considérer surtout l’important ; la bienveillance, l’altruisme, ce qu’on pouvait trouver au-dedans, en chacun. Mais il n’ignorait jamais… les parts d’obscurité.
Soul n’avait pas oublié, ne doutait pas de la loyauté du Lionceau. Il savait. Il comprenait. C’était ce qui faisait après tout de lui, un des piliers de Peter.

Freckles n’aurait pas de pitié.

Sa respiration s’est fait saccadée, le soigneur est loin d’être un marathonien, son pied n’est pas assuré sur la boue encore glissante, et sa jambe toujours un peu branlante. Il court pourtant, les joues déchirées de rougeurs, redouble d’effort quand il aperçoit la masse rousse entre deux troncs ; il va y arriver. Il doit y arriver.

Il n’est pas discret, quand il surgit essoufflé, accrochant sa main bandée sur un arbre pour retrouver l’air qui lui manquait.

« FRECK ! » - c’est un peu arraché, un peu trop rauque et soufflé, comme il le voudrait de l’élan, de la lame qu’il a vu briller.


Ps:


Dernière édition par Soul le Mar 31 Oct 2017 - 15:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptySam 9 Sep 2017 - 21:06

Elle comprend.
C'est peut-être son expression, ou la lame qui brille, mais ses traits s'affaissent : elle comprend, mais sans comprendre. Elle a toujours la main à moitié tendue et le regard plein de suppliques. Elle ouvre la bouche, et Freckles est sûr qu'elle va dire quelque chose comme s'il-te-plait et l'idée lui est insupportable ; il la devance.

« Pourquoi t'es revenue ? »

Elle baisse les yeux, sa main libre s'agrippe au tissu qui tend son ventre, elle porte des fringues de pirates, des fringues qu'on voit qu'au port avec du velours et de la dentelle et ce genre de trucs. Ça fait sauter le dernier nerf qui contrôlait encore son calme.

« Là-bas ils l'auraient tué. »
« Et nous, tu crois qu'on va faire quoi ?! »

Il explose, sous ses yeux interdits, ravagés d'avoir trop chialé, soulignés de cernes et de vaisseaux sanguins, ses yeux de fille qui n'a plus rien à perdre et auprès de lui rien à gagner.

« Te faire caillasser ça t'a rendue conne ? Tu crois qu'on va te laisser revenir ? On est plus dans le même camp, Pry ! »

Il sait pas bien qui prononce ces mots, il a l'impression que c'est pas lui, comme s'il s'entendait à travers une tonne d'eau.
Et en face c'est le déluge.
Pry chiale, une grimace atroce qui lui tord le visage, c'est un mélange de douleur et de chagrin et lui. Il sent rien du tout.

« FRECK ! »

Elle sursaute, il sursaute, et se retournent vers la source du bruit.
Il a à peine reconnue la voix, hachée et rauque, mais en le voyant il a l'impression de prendre une douche glacée.
Non.
Non non non non non non.
Il sait pourquoi Soul est là. C'est toujours pour ça qu'il est là. Il vient sauver Pry. Il a les joues écarlates, les jambes tremblantes, il peine encore à reprendre son souffle. Il a couru, l'imbécile. Il a couru pour le rattraper.  Freckles se sent envahi par la panique. Il peut pas laisser Soul sauver Pry.

« Non ! »

Il se place en rempart entre elle et lui.C'est vers le soigneur que son arme est tendue. On dirait presque qu'il la protège maintenant.

« Tu t'approches pas d'elle ! »

Il veut que ça sonne comme un ordre, pas comme une supplication. Il serre tellement fort le manche de couteau qu'il se fait mal.

« Tu t'approches pas, tu la touches pas, tu la soignes pas. Tu fais demi-tour ! Je déconne pas Soul ! »

hrp:
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyDim 10 Sep 2017 - 2:00

« Je sais. »

Bien-sûr qu’il sait. Qu’il n’a pas oublié à quel point le Lionceau est loin de n’être… qu’un enfant. Bien-sûr qu’il sait ce qui lui est tant important. Ce dont il est capable aussi.
Il inspire une large bouffée, se redresse et s’essuie le visage de son coude, comme s’il n’y avait aucune lame entre eux. Pourtant oui ; il le prend au sérieux.

« Mais j’ai fait une promesse. »

Juré, craché.

« Ce n’est pas à toi de décider, pas plus qu’à moi. »

Ni même à Peter, ou seulement une partie de lui.
Le Chef des Soigneurs observe par-dessus l’épaule du Lionceau ; Pry sue abondamment, son souffle est lui aussi haché du pas pesant pour deux de la traversée, misérable, son regard s’accroche au sien ;  cri du supplicié. Soul le soutient.

« J’ai dit que je ferai tout mon possible, mais… » - Elle parait soulagée, l’espace d’un instant, comme oubliant celui qui se tient entre eux, celui chez qui elle avait cherché salvation, alors qu’il lui offrait à peine l’extrême-onction.

« Ce sera à l’île de trancher. » Son regard a rejoint l’éperdu de Freckles.

Jamais elles ne survivaient. Pry était une ancienne livreuse, peut-être plus endurante, peut-être avait-elle une chance ? Que cette fois l’île le lui accorderait ?

« Garde ton couteau. On risque d’en avoir besoin. »

Car la gamine qui avait fauté, la gamine venait de déglutir alors qu’entre ses jambes dégoulinaient les premières larmes.
Le livreur était loyal, le livreur avait toujours tenu et soutenu ses valeurs sans ciller, même dans la cruauté mais… Il avait aussi un cœur. C’est à lui que l’Immuable voulait appeler, à lui… et à la fierté.

« Freckles. J’ai besoin de toi. »

Chaque minute compte, sur ce qui s’annonce comme l’aventure de quelques heures… Ou de toute une vie.

Deux vies.


Dernière édition par Soul le Mar 31 Oct 2017 - 16:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyDim 10 Sep 2017 - 13:58

C'est le Soul qu'il connaît et se prend à haïr ; gestes mesurés, ton calme et belles phrases rationnelles. On dirait qu'il apprivoise un animal sauvage. Et l'animal, c'est lui. Freckles a l'impression que le bout de son arme tremble, de rage ou de frustration, il ne sait pas bien.

« En fait tu comprends rien. »

Mais Soul comprend très bien. Il fait juste semblant.

« J'en ai rien à foutre de ta promesse ! »

Lui il a des ordres. Ça vaut plus que toutes les promesses. Les promesses, Freckles, ça le fait trop flipper de toutes façons, il sait pas les tenir. Il fait un geste nerveux du bras ; agite la pointe de son couteau en direction du visage de l'autre garçon, comme pour l'empêcher de parler. De lui mentir.
J'ai besoin de toi.
Conneries.

« Je sais ce que t'essaies de faire. Tu crois que tu peux juste te pointer comme un héros et sauver tout le monde  mais ici c'est pas ta putain d'infirmerie ! »

Il se retient de dire j'étais là le premier comme pour ne pas rajouter à leur contraste de maturité.
Il y a d'autres trucs qui ressortent, ça se sent dans son ton même s'il le dit pas. Il y a l'histoire avec Apache, évidement, mais d'autres trucs aussi, le volcan, et puis Pretty, et puis tout le reste, c'est comme si c'était impossible de se défaire de la présence du soigneur, son impassibilité et ses petits miracles. Lui qui pense pouvoir tout décider, juste parce qu'il se pense capable de soigner un putain de cancer avec les pieds.  Freckles s'entendait si bien avec Soul, avant. Il comprend pas cette défiance, il comprend pas pourquoi il l'énerve tellement maintenant, ça le dépasse, mais il a pas envie d'être raisonnable, il a pas envie d'être rationnel, et il a pas envie d'écouter.
Parce que si Soul continue de parler, c'est sûr qu'il va le convaincre.
Des fois Freckles se déteste d'être aussi faible.

Et dans un sursaut d'orgueil, peut-être pour prouver que cette fois, Soul n'y pourra rien, que cette fois c'est lui qui décide, il fait deux pas en arrière, et il saisit Pry par le bras, glissant la lame sous sa gorge en ignorant son cri de surprise.

« Tu veux laisser l'île trancher ? Elle va crever de toutes façons ! »

Il soutient le regard de Soul, le sien chargé de défiance.
Pry s’agrippe à lui de toutes ses forces, livide, et il se concentre très fort pour ne pas tourner la tête et la regarder, ni écouter les non s'il te plaît tu comprends pas c'est pas ma faute je suis désolée je suis tellement désolée qui s'échappent de ses lèvres sèches.
Jusqu'à ce que ses jambes ne la portent plus et qu'elle s'effondre à moitié.
Dans ses bras.
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyMer 18 Oct 2017 - 19:45

« Je sais. Ce n’est pas à l’infirmerie qu’on se fait blesser. »

Il continue à ne rien laisser perler. Rester calme, mesuré, sans réaliser que c’est précisément ce qui le fera exploser. Ou en le réalisant peut-être, mais sans pouvoir faire autrement car Soul ne sait pas faire, il ne sait pas ne pas anticiper, ne pas analyser… tranquillement. En essayant de ne pas appréhender. En tentant de garder la foi toujours, au bon enfoui à l’intérieur de ses enfants sauvages, ce que l’ile ne leur aura pas totalement volé.

Il avance quand Freckles recule, son otage sous la lame. Et il continue quand l’autre s’est arrêté plus menaçant que jamais. Le chef des soigneurs ne détourne pas son regard, il lui offre de la douceur. De la pitié pour Pry.

« Justement Freckles… Pourquoi ce serait à toi de t’en rendre coupable ? Ce qu’il y a à l’intérieur d’elle ne nous a rien fait. Il y a en son ventre ce que tu as été. Ce que j’ai été, ce que chacun d’entre nous avons été : un innocent bébé.
Peut-être que l’ile le prendra, peut-être pas. Tout ce que je veux lui offrir ; c’est une chance. Et pour ça j’ai besoin d’elle
– il désigne Pry – et j’ai aussi besoin de toi. Puisque c’est toi qui décideras si tu le laisses naitre, ou si tu lui enlève même la possibilité d’essayer. »

Quand elle s’effondre, Soul est tout près, sa main bandée élevée vers eux en signe d’apaisement. Mais il attend pourtant, il laisse le Lionceau avec son fardeau, il attend car pour l’instant, ce n’est plus de lui dont dépendent leur survies ; il faudra que le Chef des Livreur ait choisi.

« Laisse-nous tenter Freckles, c’est de leur premier éclat de rire que naissent les fées. »
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyJeu 19 Oct 2017 - 19:59


Soul continue d'avancer au mépris de la lame plaquée sous la gorge de Pry. Il avance, presque tranquille, mains levées et regard cajoleur, il a plus que jamais l'air d'un dresseur de fauves.
Et Freckles jure quand Pry lui tombe dans les bras, il lâche un « merde ! » retentissant qui frôle l'hystérie. Il la porte à moitié, il oublie momentanément qu'il s'en fout et qu'il pourrait juste la laisser tomber dans la boue, ou l'égorger maintenant, y a trop de trucs à prendre en compte et d'un coup il y arrive pas.

Et Soul qui avance.
Comme il voudrait lui dire, qu'il se fiche d'être coupable. Qu'il a déjà tué, qu'il a pas peur de le faire, que ce serait bien qu'on s'en souvienne.
Et puis il parle du bébé.
Freckles regarde successivement le soigneur et la fille qu'il porte, presque perdu tout à coup. Il s'est même pas dit que dans toute cette histoire il y avait un bébé. Il ne peut pas réconcilier le corps boursouflé monstrueux dégueulasse adulte de Pry avec son visage d'enfant. C'est pas normal, ça devrait pas être comme ça, et il arrive même pas à voir que Pry n'a plus un visage d'enfant.

L'autre lui porte le coup de grâce, c’est de leur premier éclat de rire que naissent les fées.
Il grimace comme si on lui avait planté un couteau dans le bide.

« Putain Soul, t'es sérieux ! »

Il sait c'est quoi la stratégie. Il sait qu'il le fait exprès. Que c'est encore une façon de le manipuler ces jolis mots roulés dans le miel. Il reste silencieux, les cinq secondes qu'il lui faut pour conclure qu'il n'a pas le choix, parce que Freckles croit aux fées et parce que putain, bien sûr que non, il ne tuera pas un bébé. Il hésite mais il finit par baisser la lame, non sans fixer Soul avec l'air de vouloir qu'il meure.

« Tu le sauves. »

Un geste de la lame vers le ventre qu'il se refuse à regarder.

« Et après je la tue. »

Et si son regard se fait moins meurtrier, il devient insistant : c'est ça ou c'est rien. C'est sa condition de coopération. C'est le seul truc qui lui permettra peut-être de garder la face sans devenir un tueur de rire ou de fées.
Putain de Soul.

Sans briser le contact visuel, il lève le bras et laisse rouler dans l'herbe le couteau qu'il tenait, à la fois pour mieux soutenir Pry et comme une invitation tacite à Soul, pour qu'il s'approche.
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyDim 28 Jan 2018 - 18:35

Il n’attendait que ça. Ou pas moins en tout cas. Le Chef de Soigneur n’a pas répondu à l’injonction, il s’est précipité sur l’effondrée, demande dans la foulée, à Freckles qu’il la maintienne, la soutienne du mieux qu’il le pourrait comme il l’avait… fait jusque-là.

Il n’a pas répondu.

Car Soul ne peut jamais faire ce genre de choix, il n’a jamais pu et ne le pourra probablement jamais. Ce sera remis à plus tard quand il faudra gagner du temps… si du temps est à gagner.
C’était inutile d’expliquer qu’avec les bébés, c’était quand même mieux si la maman vivait, ne serait-ce qu’un peu. Une question physiologique, immunologique aussi ; et l’amour aussi. Le lien filial. C’était toujours si difficile de se relever quand on avait été rejeté.

Et l’abandon, Soul connait.

« Pry ? … Pry ? Regarde-moi. »

Il a ouvert grand ses paupières, tente de jauger son état de conscience, si elle va pouvoir le faire. Elle est exténuée et beaucoup, beaucoup trop faible.

« Merde. »

Soul jure en français. Il n’est pas dans son infirmerie comme Freckles le lui a si gentiment rappelé. Il n’a sur lui que le stricte nécessaire, et ce n’est certainement pas assez.

« Freckles, il faut la garder consciente ; qu’elle fasse le travail. Sinon ils mourront tous les deux ; gifle-la si nécessaire. »

Oui, il est terriblement sérieux.

« On peut pas faire ça là. »

Il ne connait pas les lieux, il ne les reconnait pas bien, Soul ne s’aventurait jamais trop loin. Et son sens de l’orientation avait toujours été une sorte de mystère. Combien de temps lui avait-il fallu pour se retrouver au sein même  du Grand Arbre ?
Au début, on aurait pu murmurer que c’était pour ne pas se perdre, qu’il passait souvent ses nuits à l’Infirmerie, qu’au moins, on était certain de l’y trouver. C’était aussi pour cette raison, que chacune de ses pérégrinations à l’extérieur ; devenait une véritable plaie. C’était sans doute ainsi… qu’il avait loupé son meilleur ami.

« Est-ce que tu sais s’il y a un abris à proximité ? Ou personne ne pourrait nous interrompre et… » – demande-t-il au Chef des Livreurs.

Il doit vérifier. Combien, combien elle leur laisserait de temps avant d’accoucher, dans un soupir mêlé à la hâte et l’anxiété, Soul s’approche des cuisses de Pry, soulève les hardes mal attifés en la sentant protester.

« Désolé Pry, je dois regarder la voie de sortie de ton bébé. »

Il le nomme, appuie l’humanité. Ce ne sont pas que des affaires d’adultes, mais des vies, des histoires ; des liens.
Soul a sorti de sa sacoche une minuscule boite trouée qu’il secoue délicatement :

« J’ai besoin de toi aussi. » - dit-il à la luciole qui y était endormie.

Et la lumière jaillit comme un faisceau, lui permettant de distinguer quelques choses parmi les oripeaux et les chairs quand il essaie de se remémorer ce qu’il avait appris… et découvert.

Calmement, il rabat la jupes de la future maman ; « On a pas beaucoup de temps. »
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyDim 4 Fév 2018 - 21:18


Il n'a pas répondu.
S'il y a bien quelque chose de remarquable chez Soul, c'est qu'on sait à quoi s'attendre ; on sait qu'il ne promettra la mort de personne, jamais. Même ça il peut pas lui accorder. Soul, il sait promettre que la vie, il sait que réparer les trucs, il a sûrement jamais pété une assiette au réfectoire. Alors non il répond pas.
Mais Freckles se promet tout seul, qu'il la tuera.
Au fond il a pas besoin de son avis.

(Mais il y a comme un poids qui s'efface de sa gorge alors que le soigneur se précipite vers le corps inanimé qu'il tient entre ses bras.)

« Freckles, il faut la garder consciente ; qu’elle fasse le travail. Sinon ils mourront tous les deux ; gifle-la si nécessaire. »

Il ne savait pas qu'il y avait un travail à faire.

Il obéit. Il pose une main gelée sur la joue de Pry et lui donne des petites claques pas très convaincues. Il voit même pas si ses yeux sont ouverts, c'est Soul qui s'occupe de ça, Soul qui évalue le lieu, Soul qui regarde-

« La voie de sortie », répète Freckles.

Pry jusqu'alors inanimée se met à s'agiter dans ses bras. Soul a soulevé ses jupes d'un geste précis qui donne au livreur l'étrange et soudaine envie de lui trancher les poignets.

« On a pas beaucoup de temps. »

Un truc bizarre, un truc viscéral comme une tonne de briques qui tombe au fond de son estomac, le sang qui déserte ses joues, l'envie de dire Soul j'ai changé d'avis c'est une très très mauvaise idée, et il faut qu'elle meure maintenant, il faut qu'elle meure et le bébé aussi, tant pis pour les fées, nique les fées !!!!
Il arrive à articuler :

« Pas beaucoup comment ? »

Si le sort de Pry lui est indifférent, il n'a pas non plus envie que toute l'île les surprenne en train de.

Faire ça, putain ils vont vraiment faire ça. Et le temps tourne, pour une fois, pour de vrai, Pry a dans le ventre une bombe à retardement dont le rebours résonne jusque dans ses nerfs à lui. Il se lève en la soulevant avec lui, soutenue sous les aisselles comme un blessé qu'on s'apprête à traîner hors d'une zone de combat.

« Par là », il décide.

Elle gémit un peu, elle est vivante.
Et lui indique la direction opposée de celle où ils sont venus. Il sait pas s'ils trouveront un abri. Au nord, près de la rivière, peut-être qu'ils peuvent trouver une grotte, si la crue s'est enfin retirée, à vrai dire, il s'en fout.
Sa seule pensée cohérente, autre que Pry doit mourir, c'est qu'il faut qu'ils s'éloignent du Grand Arbre.
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyMar 13 Fév 2018 - 18:02

Soul a un peu pâlit, il n’a pas vraiment le temps d’être gêné. L’inquiétude et l’adrénaline ont pris le pas sur toutes autres émotions, sur toutes étiquettes à respecter. Il ne sait pas quoi répondre à sa question. Il sait juste que c’est pressé, comme il sait que cela rassure toujours quand il répond quelque chose, n’importe quoi. Ça les calmait. Même s’il ne faisait qu’évoquer le temps qu’il faisait.
Mais là, il ne peut pas. Il n’a jamais réussi à en sauver un avant. Les seuls qui vivaient, qui réussissaient à survivre à l’accouchement étaient des animaux, des créatures mêmes. Les garçonnes, elles, mourraient. Et leurs progénitures boursouflées avec.

En avait-il déjà entendu une crier ? Non. Il ne sait pas, il ne sait plus. Mais il n’a pas envie que cette fois il y est encore cet insupportable silence qui suivait les encouragements proférés.

Celui-là ; il devra vivre.

« Pas beaucoup. » - se contente-t-il de répéter.

« Je ne peux pas estimer mieux. »

C’est que ses estimations se basaient surtout sur les bêtes. Les mères, elles, ne lui avaient que rarement laissé le temps.

Soul prend derechef l’autre bras laissé pendant de l’ancienne éclaireuse, la soutenant à son tour en suivant les indications du chef qu’elle était venue… trouver. Ils ont accélérés le pas, tous les deux. Tous les trois. Avec pour seuls bruits leur respiration saccadée et les gémissements de Pry à moitié consciente.

Soul murmure, entre deux essoufflements, comme si Pry n’allait pas comprendre.

« Elles sont toujours mortes. Leurs bébés avec, parce que c’était… trop tard. »

Ou beaucoup trop tôt pour certaines, dont le corps n’avait jamais été préparé au sacrifice.

Il essaie d’expliquer, s’empêtre dans la course. C’est que Soul a un peu trop bourlingué ces derniers temps, qu’il n’est sans doute pas loin de l’épuisement. Enfin… plus qu’habituellement.

« Là ! »

Il y a un creux, un truc, un je ne sais quoi. Ça lui parait un peu familier. Peut-être qu’il s’agissait d’une des planques dont il se servait parfois, à déposer de quoi se dépêtrer les premiers temps, aux enfants qui n’avaient plus le droit… de revenir au Grand Arbre ? A moins que ce ne soit juste un chemin qu’il aura déjà parcouru plus tôt, dans les torrents le séparant de la victime des sirènes, ou quand il fallait partir alors que tous dormaient encore, pour que Love n’aie pas à vivre ce que Pry endurerait.
Il ne savait pas, ce n’était pas important. Ce n’était pas ce qu’il retenait, la place était déjà prise par trop d’acharnement, de noms abstraits et beaucoup trop de sang.

« Pry, tu dois tenir. T’as pas fait ce chemin pour rien. Si t’es venue, c’est que tu veux qu’il vive, c’est que tu y tiens. »

Pas comme toutes celles qui auraient voulu que ça meurt avant elle, qui déchirée de souffrance, maudissait leur engeance. Et trop souvent, le responsable qui l’avait fait germer en elle.
Pry avait tout risqué pour revenir, tout en sachant que tous préfèreraient la voir mourir. Cet amour inconditionnel, inconscient…

Il avait de la chance cet enfant.

C’était exceptionnel, sur l’île, parmi eux ; pirates ou enfant : d’aimer autant.
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyDim 25 Fév 2018 - 22:34

« Pas beaucoup », répète Soul et Freckles sent comme un immense étourdissement. Bien sûr qu'il peut pas lui dire mieux. Comment il saurait. Comment il pourrait savoir. Le temps n'existe pas. « Je ne peux pas estimer mieux. » Et les petite filles ne tombent pas enceintes. Freckles se demande combien de fois Soul a déjà fait ça. Combien de fois ce truc est déjà arrivé à l'Arbre sans qu'il soit jamais au courant, parce que c'est un secret honteux, un truc qu'on cache le plus de temps possible jusqu'à ce que la mère soit bannie et son bébé jeté au croco, ou que les deux meurent et tombent dans l'oubli. Il se demande à combien de gens Soul a menti, si les autres chefs savent, si Bow sait, si Peter sait, si les autres à l'infirmerie savent, ou s'il est le seul à garder ça, s'il oublie, et Freckles a encore plus le vertige et jamais de sa vie il a eu l'impression d'avoir un poids pareil sur la tête et les épaules et tout le corps, il se demande comment il fait pour réussir à marcher et soutenir le poids de Pry avec.
Peut-être que son cerveau est déconnecté.

« D'accord. D'accord. »

Il répète d'accord, jusqu'à ce Soul trouve la cachette – avant lui, à vrai dire lui ne cherchait même pas, il avait un peu oublié ce qu'ils cherchaient. Ils déposent Pry sur le sol froid d'herbe et de cailloux, le toit de végétation les abrite du reste du monde mais pas de la souffrance de la fille qui s'est mise à gémir et pleurer un peu. Soul lui parle, « Pry, tu dois tenir. T’as pas fait ce chemin pour rien. Si t’es venue, c’est que tu veux qu’il vive, c’est que tu y tiens. » et Freckles hoche la tête il sait pas trop pourquoi.

« Il faut- » il hésite. « Tu vas faire quoi ? »

Il ose pas dire qu'il sait pas comment ça marche. Il sait d'où viennent les bébés ! En théorie. Mais il s'imagine que les bébés naissent dans des salles d'opération avec de vrais docteurs et des infirmières, plein de matériel et de trucs de médecins, et pas par terre dans la forêt avec deux gamins. Ça lui semble absurde de se dire qu'un humain pourrait sortir de Pry maintenant et pas immédiatement mourir, de froid de faim ou de n'importe quoi.

« Il faut que moi je fasse un truc ? », il articule.

C'est difficile de pas avoir l'air complètement paniqué.
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptySam 14 Avr 2018 - 17:14



Un faible sourire germe sur son visage, crispé et encore concentré mais surtout… reconnaissant. Freckles n’agissait plus parce qu’il avait réussi à le raisonner mais spontanément. En humain.

Et en enfant.

Alors lui donner des consignes claires auxquelles se raccrocher. Une procédure à suivre qui leur donnera l’impression à tous les deux ; qu’ils peuvent y arriver. Pry a déjà été déposée à terre, Soul essaie de lui arranger un matelas fait de feuilles morte et de terre qu’il recouvre de la chemise lui servant de blouse. Dessous, l’étoffe légère ne le protègera pas du froid.

« Aide-moi à la replacer là. »

Qu’elle soit un peu mieux. Docilement, elle suit les instructions du « doc », malgré les hoquets, les spasmes de douleurs que tous paraissent ignorer. Bien installée, le soigneur lui demande si cela ira, elle incline la tête, dodeline un peu. C’est un « oui » silencieux.

On fait tous de notre mieux.

« Je vais avoir besoin d’eau. »

Ce tombait bien, qui de mieux que le Chef des Livreurs pour en dénicher ? Le Chef des soigneurs fait ce qu’on attend de lui. Décline ce qui est possible avant de rencontrer… les vraies difficultés.

« Il nous faudra faire un feu pour la faire bouillir. Et nous réchauffer tout trois. L’eau servira à désinffecter. »

Le feu aussi, comme la lame de Freckles… s’il le fallait.
Pas trop d’information. On surmonterait un obstacle à la fois mais…

« Une fois que tout sera prêt, il faudra qu’elle puisse… – Il hésite - pousser. Elle aura besoin d’être encouragée, de ne pas perdre conscience. »

Il sourit doucement à Pry, a pris sa main entre les bandages de ses doigts. Il tapotte délicatement. « ça va aller. On va y arriver. Essaie de grandes inspirations, voilà, comme ça. »
C’est un filet de voix qui poursuit.

« Si elle s’évanouit pendant, on risque de la perdre elle… et son bébé. »

On va y arriver.
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyDim 6 Mai 2018 - 23:38

Soul étale platement ses instructions alors qu'il installe Pry sur un lit de feuilles mortes et de sa propre chemise. Freckles continue de hocher la tête. De l'eau ? Il peut faire ça. Du feu ? Allez. Des encouragements ? C'est cette partie là qui le fait grimacer, alors que dans d'autres circonstances ça aurait été le plus facile.

« Si elle s’évanouit pendant, on risque de la perdre elle… et son bébé. »
« Et ce serait dommage », il dit.

Et puis.

« J'y vais. »

Et il sort de la cachette.
Il se rend compte très vite que c'est pas si simple. Il a rien pour amener de l'eau. Il va pas juste faire des aller-retours en en portant dans ses mains. Combien de temps ils ont, déjà ? Soul l'a dit. Il a dit pas beaucoup. C'est vraiment de la merde.
Freckles jure entre ses dents, s'arrache nerveusement un bout de lèvre avec les dents, et se décide. Il s'éloigne en direction de la rivière, qu'il descend pendant de longues minutes, accélérant occasionnellement la cadence, jusqu'à arriver à un endroit qu'il reconnaît. Coup de chance -ou malchance, selon à qui on demande – il y a bien quelques seaux abandonnés par là par des livreurs. Il en récupère un, refait le trajet en sens inverse, alors qu'il se dit tout du long qu'il devrait s'enfuir. Il  remplit le récipient avant de revenir vers Soul, et le pose sur le sol avec assez de violence pour qu'une giclée d'eau gelée s'en échappe.
Il est parti pendant longtemps. Une demi-heure, peut-être. Assez pour s'étonner qu'à son retour, ce soit toujours pas fini.

« J't'emprunte ton feu. »

Il s'accroupit aux côtés de Soul et fouille ses poches pendant que le soigneur s'occupe toujours de Pry. Il se focalise sur cette nouvelle tâche, parce que la suivante qu'on lui a confié le branche pas des masses. Tant qu'il galère à foutre le feu à des branches humides, il a pas besoin de se soucier de réconforter quelqu'un qu'il veut voir mourir.
Il trouve finalement ce qu'il cherche, et s'éloigne un peu des deux autres pour commencer à cramer des trucs.

« Eh, tu connais une idée complètement con ? Faire un- faire un feu dans un endroit fermé. C'est vraiment la meilleure idée qu'on a eu aujourd'hui, fin à part sauver une pirate et la faire accoucher par terre dans la forêt, vraiment très futé de ta – de notre … de notre part. »

La nervosité délie sa langue et il parle à toute vitesse, ses doigts glissent et dérapent sur la roulette du briquet. Un feu commence à prendre dans le tas de branches et de feuilles mortes qu'il a ramassé, et avec lui une épaisse fumée.
C'est vraiment pas son élément.
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MessageSujet: Re: Dites aux loups que je suis chez moi   Dites aux loups que je suis chez moi EmptyVen 25 Mai 2018 - 0:06



Le soigneur laisse naître un sourire crispé. Oui il sait bien. Un peu trop bien même, mais il n’a pas pensé cette fois à avoir sur lui du petit bois pour faire démarrer le feu. C’est-à-dire qu’il ne s’attendait pas vraiment… à la naissance de qui que ce soit.
Une vie pour une vie.

Le travail a commencé depuis un moment déjà sous la respiration haletante de la future mère bientôt morte. Soul s’est contenté jusque-là de rendre l’entreprise la plus confortable possible, à éponger son front dégoulinant de sueur. Il l’encourage, s’il ne sourit pas vraiment, son regard est toujours bienveillant.

« C’est suffisamment aéré… je pense. » qu’il a ajouté, rapidement, comme s’il n’était pas censé savoir ce genre de chose.

« Ce devrait le faire, tant qu’on a encore un peu d’air. S’il fait un peu trop chaud, quelque-part tant mieux. »

Soudainement embarrassé, le soigneur ne sait pas quoi dire d’autre. C’est qu’il n’était généralement pas celui qui animait soirée ou conversation. L’Immuable, c’était celui qui écoutait, qui engouffrait les secrets et s’en faisait parfois ronger, à noircir les éternelles poches sous ses yeux un plus. Il y a un malaise entre eux, quelque chose d’abstrait mais de perceptible. Freckles a changé. Son regard, celui qui lui adressait n’a plus la même innocence, la même spontanéité. Il ne pouvait pas l’en blâmer, pas vrai ? Le cas d’Apache n’avait rien arrangé. Et même si le soigneur avait légitimement remis les pendules à l’heure (on ne s’improvisait pas soigneur), ça n’avait fait qu’en rajouter. Et maintenant il y avait Pry… Et peut-être son bébé. Il soupire. Rien n’était jamais simple sur cette île, et le Chef des Soigneur sent soudainement peser sur lui ses soixante années figées.

« Cela peut durer des heures… comme être très rapide. » qu’il reprend pour meubler.

« ça dépend des espèces… je veux dire : des situations. »

Les seuls accouchements qu’il avait assisté, étaient ceux d’animaux.

« Il faudra aussi empêcher qu’elle crie. »

C’est plus une remarque qu’il vient de se faire, qu’il adresse un peu hagard à la fois au livreur qu’à la future mère.

« … Pour ne pas attirer l’attention Pry. Normalement je t’encouragerai à crier, ça soulage mais… » A-t-il besoin de finir sa phrase ?

Et tout à fait sorti de nulle part, comme s’il en avait été rongé depuis longtemps, impromptue et dérangeante, sa question fusa :

« Qu’est-ce qui a changé Freckles ? »

Ce n’était probablement pas le moment. Mais est-ce qu’on les choisissait vraiment ? Peut-être que c’était justement maintenant qu’ils devraient s’ouvrir. Se confronter. Vider la bile, l’amertume, les rancunes qui ne veulent pas si facilement s’effacer. Il est toujours aux côté de Pry, son regard fixé avec intensité sur le Lionceau.

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