Spoiler:

Resumé:

Tout le monde était là. Le danger, aussi. Par danger, Heaven ne voyait qu'un homme, qui, auparavant perché sur un rocher, avait pris la patole le premier. Parce que cet homme, elle le savait, c'est une saleté de V.I.P. Un Nemesis venu fourer son nez ici. Peut être était-il là pour leur mettre des bâtons dans les roues, qui sait ? En plus de cela, elle n'aimait pas son air, qu'elle jugeait faussement gentil et prévenant. Elle avait à l'oeil les autres Perdus du groupe : Pale, Fail, et Joy. Il y avait aussi une Fée visiblement mal en point, deux Peaux-Rouges, et une Comète, à qui la Mésange jetait des regards furtifs. Elle lui faisait penser à leur Comète, la oetite Chance. Elle se disait qu'un jour, elle deviendrait aussi grande que celle-ci...
La Récolteuse regardait la Créature, il faut dire qu'elle l'impressionait un peu. Elle a toujours aimé les Créatures qui pouvaient voler, et rêvait même d'un jour, grimper sur l'une d'elles, pour toucher les étoiles. Ce serait tellement beau, et surtout si irréalisable... D'autant plus que cette Comète là semblait bien clouée au sol.

Heaven perdit Pale de vue un moment, juste assez pour voir le Pirate s'approcher d'elle et lui parler. À la fois inquiète et en colère, -autant contre le Pirate qu'elle-même, qui avait détourné le regard de sa congénère- elle rejoignit alors les deux en deux temps trois mouvements, et, s'approchant de Pale, cracha à l'intention du forban :

- Bas les pattes, Nemesis !

Elle s'accroupit ensuite près de sa jeune collègue et lui caressa la tête, regardant d'un air agressif l'homme à la peau tanée et aux cheveux blancs. Malgré tout, elle n'osa pas demander à la Défaillante ce que le Pirate lui avait dit. Ça aurait été inutile, sachant qu'elle allait maintenant garder la filette auprès d'elle...
Elle tréssauta un peu, lorsqu'un Peau-Rouge, à l'apparence se rapprochant plutôt d'un Africain qu'un Indien, prit la parole, en intimant à Fail de se tenir en dernier pour protéger la file. Il avait aussi prévu quelque chose pour la dénomée Loutre Sage, une jeune Huron. Il l'impressionait un peu, l'imposant Peau-Rouge; il avait pensé à tout...
Bon, le Pirate aussi, mais bon, c'est un Pirate. Et ils ne méritent pas la reconnaissance, eux.

- J'approuve. Fail est l'homme de la situation : il ne réfléchit pas, et frappe quand le danger se fait sentir... Pratique.

Déclara-t-elle alors, en donant une tape sur l'épaule de la Sentinelle, laissant échapper un petit rire. Elle approuva ensuite l'idée du "code" qu'avait proposé Pale. Prenant alors une grande inspiration, elle désigna le sac qu'elle portait sur le dos, et continua :

- De mon côté, j'ai des torches, et un briquet pour allumer. J'ai une bonne réserve, on peut en faire bon usage.

Oui, le briquet qu'elle avait réussi à avoir, et qui appartenait à Weasel, qui était jalousement resté auprès du Tyran miniature. En tant que Courtisan, c'est sûr qu'il assumait bien son Rôle... Trop bien, même. La jeune fille sait que Weasel est assez fourbe pour rendre Peter encore plus joyeux... Et c'est bien pour cela que la Récolteuse était déterminée à trouver la fameuse source qui mettra fin à la joie dévastatrice du Tyran.
Elle rassembla ensuite ses compagnons, ils formaient ainsi un petit groupe de quatres Perdus. Rassemblés comme ils étaient, elle leur dit alors, tout bas :

- On reste groupés en fin de file, ne nous perdons pas de vue ! Il faut aussi garder un oeil sur nos compagnons de voyage... Sauf peut être le Pirate. On est jamais trop prudents, avec eux...

Elle se retira ensuite, lançant furtivement un regard méfiant au forban, qui conduisait le petit groupe qui s'était déja mis en route.
Heaven suivit alors la petite troupe, en prenant bien soin de garder près d'elle Pale, Joy, et Fail. Le tunnel principal était sec, la terre constituant le sol s'était asséchée. Une longue marche les attendait, et la Mésange, qui avait déja eu une mauvaise surprise une fois, avait rencforcé ses ballerines avec des morceaux de tissus, près des talons; la dernière fois, elle avait trop marché, et avait dû subir la souffrance des ampoules...

Heaven, en bref:

Résumé:

Intrigue 4Chapitre 2 : la Source Sacrée

Au cours de ces derniers crépuscules - et non pas lunes, comme la nuit ne tombait désormais plus - le reptile avait entendu les rumeurs de la forêt, celles colportées par les autres animaux, et véhiculées par la Nature elle-même ; comme si cette dernière avait réellement souhaité que la nouvelle se répande. Les Esprits Fleuves étaient apparus face à une garçonne perdue et une peau-rouge, leur offrant une bien étrange prophétie, mais une pleine d'espoir. Il fallait trouver de l'eau, une eau dite sacrée, une eau qui pourrait raviver la flamme des esprits ; et c'était un bon mot à utiliser dans une situation caniculaire comme celle-ci.

Alors comme d'autres, il s'était proposé de participer à cette recherche ; parce qu'à force, sa minuscule source non loin du Grand Arbre avait fini par se tarir, et que s'il pouvait en trouver une autre, une qui pourrait ramener l'eau et les proies sur l'île, alors l'Incapable n'hésiterait pas. Oh, il montrerait aux autres comme il est fort, comme il est puissant ! Et ils rigoleraient moins. Sauf que lorsqu'il vu tout ce beau monde à l'entrée des Tunnels de Pâques, c'est lui qui fit pale figure. De tout ce beau monde, Noiraud ne reconnut que deux personnes après de brefs coup d’œil : Pale, la garçonne perdue malade, et Ciel, le prince des fées.. même si là, il était beaucoup trop grand, trop grand pour être une fée. Les rumeurs étaient donc vraies : les êtres de son espèce pouvaient prendre forme humaine. Mais comment avait-il fait pour sortir du Palais Royal ? Ça, la créature n'en avait pas la moindre idée. C'est qu'il l'aimait bien, le Petit Prince, même s'il ne l'avait encore jamais rencontré. La canicule avait rendue la Comète agressive, mais il demeurait plein de bons sentiments envers un autre être aux ailes cassées. Quelqu'un comme lui.

Les ailes bien repliées sur son dos, l'Incapable s'approcha alors en silence des autres, restant tout d'abord en retrait ; observant les adultes donner les directives et les emplacements de chacun. Ils semblaient doués dans ce qu'ils faisaient.. mais le Dragonnard n'était pas rassuré, pas convaincu. Il avait peur, lui aussi.

« Avant d'avancer je propose qu'on mette un code en place pour si on se perd ou si un danger nous menace... On pourrait par exemple siffler deux fois ? Dans les tunnels ça s'entendrait non ? fit la récolteuse. »

Surprit par une telle idée, le reptile sombre se redressa tout en s'approchant un peu plus, comme pour s’immiscer dans la conversation ; il bouscula même quelqu'un qu'il ne connaissait pas, et ne prit pas la même de s'excuser, seulement de grogner un peu de mécontentement. C'est que ces tunnels étaient étroits pour une créature comme lui.

« De mon côté, j'ai des torches, et un briquet pour allumer. J'ai une bonne réserve, on peut en faire bon usage, fit une autre. »

Lui aussi avait des flammes ! Bon, il ne pouvait pas vraiment se faire roter à tout bout de champ, mais c'était toujours utile. Malgré tout, ce n'était pas cette information qui perturbait le grand enfant qu'était la Comète.. Se léchant les babines tout en faisant moult grimaces, il s'était alors perdu dans ses pensées pour essayer de produire le signal proposé par la Défaillante. Et bien sûr, aucun sifflement ne s'échappa de sa gorge, car il n'avait pas de lèvres comme les humains, juste de grosses babines quelque peu baveuses à cause des grimaces tremblantes.

Vexé, il finit par froncer les sourcils tout en grognant ; un peu contre lui-même, mais aussi contre Pale qui avait eut une très mauvaise idée. C'était de sa faute.

« Moi, pas pouvoir. Pas savoir, siffler, les informa-t-il. »

Au pire, c'était sans doute mieux. Parce que s'il trouvait la source tout seul, il pourrait la garder que pour lui, ou l'offrir aux esprits sans que les autres ne le sachent. Oh, ça lui permettrait peut-être d'entrer en contact avec l'Esprit Nuit, qui guérirait ses ailes, et lui permettrait de voler, enfin ! Oh, ça serait chouette, tellement chouette ! Yarn serait sans doute très impressionnée, puis ses frères et sœurs aussi, et sa maman. Il pourrait rentrer au nid alors, et ça serait chouette, et ça serait chouette..

Alors, une idée lui traversa l'esprit, mais qui fut repoussée dans un coin de sa tête lorsque le reptile entendit des bruits de pas en sa direction. Sur ses gardes, il plaqua alors ses oreilles sur le sommet de son crâne ; avant de finalement croiser le regard du petit homme, ou plutôt.. du Petit Prince.

« Quel bel animal tu es, souffla-t-il, comme un murmure, avant de tendre ses doigts fins en sa direction, une Comète, n'est-ce pas ? Je ne t'avais jusqu'alors vu qu'en rêve et en livre... Seras-tu mon soleil pour cette fois. Mon soleil soir. »

Mué dans le silence, l'Incapable passa un long moment - ou alors un court, qui sait - à toiser l'être qui se tenait face à lui, tout en laissant l'étrange effluve qui émanait de ses mains rentrer dans ses narines. Ça avait l'odeur de la forêt, d'une créature unique, du Renard, mais également celle que Dumbledore portait dans sa fourrure, celle des chats.. le tout mêlé à une senteur inqualifiable : celle du soleil. D'une certaine manière, cette drôle d'effluve calma l'esprit égoïste de la Créature, qui donna un léger coup de museau dans la main de Ciel.

Il ne pouvait pas, non, pas abandonner un frère aux ailes fragiles ; quand bien même il n'en avait plus du tout sous cette forme là. Alors, il courba l'échine pour laisser le prince des fées grimper sur son dos.

« Ailes cassées, moi comprendre, grogna-t-il d'une petite voix, comme si lui aussi avait tenté de murmurer, Prince grimper, moi porter. Pas pouvoir siffler, mais ça. Oui, capable. »

Il serait le seul, oui, Ciel serait le seul qu'il emmènerait à la source sacrée s'il venait à la trouver ; les autres, eux, n'importaient peu. Ils n'étaient que là pour voler ce territoire de toute manière.. que ce soit les grands, comme les petits. Il fallait rester prudent.

Alors, quand le prince fut sur son dos, il se remit en route avec les autres.

Jawilsia sur Never Utopia

Résumé:

Tous ces gens tous ces visages qu’il ne reconnaît pas lui font hausser haut haut haut les sourcils et tourner tourner tourner ses méninges étourdis.
Fail reste près des siens, par réflexe, sa main gauche crispée sur sa lance appuyée contre le sol. Il écoute. Essaie de le faire bien. Et acquiesce aux mots du pirate. Oui, oui, entraide. Il sait. C’est une mission spéciale !
Pour sauver le monde, les héros doivent mettre leurs différends de côtés. Il sait, ça. Il se souvient, ça. Aussi Fail sourit-il largement de laisser son regard errer sur la colorée brochette de Super-Eux qu’ils sont, tous.
Pour sûr, ce qui importe le plus, c’est qu’à l’issue de cette aventure, il retourne à l’Arbre accompagné de la petite Pale, de la Mésange et de Joy. Joy qui, à faire des chatouilles au tunnel, lui fait se demander un instant s’il vaudrait pas mieux la prendre par la main. Mais c’est peut-être juste qu’elle aime beaucoup Pâques… Qu’il déduit sans démordre de son enthousiasme.
Le garçon, là.
À son sourire de se faire un « o » surpris.
C’est qu’il n’a jamais vraiment vu de peau-rouge de vrai pour vrai de si près avant. Et comme il veut faire bonne figure, il ferme d’abord la bouche et, du plus sérieux qu’il le peut, acquiesce d’un résolu hochement de tête sans se douter que Heaven en rajouterait.
J'approuve. Fail est l'homme de la situation : il ne réfléchit pas, et frappe quand le danger se fait sentir... Pratique.
Pas vrai… Je réfléchis… Qu’il rouspète doucement en se balançant d'un pied à l'autre.
Et comme pour s’en convaincre lui-même, Fail ne tarde pas plus longtemps et traîne sa moue chagrine à la queue du groupe.
De là c’est bien. C’est mieux. Y’a vue sur l’ensemble. Y’a petite accalmie dans le coco et y’a, du coup, éclaircissement dans les idées. Ou des pas d’idées. Peu importe.
Du bout de son pied, Fail bute distraitement dans le sol terreux.
Je réfléchis… qu’il se répète pour lui-même.
Puis il hausse les épaules, redresse la tête. Pas grave, de toute façon. Pas grave. C’est à lui que l’indien a demandé de « protéger. » Protéger, même que c’est sa spécialité.
La vue du garçon fée montant sur la comète aux yeux gentils achève de ramener à Fail son sourire.
Avec à leur tête une princesse belle comme dans les histoires, bien qu’un séjour dans la Province Acidulée ne lui ferait aucun tort, un peau-rouge très réfléchissant et un pirate qui respecte les codes des Super-Héros en temps d’extrême nécessité, Fail se dit que forcément, fortement forcément, ils sauront étancher la soif de l’Île.

résumé:

Il y avait quelque chose de logique à envoyer le chef des livreurs chercher de l'eau. Que ce soit pour l'idée, ou pour l'exemple. C'était tellement logique, en fait, que personne n'avait pensé qu'il puisse refuser, et personne ne lui en avait laissé la chance, d'ailleurs. La logique de Bow, il s'en serait passé. Il crachait généralement sur toutes les idées qui puissent venir de ce gars, même si certaines, au final, avaient fait leurs preuves. Mais à cet instant, il enviait ceux qui avaient pu rester à l'arbre. Entouré de gens plus ou moins connus, dans la moiteur étouffantes des galeries, il avait chaud. Il se sentait parano et claustrophobe. Et ses doigts le démangeaient de sortir un poignard et de buter salement les pirates qui les accompagnaient. Elle était mignonne, Grudge, avec ses devinettes et son sauvetage de monde, hein. Mais franchement, l'obliger à faire un truc pareil, c'était moche.

Maussade, il dévisageait les membres de son groupe de fortune. Pas choisi, le groupe. Même parmi les perdus, il était servi. Une récolteuse maladive, un autre garçon a l'air complètement à l'ouest (« pas vrai. je réfléchis »), une Heaven bien trop survoltée. Et comme si ça suffisait pas, fallait qu'ils terminent avec la seule comète et la seule fée au monde incapables de voler.
Ça y est, ils pouvaient officiellement se faire renommer « groupe des fragiles ».

Au moins, il y avait Joy, se dit-il. Joy qui, pupilles dilatées et mains agitées de tics, s'employait à frotter ses joues contre la surface rugueuse des murs, et gloussait à chaque phrase prononcée. Ouais. Non. Ne comptons pas là dessus non plus. Il avait entendu ce qui était arrivé à la mère apprentie. Ne savait pas si il la croyait, mais compatissait, en tout cas. Il allait l'aider, décida-t-il. Au vu de l'état dans lequel elle se trouvait, pas moyen qu'on la laisse gambader librement, elle risquerait de se brûler à l'une des torches, ou de prendre un monstre pour un grand nounours câlin. Il n'avait pas envie de jouer son rôle de chef, aujourd'hui. Mais il endossait volontiers celui de babysitter.

« C'est une bonne idée ça, Joy. »

Il avait parlé doucement, prudemment, par rapport à ses éclats de voix habituels. Et plus fermement, il avait refermé sa main sur celle de la mère, la main moche, mutilée. Comme il le faisait parfois pour les enfants plus jeunes.
D'ailleurs, regard perdu, gestes maladroits et propos incohérents, il voyait des ressemblances frappantes entre une Joy défoncée et un gamin de trois ans.

Il se contenta de hausser les épaules au reste des idées. Siffler deux fois. Ça lui va. Les adultes ouvrent la marche. Soit. Qu'ils crèvent en premier. Les briquets, la peinture, le pendule de sourcier, très bien. Peu importe.
Mais garder le silence trop longtemps, ça n'avait jamais très bien marché chez lui. Il trépignait presque.

« Ça marche vraiment votre truc ? »

Il y avait une petite pointe de défiance dans son ton alors qu'il s'approchait de la Princesse des Hurons et son acolyte pour observer leur petit rituel. Non parce que les Esprits, ils se bougeaient pas des masses pour les aider. Et c'est pas un petit pendule magique qui allait changer ça. Si ?
Si, faut croire.

« Ça dit gauche. » il annonça à contrecœur devant les balancements vibrants du truc. « On fait quoi ? On marque le tunnel comme Joy a dit ? »

Il faillit ajouter que si personne n'avait amené de peinture, il suffisait d'éclater le crane d'un pirate contre les parois. Mais bon. Solidarité, tout ça. Et à bout de patience, tirant Joy derrière lui, il commença à avancer vers l'entrée du tunnel. Oubliant que les peaux-rouges étaient censés ouvrir la marche. Et lâchant sans y penser un long sifflement entre ses dents de devant.

résumé:

Résumé: