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Mission de sauvetage || ft. Freckles Rp_fre11

MISSION DE SAUVETAGE
ft. Freckles ※ ♫
Mission de sauvetage || ft. Freckles Rp_fre12

Hissa aimerait tant savoir se servir de ses jambes.

Pourquoi en possédait-elle, si elles n'étaient pas ce qu'elles semblaient être ? Tout les êtres à corps humanoïdes qu'elle avait croisé avait cette même fonction : ils pouvaient se lever, marcher, courir, et d'autres mouvements encore que la frêle serpente aimerait mais ne pourra jamais faire. Ses jambes étaient là, elles pouvaient sentir, mais elles ne bougeaient pas. Ou plutôt, techniquement, elles pouvaient. Mais dans l'idée, ça lui était impossible. Liées entre elles par ces petits filaments de peau écailleuse, les jambes de Hissa n'étaient au final plus que pour faire joli. C'est pourquoi elle passait tout son temps recroquevillée, bien plus qu'à ramper.

Mais là, elle ne le pouvait pas.

Elle ne s'était pas inquiété du temps qu'il faisait depuis quelques lunes. La pluie fine ne l'atteignait que peu souvent, parfois arrêtée par les feuillages bouffants des arbres au-dessus d'elle. Ainsi, elle était quelques fois au sec. Et même, si elle était mouillée, elle s'en fichait pas mal. Nue en permanence comme elle était et toujours entourée de ses serpents aux corps humides comme tièdes, ce n'était pas le temps salé de Peter Pan qui allait la déranger.

Sauf qu'aujourd'hui, ce n'était plus le cas.

Rapidement, et de manière totalement brusque, l'eau avait fini par lui chatouiller ses pieds inutiles. Lorsqu'elle avait senti son arrière-train recroquevillé trempé, elle s'était hissé à l'aide de ses serpents jusqu'aux branches, comme elle le faisait des fois. Sauf que là, contrairement à ses habitudes, elle devait y rester de longues heures.

L'eau avait noyé le sol de la Sylve Obscure, et il lui était maintenant totalement impossible de s'y reposer.

Elle était là, suspendue aux branches avec la maigre force de ses bras faibles, accompagnée de ses serpents qui l'aidaient à rester entre les feuilles et les bouts de bois dépassants de toutes parts afin de garder un certain équilibre. Sauf que ça n'était pas suffisant. Jamais elle ne pourra rester ainsi, et encore moins avec toute la masse de reptiles qui cherchaient à la protéger. Elle avait peur, elle n'était pas rassurée... et rien ici ne semblait pouvoir la sauver.

Fatiguée au fur et à mesure que le temps passait, elle craignait de finir par tomber dans l'eau et de se noyer dans le courant qui poursuivait une route vers on ne savait où. Si ses jambes ne pouvaient bouger, alors elle pouvait encore moins nager.

Seule, humanoïdement parlant, c'était fichu.

Sujet: Re: Mission de sauvetage || ft. Freckles Jeu 30 Mar 2017 - 22:59

La barque fend tout doucement l'eau ; noire comme de l'encre et plate comme un miroir. La lanterne éclaire vaguement à quelques mètres devant, illumine les arbres d'une lumière fantomatique et crée des reflets sur la surface de la rivière. C'est bizarre. On ne dirait pas vraiment de l'eau, en fait. Même si Freckles sait que c'en est : après tout, il est tombé dedans. Il sait comme elle est froide et mortelle. Ça ne lui fait pas si peur.
Il a un peu soif : c'est comme la canicule, mais au fond c'est presque pire. Parce que là, il y a toute cette eau, sous leurs pieds, au dessus de leur tête, et ils ne peuvent pas la boire. C'est presque pire, ouais, de crever de soif au milieu d'un océan, qu'au milieu d'un désert. Mais ce n'est pas le genre de Freckles de penser qu'ils vont mourir. Il préfère essayer d'arranger les choses même s'il n'est pas très doué pour ça.

Du bout de sa rame il pousse le tronc d'un arbre : dans la Sylve c'est presque plus facile de se diriger comme ça. Au moins, l'eau est plus calme qu'en dehors du bois. Parfois l'embarcation se coince dans des racines, et parfois, la lanterne accrochée à l'avant de la barque clignote comme si elle menaçait de s'éteindre. Ça lui fait penser à cette fois, il y a longtemps, quand il est parti en mission avec Harmony. Ça lui fait aussi penser à sa dernière visite dans la Sylve et il est content d'être venu tout seul.
Parce que cette idée est stupide et un peu dangereuse.
Le seul problème c'est que s'il lui arrive quelque chose, personne ne le saura.

Tant pis !

Alors que la barque avance, il chantonne, entre ses dents, sans y penser. Il scrute les alentours, yeux plissés, espérant repérer les lueurs qu'il cherche.
Et soudain, il s'arrête. Glisse la rame au fond de l'eau, l'enfonce dans la vase en guise d'ancre. Il y en a une, de lueur. Ce n'est pas celle qu'il cherche. Mais il la connaît.
La lumière rouge.

Par réflexe, il baisse les yeux sur le sol de la barque. Il en veut à son cœur de battre soudain aussi fort. Ce n'est pas de la peur, pas de la peur, il se répète. Il ne risque rien, si il est en bas et que la lumière rouge est en haut.

« C'est encore toi. »

Sa voix est étrangement assurée. Il a dit ça comme une constatation, et comme si la lumière rouge était une amie de longue date, et pas une entité hypnotique et terrifiante.

hrp:

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Quelque chose glissait sur l'eau. Quelque chose approchait d'elle. Sa respiration s'accéléra légèrement, comme celui d'une bête immobile qui craint l'arrivée d'un prédateur. Quelle était cette forme longue qui ne s'engouffrait pas dans l'eau noire ? Et cette chose qui était dessus, qui ne coulait pas, qui était en sécurité sur le danger, cette silhouette...

« C'est encore toi. »

Elle la reconnut à son tour.

C'était le garçon qui accompagnait son ex-presque-repas humain. Celui qu'elle n'avait pas visé, et qui était donc revenu. Pour quoi faire ? Cherchait-il la vengeance ? Voulait-il rendre justice à cette tentative désespérée de se nourrir ? Hissa fut d'abord confuse, puis très vite, l'humeur de ses serpents changèrent la sienne à son tour. « Prends garde ! » sifflèrent-ils à leur sœur. « Prends garde ! Et reste cachée ! » alors qu'il l'avait déjà repéré. La barque s'était arrêté, appuyée contre le tronc de l'arbre à moitié noyé, là où elle était perchée. Hissa regarda la silhouette quelques instants, un peu perdue et ne sachant comment réagir face à cette soudaine apparition, puis pensa qu'il valait mieux se cacher un peu plus en reculant comme elle pouvait.

Hélas, les branches étaient mal disposées, et donc les serpents, et donc ses bras... et bien sûr, le reste de son corps lui était un handicap. Elle ne pouvait pas se soulever indéfiniment, encore moins s'il n'y avait pas de quoi faire pour ça. Hissa sentit donc qu'il manquait des branches à la fois suffisamment hautes et suffisamment basses pour qu'elle puise s'écarter de la vue du garçon. Rien à faire, elle allait devoir rester là, ainsi.

Ses serpents, par crainte, tentèrent bien de trouver un moyen en l'entourant doucement, mais non seulement ils ne trouvaient rien, mais en plus ils l'encombraient un peu plus. Et par instinct de protection, ils ne s'écartèrent pas, ignorant ce que le rouquin faisait ici, à lui parler.

Comment ne rien craindre de lui, puisqu'elle a tenté il n'y a pas si longtemps d'attaquer sa camarade ?

Hissa ne l'accueillit qu'avec un sifflement. Une sorte de crachas comme le ferait un chat grognon. À la seule différence qu'elle, plutôt que de mécontentement, il s'agit là d'un peu de peur. Ses serpents l'imitèrent, tous sifflants tout en sachant qu'ils ne pourraient rien faire dans cette position compromettante (car si elle l'était pour elle, elle l'était pour eux. Eux, pourraient facilement fuir l'inondation en grimpant plus haut, mais refusaient d'abandonner Hissa).

HRP:

La silhouette se recroqueville dans son arbre, il entend les feuilles se froisser, les branches craquer, et surtout il entend ce même sifflement que l'autre jour. Cette fois, il voit mieux. La lumière de la lanterne lui permet de mieux distinguer les contours de la créature. Mais difficile de dire à quoi elle ressemble vraiment, parce que ça bouge, comme s'il y avait quelque chose sur elle. Des serpents ? Il se demande, en éclairant l'arbre de sa lanterne sans vraiment faire attention à se pas l'éblouir.

C'est drôle, parce qu'il n'a pas peur du tout. Il a l'impression que c'est plutôt la lumière rouge qui a peur de lui. Il se sent en situation de supériorité, un peu. Ça le fait oublier qu'il est en équilibre précaire, qu'il n'y a qu'une couche de bois qui le sépare de l'eau noire. Tant qu'il a de lumière, c'est facile de se sentir en confiance.

Il essaie de ne pas oublier qu'il est là pour une raison.
Il n'a pas le temps de jouer avec la mort, ou de taper la discute avec la première créature qu'il croise, surtout s'il sait qu'elle est agressive. Il faut qu'il trouve les fées. Pourtant, il ne repart pas et ne baisse pas les yeux. Il se surprend même à enrouler une corde autour du tronc le plus proche pour amarrer sa barque, avant de ramener la rame à bord.

« Je vais pas te tuer tu sais. »

Il n'a pas le sentiment de mentir quand il dit ça.
C'est vrai, il en serait capable. D'ailleurs, l'autre jour, avec Her, il a failli. Mais c'était légitime, à l'époque, et là, ce serait de la vengeance. Il n'a pas envie de se venger. Il trouve ça juste bizarre, et il a envie de savoir si la lumière rouge est vraiment dangereuse.

« Tu comprends quand je te parle ou pas ? »

Il se demande ce qu'elle fait perchée en haut d'un arbre, aussi.
Même si la réponse est juste sous ses pieds.

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« Je vais pas te tuer tu sais. »

« Ça, c'est lui qui le dit ». Ce que diraient certainement les serpents s'ils comprenaient le langage humain. Contrairement à elle, qui n'y éprouvait aucune difficulté – elle ne s'était d'ailleurs jamais demandé pourquoi elle le pouvait, puisque n'ayant jamais proprement réalisé sa part humaine. Les mots du jeune garçon immobilisèrent Hissa. Pouvait-elle le croire ? Ou mentait-il pour essayer de gagner sa confiance ? Rien que d'évoquer le fait de la tuer la rendait tout de suite plus méfiante, et elle siffla une fois de plus, apeurée sans vouloir le montrer. Les serpents comprirent alors qu'elle avait bien peur, et ne cessèrent de l'imiter.

Puis, le garçon approcha cette chose lumineuse.

Elle s'opposait avec le paysage. Si froid, noir, avec juste pour vue quotidienne de la serpente des silhouettes et très peu de couleurs facilement distinctes. Hissa ne connaissait pas toutes les couleurs. Le rouge était la plus vive, bien connue dans son répertoire. Mais le jaune ? Le jaune pétillant comme celui de cette douce lumière qui s'approchait, chaude, rayonnante, juste assez pour qu'elle puisse la fixer sans être aveuglée... Oh si, en fait elle était aveuglée. Impressionnée. Curieuse. Hissa n'avait jamais vu d'aussi belle lumière, et encore moins d'aussi près !

Elle était un peu plus éclairée, la peau écailleuse et son petit visage d'adolescente à moitié caché par sa masse énorme de cheveux. Mais elle ne jeta pas le moindre coup d'oeil à Freckles, fascinée par la lanterne.

« Tu comprends quand je te parle ou pas ? »

Son regard cligna et elle retomba – façon de parler – sur Terre – quoique, à Neverland ! Hissa n'avait pas piper mot, comme elle le faisait rarement. On ne lui avait attribué son surnom que parce qu'on pensait qu'elle ne le pouvait pas. Mais même si elle ne parlait pas, elle aurait toujours été capable de le comprendre. Encore farouche, cependant, elle ne fit que hocher la tête, trouvant à nouveau les yeux de son... interlocuteur ? Il n'allait pas lui faire de mal, hein ? Elle avait beau le regarder littéralement de haut, elle n'en demeurait pas moins dans une position moins confortable que la sienne.

Les serpents sifflèrent doucement, ne comprenant pas un traître mot, et préférant rester méfiants. Mais voyant que leur sœur n'en fit plus rien, ils se calmèrent un peu sans pour autant cesser de menacer l'inconnu avec leur langue.

Les yeux rouges dévièrent de nouveau vers la lanterne.

Si chaude, si lumineuse.

C'était fascinant, pour une Créature qui vivait dans la Sylve. Bien sûr, Hissa s'était déjà aventuré un peu ailleurs, mais jamais en dehors du Bois Joli. Pour quoi faire, après tout ? Elle ne pouvait déjà pas se déplacer pour aller bien loin, et ses serpents se chargeaient de lui rapporter de quoi manger. Les couleurs les plus « chaudes » qu'elle avait vu hormis le reflet de ses iris, c'était le vert des feuillages et parfois le scintillement des ailes de fées. Mais cette lanterne... brillait comme une étoile qu'on venait de lui glisser entre les mains.

Parlant de mains, elle en tendit une, lentement, sans même savoir si elle risquait quoi que ce soit.

Elle voulait toucher cette chaleur.

HRP:

Ça continue de siffler.
Freckles trouve ça un peu agaçant, comme bruit. Et il s'y connaît, en bruits agaçants, parce que d'habitude, c'est lui qui en fait. Il continue de tendre la lanterne vers la source du bruit, et vers les lumières rouges, qui sont des yeux, il a fini par piger. Et alors que la lumière éclaire les troncs, les feuilles, il arrive à distinguer le visage qui les entoure.
Un visage tout gris avec des cheveux tous noirs. Un visage de fille, en fait. C'est une fille, il constate, c'est bizarre, mais pas le truc le plus bizarre qu'il ait jamais vu. Elle est couverte de serpents. Ils s'enroulent autour d'elle et glissent sur sa peau. C'est ça qui lui donne une silhouette mouvante, vibrante, difforme.

Elle hoche la tête.
Il espère que ça veut dire oui, et qu'elle a compris. Ça ne rend pas la chose plus engageante, avec les serpents, mais c'est un début.
Puis elle tend la main.

Il baisse les yeux vers la lanterne, puis de nouveau vers elle.

« C'est ça que tu veux ? »

Ça l'étonne.
Pourquoi une créature de la Sylve voudrait de la lumière ? Si elle en veut elle n'a qu'à sortir de la forêt. Peut-être qu'elle est comme un papillon de nuit. Que ça l'attire, mais que ça la tue.
De toutes façons Freckles n'a pas l'intention de lui laisser sa seule source de lumière. Si elle la veut, qu'elle vienne la chercher.

« Tu veux descendre ? »

Il lui parle avec douceur, un peu comme à un gosse pas dégourdi, ou à un petit animal ; faute de savoir dans quelle catégorie elle se place.

« Tu peux descendre ? »

Il ouvre des grand yeux interrogateurs : à la lumière de la lanterne, il espère qu'elle peut les voir.

hrp:

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Elle n'entendit pas sa voix lorsqu'il lui parla de la lampe – ou alors, elle lui semblait si lointaine qu'elle ne faisait pas attention. Puis un mot lui secoua l'esprit.

« Tu veux descendre ? »

Descendre. Descendre de là ? Bien sûr qu'elle le voulait, et en même temps, non. Pourquoi descendre, si ça la tuerait ? Pourquoi descendre là, là-dedans, dans cette eau froide et plus haute que son visage – puisqu'elle ne parviendra pas à se mettre debout toute seule, surtout les jambes liées. Pourquoi descendre, pour se noyer ? Elle aurait largement préféré rester là, contre un tronc, avec son manteau de serpents et un tas de feuilles en guise de siège. Recroquevillée, tranquille, avec juste cette fine pluie qui ne la dérangeait pas plus que cela avant qu'elle ne se transforme en torrent. Oui, elle voulait descendre.

« Tu peux descendre ? »

Mais non, elle ne peut pas.

Dans l'obscurité, avec seulement son visage éclairé, il ne devait pas s'être rendu compte que ses jambes étaient totalement inutiles, et ses bras trop faibles pour la soutenir. Les serpents s'étaient desserrés autour d'elle, afin de ne pas l'étouffer, mais ils voulaient la maintenir afin d'être sûr qu'elle ne tombe pas. À l'inverse, elle voyait désormais mieux le visage de son interlocuteur : de grands yeux, comme les siens mais pas rouges, des tâches de rousseur et... du orange. Quels drôles de cheveux. Hissa découvrit cette couleur, et ses iris s'attardèrent dessus. Ils lui donnaient envie d'y plonger une main aussi, mais il était trop bas pour ça.

Le garçon lui parut moins menaçant, surtout avec cette voix doucereuse. Les serpents sentirent les muscles de leur sœur se détendre avec lenteur, bien moins effrayée par la présence humaine, et un à un, ils cessèrent de siffler. La menace partit lorsque ce fut le silence dans l'arbre, avec pour seul activité les pensées de Hissa qui tournaient. Cette dernière voulut lui montrer son handicap, voulant lui dire que même s'il n'y avait pas d'eau, elle ne serait pas capable de descendre toute seule. Mais la lumière était trop faible et trop près de son visage. Elle allait donc devoir faire autrement.

Elle remua d'abord doucement la tête de droite à gauche... Puis parla.

- Mes. . . . jambes. . .

Elle n'avait pas parlé cette seconde langue depuis longtemps. Elle savait qu'elle le comprenait, le parlait, mais ignorait quel nom il portait. Elle parlait beaucoup plus à ses serpents qu'à d'autres, alors forcément, elle avait moins l'habitude. Si bien que ses sifflements écorchaient toujours cette seconde langue innée.

Hissa voulut montrer les dites jambes, collées l'une contre l'autre par la force de sa peau écailleuse légèrement fondue en filaments. Au maximum, elle pouvait très légèrement les écarter, de quoi y faire un tout petit espace pour qu'une feuille passe. Mais concrètement, elles étaient totalement inutilisables. Et Dieu – s'il existait ici – qu'elle rêvait de pouvoir les utiliser pour fuir. De ce fait, elle ne parvint pas à les soulever non plus.

HRP:

S'il pense qu'elle veut descendre, c'est que de là où il est, elle a tout l'air d'un petit chaton coincé en haut d'un arbre. Recroquevillé, tremblant, et regardant le sol. Peut-être qu'il a tort. Après tout, c'est basé sur rien. Mais elle reste immobile et raide, comme si elle n'osait pas faire un geste, et il n'imagine pas qu'on puisse volontairement se mettre dans une situation pareille.
Pourquoi elle est montée là haut ? Ça lui semble évident, maintenant. Il n'y a plus de sol. Il se demande où se sont cachés les autres animaux, ceux qui ne peuvent pas grimper. Ils sont peut-être tous morts. Freckles pense à ça, et se sent un peu mal à l'aise, parce qu'il a toujours pensé que la pluie n'apportait que la vie.
Comment elle est montée là haut, c'est une autre question.

Il la voit secouer la tête pour dire non, et ses longs cheveux balayent les branches autour.

- Mes. . . . jambes. . .

Il met une bonne seconde à comprendre que derrière cette voix sifflante, elle prononce des vrais mots.

« Quoi ? »

Puis il baisse la lanterne et finit par enregistrer ce qu'elle a dit en voyant ces jambes qui ne sont pas très loin de se fondre en queue de sirène.
Trop bizarre.

« Ah d'accord. »

Il se force à ne pas regarder les jambes de la créature trop longtemps ; il est à peu près sûr que ça ne se fait pas. Même si c'est difficile. Maintenant qu'il a vu le problème, il a du mal à en détacher les yeux, comme quand on regarde une blessure dégueulasse.
Les serpents ont arrêté de siffler, en tout cas, et le silence est presque plus oppressant. Il se sent un peu nerveux.

« J'vais t'aider. » il décide.

Pourquoi ? demande la petite voix de la raison.
Parce que.

Il pousse le tronc du bout de pied, et la barque dérive, toujours accrochée. Elle vient se coincer entre deux arbres, d'un bout à l'autre, de sorte à ce qu'il puisse toucher le tronc de celui sur lequel la créature est perché. Il pose sa main à plat dessus, et lève la tête pour la voir, se bloque sur la lumière rouge. Il hésite à grimper, carrément, mais demande d'abord.

« Tu veux que je vienne te chercher ? »

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« J'vais t'aider. »

Ses yeux s'écarquillent plus qu'ils ne le pouvaient. Qu'avait-il dit ?

L'aider ? L'aider à quoi ? À descendre ? À se nourrir ? À mieux s'installer ? D'où lui venait une telle idée alors que lors de leur dernière (et première !) rencontre, elle avait tenté de dévorer sa camarade ? Bon, elle ne serait peut-être pas allé jusqu'au bout, vu le soulagement que leur fuite lui a procuré... La part humaine de Hissa, enfouie au point qu'elle n'en ait pas conscience, se révélait bien souvent utile – ainsi, elle n'éprouverait jamais plus l'envie d'essayer de se nourrir d'humains. Mais revenons-en au garçon à la crinière orange.

Celui-ci déplaçait la barque afin de mieux se caler pour approcher le tronc à moitié noyé. Hissa ramena ses jambes vers elle avec hésitation, et ses serpents se resserrèrent autour de ses bras. Que comptait-il faire ? Il s'arrêta, puis lui demanda :

« Tu veux que je vienne te chercher ? »

C'était donc bien ça : il fallait quitter la Sylve.

Hissa l'avait rarement fait, pour ne pas dire quasiment jamais. Elle n'était jamais allé plus loin que la limite du territoire Obscure au point de découvrir toutes les couleurs. Elle connaissait la transition d'ici au reste du Bois Joli, mais sans plus – autrement, il y a longtemps qu'elle aurait été chercher le territoire des fées afin d'en faire un festin... Mais en était-elle capable ? Elle qui, sans ses serpents, ne pouvaient même pas se hisser en haut d'un arbre ou juste en descendre ? Pouvait-elle « faire un pas » en dehors de la Sylve Obscure ?

Pouvait-elle laisser un garçon l'emmener ? Et pour aller où ? Qu'y avait-il, au delà ? Combien de couleurs y verrait-elle ?

Elle regarda l'eau comme si la réponse flottait dessus. Après tout, que restait-il, ici ? Et si l'eau grimpait encore ? Si elle finissait par tomber à force d'user de sa faible force pour se soutenir, et mourir noyée ? Même ses reptiles chéris n'y pourraient rien... Elle regarda le garçon orange, puis l'eau, dans laquelle elle distingua tout juste son reflet.

Fallait-il partir... ?

Ses jambes se relâchèrent, et ses pied glissèrent sur le bois.

- Alors. . . . . ils viennent. . . .

Ses serpents avancèrent la tête. Il n'était pour elle pas question de les abandonner. Hélas, une dizaine de serpents gros comme ceux-ci, en plus d'être encombrants, n'allaient sûrement pas tenir sur la barque. Elle devait se résoudre à les laisser là, mais... qui s'arrache volontairement de sa « famille » ?

HRP:

La créature réfléchit.
Très franchement, il ne sait pas pourquoi.
La situation est très simple. Si elle veut qu'il l'aide, il l'aide. Si elle veut rester là, elle reste là. Il lui suffit d'un oui, ou d'un non. Qu'est-ce qui cloche ?
Freckles ne se pose pas beaucoup de questions. Il ne se demande pas ce qu'il va faire après l'avoir descendue de l'arbre. Quand un pompier va chercher un chaton perché, il le rend à son propriétaire et s'en va à bord de son joli camion. Il ne peut pas vraiment faire ça, si ?

- Alors. . . . . ils viennent. . . .

Il comprend qu'elle parle des serpents.
Il a un rire incrédule.

« Quoi ? Non ! »

S'il n'a pas de problème avec la fille, les serpents le dérangent beaucoup plus. Après tout, c'est eux qui auraient bouffé Her ! Pas vrai ? C'est vachement dangereux, un serpent. Même si en vrai, Freckles aimerait bien en toucher un, pour voir. Pour savoir si ils sont chauds ou froids, par exemple ! Mais de toutes façons ....

« Ils tiennent pas dans la barque ! », fait-il remarquer.

Il est bien content d'avoir cette excuse.
Et puis c'est vrai. Ils sont géants, ces serpents. Ce sont ceux qui étouffent leurs victimes, au lieu de les empoisonner !
Freckles commence quand même à grimper. Il a un peu de peine à trouver des prises sur l'arbre dans le noir, et le bois glisse à cause de l'eau, mais il réussit à se hisser sans trop de problèmes. Il arrive à hauteur des jambes bizarres de la créature, puis grimpe encore jusqu'à avoir les coudes posés sur la branche où elle est assise.

« On peut pas les prendre avec nous, tu sais. Mais ils peuvent te rejoindre après. Eux, ils peuvent nager, non ? »

Encore une fois, il tâche de parler avec un maximum de gentillesse, comme s'il parlait à une petite fille.
Et d'ailleurs, c'est bizarre de la traiter comme ça tant qu'il la considère encore comme une créature.

« Tu t'appelles comment en fait ? »

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Hissa fronça légèrement les sourcils, un peu surprise de la réponse. Comment ça, ils ne pouvaient pas ? Peu importe s'il n'y avait pas assez de place, ils venaient, un point c'est tout !

D'un autre côté, avait-elle le choix sur les options ? Si ce garçon n'était pas là, elle ne saurait toujours pas comment partir et se mettre à l'abri. C'est juste que... imaginer se séparer de ses serpents... ça ne lui était encore jamais arrivé. Ce serait pour aller jusqu'où ? Et combien de temps ? Ses serpents pouvaient mieux se déplacer qu'elle et sortir de la Sylve en cas de besoin. Mais elle... ? Sans eux ? Seraient-ils perdus ? Elle, en tout cas, le serait... Alors que faire ?

Elle regarda l'orangé grimpait peu à peu. Les reptiles, ayant sentit l'inquiétude de leur séparation sur Hissa, sifflèrent de nouveau, cependant sans aucune menace. Ils comprenaient également les sentiments contradictoires de leur sœur : elle ne voulait pas abandonner ses « frères et sœurs chéris », mais voulait également s'en aller (ou plutôt, se mettre à l'abri). Si seulement il existait un autre coin de la Sylve Obscure où elle pouvait patienter, la question ne serait pas plus compliquée que ça. Seulement, l'endroit était quasi-intégralement noyé...

« Tu t'appelles comment en fait ? »

Les yeux rouges se levèrent vers ce visage encore un peu loin, mais bien plus près que tout à l'heure. Elle ramena un peu plus ses jambes vers elle, et ses serpents glissèrent loin des branches où le garçon venait se tenir petit à petit. Son nom... Hissa n'en avait aucune idée. Son vrai nom, si elle en avait un, en tout cas. Mais un jour, on l'avait nommé comme maintenant ses serpents l'appelaient.
S'ils ne le faisaient pas, elle n'aurait aucun nom à mettre sur sa propre figure. Mais puisqu'on l'appelait ainsi...

- Hi. . . ssssssssssa. . . . . . . .

Son nom, qui était déjà un sifflement, semblait beaucoup plus long lorsque c'était elle qui le prononçait.

Elle voulait connaître son nom à lui aussi, pour nourrir sa curiosité éternellement insatisfaite. Mais elle ne lui demanda rien, trop occupée à regarder ces bras et jambes qui faisaient s'avancer l'humain vers elle. Elle voulait reculer... mais aucune branche derrière elle ne pouvait la soutenir. Alors elle le regarda, levant un peu la tête pour montrer sa méfiance.

Il a posé sa tête dans ses bras croisés, appuyé sur la branche, et il la regarde d'un air interrogateur, comme si tout ça était parfaitement normal. La créature ramène ses jambes vers elle, effrayée, et s'il n'était pas perché en équilibre précaire, il se serait volontiers éloigné. Pour lui laisser un peu d'espace, oui ! Parce que c'est un mec bien, et tout. Mais il ne peut pas, sinon il tombe.
Il regarde du coin de l’œil les serpents glisser le long du tronc, en se demandant s'ils vont finir par l'attaquer.

- Hi. . . ssssssssssa. . . . . . . .

Dans ce nouveau sifflement, il distingue deux syllabes.

« Hissa ? C'est marrant »

Drôle de remarque : pour elle, nulle doute qu'un nom de garçon perdu est aussi étrange. Du pouce, il se désigne, et ajoute :

« Moi c'est Freckles. »

Peut-être aussi qu'elle ne peut pas prononcer ce mot là, il se dit.
Il termine de se hisser avec les bras pour terminer sur la même branche qu'elle, sans pour autant trop s'approcher. Il s'accroupit sur le bois glissant, une main sur le tronc, l'autre levée dans un geste qui se veut apaisant.

« En vrai j'ai nulle part où t'amener », il avoue. « Mais je peux te faire sortir de la zone inondée. »

Il sourit. Il ne sait pas lui-même pourquoi il tient tant à aider cette fille. A part parce qu'elle a l'air désespérée et toute seule, peut-être. Personne avec elle, à part des serpents. A sa place, il en crèverait !
Mais Hissa ne fait aucun mouvement pour montrer qu'elle veut partir. Il ne va quand même pas la forcer.
Et puis il se rappelle qu'il n'est pas là pour ça.

« T'as vu des fées passer par ici ? » Des fées de l'eau, pour être précis. Des fées qui se seraient perdues. Il se dit que peut-être qu'Hissa ne sait pas ce que c'est. « C'est des genre d'humains, mais de cette taille » il écarte son pouce et son index. « et qui brillent. »

S'il ne peut pas sauver la fille-serpent, il aura au moins pas perdu sa journée en les sauvant elles.

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« Moi c'est Freckles. »

À peine entendu que déjà, sa langue fourchue essayait de trouver les syllabes. Il fallait que l'humain qui vienne la sortir de ce pétrin ait un nom particulier à prononcer. Il y avait des « s », des « fr » et des « ck ». Bizarre. Mais avec un petit effort, elle saura le dire correctement. Il continuait de lui parler en approchant sans gestes brusques – elle avait bien deviné qu'il ménageait ses mouvements pour ne pas titiller l'antipathie des serpents – mais elle ne cherchait plus qu'à prononcer ce mot un peu bizarre, qui ressemblait à un autre dont elle avait l'impression de connaître le sens, quelque part. On donnait des mots de la langue humaine à la place de noms originaux ? Que les humains étaient étranges, parfois...

- Fr. . . . rrr. . .

Elle ne savait pas si elle faisait bien d'essayer de le prononcer, ou même de le retenir. Mais la curiosité était si forte, si peu satisfaite (mais elle n'est jamais satisfaite) qu'elle devait apprendre d'autres choses. Qui était ce garçon, qui passait par-là, et qui était assez bon pour l'aider malgré ce qu'elle a fait ? Ce fut un peu laborieux pour sa petite langue, mais elle avait apprit un nouveau mot. Qui était aussi, malgré tout, un nom.

- Frrrecccklesssss. . .

Elle avait réussi, et quelque part, elle s'en sentit particulièrement fière.

« En vrai j'ai nulle part où t'amener. Mais je peux te faire sortir de la zone inondée. »

Très bien, c'était suffisant. Nulle part, ça convenait, du moment qu'il n'y avait là-bas aucun risque de se noyer. Ce qui était sûre, c'est qu'il allait l'emmener loin de la Sylve. Le reste du Bois aussi était-il inondé ? Jusqu'où s'étendait ce danger qu'elle ne pouvait gérer seule ? Et si ses serpents ne l'accompagnaient pas, et que lui, ne pouvait assurer de la protéger, qu'allait-elle devenir par la suite ? Se noiera-t-elle plus loin ? Avec qui sera-t-elle refourguée ? Pensait-il à la mettre en lieu sûr ? Non, s'il ne savait pas...

Elle le vit approcher sa main, et malgré les bons conseils de ses serpents inquiets pour leur sœur, ne s'en offusqua pas. S'il voulait vraiment lui faire du mal, il l'aurait déjà fait depuis longtemps. C'est pourquoi elle regarda la paume se tendre, sans rien de plus. Peut-être allait-elle tendre également la sienne pour la toucher du bout du doigt...

« T'as vu des fées passer par ici ? »

Hissa cligna des yeux.

Des fées... Il parlait de ces petites créatures à forme humanoïde, si, si, si brillantes... et appétissantes. Hissa s'en lécha les babines. Oui. Elle voulait bien voir des fées. Si elle en avait vu ? Non, et d'ailleurs, elle bougea lentement la tête de droite à gauche. Elle n'en avait pas vu. Si elle en avait vu, elle en aurait mangé. Si elle avait faim ? Elle avait faim. Elle se rendit compte seulement maintenant qu'elle avait faim.

Si elle venait avec lui, pourrait-elle manger des fées ? Plus qu'elle ne pouvait aussi rarement en trouver au milieu de la Sylve ?

Hissa l'imita, et tendit doucement, timidement, farouchement et lentement sa main. À l'image d'un tableau dont elle ignorait totalement l'existence, son doigt effleura le sien, et « Freckles » pouvait pour la première fois toucher une écaille de la serpente.

- Fr. . . . rrr … Frrrecccklesssss. . .

Avec un peu d'impatience, maintenant, il hoche la tête.

« Oui, oui, pas mal. Alors ? »

Mais elle hoche la tête. Elle n'a rien vu, non. Un peu déçu, il se demande si ce sauvetage en vaut vraiment la peine. Si elle Hissa rien à lui apporter, pourquoi il la sauverait ? En plus, communiquer avec elle est plutôt fatiguant. Est-ce qu'il faut qu'il passe au langage des signes, pour que ça fonctionne ?

Avant qu'il aie le temps de trop réfléchir et de changer d'avis, la serpente tend sa main vers lui. Son doigt touche le sien. C'est hésitant, et assez risible ; assez pour faire sourire Freckles. Il franchit l'étape du dessus en tenant carrément sa main. Ses écailles sont étrangement chaudes, et lisses et douces. Il n'a jamais touché de serpent, et il n'imaginait pas ça comme ça. C'est plutôt cool. On dirait qu'il lui serre la main pour sceller un genre de pacte, et ça le fait sourire encore plus, même si c'est con.

« D'accord. On descend de là. »

Avec mille précautions, il passe le bras de Hissa autour de son épaule pour qu'elle s'y tienne. Elle peut pas vraiment faire grand chose avec ses … euh, jambes, alors il essaie de les soutenir avec son bras vacant. Ça va être compliqué de descendre comme ça, mais il suffit d'y aller doucement. Un pied à la fois. En testant chaque branche, et en se cramponnant avec l'autre main. Hissa n'est pas trop lourde pour lui, mais elle est un peu glissante ; il ne compte pas lui reprocher, c'est plutôt pas très flatteur comme adjectif.

Ils finit par poser les pieds sur le plancher vacillant de la barque. En levant la tête, il s'aperçoit que les serpents les regardent, enroulés autour des branches plus haut.
Flippant.

« Et voilà ! » il fait à l'attention de Hissa, avec un grand sourire.

La suite, il ne sait pas.

Invité

MISSION DE SAUVETAGE
ft. Freckles ※ ♫
Mission de sauvetage || ft. Freckles Rp_fre12

« D'accord. On descend de là. »

Sans qu'elle ne puisse protester ou s'éloigner, Hissa se retrouva bien vite dans les bras de Freckles. Surprise, farouche et loin d'être habituée à un contact aussi proche, la Serpente siffla autant de peur que de mécontentement – mais ne fit rien de plus, Freckles représentait dorénavant bien moins qu'un danger. Rapidement descendue de ses branches, elle fut choquée de quitter aussi vite les peaux lisses et écailleuses de ses serpents, pour se retrouver contre une peau plus chaude et douce – ainsi que le tissu des vêtements, qui lui est encore plus inconnu. La masse de reptiles, plus que réceptive au sifflement surpris de leur sœur, sifflèrent à leur tour, beaucoup plus menaçants. Cependant, aucun d'eux ne bougèrent, à la fois désemparés et terrifiés.

« Rends-la nous, rEnDs-lA nOuS. . . !! » pouvait-elle entendre. Lorsqu'elle sentit que son corps était plus lourd, hors de ses branches, Hissa s'accrocha au cou du garçon par réflexe. Elle pouvait sentir d'autres cheveux que les siens lui chatouiller les bras : courts, oranges, flamboyants mais sans brûler... Le contact du bras sous ses jambes n'était gênant que pour son toucher, et pas parce qu'elle était complètement nue : Hissa n'avait aucune notion de nudité, et par conséquent, n'était pas pudique.

Il la posa sur ce dont le toucher lui faisait penser à du bois, mais beaucoup plus lisse – la barque.

« Et voilà ! »

Le sourire de Freckles lui était un peu confus, mais elle comprit qu'au final, tout s'était bien passé. Elle n'était pas tombé dans l'eau, et elle était sans doute hors de danger.

Au-dessus d'eux, les serpents s'affolaient. Ils criaient, appelaient, mais le Garçon ne pouvait qu'entendre ribambelle de sifflements colériques, et voir crocs acérés. Pour elle, évidemment, ça n'avait rien d'effrayant. Ça ressemblait même plutôt à un caprice. Elle leur répondit, afin de les calmer.

- Je vais bien... Grande sœur va bien...

Ils allaient se séparer, et pour combien de temps, ça elle ne le savait pas... « Je vous promets de revenir... » leur assura-t-elle dans un sifflement incompréhensible pour Freckles. Il devait être temps de partir... Mais pour aller où ? Là où il habite ? En dehors du Bois ? Hissa ne connaissait qu'à peine les alentours de la Sylve, alors sortir de la forêt relevait de l'imaginaire, pour elle. Mais si ce garçon a pu l'amener sur cette barque sans lui faire de mal, c'est que ses intentions sont bonnes, non ? N'est-ce pas ?

- Je vous retrouverai... C'est promis...

N'est-ce pas... ?

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