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♠ Courtisan ♠


✘ AVENTURES : 54
✘ SURNOM : L'Exaltée
✘ AGE DU PERSO : Seize ans

✘ DISPO POUR RP ? : Yep !
✘ LIENS : ❀ I can get behind murder but I draw the line at misogyny.


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MessageSujet: There's a devil in my brain with a pitchfork and a flame   There's a devil in my brain with a pitchfork and a flame EmptyMar 28 Mai 2019 - 14:31

Ginger


Les Trucs

Surnom : L'Exaltée
Groupe : Garçons perdus
Age : Seize ans
Rôle : Courtisane


Les Révérences

Chaque enfant est un pêcheur. Chaque enfant est un trésor.

Il ne s'agit guère de nier une évidence ou l'autre, simplement de les faire cohabiter. C'est une quête d'acceptation de l'âme et du cœur. Ginger est une funambule, incapable de perdre l'équilibre car jamais elle ne regardera en bas. Si ses pas l'égarent, le reste devra retrouver le chemin, ne jamais abandonner. Oh, que ce monde est vaste, que l'île lui semble représenter le monde entier. Ou bien, peut-être que le sien était si minuscule que jamais elle n'est parvenue à s'imaginer tout ce qui pouvait exister. Ses pieds nus se mêlaient aux herbes, celles qui chatouillaient ses chevilles lors du dernier renouveau. Que de renaissances ! D'épreuves et de punitions divines. Oh, n'est-ce pas merveilleux ? Il y a une grande beauté dans la dévotion, du moment qu'on ne la force pas. Les placards trop petits, les troncs dont l'on ne peut s'échapper, Ginger les évite. Aucune raison de s'attarder—oh le printemps, oui ! La fin de la chaleur qui a baigné l'île—non non, les saisons sont toutes dans le désordre. Ce court moment où la pluie paraissait pleine de sagesse et de douceur. Glacée contre ses membres, offrant un soupçon de vie à la nature. Il n'y avait rien de plus sublime que les couronnes de fleurs pressées sur la tête des enfants. Garçons ou filles -ou bien aucun ! Que les hérétiques sont étranges, n'est-ce pas ?- ainsi décorés d'une façon pleine de d'orgueil. Quelle autre explication peut-on offrir, lorsqu'on arrache Ses créations pour s'en parer ? Et Ginger ne peut nier le poids de tout ce qu'elle accompli de travers, défiant Sa vision sans être capable de s'arrêter.

Les saisons déréglées sont une étape, une façon de tester leur courage. Périr pour renaître, offrir son existence au profit d'un plan plus vaste. Un qu'elle ne peut voir. Un qui l'a amenée à fuir, une fois. Sans jamais courir, un pas après l'autre jusqu'à l'arrêt de bus. Ginger se souvient, s'accrochant en relisant ses fragments de mémoire de manière compulsive. C'est là une force et une faiblesse, une distance avec les hérétiques, eux qui n'ont pas à conserver le poids des pêchés sur leurs épaules faiblardes. A trop se rappeler, à forcer sa mémoire ainsi, Ginger s'égare un peu plus dans une frasque intemporelle. On lui attribue tant de choses, si peu réelles. Tout n'est que perception et ce n'est pas exprès qu'elle masque, qu'elle cache.

Sans compter que Ginger ne le fait pas si bien que ça, que ses paroles dérapent sans qu'elle ne le réalise parfois ; certains mots devenant horreur entre ses lèvres. Tout le monde est un monstre, un être imparfait qui ne mérite plus grand-chose, outre la damnation. C'est son ton qui ne ne convient pas, si doux, si vivant. Ginger se maintient néanmoins un minimum, et il y a une hiérarchie qui l’empêche de partir en vrille. Son amour pour Peter Pan et les autres Courtisans est si intense, une étincelle qui brûle au sein de son cœur et qui la rend prompte à être présente pour eux à tout instant. Jamais elle ne s'élance dans des courses folles, ses jambes incapables de suivre un tel ordre. Elle est en contrôle, sur ça, habituée aux observateurs silencieux qui l'entourent. La perfection lui sied bien, ou plutôt elle pourrait, si Ginger n'avait pas bafoué tant de règles de son ancienne vie. Clic-clac, les mèches qui tombent et qui s'écrasent. Un poids en moins, oublié dans l'évier de la salle de bain. Ah, non, c'était une insulte indirecte, si brutale. Ginger a coupé ses cheveux pour défier tout ce qui a veillé sur elle durant son enfance. Une protection sordide, toujours par-dessus son épaule, quémandant une erreur pour s'en gorger.

Ginger est l'amour de la sœur aînée, celle qui sait que l'on ne doit ni pleurer ni se plaindre. Celle qui droguait ces cadets dans le monde réel pour les calmer, parce que ce n'est que du sirop, qu'est-ce que ça peut bien faire au corps ? C'est l'âme qui est souillée, devant être soignée en premier. La masse du tout qu'elle forme avec les autres la maintient dans un certaine sagesse. Ginger ne contredit par les ordres lorsqu'ils sont donnés, préférant simplement les contourner si besoin est. Elle ment sans le vouloir, réflexe d'enfant abusée qui savait que pour éviter les coups, mieux vaut parfois en accuser d'autres.

N'y a t-il pas tant de beauté, chez les hérétiques et leurs manies ? Ne doit-on pas aimer chaque être ? Même lorsque le pire se produit, rien ne l'empêche d'éprouver cet amour intense pour les siens. Ginger  rit, récitant des paroles que peu paraissent entendre, si fière des flammes à ses pieds, de ce bûcher improvisé pour bénir et guérir ce lieu si fantastique -trop proche de Sa vision- qui est le sien. L'enfant -adolescente qui déteste ce terme tant il lui rappelle l'union non-désirée, le piège qui se rapproche-  a une tendance aux flammes, aux briquets et allumettes qui pèsent dans ses poches. Là se trouve son absolution, et il y a chez Ginger, une telle fascination pour la pyromanie que cela lui a déjà coûté quelques blessures.

Qu'elle attend le Printemps, Ginger ! Oh oui, bientôt le froid s'éteindra et tout reviendra—ou deviendra. Qu'importe qu'il faille raser ce qui a été contaminé pour achever un tel résultat.

L'enfant a tellement de pensées qui se tournent et se détournent, jusqu'à se dévorer elles mêmes. On ne peut lui faire confiance, parce qu'elle n'existe pas pour les mortels ou les hérétiques mais pour quelque chose de différent, si brillant. Ginger tente de se détacher des préceptes de ses jeunes années, ne réalisant pas que ceux dont elle se sert ne sont guère meilleurs. Tant de règles, de détails—ne quémande pas, ne vole pas, respecte tes voisins—

Survis. Survis contre tout ce qui se dressera sur ta route.
Brûle les s'ils t'en empêchent. Survis.


« Mes chers amis, » qu'elle offre à ceux qui croisent son chemin. Pressant des baisers contre la chevelure des enfants, qu'importe leur état, se retenant de les secouer, de leur dire de ne pas offrir des raisons de se faire repérer. Mais ici, tous sont ainsi, alors elle se contente d'un sourire. Tout va bien.

Oh, elle les dénoncera au moindre écart.
Pour se sauver elle-même.




L'Unique au monde

+ Tout le monde est un hérétique pour Ginger, outre les Courtisans et Peter Pan, et ensemble ils forment une communauté qui est dispersée un peu partout sur l'île. Une qui ne mérite pas véritablement d'être sauvée, ou plutôt qui ne le désire pas.

+ N'a jamais été vaccinée pour quoi que ce soit, ses parents étant contre ce qu'ils jugent être un poison.

+ Adore les fleurs et s'en parer lorsque la saison le permet (sur l'île, ça fait un moment que ce n'est plus le cas), tout en connaissant lesquelles sont dangereuses pour les hérétiques. Les poisons sont une arme qui la fascine bien qu'elle admette être incapable de savoir comment les fabriquer et encore moins les utiliser.

+ Considère que bannir n'est pas très utile, surtout que rajouter un petit foyer et quelques flammes au pied du poteau ne coûterait pas grand-chose. Ne croient-ils pas en la renaissance de toute manière ? Ce n'est pas véritablement son cas. Ginger pense avoir rencontré tant d'esprits lors de ces jeux occultes dans le monde réel, qu'il lui semble impossible de ne pas errer sur cette terre pour l'éternité.

+ Quelques cicatrices sur ses jambes et ses avant-bras, toutes de brûlures, et quelques autres sur son dos, lignes à peine visibles causées par l’orgueil des hommes.

+ Aime tout les enfants, bien que son cœur soit plus honnête envers les filles et ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre. Ginger trouve que les garçons sont certes blessés eux aussi et que c'est fort dommage, mais pas de la même manière. On les détruit pas dès l'enfance, on ne leur fait pas tant de mal juste parce qu'ils secondaires.

Les filles, Ginger s'imagine les embrasser derrière les arbres, un gloussement un peu idiot passant ses lèvres. Une tentation qui brûle ses entrailles, qui lui donne envie d'abuser de ses privilèges pour qu'on ne puisse pas lui dire non.

Seulement, elle n'a pas tout fait pour échapper à cette vie pour entraîner une autre dans un piège semblable. Cela serait bien cruel.

+ Elle mesure 1m68.

+ Son rapport à la religion a toujours été extrême, même lorsqu'elle est parvenue à s'enfuir de chez elle. D'abord, elle a tout rejeté, avec fureur, pour ensuite revenir vers la familiarité des règles si limpides.  Elle comprend, ou disons qu'elle a réalisé, une fois libre, que le plus grand danger dans sa vie est sa propre personne. Ginger a empoisonné ses cadets avec des médicaments, Ginger a causé le feu et les larmes. Ginger a manqué de tuer Alicia. Elle a tant de mal à s'en rendre compte, ça l'effraie. Qu'il est terrible de craindre soi-même plus que tout le reste.

+ Allergique à l'ananas, au point de se sentir mal si elle en sent l'odeur. Outre ça, Ginger a un régime presque végétarien, habituée à de petites portions et à se sacrifier pour ses parents et frères. Elle adore les tartes aux pommes avec quelques noix mélangées à la pâte, c'est son dessert favori.

+ N'a jamais porté un pantalon ou un short de sa vie et passe son temps avec de longues robes qui arrivent en dessous de ses genoux. Elle a toujours d'excellentes chaussures, des bottines ou des souliers solides qui lui permettent de tenir longtemps debout. C'est un peu vain, mais Ginger se sert de ses privilèges pour toujours choisir les plus jolies.

+ Souffre d'une légère forme de claustrophobie.

+ A brûlé un pirate vivant lors d'une aventure. Oh, des circonstances fascinantes ! Il y avait un liquide poisseux sur un arbre et ce dernier s'est enflammé dès qu'elle en a approché une allumette. Et puis tout s'est propagé si vite et une branche a écrasé le pirate, jusqu'à ce les flammes viennent lécher sa peau. Ginger a été forcée de s'attarder, malheureusement. Pour s'assurer que le feu n'irait pas attaquer les arbres alentours.
Il a arrêté de crier très vite, elle suppose que la branche a tout brisé à l'intérieur de son corps.
C'est de la miséricorde.




L'île

Comment vis-tu ta vie à Never Never Land ?  
Quel rêve merveilleux ! Dommage qu'il soit impossible de simplement être endormie pour toujours et de laisser le monde s'écouler autour d'elle. Et s'éveiller est parfois dangereux. Néanmoins, Ginger est un petit monstre parfaitement à sa place avec la magie de son cœur et ses préceptes terrifiants. Elle existe, brille même, avec sa chevelure rousse et ses yeux d'un bleu perçant. Elle est celle qui aime plus que quiconque, l'enfant qui souhaite ne jamais retourner à la maison. Le Grand Arbre est une source inépuisable de plaisirs et d'une dose saine de douleur et de mauvaises choses qui nous rappellent que l'on est vivant. Elle aime le pouvoir, s'y rêve presque messie, entourée de ses si charmants amis. Oh, qu'elle aimerait qu'ils réalisent à quelque point elle brûle d'envie de rester avec eux pour toujours.



Qu'éprouves-tu pour l'Ordinaire ?
L'Ordinaire est une broderie sur laquelle on a refait les points tant de fois qu'il est impossible de retrouver ce qui trouvait à la base. Impossible d'oublier, cela serait si doux de ne pas se souvenir. Mais Ginger a vécu une existences de punitions et de pêchés, alors elle égare son esprit en forçant les détails à rester. C'est son existence, tout ce qu'elle a été. Et bien que l'enfer que représentait l'Ordinaire soit derrière elle, elle continue d'enfoncer l'aiguille au milieu de son existence inlassablement, jusqu'à ce que le rouge perlant de ses doigts la rappelle à ses origines. Ginger se permet de haïr, de souhaiter que tout disparaisse, quel sentiment terrible !


Que représente Peter Pan pour toi ? Et le capitaine Hook ?

Oh, Peter Pan. Qu'il souffre ! Qu'il étincelle en même temps ! Ginger accepterait de mourir s'il lui demandait, juste pour le sauver d'une quelconque tragédie. Bien sûr, c'est être vaine et se donner plus d'importance qu'elle n'en mérite. Ginger adore Peter Pan depuis son arrivée, qu'importe que tout le monde pensait qu'elle finirait mère. C'est ce soutien sans faille qui lui a offert une place chez les Courtisans et que Ginger en est fière ! Oh, jamais elle ne laissera qui que ce soit insulter son précieux ami sans rien dire. Pourtant, son image idéalisée du Petit Roi n'est pas forcément juste, et elle découle certainement de son besoin d'avoir une figure à suivre au risque de s'égarer un peu plus. Ginger ne connaît pas plus Peter Pan que les autres enfants, elle l'aime simplement un peu trop, sans rien demander en échange.

Hook ? Son bateau devrait brûler, oh oui, avec tout l'équipage à son bord. Ainsi Hook cesserait de se prendre pour le roi des mers alors qu'il n'est qu'un adulte tout aussi incompréhensible que les autres. Ginger ne le craint pas autant qu'elle applique ses fantasmes de mort sur sa personne ainsi que ceux qui le suivent. Heureusement qu'elle n'a jamais croisé sa route, et peu de pirates, pour sa propre sécurité.



Développe ta chronologie en dates ou en intrigue :
Arrivée fin 2014, d'abord Raccommodeuse. A été transférée avant la Pluie Salée.




Le Bout d'aventure

Non.
Le mot résonne dans le silence tandis qu'elle observe Jeremiah, debout sur le porche avec une expression qu'elle ne peut décrire. Non. Il ne peut pas l'accompagner, c'est son plan, il n'appartient à personne d'autre. La logistique est déjà assez complexe comme ça. Vingt minutes de marche jusqu'au village et l'arrêt de bus. Espérer que personne n'aura réalisé son départ jusque là. Ensuite embarquer, et donner le change exact au chauffeur. Puis s'asseoir vers le bout, au niveau de la fenêtre pour mieux éviter des regards curieux. Hannah y a passé des semaines, voir des mois. Convaincre ses sœurs de lui laisser se charger des tâches matinales pour être la seule debout avant sept heures, grappiller les centimes trouvés en faisant le ménage—tout ceci ne peut être vain. Personne n'ira pardonner un tel geste, encore moins sa famille. Fuir est un crime plus grand que n'importe quel autre. Pourtant, tandis qu'elle secoue la tête, Hannah craint qu'une punition cinglante ne s'abatte sur elle.

Jeremiah ne devrait pas être debout. Les garçons n'ont aucune tâche à faire dans la mâtinée, après tout. Les pièces sont en train de devenir chaudes au milieu de sa paume, et Hannah ignore comment chasser son jeune frère. Bien sûr, elle pourrait l'emmener, lui faire signe de courir et l'aventure serait si belle ! Ils n'auraient plus jamais à se retourner et à affronter la réalité de leur naissance. Elle s'en sent incapable. Hannah n'a pas assez d'argent pour deux, et le temps perdu à se regarder risque de la mettre en retard pour le bus. Elle se retourne, espérant ne pas encore de cris ou la porte de la maison claquer parce que Jeremiah aura décidé de courir avertir leurs parents.

Lorsqu'elle atteint enfin le dernier virage qui la mettra hors de vue de la demeure, Hannah ose jeter un regard en arrière. Jeremiah est toujours là, incapable de l'arrêter ou de l'encourager. Elle est si désolée de l'abandonner, mais elle n'a pas le choix.

Cette maison allait finir par la tuer de l'intérieur, se nourrir de sa peine pour ériger un autel à sa vie de martyr ensuite.


Les Bakers sont plutôt sympathique. Parfois, elle a l'impression d'être entourée de tellement d'amour que ça va l'étouffer, et à d'autres moments, dans certaines familles d'accueil, il n'y a rien d'autre qu'un vide immense qui la tire vers le bas. Hannah n'est pas très douée avec les justes milieux. Elle se contente de ce le monde lui offre, appréciant de payer pour ce qu'elle a fait. Ou plutôt, c'est tellement logique qu'elle ne pourrait voir sa vie autrement. Les autres ne la rejoindront jamais, l'enfant de quinze ans en a conscience. Le juge a dit qu'aucun n'avait corroboré ses dires. Oh Jeremiah n'a pas levé la tête de toute la rencontre, ses yeux éteints et incapables de se souvenir qu'elle fut un jour sa sœur. Peut-être que les choses sont mieux ainsi, que les fils doivent être arrachés au risque de pendre derrière soi pour toujours. Hannah se rappelle de chaque journée, pourtant. Des hurlements disparus depuis longtemps, qui résonnaient encore en une douleur fantôme lorsque les cuillères en bois ou le balai se levaient pour frapper. La petite armoire de prière, que l'on nommait une pièce alors qu'elle n'en avait rien. Ce n'était qu'un endroit où on va pour attendre de mourir. Tout petit et dénué de lumière.

Réfléchir à ses pêchés dans le silence, quelle fantastique idée. Hannah se souvient de s'être repliée si fort sur elle-même que ses jambes ont refusé de la porter à sa sortie, plusieurs fois. Oh, à quoi cela sert-il de rêver de fleurs et de l'herbe sous ses pieds nus si tout n'est que bois mort et toiles d'araignées ?

Sa thérapeute ne comprend pas. Hannah non plus.

Elle s'assied sur la balançoire du jardin des Bakers, eux qui n'ont que des enfants trop grands pour s'y attarder. Ah, on ne la laissera plus être dans les familles avec des petits trop jeunes, parce qu'elle est—elle ne voulait pas faire de mal ! Elle pensait juste aider des mères débordées en apportant son soutien. Personne ne lui a jamais dit que c'était de la violence, encore moins un crime.

Dans ce cas, comment a t-elle deviné que sa situation était anormale ?
Hannah n'en est pas certaine. Peut-être était-ce cette impression de s'effacer chaque jour, jusqu'à ce qu'il ne reste rien d'elle.


Les garçons sont une rencontre étrange. Une qui se fait par hasard, parce qu'ils traînent vers la même église, pour des raisons différentes. Hannah n'ose plus croire véritablement, pourtant elle a besoin d'avancer aussi près que possible, pour vérifier qu'elle ne prendra pas feu en entrant dans le lieu saint. C'est une peur légitime, n'est-ce pas ? Il faut parfois tout sacrifier pour renaître. Les boîtes d'allumettes sont si légères dans ses poches, qu'importe qu'elle doive les cacher pour éviter que ses familles d'accueil ne les lui prennent. Ils allument des feux d'artifices, Angie, Dive et elle. C'est beau, lorsqu'ils explosent et recouvrent le ciel pendant quelques secondes.

Quelqu'un propose de faire un vœu.
Seules des excuses lui viennent.

Je suis désolée, je suis un monstre, pourquoi suis-je partie ?

Sans une parole, Hannah prie pour que ses sœurs soient libres, que ses frères réalisent la machination dont ils sont victimes, que Jeremiah puisse sourire de nouveau, que leurs parents périssent dans les flammes les plus corrompues qui existent.
C'est tout ce qu'ils méritent.

Je suis tellement désolée.



Les esprits volent les enfants, ils les arrachent de leur lit en pleine nuit. N'est-ce pas une croyance ridicule ? C'est la peur qui fait sortir les enfants du lit, qui les pousse à courir le plus loin possible. Ce n'est pas de leur faute si la seule chose autour de leur maison abandonnée est une foret. Ils sont baignés d'innocence lorsque les bêtes arrivent pour les dévorer, maltraitées par les hommes et si affamés. Quel est le meilleur choix ? Se faire manger par un ours ou rattraper par ses parents ? Hannah se le demande, lorsque le père d'Angie explique que son fils ne serait jamais—

Bien sûr qu'il a décidé de partir.

Et Dive suit.

Bien sûr.

Hannah est seule, même si sa tante a enfin accepté de la prendre chez elle. Pourquoi est-ce qu'on ne lui a pas demandé son avis ? Peut-être que ça lui allait, de se faire trimballer pour le restant de son enfance. C'est son existence, une suite de choses qui n'ont pas de sens, de tests venus d'en haut qui ne lui inspirent que de la fatigue. Des fois, ses mains tremblent et Hannah doit se concentrer sur la chaleur des allumettes, ou du briquet. Se dire que c'est l'unique chaleur qu'elle obtiendra. Parfois, il y a des marques d'amours, des baisers si vils contre sa chair, qui s'y gravent. Hannah se brûle par accident, ou peut-être pas.

Personne ne lui demande. On lui suggère simplement de ne plus faire ça.
C'est quoi 'ça' ? Est-ce aimer le monde au point de s'en rendre malade ?

Personne ne sait jamais rien !


Sa tante l'aime comme on aime une idole, quelque chose de beau que l'on veut mettre sur le rebord de la cheminée pour le montrer aux invités. Moins conservatrice que sa sœur, quoique juste assez pour mettre des rubans hideux et immenses sur les têtes de ses trois filles pour les rendre parfaites. Jolies robes blanches du dimanche, et nœuds colorés. Les jumelles ont huit ans, leur sœur dix. C'est assez grand pour que les médecins aient donné leur accord pour cette cohabitation. Les visites au psychologue ne s'arrêteront pas pour autant. Hannah se sent mal, à prétendre aller bien alors que tout ce qui leur importe c'est que ses cheveux repoussent bientôt et qu'elle souhaite retourner à l'église. Non, c'est un mensonge. Elle généralise. Ils l'aiment, ils la soutiennent. Mais tout est bancal, tout pèse, et Hannah se surprend à déverrouiller la porte d'entrée en pleine nuit et à s'égarer jusqu'au parc, pieds nus.

Elle décore la maison de bouquets de fleurs sublimes et empoisonnés. Chacun représentant un événement manqué, une fuite nocturne ou diurne. Sa tante ne supporte plus de ne jamais avoir de vase de libre, alors Hannah se contente de s'allonger dans l'herbe et de se demander ce qu'aurait été sa vie, si elle était restée.

Mariée trop jeune, mère trop expérimentée à force de s'être occupée de ses cadets sa vie entière, parent incapable, prompte à la violence et aux demandes fantasques. Elle s'imagine parfois, mettant le feu à des berceaux vides dans ses rêves.

D'autres nuits, lorsqu'elle entend qu'une tragédie s'est produite, que les sirènes résonnent au loin, elle se demande si tout le monde va bien. Est-ce qu'ils ont brisé la volonté de tout le monde par sa faute ? Oh, ce n'était pas son souhait !

Hannah se pare de couronnes de fleurs et refuse de mettre autre chose que des robes d'un autre temps, parce qu'elle ne sait pas comment être autrement.


Tout est répété, des règles aux chants religieux qui étaient l'unique source de musique autorisée. Hannah refuse de s'endormir sans tout repasser en revue, se battant avec son esprit jusqu'à s'écrouler de fatigue à chaque fois. Ce n'est pas grave, elle n'a guère besoin de beaucoup se reposer. Son corps peut continuer là où son esprit est incapable de suivre. Elle sait sourire à sa famille, même si  elle est incapable de se rappeler pourquoi si important.

Avec un soin particulier, elle prépare le petit-déjeuner, absorbant les compliments sur son comportement si exemplaire—il n'y a bien que pour tenir une maison qu'elle soit talentueuse—qui s'effacera lors de son escapade suivante. Sa tante se glisse dans le fond de la pièce, la jaugeant pour s'assurer que son amour pour ses cousines n'ira pas dériver. Qu'elle ne les étranglera pas pour leur offrir un repos plus doux que leurs vies cruelles. Pourquoi Hannah serait-elle ainsi avec ces enfants ? Après tout, ces dernières ne subissent qu'une oppression indirecte, les cris et les coups ne résonnant jamais entre les murs décorés de photos de famille.

Un jour, au sein d'une famille d'accueil, elle admet avoir pressé ses paumes sur les cheveux bouclés d'Alicia en lui donnant son bain. Même uniquement quelques secondes, pour que ses larmes cessent—oh c'est pour ça qu'on ne l'a pas autorisée à rester, que sa mère d'accueil a hurlé en la secouant.

Cette crainte a été bercée dans son cœur depuis l'enfance, aux côtés des bébés qu'on lui fourraient entre les bras dès qu'ils devenaient trop grands pour que leur mère s'y intéresse encore. Qu'est-ce qu'il leur arrivera, après ? Est-ce qu'on les frappera jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus se relever ? Et si la maladie les attrape, qu'est-ce qu'il restera sinon des corps bons à brûler ? Hannah ne peut protéger personne, elle doit regarder ces cadets subir et ployer sous le poids de leur châtiment à la place. Naître, tel est leur plus grand crime, à eux tous. Ils sont nés et Hannah a vu une sœur mourir bien trop tôt.

Une enfant de leur communauté, pas liée par le sang.
Pourtant, c'était sa petite sœur, au même titre que chaque autre fillette dont elle a croisé le chemin.

Hannah a regardé ses parents prier au lieu de l'emmener à l'hôpital, se demandant si quelqu'un aurait fait plus d'efforts pour un garçon.

Alicia n'aurait jamais souffert, si elle s'était laissée glisser au fond de la baignoire, entourée de chaleur et de canards en plastique flottant à la surface. Sauf que tous les parents, toutes les communautés, ne sont pas des monstres. Et que Hannah ne peut pas appliquer ses morales terrifiantes au reste de l'univers.

Ses doigts tirent un peu sur les rubans sur les têtes de ses cousines, s'assurant qu'ils ne tomberont pas. Elle leur tend leurs déjeuners, empaquetés dans des boîtes colorées (bleu ciel, rose, et violet, parce que les autres couleurs ne sont pas acceptables), réalisés avec tout son amour. Elle s'assure que chacune a autant de carottes et un message encourageant glissé sous un sandwich au beurre de cacahuètes.

Hannah prie en silence, dans un recoin de sa tête où sa honte l'y autorise encore, pour que l'école privée où elles se rendent ne soit pas attaquée par un homme armé de sa haine. Parfois, lorsque Hannah entend une telle histoire à la télévision, elle imagine un de ses frères aînés, lassé de son existence.

Jamais Jeremiah.
Jeremiah était son préféré.
Il devrait encore l'être, mais Hannah n'est pas certaine d'avoir le droit de l'aimer, après l'avoir abandonné.


Peter est l'Amour.
Celui qui l'invite, par une nuit où elle a fait le tour du parc jusqu'à s'épuiser, à le rejoindre.
Hannah accepte, quoique pas pour ce qu'il souhaitait.

Elle a déjà été mère pendant si longtemps, ça ne l'intéresse plus.


Seraph.

Son ancien ami ne la reconnaît pas, ce qui n'étonne guère Ginger. Si Dive est présent également (son véritable nom ne lui revient pas, qu'importe à quel point elle le cherche), elle n'a pas l'occasion de le croiser. C'est sans doute mieux ainsi. Elle embellit son univers un peu plus chaque jour, sans avoir besoin d'eux. Peter Pan prend une place si importante qu'elle rêve de le suivre au bout du monde, sans réaliser qu'ils y sont déjà.

Ginger répare les habits, gardant ses distances avec les enfants trop jeunes pour voir ce qui ne va pas chez elle. Elle s'y applique sans savoir pourquoi. Peut-être pour ne pas décevoir sa tante et son oncle ? Ou simplement pour éviter une tragédie. Elle se bat, sans en réaliser l'ironie, pour se souvenir, se retenant bien d'en dire le moindre mot. Et tout se mélange, le temps qui n'existe pas entremêlant la réalité et les histoires.

Elle est une enfant du secret, une de ces gosses qui ont survécu en mentant et en fuyant tout ce qui le retenait. Bien sûr, elle est douée pour ces choses-là, pour changer la vérité en ce qui l'arrange.

Lorsque sa langue l'égare, Ginger croise ses doigts sans son dos, espérant ne pas se faire prendre.


La couronne pend lâchement dans ses mains jointes. Elle attend le moment opportun pour s'avancer, un sourire fendant ses lèvres. Il y a tant d'incohérences chez les hérétiques, d'excuse pour les haïr. Et, autrefois, Ginger aurait respecté ces règles cruelles. A présent qu'elles ont été remplacées par d'autres, l'enfant se contente de se placer dans le chemin de sa cible, la forçant à s'arrêter.

« Es-tu réellement une fille, à présent ? Ton âme a-t-elle été purifiée par un voyage que nul autre ne peut comprendre ? » Il y a tant d'excitation dans sa voix tandis qu'elle se met sur la pointe des pieds pour rapprocher son visage de celui de sa cadette.

« Euh ouais ? J'ai toujours été une fille, t'sais. »

Comment pourrait-elle avoir connaissance d'un tel secret ? Oh, si elle n'était qu'une erreur, un monstre prétendant à l'humanité, Ginger se permettrait de purifier l'Arbre de cette présence malsaine. Là, son regard brille tandis qu'elle s'empresse de montrer son présent. Tant de jaune et d'orange, des fleurs si chaleureuses.

« Sois la bienvenue dans ce monde pour ta renaissance, Sense. »

Qu'elle a bien décidé des couleurs ! Qu'elles sont élégantes sur la tête de la Diplomate. Oh, Ginger a rarement été aussi fière d'elle-même. Qu'importe que ce soit un signe de vanité.

« Cool… C'est—genre sympa d'ta part. »

« J'ai fort à faire, mais je tenais à célébrer ton existence. »

Et, sans rien ajouter, Ginger s'égare déjà, sa longue robe tournoyant tandis qu'elle avance vers un avenir radieux. Sense gardera la couronne, c'est évident. Après tout, personne ne refuse les présents de l'Exaltée. Ils sont divins.



L'Invisible pour les yeux

T'as un Pseudo ? Kane
Et un âge ? 25+
C'est quoi ton Avatar  ? Anne Shirley - Anne with an E
Comment t'as découvert l'île ? Avec un soupçon de magie.
Tu la trouves comment ? Exaltante~
Dis, tu crois bien aux fées ? Comme toujours.






Hannah

Look inside of me and see that I am not afraid
To walk inside the void like a kid inside a cave
Discovering the patterns of my soul and where it's placed
I've been mapping many caverns, it still feels like a maze
Revenir en haut Aller en bas
MadMax
MadMax

★ Mère des Chasseurs ★


✘ AVENTURES : 1130
✘ SURNOM : L'Increvable.
✘ AGE DU PERSO : La bonne quinzaine.

✘ DISPO POUR RP ? : Globalement, ouais.
✘ LIENS : Naissance, renaissance & La Meute

There's a devil in my brain with a pitchfork and a flame Empty
MessageSujet: Re: There's a devil in my brain with a pitchfork and a flame   There's a devil in my brain with a pitchfork and a flame EmptyJeu 30 Mai 2019 - 21:20

Félicitations mon enfant


Tu es condamné.





Oh lalalalalala !

Mais c'est quoi ça ? Ce perso vivant et fragile et terrifiant et splendide ? Comment tu fais ça ?

C'est tout en nuance, tu nous promènes avec la même douceur ferme que j'imagine Ginger avoir. Je l'ai trouvé tour à tour attendrissante, inquiétante (au moins !), si humaine au fond. Si abimée, aussi, parce carcan qu'on lui a imposé. La fuite n'est pas  toujours physique, elle est parfois mieux cachée dans l'âme. Et cet avatar est juste parfait !

Une terrible, magnifique fiche.


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Je te serre chaleureusement la main. Cours vite créer ton Dé à Coudre et demander un Compagnon de Jeu afin de vivre une aventure !  Par ailleurs, n'oublie pas de prendre connaissance de L'intrigue du moment. Tu peux aussi participer au RP d'introduction spécialement conçu pour les nouveaux arrivants et qui permet d'immerger facilement ton personnage dans l'univers : Le Bannissement. A moins que tu ne choisisses de te lancer dans Mission Périlleuse ?  Si tu préfères passer du bon temps en papotant, rejoins sans tarder la Nursery. Quoiqu'il en soit, que ton séjour à Never Never Land soit fabuleux et éternel.








J'suis Parole en #cc3300.

Merci Dog. ♥:

Merci Arrow. ♥:

Merci Coquillage. ♥:

Merci Sindri. ♥:

Merci Blue. ♥:
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