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Lacerate
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| Sujet: A Story no one told Dim 29 Nov 2015 - 0:11 | |
| Il avait fait chaud toute la nuit, il avait fait chaud aux aurores. Il avait fait chaud quand Lacerate était partie, il avait fait chaud quand elle s’était retrouvée courir après une proie trop rapide pour elle. Il avait fait infernal quand midi s’était pointé, trop chaud pour bouger, trop chaud pour rentrer. C’était ainsi que la Chasseuse avait loupé le repas, tant pis. De toute façon, personne avait envie de manger avec une telle chaleur.
Il avait fait chaud quand elle avait rabattu la chimère vers l’un de ses pièges, quand elle l’avait achevée sans s’émouvoir de ses suppliques. De la viande, du sang frais enfin. Ce serait toujours mieux que rien. Il avait fait chaud mais un peu moins en milieu d’aprèm, quand Lace avait chargé la bête sur son dos pour la ramener à l’Arbre. Douce, la marche. Somnolente. Même elle qui s’accommodait de la chaleur peinait à fonctionner correctement avec cette canicule. Elle ne se décourageait pas pour autant, la brave Gueule Cassée. Elle constatait juste son inefficacité, voyait la petite Meute des Garçons Perdus doucement déchanter.
Le Grand Arbre était inhabituellement silencieux, à croire que tout le monde ou presque faisait la sieste. Lace avisa quelques groupes d’enfants en train de jouer, salua ceux qu’elle connaissait avant de monter à la Réserve.
Il n’y avait pas grand monde, ce qui au fond n’avait rien d’étonnant. Déjà que la Cabane des Chasseurs était peu accueillante en temps normal, la canicule était loin d’arranger les choses. Lacerate chassa une mouche qui s’était posée sur son épaule, s’avança vers un établi et y déposa sans délicatesse la carcasse de la chimère qu’elle avait traquée. Puis, sans prendre le temps de souffler, elle tira de sa ceinture l’une de ses lames les plus tranchantes et entama le dépeçage de la viande. Mieux valait ne pas attendre, avec une telle chaleur.
Elle tranchait, décollait, travaillait avec une tranquillité nonchalante, dextérité ralentie par la torpeur. Plongée dans ses pensées, elle ne remarqua la vague tâche claire qui se mouvait dans son champ de vision que lorsqu’elle s’arrêta pour se passer la main sur le front.
Son expression se durcit légèrement, hésitant entre contentement et exaspération. Elle n’était pas particulièrement solitaire, mais... la blondinette qui se tenait non loin d’elle n’était pas forcément la personne qu’elle aurait préféré voir.
- Hey, Bambi.
Contre mauvaise fortune bon coeur, aurait-on dit. Mais c’était aussi une forme de cruauté qui avait poussé à interpeller la Cascade, à se tourner vers elle en posant la main sur la hanche dans une attitude conviviale mais un peu trop directe, agressive. Elle en avait marre que la Mère Apprentie lui tourne autour comme une mouche. Fort bien : si elle ne se décidait pas à agir, la Gueule Cassée le ferait, avec sa franchise coutumière.
- Tu fous quoi au juste ?
C’était un bon début, elle trouvait. Ceci dit, pas sûre que Bambi pense pareil.
- Des trucs en vrac:
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| | | Bambi
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| Sujet: Re: A Story no one told Sam 16 Jan 2016 - 18:55 | |
| Bambi se sentait bien. Elle n'aurait pas du se sentir bien. Elle se sentait mal, de se sentir bien : c'était comme une insulte à la souffrance ambiante, aux gamins qui se crevaient à la tâche sous un soleil de plomb, et à ceux qui crevaient très littéralement. Elle n'aurait pas du se sentir bien, avec ses vêtements sales, ses cheveux sales, ses joues qui luisaient trop souvent de transpiration. Elle n'osait plus se regarder dans le reflet des armes accrochées aux murs de la cabane (ses miroirs personnels. De toutes façons, plus personne ne se fatiguait à les nettoyer). Mais malgré tout, Bambi se sentait bien. Être habituée à peu manger était devenu un atout, soudain. Elle résistait. Elle bossait sans se plaindre. Et on l'engueulait moins. Et mieux. Il y avait mieux. Ses enfants lui réclamaient de l'affection. Elle recevait, après un rapide calcul, trente pourcent plus de câlins que d'habitude, dus à l'épuisement général et au besoin de réconfort des plus jeunes. Et aussi, parfois, des plus vieux, qui venaient avec réticence réclamer une étreinte. Tu dis pas aux autres, hein? Elle ne disait rien.
Lacerate n'aimait pas Bambi. La mère l'avait compris et s'y était fait, un brin à contrecœur. Si la chasseuse l'intimidait, elle se contentait de l'éviter. Ne plus traîner dans ses pattes, si c'était ça le problème. Ce n'était pas compliqué. Sauf quand la cabane était vide à l'exception d'elles deux. Qu'est-ce qu'elle était censée faire ? Elle faisait semblant de s'affairer, de ranger des trucs, les déranger, et les ranger de nouveau, en attendant que l'autre s'en aille. Un peu optimiste, vu la taille de la bestiole qu'elle découpait. Bambi fixait les yeux éteints de la chimère. Elle savait que les chimères pouvaient parler. Peut-être qu'elles avaient des familles. Peut-être qu'elle réfléchissaient à des tas de choses, qu'elles pouvaient aimer ou être tristes. Elle avait un peu envie de pleurer.
- Tu fous quoi au juste ?
Elle releva la tête, prise en flagrant délit de matage. Même si techniquement, ce n'était pas Lace qu'elle matait, elle se compta un mauvais point quand même. Le plus triste était qu'elle n'avait rien à répondre. Imitant l'attitude de la chasseuse, elle croisa les bras, alors que son cerveau carburait pour trouver une excuse.
« Comment ça, je fous quoi ? » pour ne pas à avoir à soutenir son regard, elle continuait de fixer la carcasse. « Je travaille. »
Mauvaise foi évidente. Tout était rangé, aussi propre que possible par les temps qui courraient, et aucun gamin ne traînait dans les parages.
« Je travaille », répéta-t-elle tout bas, comme pour s'en convaincre.
Elle réfléchissait. Sûr, Lacerate n'avait pas l'air très ouverte à la discussion. Mais elle lui adressait rarement la parole d'elle-même, pas sans raison. Bambi pensa au chasseur de l'autre fois. Elle imagina Lace lui réclamer un câlin, et dut faire passer son rire pour un accès de toux. Relevant la tête, elle se fendit d'un sourire lumineux.
« T'as besoin d'aide ? T'as pas choisi la proie la plus …. plus …. » elle fit un vague signe de la main, avant de se décider. « pratique. »
Elle aurait pu dire, qu'elle trouvait ça cruel. Qu'elle aurait pu choisir autre chose, mais à quoi bon. Sur cette île la plupart des animaux avaient trop de conscience. Elle aurait bien viré végétarienne, si il n'en était pas de même pour la flore. En temps de crise, personne ne la laissait faire la difficile.
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| | | Lacerate
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| Sujet: Re: A Story no one told Mer 20 Jan 2016 - 0:23 | |
| - Comment ça, je fous quoi ? Je travaille.
Lace fronça les sourcils, tentant de choper le regard de la Cascade mais c'était peine perdue : cette dernière semblait s'être concentrée sur la carcasse qu'elle avait ramené, la fixant comme si ça pouvait ramener la Chimère à la vie. La Gueule Cassée jeta un coup d'oeil aux alentours : la Réserve était nickel et elles étaient seules. Bambi traînait donc... pour traîner. Les Mères apprenties avaient la belle vie, fallait croire, si la Cascade pouvait se permettre de rien faire comme ça.
- T'as besoin d'aide ? T'as pas choisi la proie la plus …. plus …. pratique.
Sourire grinçant, défiguré répondant au sourire solaire de l'autre. C'est qu'elle avait pas l'air d'avoir peur, Bambi, pour une fois. Lace pesa la décision puis haussa les épaules, se retournant vers le plan de travail.
- Pourquoi pas, si ça te chante. Comme ça tu pourras travailler pour de vrai.
Bon, c'était une pique, d'accord. Mais la Gueule Cassée n'allait pas s'adoucir pour une blondasse qui chialait tous les quart d'heures. C'était pas méchant, de toute façon, juste une manière pour elle de montrer qu'elle était pas dupe.
- Et pour info, j'ai pas choisi cette proie en particulier.
Couper, trancher, détacher la peau de la viande avec brutalité. Lace avait repris le travail avec une méticulosité brutale, à l'aise dans ce rôle de bouchère qu'on lui avait confié. Bientôt elle aurait du sang jusqu'aux coudes et elle s'en foutrait, ça ferait que lui donner l'air encore plus sauvage. Comme une warrior, une vraie.
- C'est juste qu'avec cette foutue canicule, y'a trop le choix. Reprit la Gueule Cassée doctement, avant de reprendre d'un ton mordant : Si j'avais attendu qu'un mignon lapin se soit pointé, je serai pas revenue avant demain.
Déjà qu'elle avait loupé le repas de midi, hein...
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| | | Bambi
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| Sujet: Re: A Story no one told Dim 6 Mar 2016 - 19:33 | |
| Lace sembla réfléchir, comme si la proposition méritait un vrai débat. Elle travaillait, elle galérait. Elle n'allait quand même pas refuser son aide ? Au nom de quoi ? D'un principe ? Le principe qui disait que les filles fortes et indépendantes ne demandent jamais d'aide aux filles fragiles et pleurnichardes ? D'accord, c'était plutôt pas mal, comme principe. Peut-être que si Bambi avait été une fille forte et indépendante, elle l'aurait suivi. Elle se rapprocha de la table avec un certain enthousiasme devant l'approbation de la chasseuse. Sa curiosité dépassait de peu son dégout, et elle observait chacun des gestes avec intérêt. Shlack. Slack. Toc. Un os. Bambi récupérait les morceaux que Lacerate découpait, débarrassait la table encombrée pour les mettre à sécher. Elle tenait la viande du bout des doigts, comme pour ne pas se salir, alors que l'autre avait du sang étalé sur tous les avants-bras. Elle se sentait mieux, lorsqu'elle était utile. Plus confiante.
«C'est pas que je reproche ton choix de proie, non non. Ça nourrit bien plus qu'un lapin, en tout cas. T'as du avoir du mal à la ramener jusqu'ici.»
Elle allait et venait au même rythme que les coups de couteau. Lorsqu'elle avait trop d'avance, elle s'appuyait sur la table pour regarder Lace travailler. Travailler pour de vrai. Pour une fois, elle n'avait même pas été blessée par la remarque. Elle regarda les yeux éteints de la chimère de nouveau.
«Ce n'est pas difficile ? De tuer des proies qui parlent ? Qui crient ? Je sais pas comment vous faites pour ignorer ça. C'est presque comme tuer des gens.»
Cette remarque lui fit penser, qu'en fait, certains chasseurs n'avaient rien contre le fait de tuer des gens. Tu t'y feras, l'un deux qui avait dit. Comme si ça risquait de lui arriver. Tuer, ou être tuée. Comment pourrait-elle s'y faire ? Elle se força à penser à autre chose, et s'arracher un sourire.
«C'est bien, en tout cas. Je crois que les petits ont faim.»
Et toi aussi, rajouta-t-elle. Dans sa tête.
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| | | Lacerate
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| Sujet: Re: A Story no one told Dim 13 Mar 2016 - 16:33 | |
| Elle avait l'air plus légère, la Bambi. A croire que dès que tu lui donnais un truc à faire, ça allait mieux. Lace la fixait du coin de l'oeil, incapable de vraiment la comprendre - but qu'elle ne cherchait pas à atteindre, de toute façon. La Cascade ramassait la viande qu'elle découpait, la mettait à sécher : c'était bien en un sens, ça lui ferait ça de moins à faire pour après.
- C'est pas que je reproche ton choix de proie, non non. Ça nourrit bien plus qu'un lapin, en tout cas. T'as du avoir du mal à la ramener jusqu'ici.
Vague hochement de tête, surprise que la Mère apprentie puisse aligner plus de deux phrases sans chouiner. C'était vrai qu'elle avait douillé pour ramener la chimère, à vrai dire, mais bon : c'était peu important, tant que la Meute avait à manger.
- Ce n'est pas difficile ? De tuer des proies qui parlent ? Qui crient ? Je sais pas comment vous faites pour ignorer ça. C'est presque comme tuer des gens.
Schlack. L'expression de Lace avait changé, pourtant elle continuait de trancher. C'était pas la première fois qu'on lui posait la question, pourtant ça lui faisait toujours bizarre d'y répondre. Bien sûr que les proies parlaient, bien sûr que ça ne l'empêchait pas de faire son job. Ils vivaient dans un drôle de monde, c'était un peu s'adapter ou se faire bouffer.
- C'est bien, en tout cas. Je crois que les petits ont faim.
Une pause. Lace s'appuya au comptoir et essuya d'un geste du bras la sueur qui lui coulait du front.
- J'peux les comprendre.
Elle avait dit ça doucement - coup de pompe. Puis, recommençant le boulot, elle reprit d'un ton un peu plus assuré :
- Franchement, c'est pas évident, non. Mais après, on s'y fait. Comme à toute forme de violence. Pis bon, tu sais... moi, dans le vieux monde, j'en ai bien tué, des gens.
Elle l'avait dit simplement, sans fierté ni honte parce que c'était un fait. Dans ses yeux gris, une lueur avait eu l'air de s'éteindre pourtant : elle n'aimait pas en parler, se forçait à être ouverte pour ne pas se laisser le plaisir d'oublier. A chacun son purgatoire, le sien était ici et - pour Leï et les autres - elle ne pouvait pas se cacher, pas se pardonner.
Comme par réflexe, sa main remonta jusqu'aux cicatrices qui la balafraient.
- J'dis pas que c'est bien. Au contraire, je le souhaite à personne. Mais... puisqu'il faut bien que des gens s'en chargent, autant que ce soit ceux qui ont déjà les mains souillées.
Ceux qui sont déjà foutus, quoi.
Regard vers Bambi. Pas hostile, pas amical non plus. Juste fatigué, tout d'un coup.
- Reste dans ton rôle de Mère, Bambi. Tu te feras moins mal comme ça.
Il y avait fort longtemps, elle avait tenu un discours de la même teneur à une autre fille. Et cette histoire - comme d'autres - avait très mal fini.
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| | | Bambi
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| Sujet: Re: A Story no one told Ven 8 Avr 2016 - 23:21 | |
| -Pis bon, tu sais... moi, dans le vieux monde, j'en ai bien tué, des gens.
Elle ne sut pas pourquoi, mais cette phrase lui arracha un sourire attendri. C'était peut-être le ton employé par Lace, aussi profondément grave. Aussi sérieux, comme si elle essayait de se convaincre de sa propre cruauté. Dans le monde ordinaire, les filles, même les dures, comme Lace, ne tuaient pas. Dans quel cadre auraient-elle pu le faire ? Puis son sourire disparut un peu, tandis qu'elle se rappelait qu'il existait un monde en dehors de cette bulle idyllique dans laquelle elle vivait. Enfin. Idyllique. Disons, en dehors des maisons formatées aux pelouses millimétrées et des bars à smoothies bio sans sucre. Elle se rappela que tous les enfants (oui, car ils en étaient) d'ici n'avaient pas connu de famille nucléaire ou de vie bien accrochée à des rails dont on connaît la destination. Elle se rappela à la télé de la violence et la guerre, et se demanda si Lacerate les avait connues en vrai. Et de quand elles pouvaient bien dater, ces cicatrices.
- Reste dans ton rôle de Mère, Bambi. Tu te feras moins mal comme ça.
« Mais ça peut nous arriver à tous. »
Sa voix n'était pas beaucoup plus qu'un souffle ou un pépiement d'oiseau. Elle penchait la tête, laissant cascader ses cheveux comme pour cacher son train de pensées. Elle pensait, oui. Au fond, ça faisait quelques temps, qu'elle avait réalisé que la vie sur l'île n'était pas plus rose qu'ailleurs, que la violence, même enrobée dans une bonne couche de sucre glace, restait de la violence. Et que pire, ici, elle était banalisée. Elle faisait partie de la Vie. Passés les premiers moments de choc, elle s'était dit que ce n'était pas si grave, au fond. Et que c'était mieux que là bas. ….. Est-ce que c'était mieux que là bas ?
« Je ne pense pas comme toi. Je ne pense pas que ce soit toujours aux mêmes de faire le sale boulot. On s'y fait. Tu l'as bien dit. Et tout le monde le fait déjà, tuer. » elle ajouta. « D'accord. Peut-être pas moi. »
Comme si elle avait un autre choix, que celui de se cantonner dans son rôle de mère. Ça aussi, elle l'avait accepté.
« Tu parles comme si c'était une fatalité. Ou une malédiction, ou je sais pas quoi. Mais si tu voulais, sur un coup de tête, tu pourrais arrêter. Devenir raccommodeuse ou soigneuse, ou n'importe quoi d'autre. Ils t'accepteraient tous, dans leur groupe. »
Elle finit par joindre ses mains devant elle, avec un sourire presque naïf, celui de celle qui a trouvé une solution là où il n'y avait pas de problème. Avant de mettre le doigt sur quelque chose qui la tiraillait.
« Tu ne l'oublies pas, toi, le vieux monde ? »
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| | | Lacerate
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| Sujet: Re: A Story no one told Sam 16 Avr 2016 - 23:34 | |
| Elle n'éprouvait pas d'animosité envers Bambi, pas vraiment. Juste la vague sensation que jamais elles ne pourraient s'entendre, qu'elles venaient d'univers trop différents. Le sourire condescendant qui s'était peint sur la face de la Cascade pendant qu'elle lui parlait le démontrait : elle ne la croyait pas. Et la Gueule Cassée s'étonna de s'en indigner encore, comme si l'avis de Barbie avait une quelconque importance ; à oublier qu'il n'était pas tous comme elle, que tous ne voyaient pas dans ses cicatrices ce qu'elle y voyait.
La pluie, le sang.
Feignant une nonchalance qu'elle savait usée jusqu'à la corde, Lacerate se retourna, posant ses coudes sur l'établi sanglant. Bambi avait cessé de sourire, Bambi marmonnait :
Mais ça peut nous arriver à tous.
Et Lace n'y trouva rien à redire, pour une fois.
Avec une indifférente résignée, feinte pour cacher sa fatigue tant physique que mentale, Lace se perdit dans la contemplation du plafond de la Réserve.
- Je ne pense pas comme toi. Je ne pense pas que ce soit toujours aux mêmes de faire le sale boulot. On s'y fait. Tu l'as bien dit. Et tout le monde le fait déjà, tuer. D'accord. Peut-être pas moi.
Pas d'accord. Lace fronça les sourcils sans détourner le regard : il y avait ici des gamins encore innocents, de ceux qui n'avaient pas besoin de tuer pour faire le boulot que Peter leur avait attribué. Et tant qu'elle le pourrait, elle tenterait de faire en sorte qu'ils n'aient pas à le faire.
La Mère Apprentie rajouta :
Tu parles comme si c'était une fatalité. Ou une malédiction, ou je sais pas quoi. Mais si tu voulais, sur un coup de tête, tu pourrais arrêter. Devenir raccommodeuse ou soigneuse, ou n'importe quoi d'autre. Ils t'accepteraient tous, dans leur groupe.
La Gueule Cassée ricana : oh, elle n'en était pas sûre. Elle n'allait pas se mentir : sa tronche ferait peur aux patients. Et finir aux ordres de ce salopard de Pit n'était pas dans ses plans non plus. Elle n'avait à vrai dire jamais songé à changer de groupe : l'idée de rester coincée derrière un établi, comme les Artisans ou de cueillir des petites baies comme les Récolteurs ne la tentait guère. Elle avait besoin de bouger, de sentir physiquement qu'elle se rendait utile. Les Armuriers auraient pu remplir ce rôle, mais Lacerate tentait de rester éloignée de toute forme de violence. La chasse ne l'était pas tant que cela en soit, elle était cruciale. Pas comme la rage qui la saisissait parfois, à l'Arène.
Perdue dans ses réflexions, la Chasseuse n'en fut tirée que lorsque la voix de Bambi résonna à nouveau.
- Tu ne l'oublies pas, toi, le vieux monde ?
Changement de sujet, radical. Lace tourna la tête, fixant la Mère Apprentie avec circonspection. Elle réprima l'envie de lui demander le pourquoi de sa question, croisa les bras.
Les décroisa.
Elle allait être honnête, pourquoi pas. De toute façon, si elles s'engageaient sur une telle discussion, elle doutait que Bambi reste longtemps. Après tout, les souvenirs de sa vie passée n'avaient rien d'agréable à entendre.
Revêche, Lace releva la tête.
- J'fais en sorte de ne pas les oublier, surtout.
Lui avait-elle déjà parlé de son histoire ? Sans doute pas. Après tout, Bambi n'était pas là depuis très longtemps.
- Avant d'arriver ici, j'ai fait une... non, plusieurs grosses conneries. De plus en plus graves, jusqu'à ce que quelqu'un meure pas ma faute.
Une boule dans le gorge, qu'elle ravala rageusement. Même des années après, elle ne pouvait pas le dire sans tiquer.
- Si j'oubliais, ce serait une insulte à sa mémoire, alors je lutte.
Un soupir. Puis, avec brutalité, la Gueule Cassée se retourna, reprenant le boulot.
- Mais je m'attends pas à ce qu'une fille comme toi comprenne.
Elle tranchait au rythme des mots. Tchac tchac TCHAC.
- T'as dû avoir une belle petite vie avant d'arriver ici.
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| | | Bambi
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| Sujet: Re: A Story no one told Ven 6 Mai 2016 - 11:20 | |
| - J'fais en sorte de ne pas les oublier, surtout. Avant d'arriver ici, j'ai fait une... non, plusieurs grosses conneries. De plus en plus graves, jusqu'à ce que quelqu'un meure pas ma faute.
Bambi regarda la chimère. Bambi regarda Lacerate.
Un « [color=#FEED93]oh » silencieux s'échappa de ses lèvres. Et déjà les larmes lui montaient aux yeux. Son imagination active faisait le reste, comblait les trous et interprétait le ton de voix de Lace. Et d'un génial coup d'empathie, lui crevait le cœur.
- Si j'oubliais, ce serait une insulte à sa mémoire, alors je lutte. Soupir. Mais je m'attends pas à ce qu'une fille comme toi comprenne. Coup de hachoir - T'as dû avoir une belle petite vie avant d'arriver ici.
Elle eut un demi rire, un peu hoquet et un peu sanglot à la fois. Oh, une belle petite vie, oui. Ça c'est sûr, elle aurait pu trouver pire. Comme toutes ces vies brisées d'enfants, ici, enfants venus pour oublier la guerre, la misère, les coups ou l'abandon. Toutes ces histoires tire-larmes qu'on se hâtait de foutre sous le tapis et de remplacer par de la magie et des trucs qu'on inventait autour d'un feu de camp. Tout ce que la chasseuse se refusait de faire, en somme. Oui, Bambi, c'est vraiment une belle petite vie que tu avais là, tous frais payés, avec une famille et tout ce qui va avec. Une mine de bonheur. Ingrate.
« Oh, oui. J'aurais peut-être du y rester, alors, pas vrai ? »
C'est impossible de paraître moqueur quand on pleure déjà à moitié.
« Abandonner ma belle petite vie pour venir te regarder hacher des animaux qui parlent. Faut vraiment que je sois conne. »
Elle se figea, terrifiée à l'idée d'avoir offensé Lacerate. Les larmes coulaient déjà en l'honneur de cette personne morte par sa faute sans même qu'elle connaisse son nom, et en l'honneur d'elle-même et son propre pathétique.
« C'était qui ? Ce quelqu'un qui est mort ? Si c'est pas indiscret. »
Elle savait pertinemment que ça l'était.
« Si tu ne veux pas oublier, est-ce que ça t'aiderait de m'expliquer ? D'essayer, au moins. »
Mais elle était curieuse, Bambi. Même la tristesse qui crevait des bulles dans sa gorge n'était pas assez forte pour anesthésier ça. Elle voulait savoir, maintenant. Pour tout. La mort, les balafres, les conneries (des moins graves aux plus graves). Tous les éléments qui pouvaient expliquer Lacerate, quoi. Esprit scientifique.
« Même si je peux sûrement pas comprendre. »
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| | | Lacerate
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| Sujet: Re: A Story no one told Sam 28 Mai 2016 - 1:43 | |
| - Oh, oui. J'aurais peut-être du y rester, alors, pas vrai ? Abandonner ma belle petite vie pour venir te regarder hacher des animaux qui parlent. Faut vraiment que je sois conne.
Lacerate se figea, jetant un regard oblique, concentré soudain d'agacement et de mépris, à la Cascade. Qu'elle la ferme putain, qu'elle ne vienne pas lui flanquer sous le nez son existence sans doute aussi belle et privilégiée que la sienne avait été violente et compliquée. La Gueule Cassée n'avait pas besoin de ça, pas besoin de l'entendre chialer une fois de plus pour une histoire qu'elle ne connaissait pas, pour une fille qui, à l'heure actuelle, était sans doute bouffée par les vers. Avec les autres, avec son frère.
Bordel.
Et voilà qu'elle frissonnait à son tour, comme une putain de faible.
- C'était qui ? Ce quelqu'un qui est mort ? Si c'est pas indiscret.
Et elle en rajoutait, l'autre.
- Si tu ne veux pas oublier, est-ce que ça t'aiderait de m'expliquer ? D'essayer, au moins.
Si ça l'aiderait ? Sans doute, pas au fond. Sans doute qu'en s'accrochant à ce principe, elle se faisait du mal. Mais c'était comme ça et ça le serait encore longtemps, le temps d'arriver à se pardonner. En attendant, que ce soit pour Bambi ou pour une autre, Lace parlerait. C'était la règle du jeu.
- Même si je peux sûrement pas comprendre.
La Chasseuse inspira.
- C'était ma copine. Et par copine, j'entends pas au sens platonique du terme.
Ricanement sauvage, mauvais. Bambi voulait savoir ? Elle saurait.
Se détournant une fois encore de la Chimère, Lacerate jaugea la Mère apprentie. C'était louable, de vouloir ainsi en savoir plus sur les gosses dont elle était censée s'occuper. Même si, clairement, la Chasseuse doutait que son interlocutrice ait pu survivre plus de 3 secondes dans le milieu qui avait été le sien.
- J'ai pas grand chose à dire sur qui on était. On s'est rencontrées à l'école, elle m'a insultée parce que j'étais pas blanche comme elle avant que je la force à quitter mon pupitre.
Un temps. Presque machinalement, la Gueule Cassée tira à elle un haut tabouret du haut duquel elle se pencha, songeuse.
- Je sais plus ce qui a fait qu'on s'est rapprochées, finalement - faudrait que je me relise. Mais ça s'est fait, on a commencé à sortir ensemble et c'était bien. Enfin, si on oublie le fait que je vendais des filles et de la drogue durant mon temps libre et que j'étais pas la seule dans ce business.
Son ton s'était fait un peu plus dur, un peu plus sec. Elle soupira, reprit :
- C'est bizarre, le pouvoir. Ma Meute en voulait, à tout prix, notre leader en voulait et on aurait été prêt à tout pour le suivre. J'avais tenté de la garder soigneusement éloignée de nos emmerdes mais...
Allez, ma grande. Ça sera que la centième fois que tu le diras depuis ton arrivée ici.
- ... ça a pas marché. J'ai eu une très mauvaise idée, j'ai provoqué bien plus gros que ce que je pouvais imaginer. Et j'en ai payé le prix.
Sa voix se fit très douce soudain, très immergée.
- Par elle.
Voilà, c'était dit. Une fois encore.
Et forcément, elle en avait perdu son sourire.
Il lui fallut quelques secondes pour se refaire une façade, adresser à Bambi une expression à l'aussi tout aussi joyeux que sincèrement narquois :
- Cool, non ? J'espère que ça te plait, comme histoire. Ça te fera un truc à raconter aux petits avant de dormir.
- Des trucs en vrac:
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| | | Bambi
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| Sujet: Re: A Story no one told Lun 27 Juin 2016 - 18:41 | |
| Bambi écouta avec une telle attention qu'elle en oublia même de verser une larme. Alors que pourtant, quelqu'un mourrait à la fin. Bambi pleurait toujours pourtant, quand quelqu'un mourrait à la fin ; dans un film, dans un livre, ou dans la vraie vie. Mais là elle écoutait, elle essayait de comprendre, et comprendre Lacerate était foutrement difficile, assez difficile pour ne pas pouvoir faire deux choses à la fois. Le fait que la chasseuse aime les filles ne la fit même pas battre des cils. Elle n'était pas surprise. Les clichés ont la vie dure, et tout ça. Même si elle imaginait qu'on puisse montrer un peu plus respectueux envers ce qu'on aime, justement.
Mais la suite … C'était dur à entendre. Elle n'ignorait pas ce qui se passait dans le monde. Elle savait ce qui pouvait exister, quels genre de gens pouvaient exister. C'était autre chose de se retrouver en face de la réalité. Elle avait fait la fière, le grand esprit curieux, à demander et faire mine de gratter sous la surface. Alors que la vérité, c'était que c'était plus facile de faire semblant, semblant que les balafres de Lacerate n'étaient que des dessins soigneusement ombrés.
- Cool, non ? J'espère que ça te plait, comme histoire. Ça te fera un truc à raconter aux petits avant de dormir.
A hurler de rire, elle était.
« Ils vont adorer. La violence, la drogue et le sexe, il n'y a que ça qui leur plaît. »
A hurler de rire Bambi serait, alors. Elle ne parvenait pas encore à imiter l'air joyeux de la chasseuse.
« Tu étais dans un gang ». Elle résumait. Reformulait. Ne savait rien faire d'autre. « Tu vendais de la drogue et forçais des filles à se prostituer, hm, comment tu dis, déjà ? Ah, oui, durant ton temps libre. » rire nerveux. « durant ton temps libre » elle répéta plus doucement comme pour saisir le concept. Bambi, quand elle avait du temps libre, révisait, lisait, dansait, se lissait les cheveux, ou pleurait sur la futilité de sa vie. « Et ta petite copine est morte à cause de toi. Et d'autres gens, aussi. Pour... le pouvoir ? »
Bambi se rendit compte que malgré son ton qui se voulait égal, peut-être même sarcastique, elle avait reculé de deux mètres. Elle tremblait. De peur. Non. De colère. Elle tremblait de colère à l'idée que la personne qu'elle avait sous les yeux était bien plus abjecte que ses quelques remarques sexistes. (Peut-être bien de peur.)
« J'avais raison, je comprends vraiment pas. »
Comme ce « j'avais raison » sonnait prétentieux. Reste dans ton rôle de mère. Ne traîne pas dans mes pattes. Je ne m'attends pas à ce qu'une fille comme toi comprenne.
« Comment tu peux autant mépriser ce que je suis ? Après m'avoir raconté tout ça ? Tu penses valoir mieux que moi, ou ces filles que tu v-vendais ? »
Elle buta sur le mot. Elle allait trop loin. Et le barrage était rompu de nouveau, alors que ses joues étaient inondées de larmes. Elle plaqua sa main sur sa bouche sans penser au sang de chimère qu'elle allait y laisser.
« C'est pas ce que je voulais- »
Elle couinait, presque. Elle avait peur que Lacerate la frappe. Elle ne se sentait pas de se défendre si ça devrait arriver.
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| | | Lacerate
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| Sujet: Re: A Story no one told Mer 29 Juin 2016 - 0:17 | |
| - Ils vont adorer. La violence, la drogue et le sexe, il n'y a que ça qui leur plaît.Un sourcil, haussé. C'était direct, comme remarque. Et du tac au tac. Elle ne s'y attendait pas, pas de la part de la Cascade. Cette dernière reprit, sans lui laisser le temps de digresser : - Tu étais dans un gang. La Chasseuse hocha la tête. Elle avait été dans un gang, ouais. Dans sa Meute chérie, crevée, et de laquelle elle avait disparu à jamais. - Tu vendais de la drogue et forçais des filles à se prostituer, hm, comment tu dis, déjà ? Ah, oui, durant ton temps libre.Et voilà qu'elle riait, la Mère apprentie. D'un rire qui sentait les larmes, la confrontation violente entre deux mondes. Lace croisa des bras, la jaugea. Ça ne lui plaisait plus, tout à coup, de voir Bambi comme ça. Pourtant c'était elle qui avait demandé, non ? Lace n'avait fait que répondre. Elle n'était même pas allée dans les détails, bon sang. - durant ton temps libre.Elle hocha la tête un peu trop sèchement, plus tendue qu'auparavant devant l'inondation qui s'annonçait. Ce n'était pas que ça la dérangeait, de voir son histoire ainsi résumée, mais... c'était le cas. Parce qu'elle avait beau essayer de ne pas en avoir honte, la sensation était là. Elle lui poissait l'âme, l'étouffait doucement. Et le pire, c'est que la Gueule Cassée, pour l'éviter, se réfugiait dans une stupide irritation. Sale conne, va. Crache sur les plus faibles, allez, de toute façon t'as jamais su faire autrement.- Et ta petite copine est morte à cause de toi. Et d'autres gens, aussi. Pour... le pouvoir ?Ouais. C'était brutal, dis comme ça. Ça paraissait ridicule et pourtant Dieu savait que cela avait été important, à l'époque, d'être ceux qui chopaient le plus de territoire, ceux que l'on reconnaissait, que l'on craignait le plus. Comme dans une cours de récré, avec juste un peu plus d'armes et de sangs. D'y repenser, Lace sentit quelque chose lui bloquer la gorge. Et merde.C'était vraiment pas le moment. - J'avais raison, je comprends vraiment pas.Lace releva la tête, pour voir que Bambi avait reculé. Un bond, peut-être deux, comme si elle allait la bouffer. Et la Chasseuse, pour oublier le mal que ça faisait, préféra grogner. - Comment tu peux autant mépriser ce que je suis ? Après m'avoir raconté tout ça ? Tu penses valoir mieux que moi, ou ces filles que tu v-vendais ?C'était pas ça, bordel. Ça avait jamais été ça, c'était juste... différent. Et l'autre qui chialait. Lace tiqua : pourquoi ça l'emmerdait tellement, d'un coup ? Me regarde pas comme ça.- C'est pas ce que je voulais-Elle s'attendait à quoi alors ? Un mélange brutal d'émotion s'empara de la Chasseuse, remontant des tréfonds de ses tripes jusqu'à sa gorge. Toujours perchée sur son tabouret, elle leva brutalement la tête pour empêcher sa propre faiblesse de couler. C'était pas le moment, ce serait trop la honte. Pis chialer, ça rendrait les choses trop réelles. Elle n'en avait pas besoin, il fallait qu'elle se protège. Elle avait déjà blessé quelqu'un ici, sans même le faire exprès. - C'est pas ce que je voulais non plus, ok.Sa voix était sourde, étouffée. Raide sur son siège, elle gardait ses poings serrés contre ses genoux, le visage crispé. Toute concentrée à ne pas céder à cet atroce abattement qui la serrait, la culpabilité qui lui brûlait le coeur. - Je voulais pas te faire pleurer... une fois de plus.C'était dur, de continuer de parler. De s'ouvrir mais pas trop. Est-ce que ça aurait été aussi difficile de se laisser aller ? Lace sentit un truc couler, le long de sa gueule déchirée. Bordel non. Pas maintenant j'ai dit.Mais elle repensait à Leï, d'un seul coup. Au gang, aux vies qu'elle avait allègrement gâchées. Au frère qu'elle ne retrouvera jamais. Et à cette gosse à qui elle avait foutu une claque sans lever les mains, juste avec ses mots et son putain d'orgueil déplacé. C'était dingue ce qu'elle pouvait se montrer conne, parfois. C'était dingue que Bambi ait visé si juste avec ses accusations. D'un ton monocorde, tremblant, la Gueule Cassée reprit : - T'es qui pour affirmer ce que je pense, hein ? T'as aucune idée de comment je me perçois, de comment je voyais ces filles... de comment je te vois.Elle ne réfléchit pas une seconde avant de baisser la tête, laissant une flopée de larmes douloureuses s'écraser au sol par la même occasion - gravité traitre oblige. Et son regard se planta dans celui, flippé de Bambi. Douleur contre douleur, humidité contre humidité. Saleté. Quand sa voix reprit, elle était modulée d'une douleur urgente, aiguë : - J'ai tué des gens, Bambi. Je les ai regardé crever en ricanant, j'ai fait... des trucs tellement horribles. Alors va pas croire que je me pense supérieure à toi ou aux autres. C'est fou ce qu'elle se sentait misérable en cet instant. Elle baissa la tête, défaite. - Parce que là, c'est plutôt tout le contraire.Pourquoi elle lui racontait tout ça, déjà ? Elle ne se contrôlait plus. Ça sortait simplement, sa détresse répondait à celle de Bambi. Elle avait voulu jouer à la dure, voilà ce qui arrivait. Elle frissonna sans avoir la force de se casser. Qu'est-ce qu'elle pouvait être conne, décidément. - Spoiler:
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| | | Bambi
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| Sujet: Re: A Story no one told Mar 5 Juil 2016 - 19:59 | |
| La chasseuse hochait la tête à chacune de ses affirmations. Elle ne voyait que de loin et à travers le rideau trouble de ses propres larmes. Elle s'était attendue à de la colère. Que Lacerate réplique, se défende, ou l'attaque à son tour. Elle ne le faisait pas. Elle attendit que Bambi se taise. Celle-ci s'essuya rageusement les yeux du revers du bras. Son cœur manquait d'exploser après cet accès d’héroïsme bidon.
- C'est pas ce que je voulais non plus, ok. Je voulais pas te faire pleurer... une fois de plus.
Bambi eut un petit rire. Elle aurait bien voulu dire que c'était peine perdue. Elle évitait de lire ce qu'il y avait au fond du regard de Lace. Ne savait pas interpréter ça. Elle ne l'avait jamais vu dans les yeux de quiconque. Elle refusait de voir une once de tristesse dans les yeux de celle qu'elle venait de traiter de monstre. Lace ne pouvait pas être en train de pleurer.
- T'es qui pour affirmer ce que je pense, hein ? T'as aucune idée de comment je me perçois, de comment je voyais ces filles... de comment je te vois.
Alors dis le moi. Elle n'était pas sûre que les mots aient échappé ses lèvres. Dis le, comment tu me vois. Puisqu'apparemment tu es incapable de le montrer.
Bambi soutint le regard de Lacerate. Une, deux, ou trois secondes, peut-être, avant que celle-ci baisse la tête. Lace ne pouvait pas être en train de pleurer.
- J'ai tué des gens, Bambi. Je les ai regardé crever en ricanant, j'ai fait... des trucs tellement horribles. Alors va pas croire que je me pense supérieure à toi ou aux autres. Parce que là, c'est plutôt tout le contraire.
Elle pleurait, pas vrai ?
« Tu … tu pleures ? Arrête ça. »
Derrière les trémolos, il y avait autre chose. De l'indignation, et un brin d'autorité. Bambi n'aimait pas voir les gens pleurer car elle avait de la peine pour eux. D'habitude. Ce n'était pas le cas, ici. Elle n'aimait pas voir Lace pleurer parce que Lace n'en avait pas le droit.
« Je ne sais pas ce que tu penses. Je ne veux pas me mettre dans ta tête. Peut-être que je suis personne pour affirmer quoi que ce soit sur ton compte. Mais dans ce cas, tu n'as aucun droit de parler de moi ou de ma belle petite vie. »
La petite voix de la raison, celle qui lui disait quand elle allait trop loin, restait muette. Démerde toi toute seule, ma grande. Assume. Et elle était prête à assumer, peut-être. La détresse de Lacerate produisait chez elle un effet inverse. Une impression de puissance tirée de ce retournement de situation. Tout comme quand elle donnait des cours à Pretty, elle se sentait plus sûre d'elle, plus incisive. Infiniment plus cruelle. Elle se surprit à penser qu'elle ressemblait à sa mère, dans ces moments.
« Tu ne te penses pas supérieure à moi ? Ou à elles ? »
Cette phrase ne signifiait qu'une chose. Je ne te crois pas.
« On dirait que si. On dirait que tu ne fais que nous mépriser. Les filles. Moi. Enfin, celles qui sont comme moi. Tu sais. Tu sais comment tu nous regarde ? Comme ça …. » son imitation, son regard qui se voulait hautain, intimidant, ne rendait pas la moitié de ce que Lace dégageait. « Tu agis comme si tu étais d'une autre espèce, beaucoup plus cool. Ça n'a rien de cool. Tuer. Ne pas respecter la vie des autres, ça n'a rien de cool. »
Elle s'improvisait donneuse de leçon. Elle bafouillait, mais restait droite. Elle sentait qu'elle appuyait au mauvais endroit, qu'elle s'acharnait alors que son interlocutrice était déjà à terre. Cruelle, cruelle, cruelle. Elle lâcha la dernière phrase comme une bombe.
« Tu penses que te rappeler d'eux, et de ce que tu as fait, suffit à te racheter, Lacerate ? »
- hrp:
Je voulais mettre une citation des indestructibles mais je me suis retenue par RESPECT have a good day
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| | | Lacerate
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| Sujet: Re: A Story no one told Mer 6 Juil 2016 - 0:33 | |
| - Tu … tu pleures ? Arrête ça.
Quoi, arrête ça ? Surprise, Lace releva la tête et adressa un regard perplexe à Bambi. Et, interloquée qu'elle était et malgré elle, obéit.
- Je ne sais pas ce que tu penses. Je ne veux pas me mettre dans ta tête. Peut-être que je suis personne pour affirmer quoi que ce soit sur ton compte. Mais dans ce cas, tu n'as aucun droit de parler de moi ou de ma belle petite vie.
Ok, fair enough, ça se tenait. Toujours perplexe, la Chasseuse se redressa, croisa les bras. Pas ouverte, méfiante soudain. Et toujours pas bien, le coeur chamboulé. Mais Bambi avait pris de l'assurance, elle pleurait moins : son empathie à elle se manifestait moins donc, elle avait moins envie de s'effondrer. Un vieil instinct lui soufflait de se braquer, que la salve suivante allait faire mal.
Il avait raison.
- Tu ne te penses pas supérieure à moi ? Ou à elles ?
Le ton suintait la fureur, elle ne la croyait pas. Ben voyons, elle n'y était pas en même temps. Comment lui expliquer la force des liens qui l'avait soudée à chaque membre de la Meute, peu avait importé son rang ? Lace ne se souvenait plus de la moitié d'entre eux, mais elle se rappelait encore de ce qu'elle avait fait pour eux. Pour quelle raison aurait-elle agi ainsi, sinon par loyauté ? Mais ça, la Cascade ne pouvait pas le savoir.
Et elle le lui faisait bien savoir.
- On dirait que si. On dirait que tu ne fais que nous mépriser. Les filles. Moi. Enfin, celles qui sont comme moi. Tu sais. Tu sais comment tu nous regarde ? Comme ça …. Ouh la. Pour l'imitation, elle repasserait. Tu agis comme si tu étais d'une autre espèce, beaucoup plus cool. Ça n'a rien de cool. Tuer. Ne pas respecter la vie des autres, ça n'a rien de cool.
La perplexité de Lace augmenta d'un cran. Voilà que la Mère apprentie se mettait en tête de lui donner des leçons. S'imaginait-elle vraiment que la Gueule Cassée ignorait la valeur d'une vie humaine ? La Chasseuse en aurait ri, si elle en avait eu le courage. A la place, elle encaissait, jouait à la dure. Même pas mal. Alors que si, bien sûr.
- Tu penses que te rappeler d'eux, et de ce que tu as fait, suffit à te racheter, Lacerate ?
Oh, elle avait prié pour. Au début. Avant de se rendre à l'évidence : aucun regret n'allait ramener les siens à la vie, aucune larme n'allait effacer le mal qu'elle avait fait.
Il y eut un silence, lourd de tension. Qu'elle brisa d'un très amer ricanement.
- Ça t'éclate, hein ? De m'avoir vue chialer devant toi.
Elle avait retrouvé un peu de sa morgue et - paradoxalement - un peu de mépris en moins.
- Après des mois à me tourner autour et essuyer mes remarques, t'as enfin pu avoir le dessus. Et t'en as profité, t'as appuyé là où ça fait mal.
Elle haussa les épaules, un sourire sur sa face asymétrique.
- Je vais pas te le reprocher. C'est grisant, de dominer.
Une vraie drogue, ouais.
D'un bon, Lace descendit de son tabouret et s'approcha de Bambi. Soudain très calme, très aimable : on pleurait un coup et c'était reparti. Normal quoi. On se remettait très - trop vite, c'était un réflexe de survie.
- Je tue pas, ici.
Que des animaux, pour la chasse. Jamais d'enfants, jamais de Peaux-Rouges. Jamais même de Pirates. Elle s'était toujours débrouillée pour éviter ce cas.
- J'essaie de respecter tout le monde, de faire preuve de violence qu'en dernier recours. De décourager celle des autres. Et de pas oublier. Je te dirai que ça, ça ressemblerait plus à ma façon de me repentir.
Un pas de plus, elle s'arrêta.
- J'ai jamais dit que c'était cool d'être comme moi. Quant à toi...
Elle se tut quelques instants.
- ... je te comprends pas, non. Je saisis pas pourquoi le moindre truc te met dans tous tes états ni d'où te vient ce besoin de chialer à chaque coup de vent. Alors ouais, j'imagine que ça joue un rôle. Que ça nourrit mes préjugés.
Elle ouvrit les bras, reprit avec un nouveau sourire :
- Mais devine quoi ? Je suis là, maintenant. J'ai été honnête, je me suis ouverte. Je vais aller nulle part.
Ses bras retombèrent le long de son corps.
- Je compte pas quitter le Grand Arbre, j'imagine que toi non plus. On va être forcées de cohabiter encore un moment. Alors je t'écoute.
Une étincelle étrange passa dans son regard encore humide.
- Explique-moi pourquoi je devrais pas te mépriser.
Et son sourire, qui se calquait sur celui de son frère disparu.
- Dis-moi en quoi je me trompe, allez. Je suis toute à toi.
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| | | Bambi
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| Sujet: Re: A Story no one told Ven 29 Juil 2016 - 12:22 | |
| - Ça t'éclate, hein ? De m'avoir vue chialer devant toi. - Oui.
Dans un coin de sa tête, la petite voix de la raison lui demanda c'était quoi son problème, exactement? Ce oui était décisif et sans remords. Ce oui n'était pas Bambi.
- Après des mois à me tourner autour et essuyer mes remarques, t'as enfin pu avoir le dessus. Et t'en as profité, t'as appuyé là où ça fait mal. Je vais pas te le reprocher. C'est grisant, de dominer.
Cette fois, elle se contenta de hocher la tête. Oui, c'était grisant. Un putain de shot d'euphorie liquide dans les veines. Assez incroyable, aussi, comme elle s'était sentie reprendre des couleurs au fur et à mesure que Lacerate perdait les siennes, vamprisme du bonheur. Mais ce moment n'avait pas duré. La chasseuse ne pleurait plus. Elle avait remis un sourire carnassier sur sa figure. Et Bambi se sentit nerveuse, de nouveau. Ne recule pas, elle sent ta peur. Quelque chose comme ça.
- Je tue pas, ici. J'essaie de respecter tout le monde, de faire preuve de violence qu'en dernier recours. De décourager celle des autres. Et de pas oublier. Je te dirai que ça, ça ressemblerait plus à ma façon de me repentir. J'ai jamais dit que c'était cool d'être comme moi. Quant à toi... je te comprends pas, non. Je saisis pas pourquoi le moindre truc te met dans tous tes états ni d'où te vient ce besoin de chialer à chaque coup de vent. Alors ouais, j'imagine que ça joue un rôle. Que ça nourrit mes préjugés.
Bambi haussa un sourcil. Soit, d'accord. Pas de violence. Elle choisit de faire taire les rumeurs rapportées dans un coin de cabane, et de la croire. Que de la violence verbale, alors. Respecter tout le monde, sauf elle. Lace admettait ses préjugés, au moins. Mais quand on sait qu'on a des préjugés, c'est facile d'arrêter, non ? Non. D'accord.
- Mais devine quoi ? Je suis là, maintenant. J'ai été honnête, je me suis ouverte. Je vais aller nulle part. Je compte pas quitter le Grand Arbre, j'imagine que toi non plus. On va être forcées de cohabiter encore un moment. Alors je t'écoute.
Elle cligna des yeux d'un air particulièrement stupide.
- Explique-moi pourquoi je devrais pas te mépriser. Dis-moi en quoi je me trompe, allez. Je suis toute à toi. - Mais parce que … parce que ….
Elle balbutiait. Pas prête à répondre à cette question là. Pourquoi elle ne devrait pas la mépriser ? Elle en avait plein, des raisons en réserve, bien au chaud dans une petite poche d'égo. Elle n'était pas rien. Elle n'était pas méprisable. Elle était Bambi. Elle était intelligente, elle avait des rêves, des ambitions, des passions, des habitudes, des envies et des peurs. Elle savait danser, coudre des choses, lire, compter. Et plus que tout, elle tenait bon. Elle pleurait mais elle ne baissait pas la tête ni sous les insultes, ni sous les moqueries, ni encore sous la tonne de travail qu'on lui imposait sous une chaleur de plomb. Elle survivait. Elle vivait. Ce n'était pas méprisable. Mais la petite poche d'égo était bien trop enfouie sous une tonne d'eau salée. Piétinée plus bas que terre. Alors Bambi opta pour une réponse des plus génériques, non sans une certaine indignation.
« Tu poses ta question dans le mauvais sens. Je suis pas personne, Lacerate. On ne méprise pas les gens par défaut. »
Bras croisés, moue autoritaire et engoncée dans sa robe de poupée, Bambi renvoyait l'image flagrante d'une jeune maîtresse d'école primaire, donneuse de leçons et pleine de beaux principes.
« Et puis, j'ai pas le droit de pleurer ? Tout le monde devrait avoir le droit de pleurer. J'ai essayé, tu sais, j'ai essayé très longtemps de garder les émotions à l'intérieur, de ne pas me mettre dans tous mes états, comme tu dis, » des années d'ordres secs et de regards agacés : Bambi, pour l'amour du ciel, arrête de pleurer. « mais j'y arrive pas. C'est juste … parfois, c'est beaucoup plus simple de tout laisser sortir. C'est un moyen de s'en sortir comme un autre. Ça empêche de déborder. Je suis désolée de t'avoir fait pleurer. Je voulais pas ça non plus. » mensonge « Mais je t'assure qu'on se sent beaucoup mieux après. »
C'était aussi un mensonge. On ne se sentait pas mieux après une crise de larmes : épuisée, misérable, les joues et le cou collants de larmes. Mais sur le long terme, peut-être … Peut-être que c'est ce qui permettait de continuer sans craquer un beau jour de façon définitive. Les bras toujours croisés, l'apprentie haussa les épaules.
« Si ce genre de réponse te satisfait pas, considères que je suis encore ta supérieure hiérarchique. Peut-être que ça, ça te va comme raison de ne pas me mépriser. »
Bambi retournait sa dernière carte, l'argument des faibles. L'autorité ! La mère, même apprentie, est au dessus du garçon perdu. Pour peu que dans les gangs, ils aient ce respect de la hiérarchie ….
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| Sujet: Re: A Story no one told Mar 23 Aoû 2016 - 19:30 | |
| Elle l'écoutait, donc. Elle l'attendait, lui donnait une chance de s'exprimer, l'occasion de faire preuve de personnalité. Il ne lui restait plus qu'à voir si la Cascade s'en servirait.
- Mais parce que … parce que ….
Parce que quoi ? La Gueule Cassée souriait toujours, presque patiente d'un coup. Presque affable aussi devant la gêne de sa Mère apprentie. C'était vrai que la question qu'elle lui avait posé n'avait rien de courant, mais peu importait : leur discussion, de toute façon, n'était pas usuelle non plus.
- Tu poses ta question dans le mauvais sens. Je suis pas personne, Lacerate. On ne méprise pas les gens par défaut.
Le sourire disparu, remplacé par une moue déçue. Ainsi Bambi avait préféré sortir les grands principes et se changer en donneuse de leçon. En effet miroir, la Chasseuse croisa les bras à son tour. La charte de conduite des Care Bears ne l'intéressait pas. Ce qu'elle voulait, c'était que Bambi se batte. Qu'elle lui ferme sa gueule déchirée, un peu, qu'elle lui montre ce qu'il y avait derrière ses océans de larmes.
Prenant sur elle pour rester ouverte - bien qu'elle ait bien envie de quitter la Réserve - elle fit l'effort d'écouter la suite.
- Et puis, j'ai pas le droit de pleurer ? Tout le monde devrait avoir le droit de pleurer. J'ai essayé, tu sais, j'ai essayé très longtemps de garder les émotions à l'intérieur, de ne pas me mettre dans tous mes états, comme tu dis...
(Tiens, c'était vaguement plus intéressant, ça : ainsi dans la vie qu'elle avait mené, on lui avait demandé de réprimer ses émotions. D'un côté, ce n'était pas très étonnant : plus d'une fois, Lace s'était retenue de lui intimer de fermer sa gueule. Est-ce que ça avait été dur pour la blonde ? Sans doute, vu les litres que - coutumièrement - elle versait. La Chasseuse tenta d'éprouver un peu de pitié, n'y parvint pas.)
Bambi poursuivit :
- ... mais j'y arrive pas. C'est juste … parfois, c'est beaucoup plus simple de tout laisser sortir. C'est un moyen de s'en sortir comme un autre. Ça empêche de déborder.
Est-ce que c'était vrai ? Lace l'ignorait. De son souvenir, elle n'avait jamais été une grande pleureuse, encore moins quand elle avait rejoint la Meute.
- Je suis désolée de t'avoir fait pleurer. Je voulais pas ça non plus. Mais je t'assure qu'on se sent beaucoup mieux après.
Le sourire de la Gueule Cassée revint, narquois : là, par contre, elle ne la croyait pas. Bambi avait appuyé là où ça faisait mal exprès - elle n'allait pas lui en vouloir, par contre ce serait bien de ne pas la prendre pour une conne, non plus.
- Si ce genre de réponse te satisfait pas, considères que je suis encore ta supérieure hiérarchique. Peut-être que ça, ça te va comme raison de ne pas me mépriser.
Oooouh, l'argument hiérarchique. Lace se mit à rire, mais pas méchamment : c'était juste drôle, de voir Bambi tenter de la mater comme ça. La Chasseuse ricana un peu, doucement, main sur la bouche, avant de se reprendre. Elle ne se sentait plus en colère, plus vraiment, ni même exaspérée : là, la Cascade la faisait plus marrer qu'autre chose.
- J'aimerais bien, figure-toi.
Ouais, si Bambi avait été capable de lui inspirer un peu de respect, elle l'aurait fait sans problème. Elle ouvrit les bras, haussa les épaules.
- C'est juste que... j'y arrive pas. T'as beau être ma supérieure, j'arrive pas à te respecter. Ça veut pas dire que je refuserais d'exécuter tes ordres si tu m'en donnais, c'est juste que...
Elle s'arrêta, pesa ses mots. Non pas qu'elle se soucie d'offenser ou non son interlocutrice, c'était juste qu'elle faisait attention à mettre les mots justes pour exprimer ses pensées.
- ... t'as jamais vu qui je suivais dans le Monde Ordinaire, tu peux pas savoir.
Elle laissa son regard dériver, songeuse. La plupart de ses souvenirs étaient flous, les visages de ses camarades également. Mais elle n'avait pas oublié ce qu'elle avait ressenti en les rencontrant. Avec une emphase quasi-religieuse, elle reprit :
- C'était des gens qui te faisaient retenir ton souffle rien qu'en te regardant, des types qui dégageaient une de ces forces... dès qu'ils m'ont acceptée, j'ai été prête à tout pour les suivre. Même avant, d'ailleurs.
Lace resta silencieuse quelques secondes. Son regard brilla, avant de s'assombrir : au final, était-elle devenu comme ces types-là ? On avait toujours moins de recul quand il s'agissait de soi.
Elle baissa les yeux sur Bambi et rajouta, d'un ton désolé :
- Toi... je sais pas encore ce que tu vaux. Si tu vaux la peine. Et la seule fois où je te le demande, tu me sors des grands principes.
Sa voix s'adoucit :
- T'as le droit de t'en foutre, de comment je te considère, hein. Ça n'a pas de valeur. Par contre tu peux pas te plaindre que je te traite comme je te traite si tu me donnes rien pour m'accrocher.
Elle ne se sentait plus du tout en colère, juste un peu amère et... déçue ? Depuis l'Arbre, elle se découvrait un peu trop prompte à partir du principe que tout le monde pouvait la surprendre en bien. Il fallait croire que ses préjugés n'avaient pas éradiqué cet aspect d'elle, vu l'apparente déconvenue qu'elle ressentait.
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