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Claudia Miss
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☠ Rabatteuse de la Maison Close ☠


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MessageSujet: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptySam 2 Sep 2017 - 0:05

Claudia n'était pas sûre d'elle. Elle avait cru rêver de nombreuses fois et n'avait jamais réussi à la prendre sur le fait MAIS.

Elle avait vu une gamine dans le port.

Pire, une gamine dans la maison close et ses environs et elle était pratiquement SURE et certaine qu'elle était la seule naine dans les alentours, voir même de toute l'île et que jamais, ô grand jamais, elle n'avait admis ce genre de fille à travailler ici ou bien à l'opiumerie et que ce n'était pas une des filles qui venaient par elle même voir Lady Ruby. En court comme en large, c'était une intruse et elle n'avait rien à faire ici. Cependant, elle n'avait jamais réussie à mettre la main dessus et ne l'avait vu que de loin.

Mais ce soir là, alors que les clients n'étaient pas encore présents mais les filles déjà en train de se préparer, elle l'avait vu. Très nettement. Entrer dans la maison close. Et elle en avait eu le pressentiment : cette fois serait la bonne. Elle avait sifflé un mouton multicolore qui dormait près de lui. Etait ce Anatole ? Elle ne savait pas trop. Ils étaient tous Anatole. Elle était descendue jusqu'en bas, par l'entrée qu'elle avait prise, celle de derrière, qui menait à la fumerie un peu plus loin. Et là, elle l'avait attendue.

Ca n'avait pas manqué. Au bout de quoi ? Dix ? Quinze ? Vingt minutes à attendre, elle était arrivée. Il faisait encore suffisamment jour pour y voir bien mais suffisamment nuit pour qu'il y ait des ombres et une teinte orangée. La Bergère ne l'avait jamais vu d'aussi près. C'était réellement une enfant. Enfin, plus une adolescente maintenant qu'elle la voyait en entier et de devant. Quelle âge pouvait elle avoir ? 14 ? Moins ? De toute manière pas assez pour se trouver ici. Un large sourire carnassier étira ses lèvres.

-Eh bien alors, les petits enfants sont de sorties maintenant ?

Même sur son mouton, elle n'était pas assez grande Elle en était bien consciente mais elle avait besoin de l'intimider quand même aussi donna-t-elle un petit coup pour s'avancer vers elle. C'est à ce moment qu'elle remarqua qu'elle portait un masque. Tiens, de loin, elle ne l'avait pas vu.

-Oh la la, ca joue les rebelles et en plus ça vient masquer. Chaton, tu n'as pas l'âge d'entrer ici, tu le sais ?

Elle était juste en face d'elle et la regardait de haut en bas. Il fallait l'empêcher de bouger, être rapide. Sa première idée fut de lui coller la main au fesse parce que POURQUOI PAS.

-Et puis, si tu veux de la compagnie ce soir, tu n'as qu'à venir dans mon lit.

Elle plaisantait. Enfin à moitié. Ca dépendait de qui c'était. Mais d’habitude, elle ne draguait pas les mineurs, et couchait encore moins avec eux. Mais là, elle agissait dans un but bien précis ; elle lui attrapa la main et son sourire se fit plus froid :

-Ou sinon tu peux me dire ce que tu fous là. Parce que, vois tu, chaque personne ici, c'est moi qui l'ai amenée. Et je suis sûre et certaine de ne t'avoir jamais vu.

La rabatteuse voulait des réponses. Et des réponses satisfaisantes.






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyMer 6 Sep 2017 - 16:28

Tout était devenu habituel.
Shark, aux yeux de Moriko et de ses employés, était devenue fiable. On pouvait lui faire porter des colis et des messages, on pouvait la laisser parler aux clients. Et surtout, on pouvait la laisser déambuler au port. Bien sûr, elle n'était pas à l'aise. Bien sûr, il lui arrivait encore de faire de mauvaises rencontres, et parfois, de s'attirer des regards soupçonneux. Elle se forçait à ne pas accélérer le pas, baisser les yeux, pour ne pas se faire remarquer, alors que tout ce qu'elle voulait, c'était se terrer dans un coin et laisser cours à sa panique.

Mais maintenant, Shark n'était plus seule. Les amis de Moriko, Dino, Earl, Allan, Xen, des noms à invoquer en cas de danger, planaient au dessus de sa tête comme des protecteurs invisibles. Personne n'emmerdait Moriko Yamanaka. Donc personne n'emmerderait Azami.
Elle prenait la confiance.
Tout était devenu habituel.
Elle pouvait même s'habituer à la Maison Close, s'habituer à la traverser sans poser les yeux nulle part, comme dans un rêve, pour porter un message à Lady Ruby ou rendre visite à Annabelle. Elle ne sentait plus l'angoisse lui serrer le ventre dès qu'on l'envoyait là bas.
Et aujourd'hui encore elle ne se méfia pas en en sortant.

-Eh bien alors, les petits enfants sont de sorties maintenant ?

En entendant ces mots Shark sentit une tonne de briques lui écraser les entrailles.

-Oh la la, ca joue les rebelles et en plus ça vient masquer. Chaton, tu n'as pas l'âge d'entrer ici, tu le sais ?

Elle se retourna pour voir arriver la fille au mouton. Voulut faire un pas pour la contourner. Trop tard.
Acculée.
Shark lui lança un regard incendiaire avant de se rappeler que ses yeux étaient invisibles sous son masque. Il ne lui restait que son attitude pour montrer sa méfiance, épaules tendues, poings serrés, une jambe en arrière comme prête à détaler. Sa seule porte de sortie était celle qu'elle venait d'emprunter ; celle qui mène à la Maison Close. Pas une bonne idée. Pas sa maison magique.
Shark s'en voulait. Elle avait baissé sa garde.
Elle avait oublié que.
Les adultes.
Voulaient sa mort.

Elle avait déjà vu la fille. Espèce de tâche rousse gerbante sur ses moutons arc-en-ciel. Qui foutre avait accepté un truc pareil au Port ? En apprenant son rôle, Shark avait ressenti le même malaise qu'en se retrouvant face à elle.
Enfant.
Tu n'as pas l'âge.

Putain de putain de merde.

-Et puis, si tu veux de la compagnie ce soir, tu n'as qu'à venir dans mon lit.

Trop occupée à se demander si Claudia bluffait, elle se fit surprendre par le contact de la main et fit un petit bond sur le côté avec un glapissement ridicule.
Elle venait de lui toucher les fesses.
Elle venait sérieusement de lui toucher les fesses.
Shark ne put que rester là, choquée et scandalisée, pendant que la naine lui saisissait la main fermement.

-Ou sinon tu peux me dire ce que tu fous là. Parce que, vois tu, chaque personne ici, c'est moi qui l'ai amenée. Et je suis sûre et certaine de ne t'avoir jamais vu.  

Refoulant son envie de vomir, Shark choisit de se redresser de toute sa hauteur.

« Je compte jusqu'à trois et si vous m'avez pas lâché je vous pète la main. »






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptySam 9 Sep 2017 - 0:26

La gamine semblait vraiment sur le qui-vive, preuve qu'elle avait quelque à se reprocher. Néanmoins, elle était mignonne et la Bergère eut beaucoup de mal à ne pas rire quand elle la vit sursauter après son geste quelque peu déplacé. Même avec un masque, elle pouvait sentir qu'elle était choquée.  Uh uh uh, les affres de la jeunesse. Si innocente, si coincée. Oui, vraiment, elle eut beaucoup de mal à garder son masque impassible.

Cependant, quand l'intruse prit enfin la parole et la menaça, elle eut soudainement bien moins de difficulté. Ses yeux devinrent glaciale et elle attrapa la première arme de son sac qui lui tomba sous la main, à savoir un coutelet. Oh, certes, ce n'était pas l'arme la plus menaçante au monde mais elle remplirait largement son affaire. La plaçant près de la gorge de sa victime, elle sussura :

-Oh non Chaton, pas de ça avec moi. Parce que si tu veux jouer à ce jeu là, moi aussi je peux le faire.

Pourtant, elle lui relâcha tout de même violemment la main et éloigna doucement la lame, tout en la gardant à porter de main. De toute manière, elle ne pouvait pas aller bien loin. Elle état encerclée et, à dos de mouton, c'était encore elle la plus rapide. Jouant avec le coutelet, elle reprit :

-Je vais donc me répéter vu que tu ne sembles pas avoir compris. Qu'est ce. Qu'une. Garconne perdue. Fait. Ici ? Est ce plus clair ainsi ?

Sa voix était sèche et elle se dit que, tout de même, il ne fallait pas trop l'effrayer aussi soupira-t-elle et reprit d'une voix plus douce :

-Je ne vais pas te manger chaton, ni te faire du mal. Mais comprends bien. Je t'ai déjà vu roder dans les parages. Et si ma maîtresse en vint à l'apprendre, c'est moi qui risque d'avoir des problèmes.

C'était plus ou moins vrai. Elle forçait légèrement le trait pour la forcer à parler. Mais vu combien elle s'était montrée réticente/agressive, elle se dit que mettre légèrement de l'huile sur le feu permettrait d'identifier un peu plus rapidement ses intentions. Aussi pénétra-t-elle de nouveau dans son espace vital et mit une mains sur son visage... enfin sur son masque techniquement :


-Et puis, je ne vais pas te juger si tu es venue te rincer l'oeil. C'est vrai que les filles au grand arbre ne sont que des gamines et la plupart hétéro. Tu ne serais pas la première bébé lesbienne à venir chercher u bon coup pour sa première fois. Mais vu le temps que tu mets, ce n'est surement pas ça ou alors tu es vraiment lente.

La phrase fut ponctué d'un petit rire. Peut être bien qu'elle avait envie de la choquer de nouveau son chaton.






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptySam 9 Sep 2017 - 23:08


La naine au mouton ne la lâcha pas.
Non, au lieu de ça, elle fit ce que Shark rêvait de faire, soit sortir une lame et la plaquer tout contre sa gorge.
Elle sentit le froid du métal contre sa peau et retint sa respiration, pétrifiée sur place, main tendue vers sa poche alors qu'elle la savait vide. Putain de port. Putain de sa race. Elle détestait être privée de ses armes à elle, ne pouvant que rêver de planter un couteau entre les deux yeux de la rousse.

-Oh non Chaton, pas de ça avec moi. Parce que si tu veux jouer à ce jeu là, moi aussi je peux le faire.

Message très clair.
Elle ne recommença à respirer que lorsque Claudia obtempéra et recula d'un pas, sans lâcher des yeux l'arme qu'elle tenait dans les mains. Mais ne se détendit pas d'un muscle pour autant ; elle attendait la suite qui ne manquerait pas : menaces et chantage.

-Je vais donc me répéter vu que tu ne sembles pas avoir compris. Qu'est ce. Qu'une. Garconne perdue. Fait. Ici ? Est ce plus clair ainsi ?

Un nouveau silence.

-Je ne vais pas te manger chaton, ni te faire du mal. Mais comprends bien. Je t'ai déjà vu roder dans les parages. Et si ma maîtresse en vint à l'apprendre, c'est moi qui risque d'avoir des problèmes.

Sauf que Shark ne pouvait pas croire au changement de ton de Claudia, ni à sa fausse promesse enrobée dans le miel de ses petits surnoms. Pourquoi l'acculer ainsi si elle ne lui voulait pas de mal ? Elle ouvrit la bouche pour nier en bloc quand l'autre la prit de cours :

-Et puis, je ne vais pas te juger si tu es venue te rincer l’œil. C'est vrai que les filles au grand arbre ne sont que des gamines et la plupart hétéro. Tu ne serais pas la première bébé lesbienne à venir chercher un bon coup pour sa première fois. Mais vu le temps que tu mets, ce n'est sûrement pas ça ou alors tu es vraiment lente.

Elle resta quelques secondes silencieuse à cligner des yeux stupidement.
Puis elle comprit, et se retrouva presque plus offensée que lorsque la femme lui avait mis la main au cul.

« Bébé lesbienne ? », cracha-t-elle. « Je ne suis pas comme vous espèce de … de vieille déviante dégueulasse. Si vous vous sentez seule la Maison Close est juste derrière. »

Oh, si Claudia pouvait voir le regard qu'elle lui lançait. Le mélange de dégoût et de mépris créait sur son visage la pire des grimaces.
Elle recula encore d'un pas jusqu'à se trouver dos à la porte, secouant la tête pour que la femme enlève sa sale petite main de son masque.

« Et je ne suis pas une garçonne perdue. Je travaille à la fumerie. Et votre maîtresse – comme vous dites – sait très bien qui je suis. »

Coup de bluff dans le vide. Shark n'avait jamais directement adressé la parole à Lady Ruby – et d'ailleurs serait sans doute bien trop terrifiée pour le faire – mais elle considérait que les relations que la maquerelle entretenait avec Moriko la plaçaient automatiquement sur liste verte.

D'ailleurs elle sentit que c'était l'heure de sortir son joker magique.

« Je suis pas bien sûre que Dame Yamanaka serait très contente de savoir que vous agressez ses employées. »

Sa voix, qu'elle voulut assurée, sortit plus plaintive que prévu.

hrp:






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptySam 16 Sep 2017 - 9:36


Les phrases totalement choqués du bébé chaton firent rire Claudia. Ah la la, la force du déni. Si jeune. C'est ce qu'elles disaient toutes. Mais comme on dirait chez elle "So is spaghetti until it got wet". Aussi ne se formalisa-t-elle même pas quand elle entendit cela et se contenta juste de hausser un sourcil. Mais oui, mais oui, si tu le dis chaton. Et puis, de manière un peu bizarre, le fait d'être appelé "vieille" lui plaisait. C'était toujours plus gratifiante que "ma petite".

Cependant la suite lui rappela pourquoi elle était venue interroger la petite. Ainsi Lady Ruby serait au courant de sa présence ? Eh bien, cela l'étonnerait fort. Elle aurait été mis au courant. Enfin peut être. Elle ne voulut pas perdre contenance mais un horrible mauvais pressentiment lui prit le ventre. Lady-Ruby-l'aurait-mis-au-courant-n'est-ce-pas-n'est-ce-pas-?  

Elle en perdit presque l'envie de l'embêter sur ce sujet quand elle entendit un nom qu'elle ne put s'empêcher de répéter d'un air pensif :

- Dame Yamanaka ? Tu veux dire Moriko ?

Moriko ? Qu'est ce qu'elle venait de dire ? Elle eut quelques secondes pour comprendre ce qui se passait avant que ses yeux ne s'illuminent. Moriko, mais oui Moriko !

-Tu veux dire, Moriko Yamanaka, la propriétaire de l'opiumerie ?

Oui, ce mot n'existait pas mais elle l'utilisait quand même. Et alors même qu'elle avait prononcé la fin de sa phrase, elle eut comme une confirmation intérieure. Oui, c'était bien d'elle qu'il s'agissait. Aussi reprit elle les mains du chaton et les serra légèrement, avec un grand sourire :

-Mais je la connais bien Moriko. C'est une... très bonne amie à moi.

Elle avait fait exprès de le dire de manière légèrement tendancieuse juste pour embêter le chaton, histoire qu'elle s'imagine (ou pas) des trucs. De toute manière, c'était faux. Elle n'était pas "amie" avec la tenancière. Mais elles s'appréciaient beaucoup. Relation de respect et d'affection mutuel basé sur leur travail. D'ailleurs...


-Je lui fournis ses filles pour travailler.

Détail plein de sous-entendu parce qu'elle n'avait surement pas recommandé ce chaton à Moriko. D'ailleurs, si c'était vrai, elle était vexée comme un pou qu'on considère son travail mal fait. Oui car pour qu'elle autre raison l'infectée aurait-elle pu choisir une nouvelle fille sans la consulter ? Claudia était légèrement trop orgueilleuse pour son propre bien. Elle rangea ce détail dans un coin de sa tête et continua :

-Et, quel merveilleux hasard, son opiumerie n'est pas loin du tout. Pourquoi est ce qu'on y irait pas ensemble pour demander à la concernée de confirmer ?

"Histoire que tu ne me racontes pas des craks"  était le message sous-entendu. Elle passa une main le long de sa tempe (enfin du masque au niveau de la tempe) et minauda :

-Et si c'est le réellement le cas, eh bien je suis désolée de t'avoir effrayé chaton.

Et si ca ne l'est pas, elle allait, gentiement mais fermement lui montrer le chemin de la sortie.






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyMar 19 Sep 2017 - 15:17

Azami est en retard, et Moriko tente de l'ignorer.

Installée au comptoir de la fumerie, un serpent imposant autour des épaules, l'Infectée a les bras croisé et le regard un peu trop alerte. L'opium qu'elle a testé ce matin n'était sans doute pas assez forte - ou mal préparée. La voilà donc plus alerte qu'à l'accoutumée et, également, plus irritée. Parce qu'elle a envoyé Azami à la Maison Close et que cette dernière n'est toujours pas revenue.

Un peu plus sobre, elle s'inquiéterait.

La porte s'ouvre, Moriko lève la tête mais n'avise qu'un client fidèle, qu'elle se hâte de loger. Puis elle finit par se rendre à l'évidence : Azami est fiable, en temps normal, si elle ne revient pas, c'est que quelque chose a dû arriver. L'idée d'aller voir d'elle-même lui déplait, mais tant pis : gérer des employés aussi jeunes demande des concessions.
Elle ne peut donc logiquement se plaindre, et, quitte son cocon enfumé, après avoir trouvé un remplaçant.

L'air dehors est désagréablement froid, il le fait frissonner, accentue la moue qui barre ses lèvres. Avant de rentrer dans la Fumerie, elle est fait d'abord le tour et c'est là qu'elle reconnait deux silhouettes familières.

Il y a Azami, avec son masque.
Et un peu trop près, Claudia.

- Je peux savoir ce qui se passe ici ?

Son ton est doux mais froid. Sur son épaule, le serpent siffle. Se rapprochant des deux filles, elle leur adresse un regard glacial.

Oh, non.
Dame Yamanaka n'a jamais aimé pas que l'on lui fasse perdre son temps.
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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyVen 22 Sep 2017 - 23:38

- Dame Yamanaka ? Tu veux dire Moriko ? Tu veux dire, Moriko Yamanaka, la propriétaire de l'opiumerie ?

Shark claqua de la langue avec agacement. Il n'y avait qu'une Moriko Yamanaka et qu'une seule propriétaire de l'opiumerie. Elle ne parvenait pas à savoir si Claudia la prenait pour une idiote, ou si elle en était une elle-même.
(Penchant pour la deuxième option.)

-Mais je la connais bien Moriko. C'est une... très bonne amie à moi.

Cette fois elle se contenta de hausser les épaules, mal assurée.
Elle n'allait certainement pas se vanter d'être au courant de toutes les amitiés de sa patronne. Peut-être bien que Claudia disait vrai. Et peut-être qu'elle bluffait. Elle choisit d'ignorer la suite, comme elle ignorait souvent le petit trafic des deux maisons.

-Et, quel merveilleux hasard, son opiumerie n'est pas loin du tout. Pourquoi est ce qu'on y irait pas ensemble pour demander à la concernée de confirmer ? Et si c'est le réellement le cas, eh bien je suis désolée de t'avoir effrayé chaton.

D'un mouvement brusque de la tête, Shark se dégagea de la main de la naine et cracha :

« Vous croyez qu'elle a le temps pour vos conneries ? »

Elle mourrait d'envie de se débarrasser de Claudia - dans n'importe quel sens du terme, du plus temporaire au plus définitif – mais rien que l'idée de réclamer l'attention de Moriko pour ça l'angoissait. Non, la tenancière n'avait pas le temps pour ces choses là, se dit Shark jusqu'à entendre un sifflement.
Et une voix.

- Je peux savoir ce qui se passe ici ?

Elle se sentit immédiatement glacée jusqu'à la racine des cheveux.
A peine dissimulée derrière la stature de la naine et de son affreux mouton, Moriko se tenait dans le froid, un lourd serpent autour des épaules. Elle paraissait plus irritée, plus impatiente qu'à son habitude, et Shark se sentit crever sur place à l'idée que ce soit dirigé contre elle.

« Rien », lâcha-t-elle.

Comme un réflexe.
Qu'est-ce qui t'est arrivé ? Rien.

« J'ai pris du retard. Je vais le rattraper. Dès que je peux. »

Regard lourd de sens, même si aucune d'elles ne pouvaient le voir sous son masque.
Elle attendit, impassible.






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyDim 24 Sep 2017 - 13:13


Claudia avait les yeux plissés durant toutes les protestations du chaton, essayant de déterminer si elle mentait ou non, ce qui n'était pas vraiment simple vu que l'autre en face portait un masque. Après, elle avait dit "Allons la voir" mais c'était une façon de parler, une simple employée confirmant que c'était bien une de ses collègues lui aurait suffit. L'idée c'était plutôt "allons à l'opiumerie" sauf que la gamine l'avait un peu mal compris, ce qui lui avait fait monter les yeux aux ciels vers la fin.
C'était sans doute pour cela qu'elle n'avait pas entendu Moriko arriver et qu'elle fut surprise quand elle entendit sa voix.

- Je peux savoir ce qui se passe ici ?

Oh, elle paraissait en colère. Pas très bon pour elle ça. La bergère n'avait jamais vu sa collègue dans cet état. Sa voix était douce mais ses serpents sifflaient sur sa tête (enfin sur son cou, mais c'était plus joli dit ainsi). Mais en un sens, tant mieux. Car elle allait enfin savoir le fin mot de l'histoire. Elle s'apprêtait à parler quand la petiote la prit de vitesse :

-Rien. J'ai pris du retard. Je vais le rattraper. Dès que je peux.

Hum... Claudia pencha la tête. La manière dont elle l'avait dit, c'était vraiment celle d'une employée à son patron. Et vu que la dite supposée patronne était venue et ce qui s'était passé et que la concernée ne semblait pas la détromper... Meeeh, ça passait. Elle devait dire la vérité.
Ce qui voulait aussi dire que c'était un peu de sa faute si elle se faisait réprimander, non ?
Elle poussa un petit soupir discret et sauta de son mouton, pour revenir sur la terre ferme, avant de s'avancer vers Moriko :


-Désolée, c'est totalement de ma faute. J'ai vu cette gamine qui sortait de la maison close, j'ai cru que c'était une espion de Peter donc je suis allé lui demander ce qu'elle faisait là. Je ne savais pas qu'elle était à toi.


*Ceci dit, si tu me l'avais dit, ça ne serait jamais arriver en premier lieu*
pensa-t-elle très fort dans sa tête.

Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir vexée comme un pou, au plus profond d'elle. Alors comme ça, les filles qu'elle lui amenait ne la satisfaisaient pas pour qu'elle prenne cette petite sans même la consulter ? Dans une autre situation, elle lui aurait sifflé quelque chose à ce propos mais là elle ne pouvait pas vraiment. Cependant, elle se jura très fort de lui glisser une remarque passive-agressive la prochaine fois qu'elle lui apporterait une fille. NA !
Elle conserva toutefois un visage impassible et continua :


-Je te dédommagerais si je lui ai vraiment fait perdre tant de temps que cela.

Ce qui n'était probablement pas le cas, de son propre avis. Combien de temps avaient elles discutés ? Cinq minutes ? Dix minutes ? Pas de quoi faire tout un fromage. Elle se retourna vers la petiote et sourit :

-Désolée Chaton.

Elle aurait voulu la patpater mais remarqua à temps que, maintenant qu'elle était descendue du mouton arc-en-ciel, elle était bien plus petite et ne pouvait atteindre sa tête. Meeeeeh. Elle ne pouvait pas rétrécir cette morveuse ?
Pas grave, elle demanderais à Anatole de la suivre partout où elle irait en signe de vengeance. Enfin si Anatole l'écoutait...






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyDim 8 Oct 2017 - 21:23

Moriko n'a nul besoin de voir l'expression d'Azami pour comprendre sa mortification et en éprouver une forme de satisfaction : au moins, son employée est navrée de lui faire perdre son temps.

- J'ai pris du retard. Je vais le rattraper. Dès que je peux.

Sur le moment, la franche servilité de Shark lui plait : c'est que l'enfant, malgré sa maladresse, est fiable. Professionnelle.

Au tour de Claudia de sauter à bas de son mouton et de s'adresser à elle.

- Désolée, c'est totalement de ma faute. J'ai vu cette gamine qui sortait de la maison close, j'ai cru que c'était une espion de Peter donc je suis allé lui demander ce qu'elle faisait là. Je ne savais pas qu'elle était à toi.

Moriko sent un élan d'irritation lui parcourir l'échine et, sous la peinture, crisper ses traits : élan d'instinct protecteur, associé au besoin de protéger son secret.
Car Azami, pour l'instant, n'a toujours pas grandi.
C'est donc criminel de l'héberger.

- Je te dédommagerais si je lui ai vraiment fait perdre tant de temps que cela.

Moriko croise les bras, sent le serpent siffler de plus belle sur son épaule. Un soupir sec lui échappe, elle réplique :

- Je n'aime pas savoir mes employés à des endroits où ils ne devraient pas être.

En l'occurence, dans la rue alors qu'Azami aurait dû rentrer. Moriko s'avance, reporte son attention sur Claudia.

- Je n'ai pas besoin de dédommagement. Mais la prochaine fois que tu as des doutes sur mes employés, viens m'en parler directement.

Si elle ne s'était pas sentie aussi lasse, elle aurait sans doute servi à Claudia un sermon sur les rouages de l'établissement, l'importance que tout soit en place.
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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyLun 16 Oct 2017 - 22:43

Claudia changea de visage dès qu'elle vit apparaître Moriko. Sautant à terre depuis sa monture, ce qui rendit sa taille encore plus ridicule, elle se fit toute de sucre et de velours, à roucouler des excuses de sa voix de petite fille insupportable. Shark eut l'envie soudaine et rare de lui coller une paire de claques ; au lieu de ça elle resta droite comme un piquet, plus raide qu'elle ne l'avait jamais été.

- Désolée, c'est totalement de ma faute. J'ai vu cette gamine qui sortait de la maison close, j'ai cru que c'était une espion de Peter donc je suis allé lui demander ce qu'elle faisait là. Je ne savais pas qu'elle était à toi.

A toi.
Elle fusilla la naine du regard.
Des claques, oui. Ou alors carrément son poing dans la gueule.

- Je te dédommagerais si je lui ai vraiment fait perdre tant de temps que cela.
- Je n'aime pas savoir mes employés à des endroits où ils ne devraient pas être. Je n'ai pas besoin de dédommagement. Mais la prochaine fois que tu as des doutes sur mes employés, viens m'en parler directement.

Au moins, elle sentait au milieu de la gêne et la colère un semblant de fierté : à côté de Claudia, Moriko ne paraissait que plus impressionnante, d'une froide classe que peu pouvaient atteindre. Peut-être leur différence de tailles qui accentuait sa maigreur, leur différence de teintes qui rehaussaient ses contrastes.
Bref, la tenancière avait de la gueule et Shark était peut-être un tout petit peu fière de travailler pour elle.

Un peu maladroitement elle passa à côté du mouton en tentant de ne pas le toucher -ses yeux ronds la mettaient mal à l'aise, et elle passa devant Claudia pour rejoindre l'autre femme.

« Vous ne devriez pas accuser les gens d'être des espions de Pan alors que vous avez l'air d'avoir douze ans », lâcha-t-elle au passage.

Et elle était bien contente que son masque cache la peau cramoisie de son visage. Elle n'osait pas croiser le regard de Moriko, de peur que cet accès d'insolence l'aie mis en colère, de croiser son terrible regard déçu. Shark regardait donc fixement le sol en marmonnant des tentatives de rattrapage qu'elle était la seule à pouvoir entendre.
Plantée en retrait derrière sa maîtresse, elle attendait qu'on lui dise de bouger.






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyDim 12 Nov 2017 - 18:11


Moriko semble crispée. Tant mieux. Claudia n'était pas vraiment d'humeur non plus, même si elle le camouflait sous dix couches de sourires et de mielleries. Aussi quand elle la voit prendre ses grands airs avec son serpent sifflant sur l'épaule, elle riait sarcastiquement dans un coin de sa tête.

- Je n'aime pas savoir mes employés à des endroits où ils ne devraient pas être. Je n'ai pas besoin de dédommagement. Mais la prochaine fois que tu as des doutes sur mes employés, viens m'en parler directement.

*Je n'avais pas un doute sur ton employée, p********, je ne savais PAS que c'était ton employée. Comment je suis censée le deviner si tu ne me dis rien ! Ne me rejettes pas la faute dessus !*

Evidemment, ce ne furent que ses pensées et elles ne transparaissèrent pas dans sa mimique. Elle lui fit son plus beau sourire et répliqua d'une voix qui se voulait calme mais où la pique était tout de même apparente :

-Eh bien dans ce cas, espérons qu'il n'y aura pas de prochaine fois.

Parce que la gérante de l'opiumerie ne lui cacherait plus ce genre de détail. Nous l'avions déjà dit mais la bergère était vexée comme un pou. Dans le port, il ne doit pas y avoir de concurrence directe. Il n'y avait qu'une seule rabatteuse, qu'une seule personne qui ramenait des employés ici, et c'était elle. Le simple fait que Moriko ait pris quelqu'un d'autre sans le lui dire... Pour elle, c'était une insulte à son travail, une manière de lui dire que ce qu'elle faisait lui déplaisait. Et c'est peut être pour ça qu'elle était autant sur les nerfs intérieurement.

Shark s'empressa d'aller rejoindre sa propriétaire tout en lâchant une pique à Claudia. Mais cette dernière ne fit que ricaner.

*Douze ? Tu me flattes, la plupart disent plutôt huit.*

Malheureusement pour la garçonne perdue, en tentant d'éviter le mouton, elle avait actionné en l'animal un drôle de réflexe. Allez savoir si Anatole avait compris qu'elle ne l'aimait pas et voulait à tout prix gagner son amour, la poursuivant comme s'il bêlait "Aiiiiiiiiime moiiiiiii Shark" ou si tout simplement sa petite tête avait cru que tout le monde allait dans cette direction. En tout les cas, le mouton se mit à suivre la sentinelle, se collant contre elle comme un chat mets des coups de boule pour obtenir des câlins. Ce qui fit bien rire sous cape Claudia. Enfin elle avait sa vengeance, mouahahaha !
Tout en gardant un oeil sur cette situation plus que cocasse, elle conclut :

-Eh bien j'imagine que nous allons devoir retourner à nos activités respectives. Car j'ai également du travail cette nuit.

Ce n'était pas totalement faux, il fallait qu'elle donne un coup de main à l'organisation et qu'elle discute avec les clients pour évaluer s'ils avaient étés satisfaits, sans compter vérifier que sa dernière trouvaille avait bien passé sa première nuit ou juste veiller sur les moutons arc-en-ciels. Cependant, cela n'était pas urgent et ne démarrerait qu'un peu plus tard. Elle fit un semblant de révérence avant de prononcer :

-Bonne soirée.

Puis elle se tourna vers Anatole et lui cria au pied. Le mouton revint vers elle comme un brave petit toutou. Elle l'emmena en direction de la porte. Et c'est alors qu'une pensée lui traversa l'esprit. Quelque chose qui aurait dû lui venir avant mais qu'elle ne venait à peine de tilter. Elle se retourna précipitamment et appela, d'une voix de quelqu'un qui a oublié de donner une information :

-Ah, Moriko, juste une dernière chose !

Son sourire s'aggrandit tandis que ses yeux devenaient grands, froids et sa voix plus mielleuse qu'elle ne l'avait jamais été :

-Est ce que ma maîtresse sait pour ton chaton ?

Il y avait tant de mauvaises idées qui germaient dans sa tête rien qu'à cet instant. Claudia n'était pas mauvaise d'habitude, quoi que puissent en penser certains. Très zélé dans son travail certes, aimant un peu trop taquiner les autres c'est sûr, mais elle ne blessait jamais quelqu'un juste par pur plaisir, à moins de l'avoir fortement contrariée. La seule chose qui pouvait changer cela, la seule personne pour qui elle aurait été prête à donner son âme au diable, si ce n'était déjà fait, c'était sa maîtresse, Lady Ruby...

-Juste... Tu sais... Pour éviter de gaffer si ce n'était pas le cas.






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyMer 27 Déc 2017 - 14:19

Bras toujours croisé, Moriko voit Azami s'éloigner de Claudia, pour se réfugier derrière elle - suivie d'un mouton un peu trop affectueux. L'Infectée fixe l'animal, soupire : il faut dire que sa présence, en plus l'échange de piques entre la Bergère et le Polaroid, ne lui plait que moyennement - perte de temps, manque de hauteur et de maturité, enfin, elle n'en dira rien.

Claudia est mielleuse, ce pour quoi Moriko lui est vaguement reconnaissante : c'est également dans la politesse hypocrite qu'elle communique le mieux. L'incident semble d'ailleurs se régler sans problème supplémentaire, chacune reprenant sa route.

Sauf que.

- Ah, Moriko, juste une dernière chose !

L'Infectée retient un soupir, se retourne. Le ton de la Bergère n'augure rien de bon.

- Est ce que ma maîtresse sait pour ton chaton ? Juste... Tu sais... Pour éviter de gaffer si ce n'était pas le cas.

Moriko penche la tête de côté, un sourire vaguement incrédule aux lèvres. Est-elle réellement en train de la menacer ? Alors que l'empoisonner, là, tout de suite, serait si facile.
Non pas qu'elle le veuille, mais enfin. L'idée la traverse sans raison.

Les serpents sifflent, s'agite autour d'elle. Moriko finit par hausser les épaules.

- De même que Ruby ne me tient pas au courant des va-et-viens de ses employés, je ne l'embête pas avec les miens.

Il est clair que leur maîtresse a d'autres choses à faire.

Posant une main sur l'épaule d'Azami, Moriko adresse une vague révérence à Claudia et se retourne.

- Bonne soirée.

Pourrait-elle tenir tête à Lady Ruby si l'affaire s'ébruitait ? Moriko y songe vaguement, finit par balayer le problème. De toute façon, Shark n'est pas loin d'avoir payé sa dette.
Peut-être que l'Amanite Viride lui semblera un peu plus vide, sans elle.

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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyDim 31 Déc 2017 - 18:30

L'arrivée de Moriko lui avait enlevé un immense poids des épaules, et maintenant elle se sentait carrément tirée d'affaire. Avoir la gérante de l'opiumerie entre elle et la rabatteuse changeait toute la donne, à vrai dire. Elle poussa un espèce de petit cri de protestation lorsque le mouton de celle-ci décida de la suivre et de lui donner  un petit coup de tête, et se détesta pour ça.
Faute de pouvoir saigner l'animal ici et maintenant, elle se recroquevilla un peu plus derrière Moriko.

Révérences.
Politesses.
Et elles commencèrent à s'éloigner.

- Ah, Moriko, juste une dernière chose !

(Shark déballa entre ses dents toutes les injures qu'elle connaissait.)

- Est ce que ma maîtresse sait pour ton chaton ? Juste... Tu sais... Pour éviter de gaffer si ce n'était pas le cas.

Salope de vipère.
Comme si Moriko allait être impressionnée par ça. Shark lui lança un regard nerveux : on pouvait presque sentir l’électricité dans l'air entre elles deux.

- De même que Ruby ne me tient pas au courant des va-et-viens de ses employés, je ne l'embête pas avec les miens. Bonne soirée.

La main de son employeuse sur l'épaule, Shark fit volte-face avec elle.
Non sans se tourner une dernière fois vers Claudia et son mouton pour leur adresser un discret doigt d'honneur.






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyJeu 8 Mar 2018 - 8:13

Elle allait le dire, elle allait tout rapporter, tel un gentil petit chien (chienne ?) prompt à la délation. C'était la seule pensée cohérente qui lui passa par la tête quand elle entendit la réponse de la tenancière. Elle voyait les serpents s'agiter autour d'elle et elle même se sentait surexcitée. Il y avait comme une sorte de tension invisible qui se cassa quand Moriko s'inclina et se retourna. La bergère eut un ricanement en voyant le geste obscène de sa protégée. C'était comme un chaton qui essayait d'être menaçant. C'était plus mignon qu'autre chose. L'espace d'un instant, elle se dit que la petiote serait marrante en fille de joie mais elle chassa bien vite cette idée de son esprit. Les probabilités pour que cela arrive frisait le zéro absolu.

Elle les regarda s'éloigner, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus qu'un vague point au loin. A ce moment là seulement, elle tourna les talons et remonta l'escalier, Anatole xième du nom à sa suite. Lorsqu'elle ouvrit la porte, l'excitation des cuisines en pleine ébullition la cueillit. La soirée avait déjà commencé à la maison close, les clients déjà présents. Plus vraiment le temps de lambiner. Elle se glissa à l'intérieur et se fondit dans le mouvement. Il faudrait, plus tard, qu'elle aille voir Lady Ruby et, si elle était disposée et de bonne humeur, l'en informer. Mais sur le moment, cela pouvait attendre encore un petit peu. Ce n'était pas urgent en soit.
Elle se demanda, vaguement, quelle répercussion cela aurait sur le chaton si elle la dénonçait. Cependant son interrogation disparut aussi vite qu'elle était arrivée.






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MessageSujet: Re: Interrogatoire rapproché    Interrogatoire rapproché  EmptyMer 30 Mai 2018 - 14:15

The End


L'île a des règles strictes, et pourtant versatiles,
Pour qui a l'oeil curieux et le regard habile,
On comprend vite alors qu'enfants et grandes personnes,
Peuvent se protéger plus qu'ils ne s'abandonnent,
Peuvent se mettre en danger pour s'aider l'un et l'autre,
Risquant gros dans l'affaire : ça demeure une faute.


FIN DE L'AVENTURE




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