La vie au Camp de Réfugiés commençait à se régler comme du papier à musique et de plus en plus de tâches autres que celle que je connaissait déjà à l'Arbre m'étaient données comme celles d’assister à la surveillance des plus jeunes et l’assistanat auprès des médecins, et ce jour là on m'assignai en tant que garde du corps de la Guérisseuse des Hurons pendant sa balade/récolte d'ingrédients de soin.
Je n'avais jamais rencontré La Blanche mais beaucoup de rumeurs circulaient à son propos chez les Enfants Perdus:
-Elle serait la fille même de L'Esprit Lune
-Elle serait une étoile, sœur de la Lune descendue sur l'Île
-Elle aurait aussi pu naître en même temps que le premier flocon jamais tombé sur L'Île ait atterrit
-Ou encore elle aurait, étant jeune, été tellement jalouse de la Lune que sa peau aurait blanchie.
Enfin autant de belles histoires que de sornettes sortants de la bouche des plus jeunes Garçons Perdus...
Ainsi, toujours emmitouflée dans mon gros chandail à capuche je m'avançais vers le point de rendez vous que l'on m'avait indiqué pour la rencontrer.
Le vent et le froid se faisaient plus vifs ces derniers jours, sûrement dû à la récente rencontre entre les Horreurs et les Orbleus que certains espions ont pu nous rapporter... certains n'étaient pas rentrés.
Je craignais encore tellement pour la suite, ainsi que pour la santé de Peter, ça me faisait tellement enrager de ne pas pouvoir surveiller son état étant donné toutes les missions que l'on me donnait et qui prenaient tout mon temps.
J'avançais et vis du coin de l’œil...de la neige qui se mettait à bouger!
Je me retournais vivement les mains sur mes fidèles rapières, prête à dégainer et demandant d'une voix distincte:
-Qui va là?!La neige mouvante se releva et se tourna vers moi et je constatais que c'était en fait un fille qui avait des yeux magnifiquement blancs, ainsi que des cheveux immaculés et un peau semblable à la neige, lui permettant un camouflage parfait dans ce décor de glace.
Ses yeux que je soupçonnais aveugles levèrent leurs sourcils l'air de me dire: "Qui es-tu? Que veux-tu? Et pourquoi tu cris?"
J'abandonnai automatiquement ma posture de combat pour lui prononcer mes plus plates excuses:
-Pardonnez moi mademoiselle, je ne voulais surtout pas vous offenser, je m'excuser terriblement de m'être comportée de la sorte, je présume que vous êtes Hermine Lunaire, la personne que je dois protéger durant son périple dans la forêt?Je la regardais et je fit la bêtise de tendre la main, oubliant qu'elle ne pouvait pas me voir, alors je la retirait tout de suite pour entortiller mes doigts, à cause de ma gêne et de ma honte, pour avoir manqué de faire une énorme boulette.
Elle était tellement belle cette fille, tellement magnifique...