— Tu ne veux pas venir jouer ?
— RAAH !

C'est pas un cri de peur, c'est un cri d'animal, de fausse rage, les cris qui remplacent les mots quand il y a rien à dire. C'est « Laisse-moi ».

La petite fille s'en va. C'est comme ça, maintenant, avec Tick Tock.
La petite fille ne comprend pas. On dit à la petite fille qu'il faut laisser Tick Tock tranquille parce que Tick Tock a besoin d'être seul et qu'on ne peut rien pour lui. La petite fille pense que ce n'est pas vrai. La petite fille le regarde de loin, alors qu'il joue près du cimetière, toujours près du cimetière.
Avant, Tick Tock était doux et drôle. Son corps était mou et désarticulé, il avait l'air très libre.
Maintenant, Tick Tock est tout dur. Son corps est dur, sa voix est dure, comme son regard est dur aussi. Personne ne comprend et tout le monde fuit. La petite fille est une des dernières à tenter. Mais Tick Tock reste tout seul dans son coin, accroupi à dessiner des ronds, des carrés à la craie, avant de les raturer frénétiquement.

Avant, quand il vomissait ou saignait du nez à cause de son cœur en toc, Tick Tock allait voir le Chef des Soigneurs ou celui des Artisans pour se faire réparer.
Maintenant, Tick Tock crache vert ou rouge et ne fait rien, accroupi à dessiner des ronds, des carrés à la craie, avant de les raturer frénétiquement.

Avant, Tick Tock attendait sagement son tour pour le dé à coudre du soir et il embrassait sa mère tout doucement. Maintenant, la petite fille l'a vu, Tick Tock se jette sur sa mère et l'étouffe tant il la serre fort, et il pousse les autres enfants, et il les frappe, les insulte, et il empêche la mère de partir, et la mère le punit. Et il reste tout seul dans son coin, accroupi à dessiner des ronds, des carrés à la craie, avant de les raturer frénétiquement.

Et plus personne ne l'aime.


Avant, Tick Tock riait et pleurait fort, sans jamais se retenir. La petite fille s'en souvient et beaucoup d'autres s'en souviennent encore.
Maintenant, Tick Tock ne rit que quand ce n'est pas drôle, quand il tire les cheveux de Rainette ou qu'il pique les doigts de Lovely avec une épingle. Il ne pleure que pour les caprices et ses sanglots sont hachés d'injures, et chaque fois la petite fille tremble un peu.

Avant, Tick Tock avait peur des gros animaux et des petits insectes.
Maintenant, Tick Tock écrase les coccinelles et crie « on va te manger !! » à la face des bêtes sauvages.

Avant Tick Tock était tout sage et tout docile, tout le monde disait qu'il était mignon, et la petite fille aussi le disait. Quand il ratait quelque chose et qu'on se moquait de lui, il riait aussi ! Quand il n'arrivait pas à attacher sa salopette, il prenait une pince à linge ! Quand il était trop essoufflé en courant après une aventure, il demandait aux autres d'attendre et remontait son cœur !
Maintenant... Maintenant quand Tick Tock rate quelque chose et qu'on se moque de lui, il tape, il crie, il repousse des deux bras. Il ne recommence pas ce qu'il a raté, il renonce et piétine tout. Quand il n'arrive pas à attacher sa salopette, il l'enlève et la déchire, et puis il se roule par terre. Quand il est à la traîne, il ne demande pas qu'on l'attende, il insulte les autres et s'en va. Il sait qu'on va le chercher, qu'on va le chercher pour lui, pour l'aider, alors il court encore plus vite, en souriant un peu bizarrement. La petite fille l'a vu.

La petite fille l'a même vu taper son torse, taper son cœur, en criant « Tais-toi, tais-toi ! » alors qu'avant, Tick Tock se moquait de son tic tac. Les poings de Tick Tock sont devenus tout serrés et tous ses mots sont méchants.

Même qu'avant, Tick Tock avait peur de la mort et des pirates. Maintenant, Tick Tock n'aime plus les Delaware, il aime les Piccaninny avec leurs scalps à la ceinture. Il parle de tuer tout le temps, tuer tuer tuer. Tuer les méchants ! Tuer les grands ! Tuer les monstres !!! Il crache, il bave, la veine de son cou est toute gonflée. Parfois il pleure et rigole en même temps et il ne s'en rend même pas compte.

Tick Tock est devenu sale. Pendant un temps, la petite fille se souvient qu'il se lavait beaucoup. Beaucoup trop. Il se frottait si fort qu'il s'arrachait des morceaux de peau qu'il enterrait vite dans la terre. A cette période-là, il y a quelques mois peut-être (mais c'est dur à dire), Tick Tock avait le regard très inquiet et il parlait tout le temps du Wendigo. Le Wendigo par-ci, le Wendigo par-là. Il harcelait Scar et demandait sans cesse à voir Peter Pan, parfois même il tentait de forcer l'entrée de la Maison Sous Terre ! Personne ne fait ça. Alors Tick Tock a été envoyé au cachot, et dans le cachot il a continué à parler du Wendigo. Plus tard encore il a arrêté de se laver, et la boue a remplacé l'eau.
Mais ce moment là, Tick Tock n'était pas encore tout dur. Il était juste vite. Il marchait vite, regardait vite et parlait très vite. Il avait dit à la petite fille :

— Il peut sentir ton odeur. Il faut se couvrir de boue et de feuilles pour masquer ton odeur. Sinon il va te manger. Je garde le cimetière, comme ça il ne peut pas manger les enfants morts. S'il vient, je lui tire une flèche dans les yeux. Et je le coupe avec une hache.

Avant, Tick Tock ne parlait pas d'armes. Maintenant, il en parle tout le temps. Il explique ce qu'il va faire sur un méchant avec une arme. Au fond, ça doit aussi le dégoûter parce qu'il a une drôle de tête quand il en parle. Mais c'est comme plus fort que lui. Arracher les yeux et sortir les tripes. Il dit des choses comme ça. Avant, non.
Avant, ses histoires préférées, c'était les contes et les histoires pour bébés. Maintenant, il faut qu'il y ait du sang et de la mort, des monstres, des horreurs. Et quand il joue, il joue à la mort. Il veut être soit le monstre qui mange des enfants, soit un guerrier qui tue tout le monde. Et comme il fait mal aux autres, personne ne veut jouer avec lui.

Quand il dort, Tick Tock est tout raide. Il ne crie pas, ne bouge pas, mais il a des armes volées sous son oreiller. Il en construit lui-même avec le objets qu'il vole aux autres enfants, car Tick Tock vole toujours des choses. Maintenant, il vole des choses dangereuses, des choses qui blessent, et il les assemble pour former une chose qui blesse encore plus. Pour se protéger.


Le visage de Tick Tock a changé. Ses yeux sont plus grands et plus brillants, et tout autour comme des étoiles moches, des égratignures dans tous les sens. Ses gestes sont secs et sa voix est descendue. On dirait que c'est pas Tick Tock, que c'est un frère jumeau, un frère sombre.

Tick Tock dessine toujours, mais ses dessins sont plein de ratures, de dents, de rouge.
Tick Tock adore toujours Peter Pan, mais il l'aime encore plus lorsqu'il est cruel, sanguinaire et dément.
Tick Tock aime toujours les esprits. Et seuls les esprits le calment. Les Sylvains ont senti le basculement. Ils l'ont fui, même, pendant un moment. Alors Tick Tock les a insulté et boudé. Puis il s'est endormi, et les Sylvains l'ont encerclé, et ses cheveux sont devenus blancs, comme avant. Son cœur horloge est devenu plus lent et plus tranquille. Parfois, au milieu d'eux, il pleure tout doucement. Puis il s'endort. Mais personne ne le voit plus comme ça. Même la petite fille ne peut plus le voir.

Maintenant, maintenant Tick Tock pince les fillettes, casse les jouets, renverse son assiette et hurle quand on essaye de le calmer en lui plaquant les bras. Tick Tock va au cachot sans arrêt et pleure en beuglant toute la nuit, de rage et d'impuissance, d'on ne sait quoi, non la petite fille ne sait pas. Il n'a pas l'air d'avoir peur. Il va dans la forêt tout seul, il s'entraîne au combat, il dessine le Wendigo mort et dans le noir du cachot, il chante des longues chansons qui font un drôle d'effet sur le cœur. Il parle beaucoup tout seul.

Il se bagarre. Tous ses jeux sont liés à la bagarre, avec des jouets ou avec les autres. Il crie tout le temps, dès qu'il n'est pas content. Il joue seul et il fait peur à voir parce qu'on dirait qu'il y croit vraiment. Il transpire, il court, il tombe, il saigne, il joue encore. Ses jeux n'ont pas l'air drôle. Il y a toujours un énorme danger. Il y a toujours le sang et la mort.

Tick Tock fait mal aux autres et parfois à lui-même. Il se cogne la tête contre les murs, s'arrache les cheveux, se mord les poignets. Tout exprès. Et plus on lui dit « ça suffit », plus Tick Tock le fait. Plus on veut quelque chose de lui, plus Tick Tock fera l'inverse. Plus on veut qu'il s'active, plus il sera immobile. Plus on veut qu'il se calme, plus il s'énervera. Plus on veut le silence, plus il hurlera. Plus on veut qu'il parle, plus il se taira. Et parfois, il vient voir quelqu'un, souvent c'est une mère ou une grande garçonne, des fois même un grand. Et il ne dit rien. Il fixe, il bouge pas. Ça énerve l'autre, alors Tick Tock continue. Il lui arrive de jouer du tambour. Il lui arrive de dire des insultes tout bas. Il lui arrive de mettre sa main sur l'étagère et de faire lentement glisser une cruche. Il défie le regard du grand qui lui dit « ne fais surtout pas ça », jusqu'au bout. La cruche se renverse et son cœur éclate en même temps. Il attend qu'on le punisse, qu'on le violente, alors il pourra crier, hurler de sa voix qui transperce tout.

La petite fille a entendu dire que Tick Tock était fou. Parfois, ils utilisent d'autres mots. Perturbé, désaxé, traumatisé.

La petite fille a même remarqué que Tick Tock ne zozote plus.

Tick Tock a un cœur qui fait tic tac. Il n'a pas toujours eu un cœur comme ça. Un jour, périple dans la Machine et ses dangereux effets secondaires, Tick Tock qui se perd, Tick Tock qui par magie se métallise, Tick Tock qui souffre tant qu'en sortant il sombre, Tick Tock qui va mourir. Une Fumerolle le voit et prend pitié d'un si petit corps tout gris, la Fumerolle entre dans Tick Tock et le débarrasse de son gris. Sauf un organe. Le risque est trop grand. Le cœur restera gris, ce sera un coeur-horloge.

Le cœur fait vomir, saigner du nez, essouffle et fatigue très vite. Tick Tock doit aller voir les Soigneurs pour ne plus avoir mal et les Artisans pour graisser le mécanisme, avec sa clef en forme de cristal. Avant, il le faisait beaucoup. Maintenant, il fait exprès de ne pas le faire. De repousser les limites.  

Tick Tock est connecté aux esprits qui l'ont sauvé. Alors quand il s'approche d'eux, ses cheveux marrons deviennent argentés, et il a de drôles de traces sur le corps, et il se sent bien, il se sent ailleurs et pourtant tellement là. Avant, les esprits n'avaient jamais peur de lui. Maintenant, ils se méfient quand son aura est toute foncée, et Tick Tock s'énerve encore plus parce que c'est sa façon de réagir quand il a mal.  

Tick Tock se ballade principalement tout nu. On ne sait pas pourquoi, il déteste porter des habits. Sinon, ce sera un pagne ou une vieille salopette, parce qu'une mère l'a forcé.

Tick Tock est très attiré par l'eau.  Il semble y découvrir des trouvailles qui ne sont chères qu'à lui. N'empêche qu'ainsi, il a déjà fait la recontre de créatures rares et belles.

Tick Tock a une grande soeur qui s'appelle Crimson et qui se prend pour le Petit Chaperon Rouge. Elle pense qu'il est la réincarnation du Petit Poucet. Tick Tock ne se souvient pas de leur lien passé. Elle l'oblige à semer des cailloux pour retrouver son chemin. Avant Tick Tock le faisait parce qu'il avait peur d'être grondé. Maintenant, Tick Tock n'a plus peur. On dirait qu'il a envie.

Tick Tock aime les choses répétitives et déteste les choses intenses (lumières, sons, odeurs, goûts). Avant, il prenait sur lui. Maintenant, il crie, tape,  ou se cogne la tête contre un mur.
Tick Tock est dyslexique, parce que sous ses yeux tout est différent. Certaines couleurs le rendent triste par exemple, alors quand il est triste il dit "Je me sens orange". C'est valable pour toutes les émotions. Les lettres lui évoquent des formes ou des paysages, et il ne parvient pas à les assembler pour former un mot. Il ne sait pas non plus très bien compter. Il pense que quatorze est le nombre maximum. Mais Tick Tock ne parle plus de ce qu'il ressent, ni ce qu'il aime, ni ce qui l'effraie. Maintenant, Tick Tock prend au lieu de demander et crie au lieu de sanglotter.

Tick Tock s'est trouvé un oranger non loin du camp, avec lequel il a tissé des liens forts. Il l'aime, lui parle, et l'appelle Xururuca. Il prend encore grand soin de Xururuca, mais parfois il le tape ou l'insulte, comme ça.

Le seul truc qui peut calmer Tick Tock, en dehors des esprits, c'est la musique. S'il fait une crise de nerf, et il en fait beaucoup, la seule chose qui marche, c'est ça.

Peter aime utiliser Tick Tock pour faire peur à Hook qui n'aime pas les horloges. Il le met dans un sac. Et Tick Tock est tellement fier et content de faire peur qu'il oublie sa propre peur.

Tick Tock a souvent les cheveux longs maintenant. Il se laisse plus couper les cheveux. Ses cheveux poussent très vite, on sait pas pourquoi. Le seul moyen de les couper, c'est quand il dort.

Tick Tock est plus lourd qu'un enfant normal à cause de son cœur.
Tick Tock porte surtout des salopettes et un costume de raton laveur.

Tick Tock joue encore du tambour, mais plus fort qu'avant.
Tick Tock fait tout le temps des grimaces, mais elles sont plus agressives qu'avant.
L’histoire préférée de Tick Tock était celle de Pinocchio. Mais maintenant...

Mais maintenant c'est différent. Tick Tock a vu Dolly se faire manger. Tick Tock a senti l'odeur de son cadavre et croisé le regard de son dévoreur.
Tick Tock a changé.

Avant, c'était le terrain du jeu et de l'innocence. Maintenant, ses jeux sont barbares et intenses, solitaires, et son innocence est teintée de violence et d'horreur. Mais le Pays, c'est son seul monde. Il ne le quittera jamais. Jamais.

Tick Tock n'a pas de souvenir. La Machine les a avalé. Il ne sait même pas vraiment ce que c'est, l'Autre Monde.

C'est son roi, son idole. Mais tout a changé pour ça aussi. Avant, c'était la joie et l'audace de Peter Pan que Tick Tock admirait. Le rire de Peter devenait le sien et sa soif d'aventure aussi. A présent, Tick Tock veut pourfendre autant que lui, être fort, violent, indestructible. Il admire Peter pour son pouvoir.

— Qu'est-ce que tu fais ?

La petite fille refait une tentative.

— Un piège pour le Wendigo.

La petite fille regarde Tick Tock s'activer. Il a l'air plus grand qu'avant, et ses tout petits muscles se voient plus. Sa peau est très bronzée mais, c'est bizarre, la petite fille le trouve pâle sous la peau. Il transpire et souffle mais on dirait qu'il ne le voit pas. Avec des outils de fortune, il semble fabriquer une sorte de cage. Ses mains sont très abîmées. Il n'est pas très doué.

— Le Wendigo ne vient pas par ici, ne t'inquiète pas.

Tick Tock, qui est accroupi, se relève d'un coup et se met droit devant elle. Ils font la même taille. Les yeux de Tick Tock ont l'air malade.

— Ah oui ? Qu'est-ce que tu en sais, TOI ! Tu n'es qu'une idiote, tu es même CONNE !

Il a craché le mot comme si c'était une horreur sans nom, et d'ailleurs aux oreilles d'un enfant si jeune c'en est une. Les lèvres de la petite fille tremblent. Tick Tock ne dit rien pendant un long moment, trop choqué par sa propre violence. Quelque chose, quelque chose de noir, se réjouit en lui. Autre chose se fissure un peu plus.

— Quand il viendra, je serai là, caché derrière cette tombe. Il ne pourra pas me sentir car je serai couvert de boue. Après je lui fonce dessus et SHTAK ! JE LE TUE ! JE LE TUUUE !

Il crie, comme un cri de douleur, un cri qu'on ne choisit pas vraiment de pousser, qui lui secoue tout le corps. Des larmes embuent ses yeux et la petite fille recule un peu, les yeux mouillés elle aussi.
Tick Tock la fixe un instant, les yeux exorbités, sans rien dire d'autre. Un petit filet de sang coule de son nez. Il l'essuie du dos de la main avant de prendre de la terre et de s'en barbouiller le visage.

— Tu n'as pas l'air bien, s'il te plait, rentre. Vas voir Sugar, elle te donnera quelque chose à manger.

Tick Tock s'est remis au travail, assis sur le sol et absorbé par sa tâche.  

— Non ! Sugar ne pense pas à moi, elle me déteste ! Et je la déteste aussi ! Elle ne veut jamais s'occuper de moi.

C'est faux, la petite fille le sait. Mais Sugar a plein d'enfants à s'occuper. Et Tick Tock ne supporte pas. Il veut toujours que sa mère l'étreigne sans s'arrêter. Pourtant, les règles disent bien que c'était interdit.

— Personne ne comprend ce que je fais... dit-il sombrement. Mais je m'en fiche. Un jour ils seront bien contents et ils me remercieront et moi, et moi, et moi, je leur cracherai dessus ! Je leur donnerai un coup de pied !! Je les TUERAI !!!

Un haut-le-coeur le prend mais il le refoule et il se concentre sur le martèlement d'un gros clou.

— D'accord... répond la petite fille et sa voix sursaute. Alors... Heu... Fais attention à toi, Tick Tock. Si tu as besoin de quelque chose, il faut que tu ailles voir un soigneur, ou Sugar, ou ton chef, ou... ou moi, si tu veux.

Tick Tock l'ignore. Il rate son cou et pousse un cri de rage avant de se frapper le front avec frénésie, encore et encore, les dents serrées. La petite fille se détourne car ses yeux sont remplis de larmes.


Plus tard, quand vient le soir, elle voit Tick Tock devant son piège, en tailleur, fixant les bois au loin. Il est sale et seul. Personne ne fait attention à lui. Elle se dit que finalement, le Wendigo l'a presque tué, lui aussi.