Après le ciel et les fonds océaniques, c'était à présent le monde des Esprits que Pretty allait découvrir.
Certes, c'était dans le but de pourchasser un bonbon au coriandre et c'était proprement la mission la plus ridicule qui lui avait été jamais confié mais, c'était en compagnie de Pétrole dans l'un des lieux les plus enchantés de l'Île.
Et ça, ça n'avait pas de prix.

A vrai dire, si le bonbon ne rendait pas possible l'énervement et par conséquent la probable dangerosité des Esprits, La Fausseté aurait adoré se contenter de visiter le coin. C'était dommage mais...
Mais qui disait qu'il ne pouvait pas faire les deux à la fois, hm ? Ce serait certes un peu plus risqué, s'il venait en touriste et prenait son temps ; néanmoins, une occasion pareille, ça ne se refusait pas. Le problème était donc réglé.

C'est donc l'esprit joyeux et la langue totalement déliée que Pretty s'aventurait en direction du Sanctuaire Spirituel, Pétrochou à ses côtés pour l'écouter parler des milles et une aventures qui lui était arrivées dernièrement. Il ne lui venait même pas à l'esprit qu'il puisse ennuyer la Fée à force de bavardage, à vrai dire.

Il lui avait raconté l'épisode de La Mascarade bien sûr, on ne peut plus marquant. Il avait également parlé de sa rencontre inattendue avec Anyway, avec son ami l'hippogriffe Valiant ; puis avec Trouble face au spectacle multicolore des drôles de petits oursins. Il y avait aussi eu sa longue tirade sur la façon horrible dont Justice l'avait frappé et comme il lui en voulait, vraiment très fort.

Beaucoup de choses, en somme, dont il parlait à L'Or Noir sans concession. Peut-être lui faisait-il trop confiance. Il ne pensait pas avoir tord là-dessus.

Mais depuis qu'il s'était ainsi senti trahi par La Main, il doutait.
Il avait fait confiance à Justice, après tout. Et il s'était trompé.
Qu'est-ce qui lui prouvait qu'il ne se trompait pas également avec la Fée des Marais ?

Rien.

Et il devenait complètement stupide et paranoïaque à cause de ça.

Pretty secoua vivement la tête suite au silence étrange en plein milieu de son récit, comme si ce faisant il chassait plus efficacement les pensées noires qui s'y logeaient vicieusement.

▬ Et, euh... Voilà. Hum. Je crois qu'on est arrivés.

Il était perturbé et il était grillé à des kilomètres à la ronde.
Mais il ne mentait pas. Ils étaient face au portail qui menait au Sanctuaire des Esprits.

Ce faisceau lumineux était vraiment impressionnant.

Une mission !
Rien que ça. Une mission.
Pétrole n'était pas habitué à ce qu'on lui donne des choses à faire. A vrai dire, les autres avaient plutôt tendance à l'éviter. Mais pas le petit roi. Pas Peter Pan.
Et il fallait bien le dire, au fond, l'Or noir lui en était reconnaissant.
Et puis, l'envoyer chercher un bonbon à la coriandre aux cotés de cette chère Pretty, c'était relativement bien joué, car il n'y avait pas plus proche et copains que ces deux la, pas vrai ?
Et d'ailleurs, la Fausseté semblait de particulièrement bonne humeur vu a quel point elle babillait depuis des heures !
Ho, cela ne dérangeait en rien la petite fée qui voletait à ses cotés, l'écoutant avec attention raconter chacune de ses histoires, les ponctuant de "Hoo !" ou de "Ca ce sont bien les garçons" ou encore "tu ne devrais pas trainer avec cette sous race."

Pour l'occasion; cette sortie plus qu'inhabituelle, Pétrole s'était muni d'une de ces fleurs hilare qui lui permettait de grandir. Pas qu'il était sûr de devoir s'en servir, mais savait-on jamais !
La fée aimait à être prévoyant.

Il y eut un silence, un instant un peu bizarre pendant lequel la Fausseté s'était interrompu dans sa conversation, et la fée la fixa quelques secondes, attendant la suite.. qui ne viendrait finalement pas.

"Et, euh... Voilà. Hum. Je crois qu'on est arrivés."
Les petits sourcils se firent plus haut avant que la tête suintante ne pivote et fasse face a l'immense faisceau lumineux qui semblait déchirer l'espace et le temps.

Whaou, c'était magnifique.

"Oui, c'est bien la ! Tu viens Pretty ?" Il gratifia l'enfant de son plus beau sourire, même recouvert de noir, et accéléra sa cadence, volant jusqu'à cette lumière puissante mais agréable, propulsé dans le Sanctuaire des Esprits.
Pétrole n'avait pas hésité, c'était qu'il était déjà venu plusieurs fois voleter dans les environs.
Il connaissait bien l'ile de Jamais, l'Or noir, et même ses recoins les plus étranges même si ce n'était pas la qu'il passait la majorité de son absence de temps.
En regardant autour de lui, il se demanda d'ailleurs s'il n'avait pas tord de ne pas y trainer plus souvent !
Le décors désormais était parfaitement incroyable, les couleurs changeant et brillant, ne s'occupant plus de ce qui était logique, de ce qui était normal !
Pétrole, dans cet univers multicolore tranchait complètement, de par son noir et son blanc, mais il n'en avait cure, bien trop occupé à être émerveillé.

Cependant, bien rapidement, un mouvement attira son attention, au loin.

"Regarde la bas !" Était ce une troupe de bonbon ? Rien n'était moins sur. Mais tout excité qu'il était, Pétrole n'attendit pas et voletait déjà en direction de ce qu'il avait vu.

Magnifique.
Pretty n'était ni un poète ni un écrivain mais, s'il avait pu, il aurait sans nul doute cherché d'autres synonymes plus élaborés et surtout plus dignes de ce qui leur faisait face, à lui et à Pétrole. Ce faisceau lumineux était tout simplement fascinant.

▬ Oui, c'est bien la ! Tu viens Pretty ?

L'intéressé jeta un coup d’œil en coin à la Fée des Marais et lui rendit un sourire, mélange d'espièglerie et d'excitation. Pour une mission telle que celle-là, étrangement, il n'imaginait pas un seul instant que la chose puisse mal se passer.
Il suivit de fait sans une hésitation Pétrole dans sa course aérienne et traversa à son tour le passage qui menait au fameux Sanctuaire des Esprits.

Si l'Île avait déjà pu sembler illogique, ce n'était assurément en rien comparable à cet endroit.

La Fausseté observa les alentours avec la forte impression d'avoir mangé quelque chose de pas net du tout dans les dernières vingt-quatre heures. Les couleurs et les formes ne correspondaient plus à rien (plus à rien de connu, du moins) et se payaient même le luxe de changer de temps à autre, comme pour mieux embrouiller les nouveaux-venus.
Il en avait presque mal au crâne.

A côté, Pétrochou semblait en revanche très bien se porter face à cet univers totalement déjanté. Il avait même déjà trouvé quelque chose d'intéressant, à l'évidence.

▬ Regarde la bas !
▬ Eh, attends !

Attends de rien du tout oui. L'Or Noir s'était déjà élancé avec vivacité et Pretty doutait même qu'il ait entendu ce qu'il venait de lui dire.

Il n'eut par conséquent d'autres choix que de partir à sa poursuite, ayant pour sa part un peu de mal à suivre la cadence. Aussi merveilleux soit cet endroit, il lui donnait un drôle de tournis relativement désagréable. Il n'était pas habitué.

Et il n'aimait pas non plus que Pétrochou s'approche si imprudemment de ce qui ressemblait à... A rien, de là où il était, si ce n'était des silhouettes vaguement humanoïdes. Qu'est-ce qui lui disait que ce n'était pas des esprits hostiles qui se feraient un plaisir de leur faire du mal ?

▬ PE-TROLE !

La Fausseté ne se souvenait pas avoir jamais été aussi autoritaire dans son intonation -pas même avec Blot, c'était dire.

Il ne fallait pas qu'ils se séparent. Ils devaient s'attendre, et se diriger ensemble dans une même direction convenue de base.
Stupide Fée.

Pétrole fonçait à toute allure, ne s'inquiétant de rien, à tort ou à raison, mais en l’occurrence à dire vrai, pour le coup, c'était plutôt à tort !
Car déjà, le petit groupe que la fée avait repéré et vers lequel elle s'élançait sans hésitation se faisait plus précis.
Ou plutôt...
Non.
Alors qu'il aurait du.
Ce n'était pas clair ?
Oui justement, la était tout le problème !
le contour de chacun des individus qui marchaient à la file indienne avait quelque chose de vaporeux. Ils étaient comme des ombres...
Des Esprits.

Mais ceux la n'étaient pas lumineux et blanc comme ils l'étaient habituellement ! Non. Ceux la étaient d'un noir fumée profond et peu engageant.
Ils étaient en colère ?
Chargés d'orage et de négativité, de toute évidence.
Avisant cet état de fait, la fée ralentie brutalement, battant des ailes à contre vent pour s'immobiliser dans les airs.
Ces créatures la, il ne fallait pas s'en approcher, il ne fallait pas attirer leur attention, ou plutôt devrait-on dire; leur courroux.
Heureusement, les esprits n'avaient pas remarqué l'Or noir, continuant leur route en forme de petite procession silencieuse.

"PE-TROLE !"

Dans un même mouvement, les visages indescriptibles de fumée sombre se tournèrent vers la fée et Pretty qui venait de le rejoindre.

Zut.
Pas bon ça.
Pas bon du tout même.
Pétrole ne prit pour le coup même pas la peine de relever le ton autoritaire dont avait usé l'enfant pour l'interpeller. L'heure n'était plus à ce genre de détail.
Ils devaient de toute urgence se carapater, mais c'était un peu tard, car les esprits en colère s'approchaient déjà d'eux avec des airs de menace.

Ni une, ni d'eux, la fée se précipita vers le livreur, agrippant son vêtement au niveau de l'épaule à l'aide de ses toutes petites mains noires et tira de toute ses forces dans le but de l'entrainer en arrière dans une toute autre direction prise au hasard.
Le but de la manœuvre ?
S'éloigner des problèmes, et de préférence rapidement !

L'interpellation autoritaire faite, Pretty avait commencé à ruminer en imaginant mille et une façon de rouspéter la Fée des Marais pour sa stupidité et son imprudence, et à vrai dire il avait même commencé à exprimer à voix haute la chose, tout furax qu'il était -légitimement, cela allait sans dire.

Sauf que.
Sauf que Pétrole ne l'écoutait pas.

La Fausseté fronça les sourcils, pas vraiment alarmé mais plutôt de plus en plus exaspéré.

Jusqu'à ce qu'il comprenne, en voyant Pétrochou revenir à vive allure vers lui, avec des silhouettes sombres et menaçantes derrière lui qui glissaient avec une fluidité effrayante.
Cette stupide Fée avait le culot d'aller chercher les ennuis puis de les lui ramener.

Pretty faillit lâcher un juron, puis se rappela qu'il était avec Pétrochou et que c'était au contraire le féminin et la délicatesse qui étaient à l'honneur en sa présence. Il fut en revanche incapable de retenir un grognement peu élégant tandis qu'il se laissait emporter par son ami ailé qui le tirait avec empressement.

Nouvelle course-poursuite, le danger et l'adrénaline en plus, cette fois.

Le Perdu lançait de temps à autre des regards en arrière et se découvrait de plus en plus perturbé de constater que, tantôt les Esprits noirs semblaient tout proches, tantôt ils paraissaient éloignés. Il n'aurait su dire quelle était la véritable distance qui les séparait mais ne souhaitait à vrai dire pas se pencher sur la question : il se concentrait plutôt sur l'effort de plus en plus laborieux qu'il mettait à aligner ses foulées les unes après les autres. Le décor semblait tanguer sous ses pieds comme un bateau ballotté par la mer -et, très franchement, cela lui donnait la nausée.

Si bien que, sans crier gare, ses jambes finirent par le lâcher.
Juste. Comme ça. Sans explications logiques.
Ce qui était ironiquement logique puisque rien ne semblait logique ici.

La Fausseté tomba à genoux, puis à quatre pattes, et résista contre son équilibre qui le poussait à s'écraser tout simplement par terre comme une crêpe.
Il essaya de se relever, en vain, plusieurs fois, avec la nette impression d'avoir bu plusieurs verres d'alcool d'affilée tant tout semblait tourbillonner férocement autour de lui.

Il ne comprenait pas ce qui se passait mais, quoi qu'il en fut, la gravité de ce monde n'était pas d'avis de lui laisser de répit.

▬ P-pétrole...!

Il n'arrivait même plus à voir si la Fée était toujours auprès de lui, ou si les Esprits étaient toujours après eux.
Ce qui était embêtant, ma foi.

Et ils couraient, à toute allure ils couraient ! Ou plutôt l'un courait et l'autre volait ! Ou plutôt l'un trébuchait quand l'autre volait.

"P-pétrole...!"

Le bout de tissu que tenait l'Or noir lui échappa de ses petites mains alors que la Fausseté tombait à terre, à quatre pattes face au sol, comme si quelque chose l’empêchait de continuer, comme si le sol bougeait alors qu'il n'en était rien !
Vraiment ?
Qu'en savait la petite fée ? Après tout, ses petits pieds foulaient l'air et rien d'autre, et ce lieu magique était gorgé de surprise.
Il le savait, ça, l'Or noir ! Alors il se précipita vers son ami à tire d'aile, s'agrippant à l'une de ses mains, tirant sur ses doigts pour la relever, pour l'aider à se remettre debout sur ses jambes, mais déjà, alors que les yeux sombres et dégoulinant de larmes noires s'agrandissaient d'horreur, les esprits mauvais s'approchaient, tendant leurs longs membres de fumée vers le livreur.

Qu'allait-il se passer ?
De quoi étaient capable ces esprits ?
Pouvaient-ils blesser Pretty ? Assombrir son cœur ?
La rendre froide et sans émotion.

PAS QUESTION !

Alors, dans une bouffée délirante de courage, alors que dans son petit corps, seule la détermination prenait place, Pétrole lâcha la main de la Fausseté et se précipita vers ces fantômes orageux.
A quoi pensait-il exactement ?
A rien.
Pétrole était une fée, et comme chacun le savait, il n'avait place qu'à un seul sentiment à la fois ! Or, en cet instant, il n'avait que la détermination à sauver son ami en tête.

A toute vitesse, il se mit à tournoyer autour des esprits, les frôlant de près à tel point qu'avec ses ailes violettes effilées, il entrainait les formes avec lui, les déformant justement, en faisant presque de la chantilly.
Avisant ce drôle de cas, l'Or noir ne pu s’empêcher de s'en amuser ! Et déjà la colère déterminée fut remplacée par la moquerie ! Ce qui sembla ne pas plaire aux esprits qui s'agitèrent, tentant d'attraper la petite fée et se désintéressant de l'enfant perdu.
Les ombres se mouvaient, s'agitaient, des bras et des mains de fumée cherchant à faire prisonnier Pétrole sans jamais y parvenir.
Et la fée, elle, riait ! Ses éclats de joie moqueuse parsemant les airs, ricochant dans le paysage étrange comme des perles qui explosaient, se cassaient au contact du moindre objet.
Continuant son manège, ayant déjà transformé les fantômes noirs effrayant en de bêtes glaces italiennes, volant, tournoyant et remontant jusqu’à leurs cranes pour leur donner cet aspect ridicule, Pétrole s'éloigna quelques secondes pour mieux revenir à la charge, à toute vitesse, visant ce qui aurait du être leurs torses ou leurs cônes pour les trouer avec une certaine cruauté !

Peut être plus encore en colère, peut être vexés ? Peut être même effrayés. Les esprits ne tardèrent cependant pas à réagir, leurs formes se faisant soudainement plus vaporeuse, l'emprise du vent créé par la fée et ses pointes de vitesse s'amoindrissant. Les glaces italiennes avaient disparu, laissant place à un étrange nuage sombre qui petit à petit se concentrait en un unique esprit.
Plus grand, plus fort.

Et vraiment plus effrayant.

Une forme noire humanoïde de près de trois mètres leur faisait désormais face, menaçante.
Sur sa tête uniquement composée de fumée ténébreuse s'alluma deux petites lumières, comme deux loupiotes qui feraient office d'yeux.
Des mirettes qui s'étaient maintenant posées sur nos deux protagonistes et qui semblaient bien colériques.

Il avait aussitôt fait demi-tour, Pétrochou, lorsqu'il avait entendu l'appel un peu faible et surtout très perturbé de La Fausseté. Mais il avait beau le tirer et essayer de le relever, il ne parviendrait pas à l'aider à retrouver l'équilibre. C'est comme un dosage bien fait entre un sol tournoyant et une gravité écrasante : juste ce qu'il fallait pour vous empêcher de se dépatouiller. Pire que du sable mouvant.

Pourtant purée qu'est-ce qu'il essayait fort de se dépêtrer de là. Pretty sentait les poils de ses bras de hérisser à mesure que les esprits noirs approchaient comme des taureaux en colère, et il n'avait pas la moindre envie de rester sur leur passage.

Il sentit plus qu'il ne vit Pétrochou le lâcher finalement, et il lui lança un regard tout à fait ahuri tandis qu'il le regardait foncer tout droit sur les méchants taureaux.

▬ Fais pas ça ! Pétrole !

C'était pas le moment de jouer aux héros ! Il n'avait aucune chance !

Sauf.
Sauf si bien sûr il leur tournoyait autour et les déformait au point de les faire ressembler vaguement à de la chantilly. C'était carrément surprenant et carrément comique.

Le rire du Perdu eut comme un effet magique face à ce qui le clouait au sol : d'un seul coup, le tournis le quitta et il se découvrit de nouveau capable de se relever. Ce qu'il fit, de fait, sans plus tarder. Il n'allait pas laisser passer cette chance. L'Or Noir avait gagné du temps, il fallait en profiter pour s'enfuir.

Sauf si bien sûr il décida de leur trouer le cœur sans crier gare.

Ils auraient mieux faire de fuir tant qu'ils en avaient eu l'occasion.

Car à présent les esprits corrompus s'agitaient, devenant plus gros, plus fort, jusqu'à fusionner complètement pour devenir une immense forme humanoïde dotée de petits yeux lumineux. C'était étrange, mais cela rappela à Pretty ces drôles de poissons qui vivaient tout au fond de la mer, avec des mâchoires immenses et acérées et cette petite lumière qui pendait devant eux comme des appâts.

A l'exception près que ce monstre-là n'était, disons, pas aussi palpable que celui qui leur faisait face à présent.

Ce dernier leva d'ailleurs le bras, lentement, lourdement, d'un geste menaçant que le Perdu identifia immédiatement. Ni une ni deux, il se précipita -chancela- vers Pétrole, le ramena précipitamment contre lui puis bondit en avant.

Il sentit la main immense le frôler derrière lui tandis qu'il faisait un roulé-boulé, le tout suivit du fracas du geste qui avait eu pour but d'écraser la Fée des Marais comme un insecte.
Pas cool.
Pas cool du tout.

La Fausseté n'eut néanmoins pas le temps de chercher un moyen de se sortir de là (là, soit piégé entre les deux pieds du monstre énorme), car un genre de tremblement secoua la terre et le fit craindre un peu plus pour la suite des évènements.

Le sol désarçonna indifféremment les deux personnages terriens lorsqu'il commença à se mouvoir à grand coup de vagues : il n'en fallut cependant pas plus au Livreur qui, encourageant Pétrochou d'un regard, profita de l'occasion pour s'éloigner de l'esprit fusionné à terre.

C'était dur, très dur, parce qu'il n'arrêtait pas de perdre l'équilibre. Et il n'était même pas au bout de ses surprises.

Bientôt le sol perdit peu à peu de la hauteur, se transformant en descente, se transformant en...
En toboggan ?

Pretty eut tout juste le temps de réaliser la chose qu'il était déjà entraîné sur la pente glissante.

Et ça tournait, et ça tourneboulait, l'esprit géant en colère, un tremblement de terre ! Un coup plaqué contre Pretty, pour ensuite s'envoler, un peu déséquilibré, Pétrole eut tout juste le temps d'aviser l'enfant perdu précipité dans un toboggan tout nouvellement formé pour le suivre à toute allure, plongeant presque à sa suite, évitant de justesse un dernier coup du monstre de fumée noire, comme s'il n'existait déjà plus.

Et ils tombaient, tombaient, tombaient !
La Fausseté glissait tandis que Pétrole la suivait, fonçant à toute allure, suivant la trajectoire du toboggan fou qui partait dans tout les sens ! Et ça zigzaguait, et ça prenait des tournant ultra serrés, et ça prenait des airs de montagne russe, un looping en prime ! Pour au final se stopper une bonne dizaines de minutes plus tard, envoyant bouler les deux personnages, les recrachant comme une immense langue bizarre.

La fée avait la tête qui tournait et voletait de travers, finissant par se poser plus ou moins sur le sol, faisant une petite roulade aux cotés de Pretty, son atterrissage pas tant assuré que ça !

Whaou !
Ca décoiffait !
L'Or noir secoua la tête, se remettant les idées en place. Ca tournait encore un peu dans son petit crane d'être magique. Alors il n'aperçut pas au loin le bonbon qui se baladait, l'air de rien, jurant avec le reste du paysage bien que cela restait un peu étonnant à croire, énervant les esprits environnants, les rendant nerveux, voir plus noir.

Il fallait faire vite.

Le bon point, c'était que le monstre géant fusionné de plusieurs esprits noirs enragés n'était plus à leur poursuite -en fait, il s'était carrément volatilisé comme par magie.
Le moins bon point, c'était que le toboggan était totalement atypique. Il zigzaguait, donnait le tournis, exécutait des virages tellement serrés que Pretty se retrouvait parfois à deux doigts d'être éjecté de la piste, et d'autres fois encore il fonçait tout droit avec une pente si abrupt que le vent arrachait des larmes aux yeux du Perdu. Quelle que soit la forme qu'elle adoptait, cette descente était décidément violente. Le looping, en particulier, manqua de lui arracher le cœur de la poitrine sans plus de formalité.

Puis le toboggan le recracha, l'envoyant valser dans les airs quelques secondes durant avant d’atterrir en quelques roulements incontrôlés.

Du coin de l’œil et bien qu'ayant la sensation d'avoir été crevé comme un ballon, Pretty ressentit un vague soulagement en voyant la Fée des Marais débarquer en quelques roulés boulés à ses côtés. Au moins n'avaient-ils pas été séparé.
Il tendit une main tremblante d'adrénaline vers la Fée des Marais.

▬ Ça va...?

La Fausseté avait pour sa part vaguement envie de vomir, mais la sensation demeurait supportable du moment qu'il ne faisait pas de gestes brusques.
Ce que, bien sûr, il finit par faire en se redressant d'un seul coup lorsqu'il aperçut l'un des fameux bonbons à la coriandre qu'ils étaient chargés de retrouver.

Tout aussi brusquement qu'il s'était redressé, Pretty s'écroula sur le côté en couvrant sa bouche de ses mains. Pas vomir. Pas vomir. C'était dégueulasse de vomir. Il détestait ça.

Il lui fallut quelques secondes difficiles de concentration et de self-contrôle pour se reprendre avant d'être en mesure de prononcer la moindre parole.

▬ Y'a un bonbon...

Ledit bonbon était heureusement toujours dans son champ de vision : il avait l'air de gambader joyeusement et de jouer avec le décor, sans se soucier un seul instant d'eux ou des esprits alentours.
Il fallait l'attraper.

Au moment où La Fausseté parvint à se remettre à quatre pattes, un quelque chose lui bondit soudain sur le crâne, lui faisant de nouveau perdre l'équilibre, et rejoignit son... Camarade ?
Les deux friandises à la coriandre sautillèrent gaiement de s'être retrouvées. Elles s'agitaient désormais beaucoup trop : quelques esprits commençaient à tourner la tête vers eux -intrigués ou agacés, Pretty l'ignorait et ne voulait pas attendre de savoir.

▬ Si on en attrape un... Tu penses que l'autre nous pourchassera ?

Le Perdu était allongé sur le côté et ne cherchait visiblement plus à se lever. Il se sentait à vrai dire tout à fait prêt à bouffer tout cru le prochain malheureux qui se servirait de lui comme tremplin.
En attendant, il abdiquait le temps que la sensation de malaise daigner lui passer.

Un bonbon à la coriandre...
Un bonbon à la coriandre ?
Non. DEUX bonbons à la coriandre !!

Ni une ni deux, et c'était le cas de le dire, Pétrole se redressa sur ses petite gambettes, pointant de son doux les deux "Amoureux" avec une mine ébahit tout en restant cependant silencieux.

"Si on en attrape un... Tu penses que l'autre nous pourchassera ?"
La petite fée referma la bouche, tournant la tête vers son camarade de mission.
"Si c'est ça, on s'occupe de celui qui t'a sauté sur la tête !" Ho bah oui, tant qu'à faire hein.
Quelle goujaterie de piétiner de cette manière les jeunes filles. Non mais très franchement. Ca ne se faisait pas, hein ? Ho !
"Ca va Pretty ? Tu t'en remets ?" Et l'Or noir s'était envolé dans les airs, battant de ses ailes violettes et vrombissant juste à coté du blondinet, son expression communiquant parfaitement son inquiétude. C'était que la fausseté n'avait pas l'air d'être au meilleur de sa forme.
Allait-elle vomir ?
Les jeunes filles vomissaient-elles ?
Elles étaient sensible, mais forte à la fois !
Pretty ne vomirait pas.
Et pendant ce temps la, les deux bonbons à la saveur si particulière s'amusaient, semblant batifoler un peu plus loin, passant visiblement un bon moment alors que tout avait l'air de s'assombrir autour d'eux.
Les esprits en colère.
Il fallait agir, et vite !
Mais quoi faire !

Sans plus trop réfléchir, Pétrole s'élança une fois ne fut pas coutume, n'attendant pas d'élaborer un quelconque plan. Peut être était ce son coté garçon, puisqu’il s'agissait bien d'une fée garçon, ou peut être était ce son coté fée, puisqu'il s'agissait bien d'un garçon fée !
Quelle qu'en fut la raison, l'Or noir fonçait tout droit vers les deux créatures sois disant sucrées mais qui ne l'étaient en rien, et une fois à leur hauteur, il attrapa de ses toutes petites mains celle qui s'était servit de Pretty comme trampoline un peu plus tôt, tirant de toute ses forces sans bien sur aucun résultat.
Il allait lui falloir un peu d'aide !

Allongé sur le côté, presque en PLS c'était quand-même la position de la défaite. Mais une défaite sacrément mérité vu tous les tournis qu'avait dû subir Pretty -ça ne tiendrait qu'à lui, il resterait comme ça encore un petit moment. Néanmoins il y avait beaucoup de choses qu'il ne pouvait pas ignorer : sa mission, les bonbons, et... Un condensé d'esprits enragés qui avait une dent contre eux.
En somme, rien qui ne lui permettait de se mourir en paix.

▬ Si c'est ça, on s'occupe de celui qui t'a sauté sur la tête !"

Un léger rire lui échappa.
Pétrole, fidèle à lui-même, si plein de bonnes idées vengeresses.
Plan approuvé.

▬ Ca va Pretty ? Tu t'en remets ?
▬ Ouaip. Je survis.

Ce n'était pas un mensonge, puisque la sensation de malaise s'adoucissait peu à peu, jusqu'à bientôt disparaître complètement. C'était bizarrement rapide, un peu comme si son horloge interne était déréglé -et si c'était vrai, cela ne le surprendrait même plus. Cette dimension était complètement abracadabrantesque.

Un coup d’œil vers l'Or Noir qui filait, et Pretty comprit qu'il était temps de se réactiver. La Fée des Marais ne parviendrait pas seule à kidnapper le vilain bonbon qui lui avait sauté sur la tête... Même si c'était comique de la voir essayer.

Ni une ni deux, La Fausseté était déjà relevée comme si elle n'avait jamais eu le tournis, et fonçait déjà à une vitesse crescendo en direction de l'étrange trio, fauchant au passage le bonbon à la coriandre qui l'avait méchamment agressé à l'instant.

Victime piégée entre ses bras, regard complice furtivement lancé vers Pétrole, et pieds bien campés au sol ; l'heure était à la mascarade.
Il ricana sombrement.

▬ Ton tendre bonbon est un personnage bien impoli, sais-tu, adressa-t-il, un sourire méchant aux lèvres, au second bonbon. Il m'a sauté sur la tête.

Le ton était sacrément dramatique, et surtout sacrément ridicule pour ce que c'était. Mais l'effet recherché était là : bonbon numéro deux s'indignait déjà et bonbon numéro un commençait à se débattre dans ses bras et à paniquer.
Les esprits tout autour d'eux semblaient moins agressifs et plus intrigués par la scène, désormais.

▬ Pour la peine... Je vais l'emmener jusqu'au bout du monde, et le manger.

Il éclata d'un rire machiavélique très convaincant, et fit mine d'essuyer une larme sur le coin de ses yeux. Son sourire cruel ne le quittait toujours pas.

▬ ... Sauf si. Sauf si tu me rattrapes avant, bien sûr. Mais je gage que tu n'y parviendras pas seul, n'est-ce pas ?

Lui glisser l'idée de retrouver ses compagnons égarés chez les Esprits, c'était important.
Pretty laissa son regard glisser vers son complice, l'air très fier de lui.

▬ Que l'aventure commence, murmura-t-il à son attention.

Il n'attendait plus qu'un signal pour que la course-poursuite débute ; et ce signal, il laissait l'honneur à Pétrole de le donner.

Pretty tenait l'un des bonbons prisonnier dans ses bras tandis que l'autre semblait la fixer d'une mine plus que furieuse. En tout cas, pour un bonbon, il avait l'air très en colère se disait la petite fée qui observait et écoutait l'échange avec attention.
L'objectif de la fausseté était clair, et l'astuce était remarquable.
Il fallait dire que Pretty c'était quelqu'un d'intelligent, et ça, l'Or noir le savait ! Les filles étaient toujours plus intelligente que les garçons. Plus réfléchies, plus malignes ! Cela leurs avaient valu de se faire taxer de fourbe au cours de l'histoire dans le monde réel. C'était le genre de chose qui arrivait lorsque la jalousie prévalait.
Mais bon, les garçons étaient comme ça, eux. A défaut d'intelligence, ils étaient envieux et revanchard.

"Que l'aventure commence"

Et sans même laisser le temps de quoi que ce soit, le premier intervenant fut le bonbon à la coriandre, celui la même qui était encore libre. Il se mit à sauter sur place, tremblant de colère, poussant des petits cris furieux de bonbon. Pétrole l'aurait juré, il avait même un peu viré de couleur, ce qui aurait pu être ses joues se faisant plus rouge.
C'était étrange de voir ce drôle de spectacle, et d'entendre cette chanson bizarre ! C'était que ce n'était pas tout les jours qu'on entendait un bonbon crier de sa petit voix stridente. Avait-il seulement une bouche ? Pas visible en tout cas.
Mais la n'était pas le sujet important du moment, car déjà, les appels accusèrent réception, d'autres bonbons débarquant sans prévenir, d'un peu partout à la fois !
Mais combien étaient-ils ? Se demanda Pétrole qui s'était mis à voleter un peu plus frénétiquement.
Et bien apparemment ils étaient six, sans compter celui que Pretty tenait toujours prisonnier.
Donc sept en tout !
Sept bonbons à la coriandre !
Sept mercenaires amères qui les mettaient à l'envers aux esprits environnants.

Mais maintenant, que faire ?
La Fausseté avait-elle un plan au delà de les avoir tous attiré au même endroit ?
Certes, ils n'étaient pas bien grand, ces bonbons pas bon la, mais sept, tout de même, ca faisait un peu beaucoup à gérer pour une toute petite fée et un garçon/Fille perdu !
Et puis dans un éclair invisible, dans la petite tête sans doute pleine de noir, il y eut une idée, et ni une ni deux, Pétrole sortit ce qui en l'instant aurait pu être pris pour un Graal.
Mais non, il s'agissait simplement d'une fleur.

La fleur hilare.

Plus grand, il serait plus fort. Et ainsi, à deux, peut être arriveraient-ils a mieux gérer cette brigade acide qui s'approchait d'eux avec des airs de menace !
Alors, en quelque coups de grignotage, la fée dévora la plante, et enfin, elle se fit plus grande, plus grande et encore plus grande ! Jusqu'à presque atteindre la taille de son acolyte.

Presque !

Une petite dizaine de centimètres devaient bien les différencier désormais, à vu de nez.
Et en parlant de nez... Ca devait piquer. C'était que le pétrole ca se faisait sentir !

Si son sourire s’était d’abord fait satisfait, désormais, ce dernier était plus factice que véritable. Pretty regardait le paysage se peupler de bonbons répondant à l’appel de leur indigné compère tout en jetant un coup d’œil presque inquiet à Pétrochou.

Pour être parfaitement franc, il n’avait pas imaginé un enchaînement si rapide. En fait, il n’avait rien imaginé du tout de comment il se débrouillerait après sa théâtrale menace. Il savait juste qu'il avait prévu d’improviser -c’était son fort, après tout.
Disons cependant que six bonbons à la coriandre (sept, en comptant celui qui se débattait faiblement dans ses bras), cela risquait de faire beaucoup à gérer.

La Fausseté continuait de se creuser activement les méninges lorsque l’odeur commença à lui picoter les narines. Familière et d’abord très légère, elle ne cessa de grandir en intensité en même temps qu’une silhouette grossissait à ses côtés ; jusqu’à ce qu’il tourne la tête sans être capable de cacher son étonnement et découvre un Pétrole ma foi… Effectivement très grandi -quoi que toujours plus petit que lui.

Il arbora un sourire radieux.

▬ Parfait ! S’exclama-t-il.

La situation lui paraissait soudain beaucoup moins désavantageuse.
Même s’il ne savait toujours pas comment les sortir de là.
Et même si La Fée des Marais sentait vraiment très fort le pétrole, maintenant. C’était franchement nauséeux, même pour un habitué tel que la fausse demoiselle.

▬ Le plus simple, ça va être d’éviter l’affrontement. Ils sont trop nombreux, constata-t-il méthodiquement.

Il remarqua l’attitude à la fois des bonbons et des esprits face à la puissance de l’effluve de L’Or Noir et sourit de plus belle.

▬ Il faut fuir. Je pense qu’on va pouvoir éviter pas mal de mauvaises rencontres maintenant que t’es tout grand.

Maintenant que tu pues encore plus fort. Mais ce n’était pas quelque chose qu’une fille avait le droit de dire, n’est-ce pas ? Il fallait savoir rester respectueux en toute circonstance.

Il jeta un nouveau coup d’œil à Pétrochou. Il y avait quelque chose de perturbant, à le voir comme ça. Peut-être parce que le Livreur prenait effectivement conscience que son ami était nu sous toute cette couche de liquide épais et noirâtre.

Il ne tarda néanmoins pas à s’arracher à cette contemplation pour reporter son attention sur le danger présent. Les bonbons semblaient presque se concerter du regard, à vérifier si l’un ou l’autre d’entre eux se sentait capable de braver l’atmosphère âcre. Quant aux esprits, ils s’étaient franchement éloignés.

▬ On court. Jusqu’à la sortie. Faut les ramener sur l’Île.

Pretty effectua un demi-tour sec titubant (il fallait dire qu’entre ce monde psychédélique, le toboggan infernal qu’il venait de subir et l’odeur de Pétrochou, son sens de l’équilibre était sérieusement affecté).
Puis il courut.

Alors que les yeux clairs de Pretty avait balayé le corps tout grandit de la fée, celui ci s'était mit à sourire, visiblement satisfait du changement, alors, pour répondre à sa bonne humeur, la fée fit de même, ses lèvres noirs s'étirant en un sourire malicieux, du pétrole luisant et suintant s'échappant de sa bouche et coulant un peu plus abondamment jusqu'à son menton, glissant ensuite jusque dans son cou et se mêlant au reste du noir qui le recouvrait.
Vision d'horreur pour certain.
Cauchemar pur pour d'autre.
Pas pour Pretty.
Pretty était son ami.

"Le plus simple, ça va être d’éviter l’affrontement. Ils sont trop nombreux"
Et cela tombait bien car de toute évidence, les bonbons ne semblaient pas tout à fait pressé de se frotter à la fée d'1M50 désormais dont l'odeur avait prit en force et en volume, faisant reculer les plus proches créatures et les rendant plus que méfiantes, voir fuyantes.

"Il faut fuir. Je pense qu’on va pouvoir éviter pas mal de mauvaises rencontres maintenant que t’es tout grand."
Bien évidemment, la source de cette protection, plus que l'apparence étrange de l'Or noir était en fait son parfum des plus particulier. Celui la même qui faisait tourner les têtes voir tourner de l’œil. Le genre puissant, acre, à en faire pleurer sans pour autant être triste.

"On court. Jusqu’à la sortie. Faut les ramener sur l’Île."
- D'accord !

C'était la première fois que Pétrole parlait depuis son grandissement, et il était amusant de noter que sa voix également avait changé.
Si lorsqu'il était de la taille d'une main sa voix était le chant des fées, semblable à un drôle de tintement, désormais elle était similaire à celle d'un jeune garçon, plutôt douce, plutôt profonde, à l'arrière gout cendré.

Alors que la Fausseté s'était mise à courir, L'Or noir en fit de même, attrapant en passant l'un des bonbons à la coriandre sous son bras, l'emportant avec lui, s'assurant ainsi que les autres suivraient !
Un coup d’œil en arrière et la créature pu en effet constater que le plan fonctionnait à merveille !
Mu par l’enlèvement de l'un de leurs congénères, les bonbons suivaient la fée et l'enfant perdu à travers le sanctuaire sans pour autant jamais les rattraper, gardant une certaine distance du fait de l'odeur et du visuel de Pétrole, les deux exerçant un pouvoir de répulsif sur les choses à la manière d'un bouclier invisible.
Tout était parfait !
Tout se déroulait à merveille...

Mais ce fut sans compter sur un évènement qui était plus qu'à prévoir.

Alors que Pétrole courait juste derrière Pretty, l'un de ses pieds nus et parfaitement recouvert de noir dérapa sur le sol, glissant dans son propre pétrole, le faisant valdinguer en arrière et tomber sur les fesses !
La chute ne s’arrêta pas la car déjà, tout recouvert de liquide visqueux et glissant qu'il était, la fée continua de glisser à toute vitesse, percutant la fausseté et l'entrainant avec lui vers une pente qui venait tout juste de se former devant eux, leur faisant prendre une vitesse folle !