Encore perdu dans le bois au fées, je contemple la nature encore luxuriante bien qu’abîmée, il est évident que les récents événements auront marqués absolument toute l'île, et ce d'un fer blanc qui ne saurait jamais être oublié, ci ce n'est qu'encore pire n'arrive.

Trop peu réchauffé par la lumière d'un soleil matinal, je suis parti de bonne heure, comme a mon habitude, pas pour chasser aujourd'hui, plutôt pour contempler, étudier, comprendre.

Comprendre oui, cette partie de l'île est une sorte de concaténation de tout ce que je peut trouver de détestable sur l'île de jamais, cependant, et bien que cela me déplaise au plus haut point, il me paraît maintenant essentiel de mener mes quelques recherches sur les divers phénomènes, espèces et événements incohérents et "magique" qui imposent a cette île leurs règles délicieuse mais mortelle, putride mais arborant quelques senteurs au parfum de fausse féerie.

Je marche, me balade d'arbre en arbre, de plante en plante, je ne fais ici que jeter un bref coup d’œil, pour déceler des similitudes et des liens entre les espèces propres a l’Île de jamais, car en effet, et selon ma théorie, un écosystème, quel qu'il soit et peu en importe ses origines même s'il paraît fantastique, se doit d'avoir une logique.

Tout chose a un ordre, une utilité, un sens.

Jusqu'alors j'ai refusé d'y croire, de m'y pencher, car ces dernières créations du diable ne respectaient en rien les règles que je connaissais du monde.
Mais fort est de constater que cet univers n'est pas le mien, et qu'il est bien construit, bien en place, qu'il suit des règles et un cycle.
Il est donc évident que toute les étranges mécaniques locale se suivent et s'enchaînent en fonction d'une certaine logique.

Il me faut réinventer les science, les repenser, et tout cela passe inexorablement par l'étude.

J'aurai pu en profiter, de cette journée, pour découvrir des choses, les noter, y réfléchir.
Mais voilà que j'entend quelques pas, je m'arrête net, tourne la tête de quelques 180 degrées, pour découvrir au loin, la silhouette fine et quelque peu frêle de ce qui semble être une femme aux cheveux blonds.

Placide, je me tourne vers elle, retirant ma main droite de mon dos, celle ci s'étant, en un réflexe éclair, placée sur la garde de ma dague.

Je la regarde, la déchiffre quelque peu, avant qu'elle n'arrive a ma hauteur.

Je ne sais que dire, quelque chose en elle me dérange, il y a quelques secondes, j'aurait juré ne rien entendre, ne rien voir, c'est comme si elle était apparu comme ça, d'un coup,

"Comme par magie."

Une altercation verbale,  quelque peu retenue, comme un brin de peur dans la voix, mêlée a une certaine méfiance et aux quelques notes dissonantes d'un fort caractère.

Elle passe, se décalant de quelques pas a ma droite, la Blonde fait mine de m'ignorer, le tout en gardant un oeil sur moi, ton regard trop indiscret trahit tes doutes, mon amie.
Ce très léger vibrato dans la voix, même si elle paraît affirmée, avait également laissé deviner a mes fines oreilles comme la présence d'une certaine inquiétude.

c'est drôle, c'est bien le seul humain qui me voit comme prédateur, les autres ne savent pas, ou ne font pas attention, elle a tout de suite décelé le malice en mes yeux.
Peut-être est-elle de celle que l'on peut chasser, vérifions.

- Dis Moi, quel est ton nom ?

Si elle ne me ment pas, et je saurai le déceler, je pourrais facilement définir l'origine de l'étrangère, sur l'île, les noms disent beaucoup, ils indiquent votre appartenance, parfois même certains de vos traits les plus grossier...

Heureusement, ils ne révèlent en rien le bord.

Je ne me retourne pas, ne voulant effrayer sous aucune mesure cette petite carcasse frêle qui a peine croisait mon chemin, les bras emmitouflés sur eux même pour se protéger du froid, du moins un petit peu.

Il est vrai que de loin, je peut paraître effrayant, torse nu au milieu de cette forêt aux odeurs particulières, laissant le vent gelé me lacérant le haut du corps, ma peau d'un blanc beaucoup trop blanc, mon air d'un froid beaucoup trop froid.

En l'attente d'une réponse, je décide de me retourner, d'un mouvement relativement brusque et maladroit, simulant une espèce de sourire entre la gêne et l'incompréhension, je passe ma main droite, maintenant plus lasse, a l'arrière de mon crane, afin de gratter quelques picotements imaginaires.

- Présente toi ! n'aie pas peur surtout, tiens... moi c'est Twice

J'ajoute, d'un ton un peu désolé, un peu perdu, ayant toujours en tête l'idée de passer pour moins fort que je ne le suit, moins intelligent que ma Race ne me l'impose.
Quelques pas en avant, me dirigeant vers l'intercepte inconnue, je lui tend une main excitée, a demi enjouée.

- Excuse moi si j'étais un peu brusque, je m'attendais pas a croiser quelqu'un ici, c'est désert en ce moment, même les animaux commencent a se faire rares...

Serres donc ma main, j'ai de très bonnes offres a te faire,
et tu as beaucoup de choses m'apprendre.

Sobre ou Ivre,
Morte ou Vive ♪

Lil', voilà donc le nom de la fameuse tête blonde...
Intéressant, il s'agit là sans nul doutes d'un surnom, elle me le donne, sans doute apeurée que je puisse en savoir plus sur elle, je la voix, elle est toujours là, bien présente et transcendante, non pas cachée ni transparente, tangible, visible, la crainte.

C'est une des rares fois ou je peut observer de si près le phénomène de peur humaine, il ne s'agit pas là de l'animal qui tourne le dos et s'enfuit a grandes foulées.. bien qu'elle n'en est pas si loin.
La peur d'un être doté d'une réelle conscience, d'un réel esprit, est bien plus complexe, chacun réagit d'une façon différente, certains vont fuir, d'autre rester et se battre, quelques pas particulier négocierons, d'autre se soumettrons...

Quel magnifique outil qu'est la peur.

Ses yeux suivirent ainsi ma main et se mirent a se lever a leur tours, examinant dans une interminable inquiétude l'expression de mon visage, quelque peu altérée par le froid qui me ronge les os.
Face a un refus du contact physique et a une réponse trop commune pour être affirmée, elle se met a poser les question, la question, la bonne question.

Que diable fait un enfant de Peter dans le bois joli, par ce climat et à cette heure.
C'est parfait, je réponds donc en toute honnêteté, sans devoir jouer le moindre rôle, sans devoir créer le moindre mensonge, les quelques fausses notes imposées par le mensonge alors disparues de ma voix, je réponds, non sans un certain enthousiasme.

- Moi ? Bah, j'essaie d'étudier, de comprendre, comment c’est possible, la magie, les fées, tout ça...

Mes doutes quant a la nature de l'inconnue s'étant presque vérifiés, je continue, histoire d'en savoir plus, ses réactions et ses paroles, même s'elles sont pleines de mensonges , ne manqueront pas de m'apprendre de nouvelles choses.

- Tu y connais quelque chose toi ? Tu m'avais l'air de marcher avec une certaine confiance en ces bois, tu n'aurais pas quelques tuyaux pour moi ? Ca m'intrigue... la féérie...

Ments si ça te chante, j'en apprendrai certainement plus si tes dires sont faux.

Derrière un mensonge se cachent plusieurs choses, La vérité déjà, mais aussi et surtout, des tonnes de pistes, d'éléments perdus, traînants ça et là, servant quelques desseins, bons ou mauvais.

Moques toi de moi, je rirait de bon cœur lors de mon jugement.

Les quelques phrases ont fait mouche, quelques un des faibles muscles de la blonde se détendent, laissant croire a une début de confiance, a une garde qui se réduit, peu a peu, tout doucement.

Je n'ai actuellement rien a tirer de cette inconnue, mais les quelques mensonges évidents qu'elle me baragouine me laissent a penser bien des choses.
Elle discute, elle en dit beaucoup, mais le  tout pour se dédouaner de toute connaissances l'instant d'après, quelques chose en son discours ne tourne pas rond, me parait louche.

Peut-Être ne sait-elle pas tenir sa langue, il me semble que c'est dans une certaine facilité qu'elle m'envoie ces quelques balivernes, comme si le faux se mêlait au vrai.
Il s'agit là d'un phénomène commun, inconsciemment, nous mêlons a nos dires faussés comme le soupçon d'une vérité évidente, nous ne mentons ainsi pas, nous ne faisons que retenir partiellement une information, seulement, certains signes ne trompent pas.

Je sais Mentir.

Une phrase retient mon attention, "C'est pas moi la gamine perdue"...
Notre Belle inconnue viens de se vendre seule, sans que j'aie besoin d'exercer quelconque pression, perdue dans son monologue trop banal pour être sincère.

Je feinte l'incompréhension, étant moi même étonné de cette grossière erreur stratégique.
Elle ne laissait jusqu'alors fuiter que quelques gouttelettes de cette délicieuse et désirée vérité, mais là, elle avait lâchée un torrent, un tsunami, enfonçant et balayant la majeures partie de mes théories, rayant la majorité des possibilités.

Mademoiselle était magique, je le savais.
Bien fier, intérieurement, de cette réflexion achevée, j'accompagne mes yeux grands ouverts d'étonnement de quelques paroles qui, elles aussi, transpirent l'incompréhension.

- Mais, si tu n'es pas une perdue ? Qu'es Tu ?

Je m'approche d'un pas, intrigué, et l'inspecte, de mon regard faussement perplexe.

- Tu es beaucoup trop Belle pour être une de ces catins du port.. Mais tu n'es pas une perdue..

Regard méfiant, un autre pas, mais cette fois, en arrière.

- Tu ne me voudrais pas du mal, tout de même ?

Voilà que le masque la prend pour une créature, un monstre, un illusionniste, je sais déjà ce qu'elle est, mais je veux l'entendre de sa bouche.

Une main passée a la garde de ma dague, j'accompagne mes dire d'un léger tremblement nerveux, interprétable a souhaits, colère, peur, excitation.

- Dis Moi qui tu es, je, je ne veux pas prendre de risque !

Ne pas être une enfant, ne pas être une catin, ne pas être dangereuse, voilà bien des choses que je sais déjà, chère Lil'.
Sa réaction précipitée, énervée voire vexée n'as pourtant rien laissé transparaître de plus, juste un plus gros malaise, une boule au ventre encore plus énorme.

L'atroce longueur de ses phrases et le nombre de détails un peu trop fourni ne font que confirmer, une fois de plus, ma petite idée sur l'inconnue.
Quelqu'un d'honnête se serait justifié sans trop en ajouter, car quand l'on est sous l'égide de la sincérité, il ne nous reviens nul besoin de justifier, de détailler.
Quelqu'un n'ayant rien a cacher et occupant réellement les fonctions qu'elle s'accorde se serait totalement indignée en étant comparée a une femme de petite vertu.

Il n'y a pourtant ici qu'un amas de mensonges bafouillés trop vites, et trop bas.

Je doute encore de la méthode a adopter, elle nie en Bloc.
Je pourrait la capturer, tout bêtement, mais je doute qu'elle l'information ne se rependrait pas, je passerai donc pour un fou tortionnaire de fée, moi qui accorde pourtant tant d'importance a garder une image relativement passe partout.

Elle semble s'être faite a l'image du jeune perdu en quête de réponses immédiates, continuons donc d'être puérils, demandons a voir.

- Dans ce cas montre ce que tu vends !

Relativement agressif, relativement inquiet, je laisse cet arrière gout enfantin animer ma prochaine phrase, qui aura été précédée d'une légère réflexion, tendue et profonde a la fois.

-Tu as peut-être même des articles imbibées de mystère, de magie, j'adorerai les voir...

Comment résister a l'innocence d'une si jolie tête blonde, tantôt apeurée, tantôt émerveillée, la colère puis les comètes dans les yeux ?

Une supercherie se complique a mesure que les moyens de la vérifier se multiplie. Il est facile de tricher lorsqu'il ne s'agit que de mentir, que de cacher, mais lorsque l'on demande des preuve,s bien physiques et tangibles, l'art qu'est celui de tromper se voit atteindre ses limites, fautes de moyens, fautes d'idées.

Chaque mensonge mène directement a son successeur, il faut alors tout noter, tout organiser en nous, afin que la tromperie, afin que le faux, soit si cohérent qu'il en devienne vrai.

Tu ne pourras créer d'objet par le mensonge, tu ne pourras créer d'échoppe par magie...

Marchons donc jusqu'au port, si tu veux gagner du temps, ou peut-être, arrêtons nous là...

Le confessionnal est ouvert.

Tout semble des plus normal, pourtant, c'est bien en me tendant ses produits "bien trop normaux" que je ressent encore plus cette sensation, vous savez, cette odeur de faux.

Si j'ai de la poussière de fées dans les mirettes, c'est bien parce que tu en es faite, chère amie.
Sa conduite est étrange, je ne sais si elle ment ou si elle est simplement habitée d'un énorme esprit de contradiction, cela collerait bien a ses airs un peu effrontés, et a tout les efforts qu'elle mets en oeuvre pour paraître forte et sans aucune peurs...

Je ne comprends toujours pas pourquoi elle pourrait me craindre, mais certes, pourquoi pas, peut - être que la vue d'un jeune garçon tel que moi lui rappelle quelques tristes ou tragiques souvenirs, je dois avouer en avoir très peu a faire, mais c'est a imaginer tout de même, a prendre en compte, je commence donc un énième dossier en mon esprit, qui s'apparente de nos jours plus a des archives nationales qu'a un réel cerveau humain.

C’est très bien, en cette île maudite, le travail de mémoire est très important, je ne dois rien laisser aux hasard, et conserver mes souvenirs aux plus proche de moi, ne pas oublier la cause, ne pas oublier la raison.
Ne pas m'oublier.

Elle se justifie, me fait la morale, c'est assez drôle a vivre, pour être honnête, deux personnes qui se mentent en se regardant dans les yeux, seule différence étant que les miens sont beaucoup pus animés, beaucoup plus vrais, mais je dois lui accorder un certain talent, tout de même.

Je reste relativement choqué, et c'est quand j'entends ces quelques mots ("Si je te fais si peur que ça, va plus profondément dans les bois. Tu trouveras toujours un allié contrairement à moi.") que je réalise.

Madame doit avoir des problèmes avec ses congénères, son air tendu, assez plein de haine aussi, tout cela n'était pas de l'ordre du mensonge, c'était bien réel, la crispation et la frustration étaient beaucoup trop discrètes pour être simulées.

A cela, je demande, a mi inquiet, mi intéressé.

- Tu as des soucis avec les fées ?

Les fées n'aiment pas le monde adulte, il est vrai.
Elle sont habitante naturelles de cette île elle même régie par un esprit des plus enfantin, elle vivent en ce fief étrange qui n'est qu'imagination, un cauchemar éveillé, en somme.

"Heureusement que vous avez Peter. " Ces mots, auxquels je souris, alors que mon coeur est a la haine, alors que mes plans sont aux meurtres, déicide ou infanticide, je dirais les deux, Pan n'aura pas été le premier roi a se voir la tête coupée...

Ah.. Les Français.. que de souvenirs, que de valeurs bafouées, que d'années de calvaires vécue par mon beau pays... que de gâchis.

Refermons cette parenthèse, en ce monde, les choses sont différentes, je ne peut employer ma haine qu'a me fournir l'énergie nécessaire a la réalisation de mes plans. De plus, je suis sur que dans mon monde, le Reich a déjà conquis, je reviendrai, moi, aryen, comme un roi, ayant conquis et détruit ces terres impies.

Toujours perdue dans ses mensonges, la métamorphe continue.

- Ils nous arrive aussi d’utiliser des plantes au port. L’alcool ne fait pas tout, mais les fées n’apprécient pas que je vienne en chercher souvent. Elles sont possessives. J’pensais que vous passiez plus de temps que ça avec vos … comment vous appelez ça ? Vos gardiennes ?

Ironique, il a fallu qu'elle tombe sur un perdu oublié de la magie, dont les yeux ne brillent que faussement de milles étoile a la vue de cette cruelle mais bien trop tangible réalité imaginaire, jouons les innocent, les perdus, enfin ne jouons pas, soyons.

- Je n'ai pas l'habitude de fréquenter les fées, peut être qu'en ma compagnie, elles te seront plus aimable ?

Il est vrai, je n'y suis jamais allé, je n'ai jamais discuté avec ces quelques créatures du diables, je suis là pour en savoir plus après tout.
Une autre idée me traverse l'esprit, je ne fais qu'improviser tant il est dur de converser avec cette "femme", trop accrochée a son bobard...

Je commencerai même presque a en douter, elle est d'une nature étrangère, il est vrai.
Mais peut-être qu'elle est exclue de ses bois, je ne ressent pas en elle la féerie que l'on raconte des gens de sa race, c'est plus proche de la rancœur, voire de la haine, deux sentiments que je ne connais trop bien pour ne prétendre les remarquer.

Une fois de plus, mes mains tendent a se refermer sur l'insecte, ce dernière réussira-t-il a s'extirper une autre fois ? Bonne question, testons pour voir.

- Oui ! C'est une bonne idées, il te faut des plantes et des trucs de la forêt, pas vrai ? A moi il ne feront rien, j'ai qu'a dire que t'es une perdue, je suis sur que ça passera sans soucis !

Serviable, le blondinet.
Malin, L'aryen.