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Pit
Pit

♣ Chef des Raccommodeurs ♣


✘ AVENTURES : 1072
✘ SURNOM : Le Joker
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✘ LIENS : Quelques fleurs perdues dans un fossé de cartes
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MessageSujet: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyDim 18 Oct 2015 - 13:26

Le temps paraissait lent, si lent et si monotone sans les faux pas des gens, sans les jeux, sans les pions. Les plateaux de jeu de Pit étaient bien trop calmes. Il n’avait rien à faire, rien à observer ou à piéger. Il attendait juste que son jeu du soir vienne. Le jeu qui lui laissait des hématomes sur le tronc de son corps. Il riait à chaque fois, mais seulement parce qu’il connaissait la suite et pas l’autre.

Perdu dans ses pensées, large sourire aux lèvres, mains dans les poches. On y trouvait d’ailleurs du fil et une aiguille qu’il avait oublié de laisser à la Mercerie, ainsi qu’un jeu de cartes. Comme toujours, un magicien ne peut se défaire des ses tours.


Un ricanement survint, il tenta de le maîtriser, de parvenir à ne plus rire sans le commander. Il n’y parvenait jamais. C’était tout bonnement impossible, impensable.

Ses pas le menaient petit à petit jusqu’au bassin, mais il ne s’en rendit compte qu’une fois planté devant les eaux. Il resta un peu dans le vague, le sourire disparaissait, il n’y avait personne, il s’ennuyait à en mourir. Littéralement. Observant son reflet en se penchant un peu, il laissa une moue un peu agacée se montrer sur le miroir aqueux. Sa main droite vint tenir la tressette fine qui pendait à la droite de son visage marqué d’un 4 sous l’œil du côté opposé. Les doigts finir leur exploration, leur rappel capillaire sur le haut du crâne en percutant les lunettes d’aviateur encore et toujours perchées sur ses cheveux blonds.


Un soupir, il avait des morceaux de cartes à dessiner. Il condamnait le Grand-Arbre peut-être… cependant, il n’était pas sûr d’être capable de se souvenir de ce qu’il aura dessiné lorsqu’il passera à la suite du Jeu.


Alors que l’air réel du Joker allait complètement faire surface, les yeux d’absinthe virent autre chose lorsqu’ils quittèrent les eaux.
Quelqu’un nettoyait quelque chose. En faisant quelques pas, le sourire s’afficha à nouveau. Les iris trop vertes reconnaissaient Jay.

Il trouva comment rompre la monotonie présente dans son esprit.


Discrètement, il avançait, vérifia qu’aucune autre âme ne soit présente. Une fois arrivé à la hauteur de la jeune fille, occupée en apparence à son travail.

Il se pencha à l’oreille du Geai.


- T’as oublié une tâche.


Et la poussa dans l’eau.
Un rire, puis le rire s’arrêta net.
L’eau n’était si profonde mais… selon sa règle du donnant-donnant, ça n’allait pas. Il n’avait pas de jeu avec cette Poupée là. Le Jeu l’obligeait de modifier son acte.

Et si elle attrapait froid, il y aurait des problèmes avec ce cher Soul peut-être bien. Et certes c’était très distrayant, mais là ce n’était pas le moment de se confronter aux raisonnements du Chef des Soigneurs.


Et puis, peut-être qu’il pourrait trouver un moyen d’engendrer la règle du donnant-donnant avec la Soigneuse. Tant d’accumulation, il fallait parfois un peu plus réfléchir.
L’esprit était sans doute parti ailleurs.


Le Chef des Raccommodeurs se chargea alors d’arrêter de perdre son temps et vint, non sans ricaner sur un ton amusé –parce que ça avait tout de même trompé son ennui- soulever Jay d’où elle se trouvait.
Ça avait l’inconvénient d’appuyer un peu sur quelques hématomes, mais il fallait faire comme s’ils n’existaient pas. Heureusement que le Geai était une vraie plume. Idéale pour une robe légère peut-être bien.


- Haha, désolé, c’était trop tentant et t’as pas idée comme je peux m’ennuyer facilement quand je passe pas la nuit à faire des tours de magie à Peter.


Bon, maintenant, il n’osait pas regarder l’état de sa chemise si Jay était trempée, il n’osait pas non plus voir l’état de ses rangers dans l’eau. Il marcha hors du bassin tout de même, on n’allait quand même pas traîner tout le reste du temps les pieds plantés. Le Joker n’avait même pas pris conscience de la présence du fauteuil de Jay. Ce ne fut qu’à ce moment précis que son esprit sembla se reconnecter avec le reste du décor.

Il se rendit compte que ses pantalons avaient aussi eu droit au contact de l’eau. Le Chef des Raccommodeurs ne sortait pas totalement indemne de sa farce.
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Ancienne Peau-Rouge
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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyDim 18 Oct 2015 - 15:52

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« Jay, j'ai trop chaud …. » dit une petite voix fiévreuse. En toi tout s'ébranlait, ta confiance en Peter s'appauvrissait. N'était-ce pas lui qui avait créé cette sécheresse ? C'est ce qu'on disait, ce qu'on murmurait mais toujours avec ce sourire qui semblait dire que c'était super.  Non.  Ce n'était pas super. Les enfants se déshydrataient trop vite, l'eau, source de vie manquait à l'appel. Certains, les plus faibles, en tombaient malades. Étais-tu la seule à le voir ? Qu'avaient-ils dans les yeux ces...ces enfants...Tu serras fort le tissu chaud et le mis dans l'un des rares seaux d'eau.

« Jay, chaud... » sanglota le petit garçon malade. Tu te retournas vers lui et dis vivement : «  Oui tu as chaud ! Tout le monde a chaud ! Et...tous trouvent ça super ! » Les yeux de l’enfant s'agrandirent et, à ton ton dur, il redoubla de larmes sans comprendre. Tu rougis honteuse : «  Par-par-don je vais laver les bandages ! » Tu posas le tissu humide sur le front de l'enfant avec douceur. Puis , tu attrapas les bandages et un seau et tu roulas vers le bassin qui était devenu affreusement peu profond.

Tu roulas jusqu'au bord de l'eau et maladroitement tenta de te pencher pour emplir le seau. Cela ne marcha qu'à moitié, tu faillis tomber de ton fauteuil mais tu récupéras un peu d'eau.

Alors que tu lavais les bandages dans le seau, tu te mis à pleurer. Tu regrettais ta réaction. Ce n'était pas sa faute à ce petit malade, pas sa faute...

Et soudain une voix de garçon :
« T’as oublié une tâche. » Cette phrase fut suivi d'une violente chute dans l'eau boueuse. Et du rire de Pit, cet enfant blond qui parait-il distrayait Peter. Tu tentas de trouver les bandages tombés dans la boue mais en vain. Tu les cherchas longtemps de tes mains douloureuses, qui étaient seules à te soutenir, tes jambes en étant incapables. Et cette recherche devint comme vitale. Tu paniquais Jay.

C'est alors que le rire s'arrêta et que le garçon dit :
« Haha, désolé, c’était trop tentant et t’as pas idée comme je peux m’ennuyer facilement quand je passe pas la nuit à faire des tours de magie à Peter. »

Tu levas les yeux aux ciel, Pit était vraiment déconnecté, comme tous ici. Tu allais lui demander de te laisser travailler quand tu eus soudain une idée. Pit...peut-être pourrait-il raisonner Peter ? Tu croyais encore en cet enfant éternel et roi de l'île malgré ta colère contre lui. Tu croyais qu'il pouvait tout changer. Toi, on ne t'écoute pas mais Pit...

Tu levas un regard vers le garçon et demanda :
«  Pit raisonne Peter. Je t'en supplie. Cette canicule ne peut plus durer ! Peter est magique, il peut tout changer ! Peut-être n'a t'il tout simplement rien vu ! S'il te plaît ! Pit raisonne le ! Ces enfants qui ont mal...Peter est leur père...Un père ça protège non ? » Tu avais presque crié ta dernière phrase, tu essuyas les larmes au bord de tes yeux, tu savais que rien n'était gratuit avec Pit.

«  Pit, quand tu auras réussi à faire stopper la canicule...je te dirai un secret. Un grave secret... »

Ton regard s'était assombri. Le secret n'était autre que ton grandissement que personne ne voyait ici encore. Sauf toi, toi et ta détresse, toi et ta colère. Ton incompréhension.

Tu souris et te débattis et retombas dans l'eau peu profonde. Tu retrouvas le sourire et te mis à éclabousser Le Joker, rire, oui tu devais sourire et rire en attendant que tout s'arrange et que ta perte soit entraînée.


« Alors Marché conclu ? »
demandas-tu joyeusement. Tu lui proposais ça tel un jeu Jay, mais tu étais on ne peut plus sérieuse.

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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyDim 18 Oct 2015 - 17:53

Pit leva un sourcil interrogateur, surpris à la demande du Geai. Il se contenta de garder le sourire.
Il ne savait pas si c’était réellement faisable, la météo ne dépendait que de l’humeur du Roi. Là n’était pas question de raisonnement quel qu’il soit.

Lorsque la fillette se débattit, elle appuya sur l’une des blessures sans grande importance, cela suffit à lui faire lâcher prise.
Mine de rien ça provoquait des faiblesses ces satanés hématomes. Le sourire se déforma même un peu sous la surprise du mal.

Puis il se reprit et rangea ses mains dans ses poches. Il n’avait écouté qu’à moitié les dires de Jay. Mais le terme « secret » avait permis de garder le Chef des Raccommodeurs plus attentifs. Même s’il se prit une éclaboussure d’eau de la part de la Soigneuse. Un rire, bien qu’il n’imaginait pas le Geai doté de cette espièglerie, puis la question du marché conclu prit place.

Il tira un peu sa chemise et souriait, même si le regard montrait un peu d’agacement infime. Bah maintenant il était trempé. Cette chaleur tombait parfaitement au bon moment décidément.

Un gloussement. Un Marché, un secret –qui devait être fort important au vu du regard sombre que Jay avait montré il y avait quelques instants.

- Parce que tu penses qu’on peut le raisonner ? Parce que tu penses qu’on peut choisir ses humeurs comme bon nous le semble ?

Un rire puis il vint se mettre à la hauteur de la Soigneuse. Le Joker observait les yeux de son interlocutrice. Que pouvait-elle avoir comme secret qu’elle pensait assez intéressant pour valoir au donnant-donnant ? Puisqu’elle avait l’air au courant de la manière de procéder de Pit, elle devait savoir ce qui était de valeur particulière, surtout s’il s’agissait de mots.

- Je peux pas aboutir à un résultat, cher Demie-Poupée. Peter me connaît, il sait comment je suis. Il sait que j’ai pas un cœur comme le tien.

Il ne se voyait pas risquer de perdre un peu de son influence, Peter ne pouvait pas être aussi dupe. Jamais Pit ne lui avait demander ne serait-ce qu’une sucette pour un autre Garçon Perdu. Ce ne serait pas naturel, et donc voué à l’échec.

Large sourire, relevant les sourcils, comme une évidence. Il connaissait les limites de ses influences.

Les plans sont subtils, ils ne tiennent jamais à beaucoup de fils. Juste un tout fin, de plus, le fil serpente. Tandis qu’il coud d’un côté, l’autre extrémité se défait. Il faut savoir exactement ce que l’on fait avec ce fil.

Le Joker pencha légèrement la tête sur le côté, laissant pendre sa petite tresse dans le vide.
Elle avait pourtant semblé tant prête à jouer le jeu. Il en était presque déçu. Peut-être pouvait-on le lire dans ses lacs d’absinthe.

- Tu me fais presque regretter de pas pouvoir exaucer ton Marché, ce secret me donne bien l’eau à la bouche. Tu aurais dû trouver autre chose qui soit dans mes cordes.

Il appuya sa tête dans la paume de sa main droite. Il parut réfléchir pendant un instant, avant de revenir à lui avait un large sourire.

- Qu’est-ce que tu as bien pu faire pour penser que ton secret pourrait m’amadouer ?

Pit observait intensément la Soigneuse, cherchant le moindre changement sur elle. Il la sonda de haut en bas. Elle était incapable de fuir en tout cas, du moins il serait facile de la rattraper.
Le secret ne devait pas être lié à un autre enfant, Jay venait de prouver qu’elle se souciait trop d’eux. Elle l’avait prouvé, selon Pit, en engageant le système du donnant-donnant sans même que le Chef des Raccommodeurs ait à proposer.
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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyDim 18 Oct 2015 - 19:06

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« Parce que tu penses qu’on peut le raisonner ? Parce que tu penses qu’on peut choisir ses humeurs comme bon nous le semble ? »
s'exclama Le Joker.  Tu tentas de te défendre : «  Il ne s'agit pas de ça mais de lui expliquer... ! » Mais en vain... « Je peux pas aboutir à un résultat, cher Demie-Poupée. Peter me connaît, il sait comment je suis. Il sait que j’ai pas un cœur comme le tien »  

« TU AS UN BON CŒUR ! » crias-tu instinctivement.

Tu lui pris la main.


« C'est juste que tu ne le sais pas ! » dis tu, un sourie se dessinant sur ton joli visage.

Tu lui lâchas la main.


«  C'est un peu comme ...la pluie...Ça rend tout triste de ne pas pouvoir jouer dehors mais en fait quand on la parcourt on y découvre des animaux merveilleux, des plantes fleuries et de la rosée délicate. Alors tu as bon cœur Pit ! »
Tu le regardas dans les yeux : «  J'en suis sûre ! »

Puis tu te souvins de son refus...Comme si son bonheur comptait plus que l'essence de la vie: L'onde azurée.

Tu regardas quelques instants Pit, sourcils froncés avant de soupirer. Il ne semblait pas gêné par la chaleur, c'était déjà ça.

Malgré son caractère imbuvable tu voulais protéger Pit. Il était comme tous les enfants ici...perdu.


«  Tu me fais presque regretter de pas pouvoir exaucer ton Marché, ce secret me donne bien l’eau à la bouche. Tu aurais dû trouver autre chose qui soit dans mes cordes. »
dit-il.

Tu réfléchis Jay, intensément et alors qu'il demandait :
«  Qu’est-ce que tu as bien pu faire pour penser que ton secret pourrait m’amadouer ? » Aussitôt, tu te mis à regarder le sol boueux toute rouge balbutiant : «  Puisque tu ne peux rien faire tu ne le sauras pas. »

Tu tentas de calmer ta respiration angoissée, tu finis par réussir.


« Cependant. »


Tu marquas une pause.


« Si tu arrives à trouver comment remplir d'eau le bassin sans qu'elle s’assèche... »


Tu relevas la tête forte et droite, décidée à les sauver, eux et lui.


«  Alors je te dirais mon secret ! »


Soudain tu aperçus un bleu sur la main de Pit. Tu enlevas le ruban de tes cheveux et t’exclamas tout sourire :
«  Tu t'es fait mal. J'ai une plante dans ma poche qui une fois avalée atténue la douleur et je te donne mon ruban ! Pour consoler ! »

Tu lui souris encore plus. Un instant de silence après tu dis :
«  Tu sais Pit...J'aime beaucoup les garçons et garçonnes perdus...toi y compris ! » Tu hésitas... et finis par dire : « C'est pour ça que je veux leur trouver de l'eau. Car l'eau c'est l'espoir. Je veux vous donner de l'espoir. »

Tu rougis un peu au bord des larmes, tu secouas vivement la tête dans un rire :
« Mais pourquoi je pleure moi ? » Tu souris à Pit, en lui  tendant le ruban et la plante.

«  Tout ira bien tu verras ! »
dis-tu tout doucement, tout chaleureusement.

Il ne restait plus qu'à attendre de voir si Pit pouvait réaliser le nouveau marché.

Dans tes yeux brillaient milles étoiles Jay, de douleur et d’espérance. Avant le bannissement tu voulais récupérer leur douleur au moins un peu et leur donner l'espoir.


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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyDim 18 Oct 2015 - 21:26

Mais c’était qu’elle protestait cette fillette. Elle avait parlé d’un bon cœur, l’esprit de Pit ne s’y était pas arrêté et avait continué de parler. Puis là, elle avait proposé autre chose, le Geai.
Elle s’accrochait, elle était pire qu’Heaven à vouloir protéger les autres Garçons Perdus. Sauf que Jay voulait aussi inclure le Chef des Raccommodeurs dans cette histoire.

Pit ne put s’empêcher de garder un large sourire, bien que presque agacé. Pourquoi parlait-elle d’espoir ? Pourquoi ? Ça n’avait aucun sens dans les jeux. Le Joker avait eu un rire lorsqu’elle lui exposa sa nouvelle demande.
Mais elle avait aussi remarqué un des hématomes. Tout était mélangé dans l’esprit de Pit. Le Raccommodeur en Chef se contenta de ne rien dire. Elle avait aussi eu des larmes avant encore, et maintenant elle les essuyait.

L’adolescent releva la tête, il cligna plusieurs fois les paupières. Surpris. Il rassemblait un peu dans le bon ordre ce qui se passait.
Elle le savait qu’il rassemblait les peaux de Garçons Perdus ? Non, bien sûr que non. Mais si elle le savait, ça changerait sûrement sa manière de voir.

Il regarda le ruban et la plante qu’elle lui tendait. Il fronça les sourcils et regarda sa main. Ce bleu-là, il avait échappé à sa vigilance. Heureusement qu’on pouvait encore faire passer ça pour un simple accident en se cognant contre un meuble.

Il gloussa.
La plante pourrait être un peu plus utile. Il la prit et la fourra dans sa poche, ça serait utile pour les autres hématomes. Mais il ne comprenait pas le ruban, le consoler ? Comment ça ? Le Joker paraissait triste ? Cette question trotta dans le crâne du Garçon Perdu.

Ou bien Jay était peut-être trop gentille. Trop soucieuse. Il y avait en effet peu à peu moins d’air, l’air semblait devenir de plus en plus sec de jour en jour. Mais les Raccommodeurs n’exerçait pas un travail qui souffrait de la température pour le moment. Pit pensa à l’idée de coudre des sortes de rideaux épais pour couvrir la Mercerie, parce qu’il devait avouer que la chaleur ne faisait qu’empirer et que Peter était encore plus heureux que jamais. Ca ne présageait pas un retour à la normale.

- Merci merci, la plante va me servir, mais t’inquiète pas, je n’ai pas besoin d’être consolé.


Il regarda les eaux. Puis retourna ses yeux sur la Soigneuse et rapprocha son visage, comme pour mieux voir au fond des iris du Geai.

Y déceler ce qui avait fait baisser la tête de la Demie-Poupée lorsqu’il lui avait parlé du secret.

- Ouais, je vais plutôt parler à Peter. Voir si ça change un truc, on va dire que je remarque que même chez les Raccommodeurs, on commence à avoir la gorge sèche en cousant.

Comme si il allait réussir à lire les pensées de Jay, il gardait son sourire sûr de lui.

- Je préfère faire ça que ton histoire de bassin, je suis pas Artisan, je sais pas faire ça.

Un temps, il soupira, mais reprit son sourire indétrônable. Il ne parvenait pas à vraiment voir un changement, il baissa les yeux, voir si physiquement elle avait pu grandir. Il ne s’attarda pas, il était incapable de se souvenir de ça. Il préféra revenir au yeux, les fenêtres de l’âme, non ?

Large sourire.

- Alors, ce secret ?

Rire, il ne comptait pas la lâcher. Elle avait parlé de secret, et le Joker était sûr de lui. Quelque chose attirait son esprit de Joueur, quelque chose d’aussi délicieux que les grandissements.
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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyLun 2 Nov 2015 - 13:17

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« Merci merci, la plante va me servir, mais t’inquiète pas, je n’ai pas besoin d’être consolé. »
Dit Pit.

Tu sursautas Jay. Pas besoin d'être rassuré ? Comment ça ? Tout le monde a besoin de tendresse...Même cet énergumène affable comme un buisson d'épines.  Pit est humain Jay. Et un humain ne peut pas vivre sans être aimé. Tu le savais Jay, mais sa phrase  t'avait décontenancée, que faire ?  Que dire ?


«  Ouais, je vais plutôt parler à Peter. Voir si ça change un truc, on va dire que je remarque que même chez les Raccommodeurs, on commence à avoir la gorge sèche en cousant. »


Nouveau sursaut qui fut suivi d'un grand sourire !


«  C'est vrai ? Tu vas nous ramener de l'eau ? C'est merveilleux Pit ! Tu es vraiment un super garçon perdu ! »

A ta phrase, tes yeux bleutés étaient plein d'un bonheur que Pit qui s'était penché vers toi avait peut-être remarqué. C'était ça « espérer ».  C’était doux comme du coton, heureux comme l'oiseau qui s'envole pour la première fois là haut dans le ciel liberté mais douloureux aussi des efforts fournis, l'oiseau a mal aux ailes mais revolera de mieux en mieux, le coton soigne maladroitement les blessures, mais il sera appliqué pour soigner de plus en plus habilement avec l'expérience. Chaque espoir, nécessitait un effort et chaque effort un espoir. Et pour ces enfants perdus, dont Pit, tu en fournirais bien plus que tu ne le peux, tu le savais Jay, et que Pit semble t'y aider te comblait de joie et de fierté.


«  Je préfère faire ça que ton histoire de bassin, je suis pas Artisan, je sais pas faire ça. »

Et tu te mis à rire Jay,  pas un rire moqueur non, un rire plein de tendresse, délicat et cristallin. Mais surtout, comme rare depuis longtemps, sincère...

L'espoir...


« Pit, je suis très fière de toi ! » dis-tu les yeux plein de bonheur. Mais soudain Pit soupira, tu ne compris pas pourquoi. Tu relevas ton regard azur pour lui demander mais déjà il souriait de nouveau.

Alors, tu souris aussi Jay.


« Alors, ce secret ? » sortit-il.

Tu passas d'un sourire à une mine d'enfant boudeuse, tu n'avais pas grandi sur tous les points Jay. Si non cela aurait été si facile à voir et impossible à cacher surtout.

«  Tu ne connais pas bien les règles du marché, Pit, pourtant tu es Le Joker non ? »
grognas- tu un peu boudeuse. Mais tu retrouvas vite le sourire et expliquas : «  Un marché, Pit, nécessite que l'on accomplisse chacun quelque chose, moi te dire mon secret, toi aider Peter à ramener l'eau ! » Silence. « Avec Lovely, on en faisait beaucoup de marchés mais c'était pour rire !  On pariait juste une belle feuille ou quelques fruits sauvages et sucrés ! » Tu repris ton souffle et répétas : «  Mais ça c'était pour rire, Lovely...m'a dit que c'est son Frère Smelly qui lui a appris... » Ton regard, Jay, s'assombrit : «  Je pense que tu connais Smelly, il était raccommodeur... » Tu ravalas tes larmes Jay. Cela ne servait à rien, Smelly n'était plus, tu devais : «  Mais ce qui compte à présent est d'aider Peter à faire venir l'eau ! »  

Tu retrouvas le sourire et montras un bracelet à ton poignet. Sur ce bracelet était gravé un nom qui t'était inconnu : «  Cassandra Branau », tu ne l'avais jamais montré à personne et encore moins à Peter. Comme si  porter à ton poignet ce nom dont tu ne savais la provenance était en lui même un crime et une honte, mais tu ne pouvais pas t'en détacher...Et étrangement tu voulais le garder comme s'il te permettrait quelque chose sans savoir quoi. C'était un sentiment de peur, de honte mais aussi de joie.


«  Je ne sais pas qui est « Cassandra Branau» mais je devais beaucoup l'aimer pour que ce soit gravé sur ce bracelet.  »


Ce prénom n'était autre que le tien mais comment aurais-tu pu te souvenir ? Comment aurais-tu pu savoir que c'était ta mère qui, par peur de te perdre comme ton père, avait gravé ce prénom et ce nom sur ce bracelet et avait fait de même avec le sien ? Comment cet ultime geste d'amour aurait pu te rester toi qui a tout oublié ?


« Voilà ma caution, si je perds je détruis ce bracelet et tu sauras mon secret ! Si je gagne tu parles à Peter et l'eau revient. »


Tu cachas le bracelet sous la longue manche de ta robe, la minuscule écriture disparue.


«  Et toi quelle est ta caution ? Quel gage de confiance peux-tu me donner en attendant d'arriver à gagner ? »


Le regard sérieux Jay, tu regardais Pit en silence, droit dans les yeux, c'était à son tour de répondre.


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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptySam 21 Nov 2015 - 17:22

Elle semblait si enthousiaste, Jay. Trop sans doute. Pit n’était pas convaincu de pouvoir parvenir à ce secret sans tricher. Un coup de poker bien placé, voilà ce qu’il faudra. Parce que cette Poupée Cassée avait sérieusement une volonté de fer de ne pas voir la malveillance, de ce que Pit imaginait.

Que penser ? Les explications arrachèrent un soupir au Bouffon du Tyran.
Large sourire, à s’en déchirer les joues.

Puis vint cette histoire de nom, de bracelet. Le Tyran dérobait les noms et les ombres, mais pas les bracelets. Cependant, ça ne signifiait plus rien pour son porteur. Ça ne signifiait plus rien pour le Geai.

Bien bien, elle proposait ça en gage. Détruire une relique d’avant et donner le secret si elle « perdait », enfin, si Pit parvenait à faire revenir l’eau. L’esprit s’indigna de cette partie inéquitable, car IMPOSSIBLE à faire à moins de tricher. Il faudrait ajouter des clauses. De plus, il n’était pas sûr de comprendre.

Puis l’air sérieux se posa sur le visage de la Soigneuse, elle était si sérieuse alors qu’elle demandait qu’elle serait la caution du Chef des Raccommodeurs.

Pit ricana, se redressa. Il tourna le dos à Jay en tournant sur lui-même avant de s’éloigner un peu. Un rire le prit. Un rire qui devint de plus en plus envahissant. Il donna quelques coups de pied dans le reste d’eau.

Il s’arrêta, un fou rire le força à se plier en deux, se tenant les côtes tant ça pouvait lui faire mal. Maintenant que les côtes prenaient de plus en plus de coups, de la part de cette chère Lacerate qui amusait.

Les épaules tremblaient soulevées par les spasmes du rire incontrôlable du Joker, lui qui pensait pouvoir le maîtriser un minimum.

Il pensait faux, il n’a jamais réussi à choisir ces moments qui venaient jusqu’à lui voler tout son oxygène.

Pit avait divagué un peu partout, tant qu’il ne s’éloignait pas trop de Jay, et finit par achevé son périple dans sa petite folie douce.
À plusieurs reprises, il tenta de reprendre son souffle, de se calmer, il n’y parvint qu’au bout de la huitième fois.
Une grande inspiration jetant la tête en arrière. Un dernier gloussement.

Ce genre de moment l’empêchait toujours de penser à quoi que ce soit, maintenant il le pourrait, normalement.
Si son esprit voudra bien rester concentré.

- Ce que je peux… te proposer en gage ?

Un gloussement encore et encore.

- Ça, franchement, putain de fosse vide ! J’en ai foutrement aucune idée !

Un rire tout en écartant les bras, comme pour illustrer ses dires. Rien.
Large sourire jamais détrôné, à s’en fendre la mâchoire en deux.

Il ne tentait pas d’être malveillant pour une fois, mais… on venait de lui donner les règles d’un jeu, de lui expliquer les règles d’un donnant-donnant qu’il jugeait trop peu habituel, trop peu maniable. Trop peu manipulateur.

Gloussements plus nerveux. Le Joker ne se montrait pas agressif, mais agacé peut-être. De plus, il savait que Soul ne serait pas tendre avec lui s’il faisait quoi que ce soit à Jay. Même involontairement. Le Chef des Raccommodeurs le lisait dans les yeux de cette cartes amusante, il le lisait à chaque fois qu’il venait à l’infirmerie juste pour titiller l’Immuable.

Il laissa retomber ses bras, les laissant se balancer un peu. Nonchalamment.

Un soupir sortit au final des lèvres étirées de Pit.

- Rah mais laisse au moins le droit à ce bracelet d’exister. De toute manière, je peux garantir que dalle. Je passe plus de temps à faire des tours de magie qu’à convaincre Peter de se calmer un peu. Et j’ai rien à te proposer.

Il avait déjà dû donner la moitié de sa tresse à Wilhelm, il ne comptait pas donner le reste.
Quant à ses lunettes d’aviateur, même pas question d’en parler. C’était à lui. Il ne partage pas et un bon joueur sait ce qu’il peut sacrifier quand un coup peut s’avérer perdu d’avance.

Et là, c’était carrément perdu avant même de commencer.
Ça l’énervait. Ça le rendait fou qu’on lui agite un appât sous le nez en lui proposant des règles de jeu.
Un autre rire nerveux, nerveusement agacé. Il se mit à faire les cent pas. Il ne tenait pas en place. Ça le mettait hors de lui. Mais le Joker devait sourire et rire, sourire et rire, sourire et rire, sourire et rire.

Toujours.

- Haha ! Ça doit être drôle je pense ? Non ? D’agiter comme ça un gain sous mon nez ? Non ? Tu ne trouves pas ça cruel ?

Il s’arrêta net, dans son monologue qui n’attendait aucune réponse. Puis il se dirigea d’un pas décidé vers le Geai.

Large sourire, trop large, les yeux trop fixes.

- Ma seule « preuve » sera celle-ci : j’éveillerai pas de soupçons, Miss. Je dirai pas à Pan, pour l’amuser « Tu sais quoi ? Paraît que Jay à un secret important et grave. ».

Large sourire, toujours, un gloussement. Il paraissait plus fou que d’habitude. Le Joueur, ça le rendait fou qu’on lui impose des règles. Du moins, des règles qu’il considérait extérieures au plateau de jeu qu’il avait mis en place.
Il n’admettrait jamais qu’il ne supportait pas qu’on l’empêche de jouer comme il l’entendait, car ses pensées étaient pourtant maniables.
Oui, il était sûr que le Tyran serait alléché par cet élément.

- Alors, Jay ? Ça te va, ça ?

Gloussement. Evidemment, il n’avait même pas pris la peine de se pencher pour être à la hauteur du Geais.
Inconsciemment, position supérieur, il était supérieur dans le Jeu. Et il n’y avait que lui qui pouvait modifier ses règles.

Pensées incompréhensibles peut-être pour le monde extérieur à la tête de Pit, mais pour lui cela ne pouvait être plus logique. Même si son propre esprit s’embrouillait.

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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyDim 20 Déc 2015 - 22:56

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« Ce que je peux… te proposer en gage ? »
Jay, tu acquiesças très sérieuse, Pit était connu pour rire de tout, cela ne te décontenança pas plus que ça.

«  Ça, franchement, putain de fosse vide ! J’en ai foutrement aucune idée ! »


Et il ouvrit les bras. Alors il n'avait rien à donner ? En cet instant tu compris Jay, tu compris que son rire n'était pas si différent du tien quand tu voulais cacher ta douleur, mais toi c'était de temps en temps. Lui, Pit, Riait sans arrêt et cela te fit mal Jay, dans ton petit cœur c'était comme une égratignure, tu n'es qu'une éponge Jay une éponge qui essuie les plaies et en prend en elle un peu trop.

Un soupir de Pit te fit sortir de tes pensées :
« Rah mais laisse au moins le droit à ce bracelet d’exister. De toute manière, je peux garantir que dalle. Je passe plus de temps à faire des tours de magie qu’à convaincre Peter de se calmer un peu. Et j’ai rien à te proposer. »

Rien vraiment, rien ??? Tu serras les poings Jay, rage et tristesse se mêlant en ta petite tête, faisant trembler ton corps maculé par la boue suite à la chute. Tu étais prête à exploser Jay mais pour le moment tu faisais en sorte de retenir la boule dans ta gorge qui ne demandait qu'à crier.  « Haha ! Ça doit être drôle je pense ? Non ? D’agiter comme ça un gain sous mon nez ? Non ? Tu ne trouves pas ça cruel ? »
Ce fut la phrase de trop, tu compris mais ne tins pas compte de son chantage, tu ne voulais plus jouer, s'il ne pouvait rien faire peu importe. Personne ne pouvait rien faire façon.

Et Peter pouvait bien penser ce qu'il voulait, le système pouvait bien te punir, Pit était ton enfant, enfin tu le considérais ainsi tout comme quasi tous les autres mômes que tu connaissais au moins un peu. Si bien que tu ne pus plus te retenir et...lui lanças de l'eau boueuse en pleine figure. Avant d'éclater en sanglots, tu ressentais sa douleur derrière son rire et c'était comme un papillon dont on avait arraché les ailes, Pit, d'après toi, jouait à ces jeux car il était seul et cela tu ne le savais pas, tu ne l'avais pas compris auparavant et tu te sentais tellement honteuse toi la soigneuse de ne pas avoir senti ce déséquilibre douloureux un peu plus tôt mais bien plus qu'en soigneuse c'est en être humaine au cœur grand comme l'océan que tu avais mal, et tu te détestais en cet instant de l'avoir enfoncé dans son jeu stupide. Et dans sa douleur qui gloussait en larmes de rires...

« Je..suis...désolée...Pit... »

Et tes sanglots redoublèrent. Tu finis au bout d'une minute ou deux par réussir à te calmer un peu et hoquetas :
«  Si tu veux je rirai avec toi comme ça on aura mal ensemble ! »

Et là tu t'appuyas contre un rocher avant de te jeter sur lui de la force de tes bras, heureusement il ne tomba pas, peut-être voulut-il se dégager mais tu le serrais fort et dis dans un rire douloureux :
«  Tout ira bien à présent car nous sommes amis, tu as perdu Pit mais tu sais au fond...Tu as gagné aussi ! »

Peut-être qu'il recula, peut-être que tu le lâchas quoi qu'il en soit tu retombas dans la boue incapable  de tenir sur tes jambes. Tu souris enfin, un si beau sourire malgré ton visage barbouillé de larmes : «  C'est un serment Pit nous sommes amis ! Même sans mes jambes je sais bien qu'un tel pacte est la plus sacrée et inviolable des promesses ! »

Et là couverte de boue tu ris dans un : «  Ce n'est pas grave pour l'eau, on trouvera autre chose ! Car tu n'es pas seul Pit, car je ne suis pas seule ! »

Tu disais autant cette phrase pour toi que pour lui...Toi qui avais si peur de demain et de la mort de ces enfants alités mais malgré la peur tu ne te savais pas seule et à présent Pit ne l'était plus, tu lui avais imposé cette promesse, ce serment merveilleux d'amitié qui le ferait peut-être grimacer mais qui selon toi était le plus beau des trésors et te faisait si souvent garder la tête haute.
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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyLun 25 Avr 2016 - 20:00

Alors là, les cartes n’avaient pas vu venir tout ça, ni ce qui s’en suivit. De la boue, de la boue sur la chemise. Pit retint une grimace intérieure, ne laissant pas le sourire s’enlever.

Un sourire aux dents serrées.

Mais ce fut les sanglots qui attirèrent encore l’esprit du Joker sur autre chose que l’état de sa chère chemise. Pourquoi donc le Geai pleurait maintenant ? Un sourcil haussé, le sourire toujours de sortie.

Des excuses. Puis plus encore de pleurs.

Du coup, le Chef des Raccommodeurs observa les alentours, il ne voulait pas que Soul lui tombe dessus maintenant. En plus, il n’avait vraiment rien fait, vraiment ! Ce ne serait pas juste de se retrouver dans le pétrin pour rien du tout. Pas même un coup tordu.

Et puis Jay parla de douleur, et de rire, comme si ces deux éléments étaient liés. Comme si elle interprétait quelque chose. Et le Bouffon du Tyran ne pouvait simplement pas comprendre le point de vue évoqué. Il se contenta de hausser les sourcils, sans cesser de sourire, un léger air d’incompréhension sur le visage. La logique folle du Joker était déjà bien ancrée dans sa tête.

Encore en train de chercher à comprendre, Pit ne se rendit compte qu’au dernier moment que la Soigneuse se jetait comme elle le pu, sur lui. Par réflex, au moins, il la rattrapa tant bien que mal. Encore plus embrouillé par les dires de la fillette. Il avait perdu mais il avait gagné. C’était un concept intéressant, en fait pas si bête. Puisque là, il avait compris. Enfin, à sa manière.
Ça arrivait qu’il fasse exprès de perdre, pour avoir une situation qu’il souhaitait, un autre terrain à modeler. Pour poursuivre et ainsi gagner.

Ce n’était sans doute pas ce à quoi la Soigneuse avait pensé, mais c’était pourtant ce que le Bouffon du Tyran voyait.

Puis elle glissa de sa prise, et elle finit encore dans la boue. Décidément.

Et encore des paroles, qui firent ricaner le Joker. Lui qui n’était pas des plus sincères, lui qui trouvaient les promesses si faciles à briser. Alors que les dettes… ça… c’était autre chose. Donnant-donnant, la seule vraie loi.

Là, Pit resta quelques instants sans bouger, mains dans les poches. L’esprit un peu fichu dans toutes les directions.

Il était un brin vexé, ça oui. Un brin, un tout petit brin.

Large sourire pourtant, large sourire qui sonnait si faux, si… dissonant. Malsain peut-être.

Il ne se trouvait pas si seul, il avait des acolytes, des qui savaient ce qu’il faisait. Des qui jouaient avec lui, à faire chanter les pauvres Poupées et Cartes du Grand Arbre. Il avait Curve, il avait Weasel.
Il avait aussi, en dehors du Jeu, Dusk et Reverse. Des personnes précieuses.

Le Joker ricanait. Un brin vexé. Juste un brin.

Un fou rire le prit, il avait conscience que Jay n’était pas en train de se moquer de lui. Il en avait conscience, ce n’était pas son genre. Ça non, non, non. Elle le voyait juste un peu fou, juste un peu à la masse peut-être. Elle ne voyait pas les grandissements qu’il s’amusait à faire, ni les peaux délicieuses qu’il avait prises sur des pauvres Garçons Perdus morts.

Jay était juste une gentille petite poupée.

Large sourire, qui devint plus carnassier. Il s’accroupit face à elle.

- Comme t’es gentille.

Pauvre petit chaton de Pit, pauvre petit levreau de Pit, lui qui est si maltraité. Ironie.
C’était plutôt avant le Grand Arbre que quelqu’un aurait dû s’en soucier, non ? Mais ça, le Chef ne s’en souvenait plus du tout.
Heureusement.

- Oublie cette histoire d’eau, évite simplement de parler à Soul de ce qui s’est passé ici. Je doute qu’il apprécie mes blagues.

C’était ce qui l’arrangeait pour le moment.

- Je te propose de simplement te remettre sur ta chaise.

Mieux valait qu’elle y soit, le Joker commençait à se soucier de son brushing.

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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyVen 24 Juin 2016 - 18:53

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« Comme t’es gentille. »


La phrase de Pit résonna dans tes oreilles, Jay. Tu t’assombris soudain. Non tu n'étais pas gentille comme beaucoup le percevaient. Peu te connaissaient, toi et ta révolte contre ce que beaucoup voyaient comme une fatalité. Pourtant avant tu ne te posais que peu de questions, fidèle à Peter Pan jusqu'à la dévotion tu ne voyais le monde que pour lui ; comme on est ébloui par un soleil d'été ou un éclair durant un orage. Puis...puis cela avait changé. Des enfants morts, avant, pour toi, c'était naturel, jusqu'au jour où tu avais compris le système et la responsabilité de Peter dans ces décès. Dire que ce n'était qu'un enfant n'était pas valable à tes yeux. Tu étais loin de te sentir adulte. Et pourtant, tu devais combattre chaque jour pour la survie des autres, pour la tienne aussi en second plan. Si tu tombais, tu ne pourrais plus aider.


« Oublie cette histoire d’eau, évite simplement de parler à Soul de ce qui s’est passé ici. Je doute qu’il apprécie mes blagues. »


Oublier l'eau au lieu que tant d'enfants déshydratés étaient à l'infirmerie ? C'était juste impossible.

«  Je te propose de simplement te remettre sur ta chaise. »

Un long silence s'en suivit, au bout d'une interminable pause, tu pris enfin la parole : « Pit , comment peux-tu parler d'oublier l'eau au lieu que tes camarades de jeux sont alités ? »

Tu  ravalas sa salive et continuas la voix tremblante de fureur :
« Même si tu ne peux rien faire de plus que moi, tu peux au moins construire des parasols  avec de vieux vêtements ? Si tu as besoin d'aide demande aux artisans de t'aider mais pour la couture tu devrais te débrouiller non ? A moins que tu ne saches pas coudre ? Et que le titre de raccommodeur ne te soit donné qu'en décoration ? »

Une moue désapprobatrice se dessina sur ton visage d'enfant de 14 ans et demi à ces mots : « Je suis là Pit, les autres aussi mais souviens toi que si tous meurent tu te retrouveras seul et tu n'auras plus aucun camarade de jeu. Un Joker sans personne pour tirer les cartes ce serait dommage non ? »

Le regard dur, tu tournas la tête en direction de l'infirmerie et tu vis un gamin débarquer avec des vieux habits dans les bras. Tu lui fis signe de venir, le gamin sourit en te voyant mais s'arrêta blême en voyant Pit.

«  Je pourrais avoir du tissu s'il te plaît ? C'est pour l'infirmerie ! »


Le gamin te passa, pâle, un des vêtements avant de remarquer que tu étais dans le bassin. Un bref regard vers Pit et il balbutia qu'il allait prévenir Soul. Mais tu secouas négativement la tête.

«  Pit est un bon garçon, pas besoin de Soul il n'y a de soucis ici que le soleil ! Tu pourrais lui apporter des tissus pour qu'il fasse des toiles de parasols s'il te plaît ? Je suis sûre qu'il le fera de bon cœur ! »

Tu l'avais couvert, il le savait, tu le savais mais cela avait un prix. Alors que le gamin lançait un regard mi-surpris, mi-apeuré à Pit, tu souris malicieusement :
«  Et bien que fais-tu ? Pit attends ! Il a hâte de nous aider ! » Dans un sourire incrédule le gosse posa quelques tissus près de Pit avant de filer sans demander son reste. Ton sourire passa de malicieux à chaleureux et tu regardas Pit, tes yeux d'azur croisant les yeux verts : «  Tu vas voir Pit ! En aidant les autres tu seras toi aussi moins seul ! » Tout sourire, tu détournas le regard dans un doux : «  Car ici au grand-arbre nous sommes une famille. » Sur ces mots, tu commenças à humidifier le linge qu'on t'avait donnée.
HRP:
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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptySam 25 Juin 2016 - 11:23

Un sourcil haussé, mains dans les poches. Large sourire. Qu’est-ce qu’elle était en train de faire, la Soigneuse ? Elle avait semblé exprimer de la fureur, agacée peut-être ? Il avait trouvé un point sensible ? Apparemment c’était une histoire d’altruisme qui se baladait dans la tête du Geai.

Le Joker laissa plâner un silence tandis qu’il ressortait de l’eau. Il avait proposé son aide, mais c’était tombé dans l’oreille d’un sourd. Donnant-donnant. Il avait proposé de l’aide, rien de bon en retour. Le deal n’était pas correct. Et le Chef aimait les deals. Mais là, ce n’en n’était pas un. Puis, il commença à trembler, les épaules secouées par des gloussements que Pit essaya d’abord de retenir. Cependant, bien vite il se mit à rires aux éclats, un fou rire. Encore et toujours. Jamais il n’en serait débarrassé.

Il dû se plier en deux pour tenir ses côtes endolories par les rires incessants.

Quand enfin il eut repris son calme, avec un soupir de soulagement, le Chef des Raccommodeurs retourna ses iris beaucoup trop vertes sur Jay.

- On fait déjà quelque chose pour protéger de la chaleur. T’étais de garde pendant la réunion pour surmonter la crise de chaleur ? On est autant mal que les autres, Jay, les Raccommodeurs. On se démène avec les Artisans pour faire des bâches afin de garder la fraicheur dans les cabanes. On coud ça tout le temps, et j’aide mes Raccommodeurs. Tu sous-entends que je me tourne les pouces ?

Un autre rire.
Mains dans les poches, il essayait de ne pas se soucier de son brushing.

- Si je savais pas coudre, j’aurais pas ridiculisé le précédent Chef en prouvant que j’étais meilleur.

Il sortit des cartes, et commença à les faire claquer. Un sourire un peu plus carnassier sur les lèvres. Un instant, il avait repensé aux peaux d’enfants perdus. Il pouvait en trouver un peu plus peut-être. S’il s’éloignait, il tomberait sur des morts d’épuisement, peut-être.

Il n’en savait rien, et ne cherchait pas pour le moment.

- Dis, tu n’aurais pas grandi ?

Claquements de cartes. Un petit coup de bluff. Juste pour voir ce qu’elle allait répondre.
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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyDim 18 Sep 2016 - 18:51


Ce garçon te faisait penser à Smelly. Smelly 14 ans et demi. Smelly qui a grandi et qui...est mort... Tu te mis à regarder ta manche recousue, c'était ton seul moyen de ne pas oublier le rôle de celui dont l'apparence commençait à s'effacer de ta mémoire. Tu baissas la tête.


« Je n'ai jamais dit que les raccommodeurs ne travaillaient pas, à ce que je sache tu ne travailles pas à la place des autres Pit...Tu as une équipe et cette équipe marche avec toi. Arrête de te croire seul... »


Tu serras un peu plus le tissu en tes mains. Tes joues avaient pris une étrange teinte rouge.


« Car c'est stupide ! »


Il t'énervait, ce qu'il pouvait t'agacer...

Le tissu était à présent trempé et tu te décidas à répondre à sa question.


«  Je ne grandis pas plus que toi Pit. Mes faiblesses égalent les tiennent. »


Tu relevas une tête empourprée et pleine de larmes :
«  Seulement moi je ne gouverne pas par la peur...Et mon arrogance n'est ni égale à la tienne ni à celle de Smelly... »

Tu caressas ta manche. Cela te calma un peu.


« Smelly...tu as dû l'oublier...Il cousait bien...Moi aussi je commence à l'oublier... »


Brusquement tu levas la tête et un rire nerveux te prit :
«  Il était aussi idiot que toi niveau orgueil ! » Ton rire se calma peu à peu faisant place à un visage sombre que tu ne montrais jamais : « Mais il est mort. Comme beaucoup. Sauf qu'il a commis l'erreur de se croire surpuissant et il en est mort. On meurt à ce jeu là Pit ! »

Tu froissas le tissu afin que la boue soit minoritaire par rapport à l'humidité.


« Je ne suis pas heureuse ici Pit. Mais mon rôle n'est pas d'être heureuse ou en sécurité. Toi ton but est de distraire peut-être de survivre faute de vivre...Moi...je dois veiller sur les enfants. Peu importe les conséquences. Je dois donc aussi veiller sur toi... »


Tu eus un petit rire nerveux à nouveau avant d'ajouter malicieusement :
«  Que ton imbécile d’orgueil le veuille ou non ! »

Tu repris ton calme et toujours assise dans l'eau boueuse tu levas un regard rebelle et courageux, déterminé :
« Je n'ai pas mes jambes pour me porter Pit. Mais j'ai d'autres ressources ! »

Tu rougis mais tint le regard du Joker avec une assurance que tu montrais peu mais présente en toi depuis toujours :


« Je suis loin d'être une ''Demie-Poupée'' Mister Pit ! »


Tu souris espièglement sans quitter le regard vert de tes yeux d'azur.


« Das ist nur ein Mannschaftsspiel Pit ! »


Tu soutins son regard quelques secondes, tu ignorais si le Joker comprenait l'allemand, que tu utilisais peu mais dont , sans savoir d'où, tu avais de bonnes bases. Il fallait vraiment qu'on te bouscule pour que tu utilises cette langue.

Tu baissas la tête toujours aussi rouge avant de conclure :
« Rentrons Pit. Tu dois être épuisé. » Ta voix avait alors retrouvé toute sa tendresse mais tu ignorais pourquoi tu avais subitement l'impression que tes joues brûlaient.

La canicule...peut-être ?

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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyDim 25 Sep 2016 - 22:17

Le Joker restait mains dans les poches, observant… l’espèce étrange qu’était Jay. Impossible de réellement comprendre tout ce qu’elle radotait. Elle allait se tuer à se convaincre que le monde était rose, que tout le monde aimait tout le monde. Non. Personne n’aimait qui que ce soit. Sinon, comment tant de choses pouvaient-elles arriver ? Il y avait toujours un intérêt égoïste, sans doute, selon Pit.

Large sourire, et ricanements. La réponse à ce que l’esprit ne comprenait pas, à ce que l’esprit trouvait irrecevable.

Ça ne servirait à rien d’interrompre le crescendo du Geai, ça semblait partir loin, et interpréter ce qui n’était pourtant pas su. Il y avait quelques rires venant de la Soigneuse, et les paroles qu’elle laissait tomber en cascade avaient tout pour éloigner l’écoute du Chef. Tout. Une morale, une morale, une putain de morale à deux sous. Le Joker avait de la peine à saisir, à assimiler les morales. Ou bien le fait qu’on lui veuille du bien. Comme ça, on le pense seul, on veut le veiller, il ne comprenait pas.

Il resta planté à sourire, ce large sourire. À s’en déchirer les joues.

- Où est-ce que… t’es allée chercher tout ça ? Vraiment, où ?

Le Chef des Raccommodeurs se mit à la hauteur de Jay, en se penchant. Il avait bien voulu sortir ses mains des poches pour s’en servir d’appui au niveau des genoux. Il observa un moment la Soigneuse. Comme si elle était une curiosité. Le Joueur avait bien voulu descendre sur le plateau de Jeu pour voir une des Poupées qui se démenait. Une Poupée qui interprétait beaucoup, et oubliait qu’elle ne savait rien. Selon le Joker, nulle ne sait réellement quelque chose sur lui. Impossible, puisque l’un est noyé dans la boue au fond de la fosse et l’autre est le Joueur au sommet. L’intermédiaire se montre toujours aux autres, mais cette fois-ci, Pit, le Joueur descendait vers la pièce de jeu qui semblait être à l’étroit dans sa case, Jay.

- Je comprends pas ce que tu dis, et je me sens pas concerné non plus.

Sourire, plus fin. Plus sérieux.

- Personne ne meurt à ce jeu. Personne ne sait vraiment ce qu’il en est. Et me parle pas d’un type que je connais pas, ça n’intéresse pas mon esprit.

Le Joker observait toujours, cherchant peut-être parmi le bleu quelques traces d’un quelque chose.

- Je ne grandis pas, sache-le.

Clair, net, précis. Infiniment sûr. Pit ne grandissait pas, il n’avait rien de mature. Juste un mécanisme habituel, juste un jeu. Rien qu’un jeu.

- En revanche, toi, oui. Ça sert à rien de se débattre, tes raisonnements sont déjà une piste. Je sais que tu grandis. J’en suis sûr. Je passe ma vie à jouer avec ça, forcément je le vois.

Un instant, il hésita à ajouter quelque chose, finalement… il se contenta de continuer sur sa lancée. Sur ses suppositions, et s’il se trompait à l’instant, alors il se chargerait de mettre quelques graines de chaos dans l’esprit d’une fillette qui voulait se prendre pour sa « mère ».

Le Chef fit simplement un bisou sur la joue de la Soigneuse, avant d’ajouter :

- Tu me connais pas, je doute qu’on ait les mêmes faiblesse, très chère.

Pas les mêmes pour un bannissement en tout cas. Il n'avait jamais les joues rouges comme le Geai.

Sur ces mots, le Joker s’écarta pour déjà se diriger vers l’extérieur de la zone du Bassin. Mains dans les poches, le Joueur remontait dans les « nuages » de l’esprit. Et Pit revenait faire balancer ses jambes dans le vide de la fosse.
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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptySam 28 Jan 2017 - 18:23

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“Où est-ce que… t’es allée chercher tout ça ? Vraiment, où ? “
Tu l'entendis dire cela tout sourire.

Puis il t'observa, tu avais déjà vécu cette situation autrefois, il y a longtemps, un temps que tu avais oublié mais qui laissait une marque profonde en ton coeur comme une blessure mal cicatrisée qui te faisait tomber depuis le bannissement de...tu avais oublié qui...Mais tu te souvenais de l'humiliation publique que tu lui avais fait subir à ce banni...Tu te souvenais du regard de la foule sur lui, de ces cris, des ces pierres et du bracelet que tu lui avais arrachée comme tes jambes t'avaient été enlevées, il y a trop longtemps pour que tu t'en rappelles la cause.


“Je comprends pas ce que tu dis, et je me sens pas concerné non plus.”


Cette phrase te sortit de tes pensées, tu t'aperçus être sur le point de pleurer. Lui, souriait alors que tu te sentais, non que tu étais, en train de tomber. Alors tous les efforts que tu avais fait pour exister seraient réduits à néant ?




“Personne ne meurt à ce jeu. Personne ne sait vraiment ce qu’il en est. Et me parle pas d’un type que je connais pas, ça n’intéresse pas mon esprit.”


Il agissait comme toi ce jour là, il effaçait ce qui le dérangeait, il arrachait à une vie un espoir immense... mais avec une nonchalance qui te blessa. Avant de te rendre compte à sa phrase:
“Je ne grandis pas, sache-le. “ que tu étais autant gosse que lui. Tu pensais grandir, petite idiote, tu ne faisais que reculer.

“En revanche, toi, oui. Ça sert à rien de se débattre, tes raisonnements sont déjà une piste. Je sais que tu grandis. J’en suis sûr. Je passe ma vie à jouer avec ça, forcément je le vois.”


Et il t'embrassa sur la joue dans un:

“ Tu me connais pas, je doute qu’on ait les mêmes faiblesse, très chère.”


C'était doux comme le lait chaud, du lait chaud t'en avait-on déjà servi dans l'autre monde autrefois ? Tu étais un oisillon, Jay, un tout petit oisillon qui prétendait voler. Tu n'avais fait que te casser la figure. Et ce geste tendre fit fondre tout ton mur de béton qui pour les autres avait entouré ta souffrance, comme l'enfant Cassandra dont tu avais tout oublié, même le nom, tu te mis à pleurer.


“ PIT ESPÈCE DE CRÉTIN !” s'extirpa de ta bouche entre deux sanglots.

Tu ne retenais plus tes larmes, tu avais mal, tellement mal, tu prétendais être de pierre, forte et dure avec toi pour être de mousse avec les autres douce, douce comme la soie. Mais tu avais 14 ans, fillette. Juste 14 petites années. Et tu ne les laissais jamais s'exprimer, tu ne demandais rien en retour de ta tendresse, tu prétendais ne pas en avoir besoin, grosse erreur...

Tu tentas de te lever mais impossible, tu t'étalas dans la boue impuissante. Ces jambes tu en avais assez, tu voulais juste...arrêter d'étouffer dans un “tout va bien cela importe peu”, tes douleurs.

Et Pit d'un seul geste sur ta joue avait libéré cette fillette dans son coin qui pleurait en silence, sans un bruit, muselée.


“ PIT ESPÈCE DE STUPIDITÉ VIVANTE REVIENS !”


Tu redoublas de sanglots, tu aurais dû le rassurer, lui dire des mots doux, être cette Jay forgée au grand-arbre, forte, brave, câline, réconfortante sans faiblesse apparente presque mère. Mais l'enfant que tu avais ellipsé n'en pouvait plus et tu n'arrivais qu'à l'insulter en larmes de souffrances. Petite fille de 14 ans...


“ PIT !” crias tu une dernière fois pleine de boue et de larmes, appel à l'aide  un peu tard mais présent.
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MessageSujet: Re: Les Voies du Bannissement   Les Voies du Bannissement EmptyJeu 2 Mar 2017 - 11:04

Alors que le Joker comptait s’en aller, quelque chose le retint. On hurlait son nom. On l’insultait. Large sourire en réponse. Là, il avait déjà bien plus envie d’écouter. Il avait préféré être frappé, physiquement ou psychiquement, que d’être pris en pitié.

Il y avait aussi des pleurs. Ça donnait encore plus envie de revenir sur ses pas, de venir voir de plus près. De répondre à ce qu’il voulait bien répondre : oui il était un crétin. Oui il était une stupidité vivante. Non ? Il faudrait être un imbécile pour ne pas le voir. Juste un idiot de bouffon. Si pacifique. Si gentil.

Finalement, Pit s’accroupit à nouveau devant Jay. Il la regarda un moment, tout sourire, Tête légèrement penchée sur le côté.

- C’est vrai… j’ai oublié que tu pouvais pas te relever facilement.


Sur ces mots, il se releva pour aller mettre en place la chaise de laquelle il avait délibérément fait tomber le Geai.

Il prit tout son temps, tout sourire. Même s’il y avait quelque de « mécanique », automatique, dans ses gestes. Un rôle, celui du Chef des Raccommodeurs qui devait s’occuper de la Soigneuse qui ne tenait pas sur ses jambes.

Lorsqu’il eu fini de mettre en place, opération qui ne prit sans doute pas plus de quelques secondes, le Joker s’en retourna vers Jay. Il la prit dans ses bras pour la soulever. De toute façon, sa chemise avait déjà reçu sa dose de boue… il ne s’en souciait plus pour le moment. Pour le moment.

Pit parvint à mettre en place la Soigneuse dans la chaise, peut-être un peu brusquement, faute d’habitude.

Corvée finie par un soupir rapide.

- Voilà. La stupidité vivante t’a aidé.


Dit-il en se penchant à la hauteur du Geai.

- Va falloir retourner dans ton Infirmerie, je veux pas avoir d’ennui avec Soul. C’est contreproductif actuellement.

Et il avait presque eu mal au dos.
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