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MessageSujet: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyVen 4 Juil 2014 - 11:58


 

 
LE NOIR A MANGÉ LE JOUR

 
ZOMBIE + AGATHE


Quand j'ai fini mon travail, en général je m'en vais. Du Grand Arbre, je veux dire. J'en ai marre de voir cette vermine s'amuser, geindre ou se tromper du matin au soir. J'en ai marre qu'on me bourre les oreilles avec cet anglishe dégueulasse, c'est une langue de pédé ! Et les pédés, chez moi, on sait bien comment ils finissent. Bref.
Si je quitte le Grand Arbre, c'est surtout pour m'entrainer. Parce qu'en tant que Concepteur d'Armes, je m'entraine plus beaucoup. J'entraine les autres, à la rigueur. Mais moi, moi et mon corps d'athlète qui était habitué à une quinzaine d'heures de sports par jour, j'ai peur qu'on se ramollisse. Être mou, quand on vient des jeunesse hitlériennes, c'est carrément un crime.

Alors je me lance des défis. Je tue des animaux avec mes main – sans arme, sinon c'est de la triche – ou je grimpe des falaises escarpées, des fois je débouche exprès dans les endroits les plus périlleux de l'île. J'ai pas peur. C'est l'adrénaline qui fait battre mon cœur. Pas la peur.

Aujourd'hui, j'étais pas vraiment venu pour ça. J'étais venu parce que la civilisation me manquait. Vous savez, la Napola c'était une belle école. C'était une belle bâtisse. Moi, ça me manque. De plus voir les parades militaires à la télévision, de plus marcher en ligne sur le goudron. J'en ai ma claque des arbres, de la terre et du vent. Alors je suis allé au Château, comme ça, par nostalgie. C'est quand même ironique que le seul endroit civilisé du Pays – hormis le bateau pirate mais j'aurais pas le droit d'y aller de toutes façons – soit occupé par une bande de macaques.
Je suis resté devant, comme ça, et j'essayais de me souvenir de la Napola, des bâtiments du Reich, où notre bien-aimé Führer faisait ses discours. Mais c'est dur. On dirait que tout est flou, comme un reflet dans une eau qui bouge. C'est irritant. C'est excédant même. Je voudrais me souvenir.

Je me suis baladé ailleurs, autour, sans but. En essayant de me souvenir. J'avais les doigts serrés. Je les ai fourré dans le short de mon uniforme. Oui, je portais mon uniforme. Chemise avec le brassard de la croix gammée, celui qui fait peur au petit con de Grenouille et d'autres, ceinturon avec le poignard, bermuda et chaussettes de laine. J'ai perdu mon calot. Je crois qu'on me l'a volé. J'ai failli piquer une crise. On touche pas à mon uniforme.
C'est en me baladant comme ça que j'ai trouvé le tunnel. Il était entièrement noir, le jour s'évanouissait à l'orée comme s'il avait peur de rentrer. Je me suis dit que ça ferait un bon défi. Alors j'ai respiré, et j'ai pénétré dans le tunnel.

Mais là, j'ai entendu des pas. Je me suis retourné, et mon corps était à moitié mangé par l'ombre.

« C'est qui ? »

J'ai reconnu la silhouette.  

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

J'étais un peu sec, parce qu'à la base j'avais pas envie d'être dérangé. La solitude c'est mieux pour les défis. C'est mieux parce qu'on peut compter que sur soi-même. Et fallait pas que je dépende de quelqu'un d'autre. Surtout pas d'une mère.



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Dernière édition par Zombie le Sam 12 Juil 2014 - 12:14, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyDim 6 Juil 2014 - 22:22


Encore une fois ce travail ingrat avait accaparé au moins une demi-journée. Comme si ces garnements n’en avaient jamais assez de malmener le peu de vêtements qu’il leur restait. Tu passais souvent bien quelques heures à raccommoder ce qui n’avait plus de forme, rapiécer ce  qui n’avait plus de tissus et défroisser, enfin, ce qui n’était souvent plus qu’un tas informe de linges. C’en était désespérant mais c’était ton rôle, en tant que mère. Bien sûr il n’était pas des plus plaisants mais tu l’avais accepté le jour de ton arrivée et tu n’avais désormais plus le choix. On ne désobéissait pas à Peter et mère était le rôle qu’il t’avait attribué. Il n’y avait pas d’échappatoire possible pour une personne qui vouait un presque culte à la discipline comme tu le faisais.

Après les travaux de couture était venu le tour du ménage et pour la millième fois  le rangement des cabanes de tes monstres. Il y avait toujours quelque chose à range, des trucs à nettoyer ou des choses à jeter. Pourtant tu n’étais pas la plus à plaindre parmi les mères. L’ordre que tu avais su instaurer dans les rangs de cette marmaille dès les premiers jours avait tendance à jouer en ta faveur. Chaque matins tu leur imposais de faire le lit au carré, de mettre dans un coin les choses à laver ou a réparer, vérifiais leur visage et leurs mains avant de les laisser filer. Bref, l’ordre était censé régner. Mais évidemment ça n’était pas le cas et tout était loin d’être rangé. Mais cet ordre imposé avait un avantage : il te permettait de passer beaucoup moins de temps sur ces tâches que tes autres camarades. L’exécution des tâches devait être au moins aussi rapide que celles faites par les enfants de Mary. La menace de mort en moins.

Tu avais donc pu cette fois encore partir assez tôt pour tes explorations, après avoir attrapé quelque chose dans le tas de linge raccommodé et lavé tant bien que mal.

Tes plans du jour, tu les as décidé lorsque tu t’occupais encore du linge. Tu explorais l’Île petit à petit depuis ton arrivée et malgré le temps relativement long qui s’était  écoulé depuis celle-ci – tu ne sais pas combien, tu n’as jamais vraiment compté – tu es loin d’avoir finie. Cette fois c’est le château des singes.  Tu en as entendu parler par les autres Garçons mais tu n’y as encore jamais mit les pieds. « Château », ce mot tinte dans ton esprit mais tu ne te rappelle plus vraiment ce que ça représentait. Tu sentais ce mot monumental mais il ne formait plus qu’une ombre dans ton esprit. Il était donc temps de l’éclaircir. Tu te mis en marche vers ledit château.

Tout le long de ton voyage vers cet édifice, tu te dis que la foret commençait fortement à se teinter en sombre. Elle prenait un couleur un peu inquiétante mais le but surpassait l’inquiétude. But qui au final se trouvait être un peu décevant. La majesté que tu entendais encore résonner dans le mot « château » s’était un peu évanouie à la vue des ruines. Certes elles étaient imposantes mais elles demeuraient frustrantes dans leur apparence. Tu en fais un peu le tour avant d’apercevoir un bout d’uniforme que tu connais bien. Tu avises le garçon qui le porte, faisant quelques pas vers lui. Il est en train de se glisser dans un tunnel quand tout à coup il se retourne.

– Qu'est-ce que tu fais là ?

Tu fais un pas en arrière comme pour signifier que tu ne veux pas t’imposer. Tu finis par le connaitre, ce fils d’un pays dont tu ne te souviens plus mais qu’il appelle l’Allemagne. La grande, la belle, sa mère Allemagne. Tu sais bien que tu ne serais jamais vraiment une mère pour lui, du moins pas autant que les autres.

- Je me baladais, comme toi. Enfin surement pas dans le même but mais je suis là.

Tu joue sur le même ton que lui, un peu sec. Tu sais qu’avec lui rien ne sert d’être mielleuse ou de jouer sur les sentiments. Il n’entend que les ordres, la discipline et s’une certaine façon, ça te plait. Pour toi il est le plus ordonné, le plus prompt à réagir et le plus rapide à obéir. Malgré son caractère renfrogné et les commentaires froids et violents tu aurais presque pu avoir une certaine tendresse pour lui.

- Tu fais quoi dans ce … Truc ? Tu comptes t’enfoncer là dedans sans lumière ? Il y fait plus noir que dans un de ses abris …

Tu ne sais pas trop de quoi tu parles. Tu visualises juste. Est-ce un souvenir qui te revient d’entre la brume ? Ou quelque chose que tu as entendu et que ton cerveau a rangé par erreur dans la case souvenir ? Arrivé ici, on a bien vite fait d’oublier. Tu t’accroupis pour être à hauteur de l’entrée mais laisse un distance respectable entre toi et le garçon.

- Il y a quelque chose d’intéressant au moins là dedans ?
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Dernière édition par Agathe le Jeu 9 Oct 2014 - 13:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyMer 9 Juil 2014 - 12:35



LE NOIR A MANGÉ LE JOUR

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Quelque chose d'intéressant.
Je sais pas. Intéressant chez moi, ça veut dire stimulant. J'ai été formé à l'instinct, pas à l'intérêt. Je suis une bête civilisée. Mes rugissements sonnent en cadence.

Agathe est petite pour son âge. J'ai dix ans, mais je suis déjà grand (sinon j'aurais été désinfecté, évidemment, donc exterminé), comme le veut ma race. Agathe me dépasse de peu. Je l'ai regardé un moment, comme pour être sûr qu'elle ne cherchait pas autre chose que ce qu'elle prétendait. C'est à dire rien.
Je suis toujours suspicieux. Il faut toujours être sur ses gardes. La confiance est un risque, une faiblesse. Comme l'amour, etc.

 «  Ils disent qu'il y a des esprits maléfiques.  »

Je me suis tourné vers les profondeurs ténébreuses du tunnel. Au loin, on entendait des sons résonnants, humides, comme des gouttes qui tombent sur la pierre. J'ai dégluti. L'adrénaline, pas la peur.

J'ai senti que mes épaules s'étaient affaissées, je me suis hâté de les redresser. J'ai soufflé un bon coup. J'ai tâté mon poignard à mon ceinturon, si différent de celui de Pan. Le mien était lisse, propre, académique presque. Il était noir, avec un aigle gravé, et la croix gammée à la base de la lame. Il était très beau. Celui de Peter était une arme de barbare, semblable à celles des peaux-rouges. Je l'aimais pas.

 «  Je vais les affronter. Un vrai soldat n'a peur de rien.  »

Parce que j'avais pas peur.
Je me suis avancé vers Agathe et je l'ai décortiqué des yeux, longtemps, avec mon regard d'acier. Agathe a les yeux d'un bleu profond, sombre, mais je pense que ce serait passé dans le Lebensborn. Mais ses vêtements sont trop étranges pour venir de mon époque. Ça m'angoisse un peu, parce que je ne sais pas comment est l'avenir là-bas. Je ne demande pas. Attention, l'angoisse n'est pas la peur.

 «  Tu as une arme sur toi ? ... Une mère, ça a une arme ?  »

J'étais pas très informé sur les mères. Pour moi, c'était surtout un corps qui pondait des enfants et faisait du sexe avec son mari. Pour pondre des enfants, d'ailleurs. Vu qu'ici, les mères pouvaient pas pondre d'enfants, je savais pas trop ce qu'elles étaient, dans le fond.


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Dernière édition par Zombie le Sam 12 Juil 2014 - 12:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptySam 12 Juil 2014 - 0:39


Toujours accroupit à l’orée du trou, le visage à demi dans l’ombre Zombie t’observe l’œil suspicieux. Il doute de tout, de tout le mode et ce tout le temps. D’une certaine façon tu peux comprendre, mais parfois ça frôlait presque la paranoïa. Et d’une certaine façon le fait qu’il ne te fasse pas confiance te vexe un peu. Après tout ce temps et malgré son caractère méfiant tu pensais qu’il aurait apprit à te faire confiance ou du moins qu’il ne douterait plus aussi souvent. Mais tu t’étais visiblement trompée. Tu soutiens son regard avec la dureté habituelle. Il n’est pas question qu’il n’en sache quoi que ça soit.

« Ils disent qu'il y a des esprits maléfiques. »

Tu fronces les sourcils. A le voir tapis dans l’ombre, ainsi, te fixant le regard plein de défiance tu aurais tendance à répondre assez facilement que l’esprit maléfique, c’est lui. Ses petits yeux clairs plissés te regardaient toujours tandis qu’il se retournait vers toi. Il avait quelque chose de bizarre. Il avait toujours quelque chose de bizarre, ce garçon. Comme un combat constant en lui. Tu ne savais pas trop ce qui s’affrontait en son fond mais ce combat intense pour rester tel qu’il était semblait le tirailler à tout instant. Même lorsqu’il dormait il semblait lutter. Lutter peut être pour être le meilleur. Ce qui était étrange c’est qu’il ne voulait pas être le meilleur aux yeux de qui que ça soit sur l’Île. Il avait plutôt l’air de n’en avoir rien à faire. Il voulait plaire à quelqu’un dont l’existence demeurait inconnue pour toi. Peut être te fallait-il écouter un peu mieux.

Il veut affronter les ténèbres du trou. Tu n’as pas peur non plus mais tu ne vois pas l’intérêt de le faire remarquer.  Depuis le temps que tu es sur l’Île tu as eu tout ton temps d’apprivoiser cette peur du noir qui est présente en chacun. Tu as aussi assimilé quelques connaissances et savait désormais qu’il y avait beaucoup plus dangereux qu’un peu de noir. Quoique celui qui commençait à monter dans la forêt pouvait être à craindre.

A sa question tu relèves la tête, sortant de ta poche le couteau qui ne te quittait pas. Ca n’est pas le petit canif de tes premiers jours. Tu ne sais plus trop comment tu l’as récupéré – ou peut être volé – mais tu l’aimes beaucoup. Il manche noir en plastique un peu usé et mais tu as réussi à maintenant la lame en bon état et aiguisé. Tu le tends au garçon, le fixant droit dans ses iris bleus.

- Bien sûr que je suis armée. Je ne sais pas si les autres mères le sont mais je le suis. De toute façon ici il faut toujours être sur ses gardes.

Tu ranges ton couteau et avance un peu pour jeter un œil dans la cavité. Heureusement que tu es petite, sinon le trajet aurait été plus difficile pour toi.

- Tu sais, je ne suis pas juste une mère. Et j’ai d’autres activités que de faire le ménage, la vaisselle ou la couture. Enfin, en parlant de couture …

Tu fouilles dans ton autre poche. Tu défroisse le bout de tissus comme tu peux. Il est assez propre, pour ce que tu as pu en faire et tu as recousu les petits accros que tu as vus. Tu sais ça appartient au petit blond. Il est tellement fier de parader dans son uniforme que tu avais vite remarqué l’absence de son calot. Tu lui tends le bout de tissus, un peu nerveuse.

- Je sais que tu y tiens beaucoup alors je l’ai recousu et lavé. Je l’ai trouvé dans un coin de la cabane pendant le ménage. Je ne sais pas si on te l’a piqué ou quoi mais voila. Je pense que je n’ai pas besoin de te dire d’y faire attention, si ?

Tu attends main tendue vers ton fils.


Dernière édition par Agathe le Jeu 9 Oct 2014 - 13:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyMer 16 Juil 2014 - 12:56



LE NOIR A MANGÉ LE JOUR

ZOMBIE + AGATHE


Je hoche la tête, les lèvres closes. Oui, toujours être armé. Toujours être prêt à riposter, toujours s'attendre au pire. Je suis surpris qu'Agathe aussi procède à ce genre de réflexion. Je songe un moment qu'elle a pu faire partie d'une Napola (il en existe pour les filles) mais je crois me souvenir qu'Agathe n'est pas là depuis très longtemps. Au lieu de me décevoir, ce constat me séduit, car il peut signifier que des Napolas existent dans le futur. Je retiens un sourire un peu revanchard. J'aimerais tant savoir ce qui se trouvait dans le monde d'Agathe. Dans l'après de mon monde. Mais Agathe n'en parle jamais.

« Tu sais, je ne suis pas juste une mère. Et j’ai d’autres activités que de faire le ménage, la vaisselle ou la couture. »

J'ai froncé les sourcils. Comment ça, pas "juste" une mère ? Nous sommes créés pour des rôles, des missions, et plus rien d'autre n'est censé avoir d'importance. Agathe a l'air d'essayer de me dire qu'elle est aussi une fille, qu'elle a une âme et toutes ces conneries. C'est n'importe quoi. Pourtant, j'ai toujours eu l'impression qu'elle prenait son rôle très à coeur, qu'elle se donnait à l'ouvrage comme peu d'autres mères. Celle d'avant, dont je ne me souvenais que vaguement, n'était pas aussi dévouée.
Je l'ai regardé dans les yeux, pour comprendre ce qu'elle essayait de me dire. Mais mon regard s'est arraché à sa vision, parce qu'elle m'a tendu un morceau de tissu rapiécé que... OH !

Je n'ai pas osé le prendre. J'ai senti mes joues s'incendier, mon pouls s'accélérer. Mon calot. J'ai regardé la forme molle dans la main d'Agathe, puis son visage sans ombre, sans fierté. Si j'avais été dans sa position, j'en aurais profité. Agathe n'a pas l'air de le vouloir, elle. Je flaire le piège.

« Merci. »

Mon ton est pas sec, pas froid, mais plutôt atonal. Mécanique. J'ai la gorge contractée. Mes yeux ne peuvent pas se détacher de ceux de la Loi, distillant son regard bleu pour trouver la faille. Rien. Son geste est simple, pur. Peut-être qu'en échange, je lui devrai quelque chose. Oui, c'est sûr. Et ça m'embête déjà. Ce que je déteste être redevable ! Quel sentiment lourd, entravant, désagréable ! On dirait presque de l'urticaire.
Je prends sur moi. Je prends le calot. Je prends le risque.

« Celui qui me l'a chipé va passer un sale quart d'heure. »

Je mets le calot sur ma tête et continue de darder mon regard turquoise sur ma mère. Je dis ça en serrant les dents, les muscles des mâchoires crispés. Mais je la teste aussi, c'est un avertissement. Ne te joue pas de moi. Ne m'entube pas. Je respecte ni les mères, ni les lois.

« Tu veux venir avec moi, alors ? Tu as peur des esprits ? Si on crie assez fort, c'est eux qui auront peur de nous ! »

Crier, j'adore ça moi. Mais je sais pas si Agathe aussi. Elle ne crie pas beaucoup.


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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyJeu 7 Aoû 2014 - 3:08


Il fronce les sourcils quand tu lui dis ne pas être seulement une mère. Il est vrai que l’image de « mère » dans son esprit est bien loin de celle que tu as en tête et certainement encore plus que celle que l’on connait sur l’ile Mais tu sais bien comment il fonctionne et maintenant tu ne lui en tiens plus trop rigueur. De toute façon, que dire ? Lui faire la morale ? Tu n’en as pas le courage et après tout, ce qu’il pense à ce propos ne regarde que lui. On a beau te désigner comme « mère » tu n’es pas là pour refaire son éducation. Juste le garder propre et en vie. Et dieu sait que c’est beaucoup demander, avec des gamins pareils. Il suffit de le regarder, lui. Accroupit devant son trou dans la terre, noir comme la nuit et prêt à s’y engouffrer sous le moindre prétexte pour y explorer le moindre recoin, lumière ou non.

Lorsque tu sors son calot de sa poche il semble se figer et met un certain temps avant de te répondre et de s’en emparer. Son ton devient sec, tu ne comprends pas trop pourquoi. Pour toi il est normal d’avoir rapiécé le petit bout de tissus auquel il tient tant. Pas par ce qu’il remplace ce qui pour certains et un doudou. Simplement par ce qu’à ton avis ça fait partie de ton rôle, encore une fois. Ce rôle auquel tu t’accroches tant que possible et que tu remplis tant bien que mal de tous tes efforts, quand le gout de l’aventure ne reprend pas le dessus.

Il visse son trésor sur sa tête et retrouve sa grandeur. Comme si son petit uniforme, même rapiécé et sale du temps passé ici faisait encore de l’effet malgré le temps passé. Il a un certain coté esthétique indéniable qu’il est difficile d’ignorer. Tu l’envies un peu. Juste pour l’habit. Pour le reste tu ne sais pas bien. Ou tu ne sais plu trop. C’est un peu flou, c’est toujours trop flou. Tu sais juste une chose : ça a un rapport avec les cours, les cours d’histoire. Même si au fond cet assemblage de mots ne veut plus dire grand-chose.

Il lance une menace. Un peu en l’air mais elle retombe de son poids sur le sol. Mal visé ? Surement par ce que tu ne relèves pas tout à fait. Les autres en lancent souvent aussi. Comme ça. Pour rire. Pour dire, tout simplement, par ce que tout vaut mieux que du silence. Mais peut être qu’avec lui tu devrais faire attention, réfléchir, rester attentive. Tu devrais, Agathe. Mais tu crois toujours que tout le monde a bon fond et qu’après tout ici, tu ne crains rien.

« Tu veux venir avec moi, alors ? Tu as peur des esprits ? Si on crie assez fort, c'est eux qui auront peur de nous ! »

Bien sûr que tu viens. Tu le lui dis, motivée mais pas trop enjouée. Le ton sérieux et concentré de l’aventure qui commence. Tu n’a pas peur non plus. Mais tu ne le dis pas. Tu as bien envie de crier par contre. Fort, à en faire exploser ta petite gorge. Peut être que tu en sortiras un son incroyable, qui sait. Tu t’accroupis à son niveau, le couteau dans ta main. Tu es prête à entrer et avoir à faire avec ces esprits qui te fascinent plus qu’ils ne t’effrayent.

« Passe le premier. Je te suis. C’est toi le chef d’expédition après tout. Et puis je couvre nous arrières, au cas où. »

Tu ne sais pas trop de quoi tu vous protège mais maintenant que tu connais bien l’ile tu sais qu’il y a toujours quelque chose de quoi se protéger. En début comme en fin de cortège. Tu le suis tandis que vous entrez peu à peu dans la nuit de la terre. Vous avancez un moment dans le noir complet et tu te demandes bien comment la lumière pourrait entrer là dedans et  ce que vous allez rencontrer dans  les entrailles de ce sol.


Dernière édition par Agathe le Jeu 9 Oct 2014 - 13:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptySam 6 Sep 2014 - 13:32



LE NOIR A MANGÉ LE JOUR

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Il fait très vite noir. Je n'ai pas peur. J'ai été entrainé pour ce genre de situation. J'attends que mes yeux sans défaut s'habituent. Si j'avais été myope ou que j'avais eu un strabisme, j'aurais sûrement été désinfecté. Une part de moi regrette les examens médicaux qui régissaient mon existence militaire d'avant. Aujourd'hui, je n'a plus aucun moyen de savoir si, par malheur, une zone de moi serait devenue défectueuse. Mais je ne pense pas. Je sens bien que je suis fort.

Derrière moi, j'entends le souffle d'Agathe, très faiblement. Je pense qu'elle a la bouche fermée. Moi aussi. Je pose mes mains sur les parois, qui sont moins froides que je ne pensais. On perçoit des gouttes qui tombent et des crissements secs, je ne sais pas ce que c'est. J'avance pas à pas, plutôt lentement mais sans ralentir. Inconsciemment, j'ai plaqué mes doigts contre le manche de mon poignard gravé. Il est tellement beau que j'ai envie de l'utiliser.
Soudain, un son bizarre me stoppe. Ça ressemble à un battement d'aile, comme un gros papillon. Je pense aux fées, mais les fées ne vivent pas là. Chacun le sait.

Je m'arrête et je tends mon bras contre le poitrail d'Agathe, qui s'arrête aussi.

« Tu as entendu ? Agathe, tu as entendu ça ? »

Je me demande si c'est un danger. Cette perspective m'excite. Je sors mon poignard de son étuis. De la sueur tapisse mes tempes.

« Cest sûrement rien mais ça peut être une bête... Tu sais, on dit que l'île est malade. Imagine qu'il y ait des bêtes malades ici. Comme... Comme des pestiférés. Comme les microbes que trimballent les juifs et les tziganes. Il faut qu'on se protège. Mais... Mais comment on combat des microbes, hein Agathe? »

Mon ton est trop saccadé pour paraitre serein. Ça me frustre, parce que je trahis mon angoisse naissante. Je veux avancer mais je n'arrive pas. J'espère qu'Agathe pense pas que j'ai peur. Putain, ça me soûle !


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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyJeu 9 Oct 2014 - 13:06


Tu progresse derrière lui, tendant l’oreille. Silencieuse. Tu fais te ton mieux pour réduire au maximum le bruit produit pas tes déplacements. D’un coup une main t’arrête, il te faut une seconde pour réaliser. C’est Zombie. L’air emmagasiné dans tes poumons ressort dans un soupir de soulagement. Il parle.

Les Juifs et les Tziganes ? Tu ne sais pas ce que c’est. Tune sais plus. Mais les microbes ? Les microbes on les tues. Mais toi, tu les tues Agathe ? Serais-tu capable de planter ta petite lame dans la chair d’un animal malade ? L’achever pour te protéger. Saurais-tu tuer sans la moindre émotion, par instinct de survie ? Lui pourrait, tu n’en doutes pas. Mais toi ?

Tu n’es qu’une mère Agathe. Zombie a raison, tu as ta place et ton rôle bien défini à garder. Tu saurais sortir des rangs et assassiner comme tous le font sans réfléchir ?  J’en doute. Bien sûr lors d’une mêlée, assaillie par l’ennemi tu planterais ton petit couteau dans la chair belligérante de ces navigateurs cruels ou banderait ton arc, visant au hasard un de ces pirates. Mais seule, dans le noir, avec pour seul compagnon un enfant qui décide valoir plus que les autres pour des raisons qui t’échappent, y arriverais-tu ?

Tu renforce ta poigne sur ton petit couteau, serre les dents. Après tout tu es mère. C’est à toi de garder et de protéger tes enfants, quoi qu’il t’en coute. C’est du moins ta vison des choses. Tu es la Loi, on t’obéit, mais la Loi protège aussi. Sa voix a tremblé.

Tu prends sa main qui t’arrête par le poignet, doucement, et la baisse. Tu inspire, pour ne pas que ta voix flanche.

« Les microbes ? On les tue. On les assassine d’un coup de lame. Mais on ne les touche pas. Tu m’entends ? Surtout pas. Si tu ne veux pas finir comme eu tu dois les tuer avant qu’ils ne t’atteignent. Et même une fois morts, évites les. On ne sait jamais … »

Ta voix s’étrangle un peu. Tu ne sais pas si ce que tu viens de dire le convaincra. Tu ne sais pas non plus si c’est vrai. Mais tu y crois, tu y crois fort, tu veux y croire. Et tu veux qu’il y croie aussi.

«  Entendu ? Avance maintenant. De toute façon on ne voit rien, on ne peut pas savoir ce qui nous fait face avec cette obscurité. Dépêche toi t’atteindre le fond. »

C’est  plus doux qu’un ordre, ta voix l’a brossé. Tu le pousses légèrement pour le décider.
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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyLun 1 Déc 2014 - 20:46

Spoiler:



LE NOIR A MANGÉ LE JOUR

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« Ya. »

C'est le seul mot que j'arrive à sortir. Je l'ai dit en allemand sans trop savoir pourquoi. Je n'ose pas me dire que c'est parce que ça me rassure, ou que j'ai pas eu la force de répondre dans une autre langue que ma langue maternelle. Tout ce qui se rapporte à la mère me répugne, comme si j'avais peur d'y accorder une importance excessive. Dangereuse.
C'est à cette pensée que je me dégage brutalement du contact d'Agathe. L'idée qu'elle me rassure me dérange. L'idée de pouvoir avoir besoin d'elle. Berk. Je réprime une grimace.

Toutefois, je constate bien que ses mots ont eu une incidence sur mon psychisme. Sur mon attitude. Je lui obéis par mécanisme. Je ne sais pas si ça vient du ton de sa voix ou de la justesse de ses mots. Ou peut-être juste par habitude. Donc, j'obéis.

Mes pas résonnent plus fort que je ne pensais. Leur son ressemble à une basse musicale dramatique, comme des timbales... J'entends aussi, plus faiblement, le souffle raide d'Agathe. Soit elle est très concentrée, soit elle a peur.

« Tu as peur ? »

Sans cesser de marcher, je tourne légèrement la tête sur le côté pour mieux distinguer sa silhouette dans mon dos. Erreur.
Mon pied heurte une pierre et je tombe de toute ma hauteur. Mon genou râpe contre quelque chose de pointu qui m'écorche profondément. Je ne peux que pousser un cri très étouffé avant de m'étaler contre le sol incroyablement dur et froid. Je crois que ma joue est tout éraflée.
C'est alors que je vois une intense lumière apparaitre, un point concentrique très intense qui m'éblouit tellement qu'une douleur fulgurante envahit mes sourcils. Je hurle, d'un hurlement aigu détestable. La lueur s'évanouit.

« AGATHE ! C'est un microbe, Agathe, tue-le !!! »

Je m'excite soudain, me relevant à grand peine malgré ma jambe amochée, faisant tournoyer mon poignard dans le vide en serrant les dents. Des mèches de fins cheveux blonds tombent sur mon front. Mais je ne les rejette pas, je ne vois déjà rien.

Je me met à hurler de rage, déchainé. Ça fait oublier la douleur. Et la peur.


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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyMar 16 Déc 2014 - 11:16


Ton souffle raide trahis ta nervosité, même le garçon l’a sentit. Tu ne sais pas où ces méandres vous mènent et tu appréhende toute mauvaise rencontre. Tu sais comme l’Île peut être cruelle, tu y es habituée mais tu n’es pas encore prête à  en faire les frais. C’est hors de question. Tes enfants, même lui, ce gamin quasi robot qui ne s’encombre pas de sentiments, ont besoin de toi. Même s’il ne sera jamais prêt à l’avouer, même si, tu le sais, cela le dégoute. Peter n’a pas choisit que ces rôles étaient indispensables pour rien. Sans les mères, aussi bizarres ou gnangnan soient-elles c’est le moral qui ne tiendrait pas. Tu inspires un bon coup avant de répondre.

-Non, je n’ai pas peur. Juste inquiète. J’appréhende ce que l’on va trouver là bas.

C’est un demi-mensonge, à peine. Toi qui les as proscrits tu te vois pourtant bien en peine de dire que cette expédition t’effraye un peu. Mais pas dans le sens le plus stricte du terme. Ca n’est pas la peur vive comme celle qui s’empare encore de certains garçons perdus la nuit, quand le souvenir de leurs foyers vient se glisser dans leurs rêves ou qu’ils pensent avoir entendu une bête sauvage roder. Non, c’est une peur bien plus profonde qui t’anime. Le noir.

Tu n’es pas de ces enfants qui ont besoin d’une lumière pour dormir ou de ceux qui craignent dès que le soleil se couche. La nuit n’est pas ton ennemie, bien au contraire. Mais ces nuits là, aussi profondes soient-elles tu y vois. Tu vois tes pieds, tes mains et parfois à plusieurs mètres devant toi quand tes yeux daignent s’habituer. Mais dans ce trou noir dans lequel vous progressez vous enfonce dans une obscurité qui peut à peut t’enlève cette sensation de vie. Bientôt vous n’y verrez plus rien, pas même vos propres mains et c’est cela qui s’immisce en toi comme une peur incontrôlable. Bientôt le  néant.

Soudain un mouvement te sort de cette torpeur. Une lumière insoutenable apparait et tu découvres Zombie à terre, qui dans un cri de panique te somme de tuer ce qui la produit. Tu bondis tandis que tes yeux aussi commencent à te bruler tant la lumière est vive, tu regrettes presque l’obscurité dévorante qui vous enveloppait quelques secondes auparavant. Ton petit couteau vers l’avant tu vises le centre de ce qui semble émettre la lumière mais tu rencontres tout à coup une surface dure qui dévie la lame. Tu ne réalises pas encore de quoi il s’agit mais dans un mouvement tu prends ta veste et en recouvre la source lumineuse.

La lumière un peu tamisée tu te retournes vers ton soldat blessé, essoufflée. Tu entreprends de l’arrêter dans sa soudaine crise de violence, évitant tant bien que mal sa lame qu’il fait tournoyer comme un fou

-Désolé, je ne crois pas que je puisse tuer ce truc, c’est aussi dur que de la pierre. Ca doit en être même. Mais je ne pense pas que ça soit vivant, du coup.

Ton souffle est encore trop court pour débiter autant de mots et ils sont tous entrecoupés. Tu tends une main pour qu’il ralentisse ses mouvements et calme sa folie meurtrière qui semble s’être emparée de lui. Tu avises sa blessure à la jambe et grimaces devant la profondeur de l’entaille. Il y a des fois ou tu aimerais bien avoir Soul sous la main voir dans une de tes poches.

-Bon, je sais que ça n’est pas dans tes priorités mais il va au moins falloir s’occuper de ta jambe si tu veux continuer.  Laisse-moi voir au moins de quoi il en retourne.

Avant d’avoir l’autorisation du garçon pour examiner sa blessure tu arraches une des manches de ton pull dans l’espoir de pouvoir essuyer un minimum les plaies et faire un garrot à la plus impressionnante. Au moins avec la lumière de ce  fichu truc, tu pourras peut être vérifié s’il n’y a pas de petits morceaux de roches dans la plaie. Et ensuite ficher un coup de pied dedans, des fois que ça l’achèves.
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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyVen 9 Jan 2015 - 21:37



LE NOIR A MANGÉ LE JOUR

ZOMBIE + AGATHE


Aussi dur que la pierre.

Aussi résistant que de l'acier de Krupp.
Personne n'est plus dur que moi. Ma crise s'est stoppée, mais la honte lui succède. D'inquiétante, l'obscurité est devenue rassurante, car elle permet de camoufler le regard d'Agathe, dont je ne peux que deviner, redouter l'éclat. Pitié, mépris, amusement... Quel que puisse être le contenu de ses yeux, mon cœur en est tout serré.
Mais non. Non ! Mon cœur n'est pas serré, et je ne crains ni les lueurs vives ni les yeux d'Agathe ! Je ne crains rien. Car c'est mon cœur, c'est bien mon cœur, qui est aussi dur que la pierre.
J'adresse à Agathe un hochement de tête qu'elle peut distinguer dans la pénombre. Vas-y. Pas peur.

Je me mords les lèvres lorsque ma « mère » effleure ma jambe mortifiée. Accoutumé à la douleur, je la sens arriver comme les sioux savent aux vibrations du sol qu'un cavalier s'apprête à apparaître. La douleur murmure d'abord, s'approchant par vagues douces, et lorsque les doigts d'Agathe se posent sur ma peau la douleur hurle et me submerge. Je ferme la bouche. Pour ne pas me noyer. Pour ne pas laisser sortir le moindre geignement qui trahirait une faiblesse blasphématoire.
Je lève la tête, le cul sur le sol froid, les bras tendus pour soutenir mon poids. Je laisse Agathe s'affairer sur ma blessure dont j'ignore la gravité. Mes yeux turquoise se posent sur la lueur qui m'a fait perdre mes moyens, étrangement étouffée par quelque tissu rapiécé. Je comprends qu'il s'agit du vêtement d'Agathe. Mes dents se serrent. Je hais cette lueur qui a fait fléchir ma force de sang-froid.

Agathe a mis un garrot sur mon genoux. Je suis surpris de son savoir-faire, de son tact. Son calme est plus ostensible que le mien. Cette lueur m'a fait tanguer. Décidément, je lui en veux. D'un geste brusque, j'arrache la veste de la Loi. Je m'attends à ce que la lumière m'éblouisse avec hostilité, mais elle grésille un moment et se tait. Le noir englobe de nouveau notre environnement. Le silence s'installe, comme un compagnon d'évidence. Je mets un certain temps à le rompre.

« C'était quoi ? »

Je me relève. La douleur me lance et j'inspire entre mes dents, refoulant les larmes acides qui me piquent les yeux.
Prudent, nerveux, je tâte la surface du bout des doigts. C'est très dur, piquant, froid... Ah non, pas si froid. A l'endroit où se trouvait avant la lueur, c'est chaud. Je retire prestement ma main.

« Agathe, c'est vivant. Il y a quelque chose de vivant, ici. Les mauvais esprits ne sont pas chauds... Si ? … Tu as un briquet, ou des allumettes ? Je souhaite... »

Là, une lumière incroyable a envahi le tunnel. Mais vraiment incroyable. Elle était multicolore et me brûlait les rétines. J'ai plaqué mes avant bras contre les yeux.

« QU'EST-CE QUI SE PASSE ? AGATHE ! »

Mais la lumière avait même mangé Agathe. Même les exercices réalistes me faisaient moins peur que cette lumière.



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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyMer 1 Avr 2015 - 22:21

Que vois-je ?





C'est alors que les façades entières des galeries s'illuminent d'éclats divers. Les cristaux se sont éveillés. Une fée vient à vous, particulièrement scintillante. L'agitation de Zombie lui fait peur, mais il a prononcé la phrase magique, l'appel absolu. La fée s'approche d'Agathe et fixe ses yeux sans iris dans les siens. En pensée, elle lui demande si elle a envie de voir un vœu cher à son cœur se réaliser. Un vœu d'illusion, éphémère, mais peut-être capable de réchauffer son âme. Mais d'abord, la fée veut s'assurer que nul sombre sentiment n'obscurcit la paix des galeries. Elle intime à Agathe de s'assurer que son fils n'est pas mal avisé et propice à la violence. Il faut que tout soit doux et serein. Autrement, le noir les enveloppera de nouveau. Peut-être à jamais.


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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyMer 1 Avr 2015 - 23:11


Une fois le garrot placé sur la blessure de ton gamin tu te recules pour juger la situation dans son ensemble.  Tu as déjà pu observer le travail des soigneurs à l’infirmerie. Tu les connais bien et eux aussi ont finit par te connaitre vu tous les blessés accidentels que tu ramènes. Tu leur as donc demandé de t’éclairer un peu quand aux premiers soins à apporter à tes intrépides enfants. Ils t’ont notamment apprit à différencier en vitesse les petits bobos qui saignent un peu des blessures plus sérieuses et à bander la plaie au besoin. Mais à peine as-tu eu le temps de regarder ton travail que le blond se penche pour attraper ta veste en lambeau qui retrouver le curieux cristal. Tu t’attends toi aussi à ce qu’il continue de briller à t’en arracher les yeux mais sa lumière s’éteint rapidement. Vous voilà à nouveau dans un noir d’encre.

Tu essayes de fixer Zombie, le regard plein de doute mais le noir l’a mangé. Même en plissant les yeux il ne s’imprime pas sur ta rétine. Pendant les quelques secondes tu te sens seule sur terre. Seule dans le néant. Plus rien ne te parait réel, tes sens sont comme atrophiés. La voix du garçon perce pourtant le silence et tes tympans atrophiés lorsqu’il ouvre la bouche pour te parler. Ta réponse consiste en un chuchotement bref.

- Je ne sais pas.

Tu ne réussis pas à le repérer pour autant. Tu tournes la tête vers sa voix mais tu ne bouges pas plus. Puis tu sens un mouvement à coté te toi. Tu espère que c’est Zombie qui s’est relevé. Tu espères de tout cœur. Sa voix un peu pressée par la surprise te parvient. La chose, la pierre, serait vivante. Tu te tournes à l’aveuglette pour toi aussi essayer de toucher cette chose. Puis une lumière invraisemblable envahi les lieux, plus vive encore que la précédente. Tu cherches ton fils du bout des doigts, essayant de l’atteindre à  tâtons tant la lumière est puissante. Même les yeux clos elle te fait mal, tu vois rouge sous tes paupières. Pour un peu tu y contemplerais les petits vaisseaux capillaires qui les parcourent.

- ZOMBIE ?

Dans l’espoir de le retrouver tu plisse les yeux mais ça n’est pas tout à fait ton garçon que tu aperçois. La lumière t’empêche de la distinguer correctement mais vu sa taille et surtout par ce qu’elle volette au niveau de ton visage tu crois deviner une fée. Les cris de Zombie semblent l’alarmer mais elle  ne te veut rien. En tout cas rien de mal.

D’ailleurs elle te parle. Mais pas avec sa bouche. En fait la fée te pense. C’est bizarre à dire ou a expliquer. Ca n’est pas une voix qui résonne dans ta tête. Non, pas vraiment. C’est plutôt une pensée qui s’immisce en toi, une pensée que tu sais étrangère, à laquelle tu réponds toujours sans un mot. Un vœu. Tes yeux fixent la créature. Immédiatement tes idées volent en éclat, allant d’un souhait à  l’autre sans se fixer. Mais avant même que tu ne décides la fée ajoute qu’il te faudra d’abord calmer ton fils.

A tâtons tu tentes d’attraper Zombie. Tu sens quelque chose sous ta main, des cheveux. Ta paume descend sur son épaule sur laquelle tu exerces une pression rassurante. Ta voix se baisse.

- Zombie ? Ca va aller ? Je crois que ça va aller. Il faut te calmer. … Dis moi. Il y a quelque chose d’important pour toi ? Que tu voudrais voir de tout ton cœur ?

Tu serres son épaule un peu plus fort.

-Je crois que c’est vraiment important.
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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyLun 6 Avr 2015 - 16:12



LE NOIR A MANGÉ LE JOUR

ZOMBIE + AGATHE


petit mot:


Je n'ai jamais vraiment craint le noir. Ce sont des peurs d'enfant, des peurs irrationnelles et plutôt stupides qu'on nous a appris à combattre très vite à la Napola. Et même avant. Le noir ne me fait pas peur, il aiguise mon sang-froid.
Ce n'est pas la même affaire avec la lumière. Surtout la lumière comme ça. Colorée, éclatante, multiple. Magique.
Je me suis caché le visage dans les mains. Encore. C'est un geste arrangeant, puisqu'il peut exprimer des sentiments divers qui ne sont pas forcément liés à la peur. J'espère fort qu'Agathe pensera à un simple éblouissement.

Entre mes doigts, j'ai vu une lueur familière danser devant les yeux d'Agathe. Cette connasse de lueur. Une fée. Je me suis souvenu, un éclat de mémoire fugace, de cette mère qui nous avait conté l'histoire des fées des étoiles. On ne sait jamais ce qui est vrai ici. Il n'y a pas de frontière, pas de logique, rien de stable. C'est peut-être à cause de cette pensée soudaine que j'ai eu un vertige. Heureusement, j'étais toujours assis sur le sol. La douleur cuisait ma chair, dans toute ma jambe.

J'ai sursauté au contact d'Agathe, qui n'était pas si brutal pourtant. Pendant un instant, j'ai cru qu'elle m'avait enfoncé quelque chose dans la poitrine, son genou par exemple, mais ce n'était que mon coeur. Il battait si vite qu'il me faisait mal, il me défonçait le thorax. Je me suis concentré pour l'imaginer vraiment comme un gros bloc de pierre.

« Zombie ? Ça va aller ? Je crois que ça va aller. Il faut te calmer. … Dis moi. Il y a quelque chose d’important pour toi ? Que tu voudrais voir de tout ton cœur ? »

Qu'est-ce qui lui prend ?
Mes mains se sont enfin abaissées. J'ai bien pris le soin de les écraser contre mes joues, pour effacer toute trace de larme. J'ai présenté à ma mère un visage placide, dur, complètement fermé. Ces phrases percutaient mon cerveau comme des foutus obus. Il faut te calmer.
Elle m'a parlé comme si j'étais un gamin comme les autres, comme tous les autres, qui geint, qui pleure, qui a peur. Je me sens vide, tout à coup. Comme si on avait enlevé tout ce qu'il y a à l'intérieur de moi. Tout ce qui me constituait. Pendant une seconde, une seconde très brève et très longue, je ne sais même plus ce que je suis.

La fée continuait de voleter, tout près d'Agathe. Je me suis levé, doucement, péniblement. Ma respiration semblait se propager en écho dans tout le tunnel. Un nouveau sentiment, ou une émotion peut-être, je m'y connais pas trop, m'a étreint quand j'ai posé mes yeux sur les cristaux illuminés. Spontanément, comme ça, j'ai cru que je les trouvais beaux. Mais ce n'est pas mon genre, pas vrai. Un soldat n'est pas sensible à la beauté.

« Quelque chose d'important ? » je dis, et ma voix est très très loin. On dirait que ce n'est pas la mienne.

Je me suis tenu sur mes jambes, pinçant les lèvres pour repousser le déferlement acide de souffrance.

« Elle t'a parlé ? »

Pourquoi à Agathe ? Parce qu'elle est bonne ? Pure ? Parce que c'est une fille ? Parce que la fée n'a pas eu peur d'elle ? Cette dernière pensée m'a galvanisé, rassuré. Faire peur, c'est le meilleur moyen de ne pas avoir peur. Je pense que même le Führer serait d'accord avec ça.

« Pourquoi elle ne te récompense pas, toi ? Tu es la plus gentille. »

Je me suis rapproché et j'ai essayé de mettre toute la dureté dont je suis capable dans mon regard.

« Je n'avais pas peur, tu sais. »


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MessageSujet: Re: Le noir a mangé le jour    Le noir a mangé le jour EmptyLun 4 Mai 2015 - 22:52


Ta main est toujours sur son épaule tu attends. Tu ne sais pas si tu as bien fait. Tu ne sais pas si tu l’as surprit ou heurté. As-tu posé la bonne question ? Tu attends une possible réponse. Ton fils se relève, le silence bourdonne presque à tes oreilles comme si elles ne savaient pas si elles entendaient trop  ou pas assez. Les cristaux scintillent de partout tu ne sais pas où poser ton regard alors tu le poses sur ton enfant.

- Oui. Enfin, en quelques sortes. Tu as déjà parlé à une fée, Zombie ? C’est bizarre.

Tu le fixes à la recherche d’une émotion quelconque dans un corps qui, tu le sais, s’y refuse entièrement. Tu veux y lire ce que tu ressens, un mélange d’appréhension, d’incompréhension, une pointe de peur. Tu ne peux pas être toute seule face à ça, tu ne peux pas être la seul à ressentir.

- C’est vraiment étrange. Elle ne m’a pas parlé je crois. Du moins je n’ai pas vu sa bouche bouger, et puis tu l’aurais entendue autrement. Elle a pensé. Elle a pensé si fort, si clairement, si calmement.

Tu continue à fixer ton gamin, seul point de repère dans le fin fond de cette terre. D’un coup tu aimerais sortir, tu étouffes. Tu veux l’air frais et le ciel surplombé de nuages avec ce grand soleil que Peter sait fi bien faire briller. Ou les étoiles peut-être ? Tu ne sais pas s’il fait encore jour dehors, si la douceur de l’air des sous-bois a été remplacée par la nuit légèrement humide et fraiche. Tu as besoin de respirer autre chose que cet air confinée, ta tête se remplit de cette idée. Mais ton fils y coupe court. Il te renvoie la balle. Pourquoi pas toi ?

Pourquoi pas toi ? Tu ne sais pas. Sans doute par ce que tu n’as aucune idée précise, aucune sorte de souhait qui vaudrait le dérangement. Certaines choses futiles certes. Mais tu ne veux pas gâcher une chance. Et il te semble plus juste que ce offre aille à ton fils, tu sais qu’il en a besoin, tu veux qu’il en ait besoin. Tu es la loi, la petite loi qui veut se faire respecter et édifie des règles. Cette fois la règle et qu’un mère doit tout donner pour ces enfants.

- Ce n’est pas une récompense. C’est un don. Il est pour nous deux et je te fais cadeau de ma part car tu l’as mérité. Tu es méritant Zombie car … Car je l’ai décidé. Tu es le plus discipliné, ça me plait. Alors vas y.

Il avance et son regard devient un mur. Tu fiches tes yeux dans les siens.

- Je sais que tu n’as pas eu peur. Tu n’as jamais peur. Il te fallait juste le temps d’analyser et de t’adapter à la situation.

Tu tends ta main vers son épaule et la repose à nouveau, doucement, comme pour prévenir le contact.

- Vas y.

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