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Miss Annabelle
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MessageSujet: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyDim 8 Mar 2020 - 17:04

Ce froid était si prenant, si présent et bien trop envahissant. Annabelle ne l'aimait pas particulièrement, comme probablement bien des gens sur l'Île. En cela, elle n'avait rien de particulier, la seule chose qu'elle avait amené en plus fut un Être au-delà de tous ce qui avait un jour vu le jour en ces lieux. Du moins, c'était ce qu'elle imaginait, et ce dont elle était encore plus sûre au fil du temps inexistant. On avait réparé son pendentif aux tic-tacs que maintenant tous pouvaient entendre. Comme si son monde enfin devenait tangible, même Cthulhu avait pu la rejoindre un peu en usant de Carne. Celui-ci devenant une part de l'enfant abyssal et colossal qui dormait en R'lyeh la morte.

Bref, la vie de survie au Ranch permettait à Annabelle de se plonger plus encore dans son livre et son grimoire étrange. Et en lisant The Call of Cthulhu, elle eut la lubie de s'aventurer dans le Bayou afin de peut-être trouver un moyen d'aider son "enfant" à ne pas être trop atteint par le froid. Bien que... probablement, le Dormeur ne devrait pas se retrouver tant bousculé que cela par la température. Sans prendre garde à s'armer, ni à demander à être accompagnée. Juste portée par son monde, en suivant se qu'elle pensait être les créatures de l'autre côté du voile. Elle avait toujours cette impression qu'on la regardait, que l'on murmurait, qu'on la frôlait et que ses doigts fins caressaient parfois les côtes des terrifiants Shantaks.

La Dormeuse suivait les murmures dans son esprit, rythmant sa petite aventure bien emballée dans un manteau blanc en chantonnant une berceuse qu'elle adressait au Dormeur.

Une fois plus ou moins arrivée, de ce qu'elle supposait, elle enjambait des racines, passait sous des branches, le tout en essayant de ne pas trop empêtrer sa robe. Quelle idée de s'aventurer dans le Bayou habillée comme... comme elle était toujours. Alors qu'elle leva les yeux, la fille de joie découvrit un arbre qui semblait servir d'habitation. On ne pouvait pas dire qu'elle en avait vu beaucoup de ce genre-là, alors évidemment en rêveuse elle s'en approcha. S'arrêtant devant l'entrée, emplie de curiosité, elle frappa à la porte.

Elle avait un peu l'impression d'être comme le rêveur Carter, qui menait une aventure dans les contrées reculées. Un jour elle arrivera elle-aussi à atteindre les Contrées du Rêve. En attendant, elle resterait au niveau de ceux de la Poer.

- Il y a quelqu'un ?

D'une petite voix brisée par le fond des océans, ceux souvenir restant de la rencontre avec le Dormeur, elle avait formuler la question.






Hafh'drn'fhalma
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Baron Mardi
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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyDim 15 Mar 2020 - 23:53

Froid froid froid. Moins qu'ailleurs, oui et pourtant trop à son goût. Ah, qu'il déteste cela ! Ses poumons sont encore capricieux, malgré les soins de Maman. Le bal a laissé des traces. Ca l'agace, le frustre. Et puis sa cicatrice tire, se rappelle douloureusement à lui. Rien qui ne l'incite à être vraiment de bonne humeur. Heureusement, ses petits trésors sont là, aussi. Pas tous, pas autant, non. De nombreux animaux manquent à l'appel, mais d'autres sont venus qu'il ne connaissait pas. Il les avait accueilli, bien sûr. Le Bwat Contra a toujours été et sera un refuge pour tous les animaux du monde.

Il est installé sur la seconde écorce, un manteau grouillant le protegant plus ou moins de la bise ambiante. Les rats, particulièrement, se sont fourrés contre lui en une masse chaude et vivante. Il a toujours aimé ça, a toujours connu ce genre de contact avec la vie palpitante de ce qui rampe, vole, rase le sol et n'est que rarement considéré par les autres si ce n'est comme de la nuisance. Lui, Baron Mardi, les trouve beaux. Tous.

Une vibration qui résonne faiblement jusqu'à lui, une vague d'insectes qui soudaint monte un peu plus jusqu'à lui. Ses yeux se font d'or, un bref instant. Quelqu'un, quelque chose a touché sa porte. Il le sait : un vévé le lui a dit. Ils sont partouts, disséminés ça et là. Depuis le givre, Janblan protège un peu plus sa maison.

- Ah ! Mwen mande ki moun li ye. Pas Kapitan, non. Li twò okipe avec ses givrés.

Paresseusement Janblan se redresse et descend l'étage sans grande énergie, non sans attraper au passage une pelisse épaisse et vaguement miteuse. S'il ne peut plus avoir sa couverture habituelle, heh. Il faut bien qu'il se couvre. Malgré tout quelques fidèles sont restés accrochés, et le chatouillent un peu alors que le Guédé s'enroule dans la fourrure. Ca le fait rire un peu, presque. Un rire de gorge qui secoue un instant ses épaules d'albâtre. L'albinos ne prend pas la peine de vérifier qui l'accompagne : à juger de la sensation, il mise sur quelques insectes qu'il égrène malgré lui en un sillage mouveant, et deux rats qui grimpent bravement du dos à la nuque. Ah, ces chers amis si fidèles. Toujours présents, toujours avec lui.

Quand il ouvre la porte, c'est avec une ombre de sourire narquois. Sa chevelure d'ivoire abrite sans doute quelques trucs vivants, insectes probablement. Sur son épaules droite, nichés tout contre sa gorge, les deux rats qui te fixent. Un peu partout autour, ça et là, scolopendre, papillons et bestioles diverses font leur petites vies. Retenant la porte d'une main, sa pelisse dépenaillée de l'autre sur sa peau de neige, Mardi hoche la tête en te voyant.

- Ah, bonsoir bonjour, heh ! Ou se blan tankou deyò.


Vrai que tu es tout en blanc. Presque autant que lui. Presque autant que la neige dehors. C'est presque drôle. A moins que ca ne soit un camouflage ?

- Mwen pa konnen ou. Mais entre, oh. Janblan, il laisse pas les gens dehors. Li twò frèt pou sa.

Reculant de quelques pas, il lâche sa pelisse pour te faire signe de rentrer. Son torse pâle se dévoile un peu alors qu'il frissone un peu. Sa poitrine, elle est un peu veinurée de bleu. A moins que ca ne soit la lumière ? Va savoir, parce que déjà c'est à nouve caché, il a déjà refermé la fourrure à nouveau. Froid, heh.

Et si tu suis son injonction, il fermera la porte dès que tu es rentrée. Froid, on a dit. Et lui, il n'aime pas ça.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyLun 13 Avr 2020 - 16:00

La porte s'ouvrait et dévoilait le maître des lieux, il était comme la neige mais semblait plus chaleureux à en juger par... le nombre de créatures qui se promenaient sur lui. Annabelle resta un instant perdue à observer surtout les deux rats, elle les trouvait mignons. Mais rapidement, elle sursauta de son absence pour se concentrer sur ce que l'habitant du bayou lui disait. Elle... ne comprenait pas tout, mais elle saisissait le sens général. Donc en un ou deux pas dépêchés afin de ne pas laisser le froid entrer dans la demeure particulière.

- Bonjour, merci à vous de me laisser entrer.

La porte refermée, boudant l'air bien trop frais, la pièce avait un quelque chose d'agréable. Selon la fille de joie. Elle avait la petite impression de se trouver en un endroit tout particulier. Plus qu'elle ne l'avait pensé à l'origine.

La Dormeuse se tourna vers la Toile, un peu gênée d'entrer sans même s'être présentée.

- Pardonnez-moi de m'imposer sans même vous avoir donné mon nom... je sui Miss Annabelle. Je viens de Port, enfin... c'est plutôt le ranch ce temps.


Elle avait esquissé une petite révérence et puis haussé les épaules lorsqu'elle s'était rendue compte qu'en effet, elle vivait plutôt au Ranch qu'à la Maison Close ces temps. La fille de joie se demandait chez qui elle était arrivée, mais plus elle s'attardait sur les détails et surtout à quel point les êtres vivants s'approchaient sans crainte de la Toile... Elle commençait à se demander s'il ne s'agissait pas d'un des Barons. Elle les pensait plus au coeur du Bayou, mais à vrai dire Annabelle n'en savait pas grand chose.

Quoi qu'il en fut, c'était ici que ses pas l'avaient portée.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptySam 1 Aoû 2020 - 22:56

Tu as des jolies manières, des petits mots perlés et délicats. Une poupée, un peu, voilà ce que tu lui évoques. Il se laisse regarder, carresse paresseusement ses rats. Les regards, il y est habitué. Plus encore : il aime ça, les convoite avec gourmandise.

Tu te présentes et il incline la tête pour te regarder. Une miss, hm ? Ah décidément, la limite entre vous et le Bayou devient de plus en plus ténue.

- Miss Annabelle, heh ? Joli nom Annabelle. Anna belle. Heh !

Même ton babillage a perdu de sa verve, Mardi. Que deviens-tu donc ? Peut-être qu'Anna Belle connait Mercy. Peut-être qu'il pourrait demander. Mais il ne sait pas encore pourquoi tu es là, Janblan. Alors avant de satisfaire sa curiosité sur un sujet personnel.. Il veut savoir pourquoi tu es là. Un boulot, peut-être ? Tu as besoin de sa magie joulie poupée ?

- Poukisa vizit sa a ?


C'est qu'il ne t'a jamais vu avant ni même entendu ton nom. Mais les Miss il ne les connait pas vraiment. Avant il n'en avait plus besoin, les bayouteux lui suffisaient. Maintenant.. C'est quelque chose qu'il laisse simplement de coté, plutôt que de montrer la cicatrice. Hormis sa famille, personne n'est autorisé à la voir sans mourir. Presque personne, du moins. Mais sa Janblanche, elle a toujours été unique. Ca doit être parce qu'elle est un univers à elle seule.

Il fait encore un peu frais en bas -il fait toujours trop frais ces jours-ci. Mardi hausse les épaules et se dirige vers le second étage. L'écorce large s'enroule autour du tronc, faisant de rampe pour monter les étages. Ses courbes rugueuses se redressent et forment un bastingage pour ne pas tomber. C'est comme si l'arbre tout entier avait grandit pour devenir un habitat.

- Tu aimes le rhum, ti poupée ?


L'alcool, ça réchauffe et ça fait lier la compagnie. Il accueille les gens correctement, Mardi, heh !






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyDim 2 Aoû 2020 - 13:08

Elle sourit chaleureusement au compliment, même en devant se concentrer un peu, elle saisissait le sens. Une question vint, pourquoi était-elle ici déjà ? Et alors qu'il montait, elle le suivit à l'image des créatures qui semblaient vivre sur le maître des lieux.

La Dormeuse fit de l'ordre dans ses idées, elle avait toujours envie de tout dire d'un coup lorsqu'il était question de ses aventures lovecraftiennes. Puis le rhum, le rhume ? Et elle trouva joli l'idée d'être comparée à une poupée, ce n'était pas faux. Elle faisait plus jeune fille que femme fatale parmi les filles de la maison. C'était un peu son "truc". Il en fallait pour tous les goûts, peut-être son âme noyée dans l'imaginaire lui collait à la peau.

- J'en bois parfois avec les hommes qui viennent, ça réchauffe un peu. Donc, oui je l'apprécie, le rhum.

Mais pas à outrance.

Sage, elle suivait. Les yeux perdus dans le décors, elle s'émerveillait pour tout et rien. Et sursauta finalement en se rendant compte qu'elle n'avait pas répondu à son hôte.

- Ah, et je suis ici par ce que je suis partie à l'aventure. J'ai lu un livre, et j'ai eu envie de voir le Bayou. Mais je ne comptais pas aller trop loin, je ne suis pas vraiment faite pour partir en quête.

Elle haussa les épaules, elle était si menue, incapable de se battre, un danger pour personne en soit. Sauf si elle rencontrait des oreilles capables de donner vie à son imaginaire devenu réalité pour elle.

- Et vous ? Les animaux semblent vous adorer.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyDim 6 Sep 2020 - 16:32

Tu le suis, délicate et docile. Ta délicatesse fait tache avec le décor, c'est savoureux. Deux contraires qui s'enrichissent mutuellement, deux mondes opposés mais qui s'accordent à force d'être disparate. Evidemment que Janblan aime. Son goût du visuel, du drame et de l'héteroclilte ne pouvait permettre autre chose. Il te sourit presque, Mardi, en te guidant chez lui. Se demande s'il devrait te piquer quelque chose pour ajouter une nouvelle âme à suivre aux soirées avec Lundi. Mais suivre une Miss, ça peut faire arriver a des moments privé. Lui, il n'en veut pas de ceux-là, ça lui rappelle ce qu'il a perdu. Ce serait dommage de finir de mauvaise humeur.

Ah, il verra bien plus tard.

De toute façon, tu amènes le sujet sur le tapis. Discrètement, juste de loin, mais heh. Une vague colère qui remonte contre Aimée sans que le Guédé ne prenne la peine de la considérer. Il a l'habitude, de celle-là. Et de toute façon, Aimée avait payé le prix, oh ! Si cher payé. Maman y avait veillé. Bayou laisse glisser cette histoire ancienne au loin et préfère se concentrer sur un godet de métal cabossé qu'il remplit avant de te le tendre. Mademoiselle est servie.

- Installe toi où tu veux, heh, y a de la place.

Vrai. Vous êtes maintenant au second étage, son "salon" comme d'autres disent. En temps normal Mardi s'installe sur son balcon d'écorce, mais le froid est là, méchant froid. Méchant Givre. L'intérieur de l'arbre où il te guide finalement est plus petit, mais douillet. Des coussins aux couleurs désormais passées un peu partout, des tapis, et partout de la vie. De toute façon, il n'y a pas rien de neuf chez Janblan, et rare sont les objets éclatants : il est déjà là pour briller.

Toujours enroulé dans sa couverture qu'il replace un peu mieux, Mardi s'affale dans une pile de coussins, sa favorite. Paresseusement le voilà qui t'invite à l'imiter en tapotant un autre amas confortable à coté de lui. Il y a même une couverture ou deux qui traine dans les parages, si tu veux. Devant vous, des grignoteries et quelques godets en métal cabossés. Ils sont tous vide, mais ne t'en fais pas ti poupée : chez Mardi le rhum est rarement loin. Le Baron grignot distraitement une sauterelle grillée avant de saisir une large bouteille de rhum de l'autre coté et de vous servir dans deux verres au pif. L'alcool, ca brûle les saletés de toute façon. Et puis tu n'es pas aussi importante que son tendre Kapitan, tu ne viens pas pour faire affaire. Ah, d'ailleurs, est-ce que le contrat a été rompu, avec son beau Pirate ? Hm, a voir. Autre chose à faire, autre chose à penser pour l'instant.

- Ah, les animaux ils m'aiment, oui. Moi aussi je les aime, au moins eux ils sont vrais.

C'est dit en laissent les deux rats s'installer plus confortablements alors que d'autres bestiolent déjà reviennent se faire une place sur lui. Ils sont vrais les animaux, oui, honnêtes avec eux-même. Pas comme les humains si faux si fourbes. Lui y compris, parait-il. Pas que ça le travaille, qu'on lui dise ça : jamais il n'a prétendu être fidèle à qui que ce soit d'autre que sa famille. Les gens râlent, mais ce sont eux qui s'imaginent un quelconque droit de respect ou une autre anerie.

- Et l'aventure, est-ce que tu l'as trouvé ? Raconte moi l'histoire, ti poupée.

Il adore les histoires, Mardi. Ca a toujours été.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyDim 18 Oct 2020 - 16:52

Elle découvrait un monde très différent de ce qu'elle connaissait, et de ce fait elle était enthousiaste. Bien qu'elle évitait d'être trop envahissante, elle craignait toujours de ne pas être à sa place lorsqu'on avait déjà la bonté de la laisser entrer alors qu'elle venait à l'improviste. Sous la pulsion de son imagination. Ou de ses créatures invisibles. Elle regardait où elle marchait, de peur de blesser un animal passant par là. Ils étaient partout. C'était surréaliste, et en même temps... l'Île était loin d'être "réaliste".

Elle avait pris place à côté de la Toile, où elle y avait été invitée. Toujours délicatement, et de la même manière elle prit volontiers une couverture. Encore avec cette attitude cherchant à avoir la permission. La fille de joie n'avait d'ailleurs pas manqué de remercier pour cela. Elle acquiesça à la réponse de Janblan, les animaux étaient plus vrais que les gens. Les humains resteraient des humains. Toujours la peine que personne n'ai voulu l'écouter pour Cthulhu. À part un. Toujours la peine que personne n'ai voulu l'écouter, quand elle avait été accusée d'avoir grandi. Mais tant pis...

La Dormeuse souriait doucement en observant les animaux prendre leurs aises, assez pour retirer la vague mélancolie de ses précédentes pensées. Des rats qui se promenaient, elle les aimait bien ceux-ci. Elle osa doucement approcher les doigts vers l'un des rongeurs qui passaient. Pour qu'il puisse sentir, et lentement elle essaya d'inviter la créature à venir dans ses mains. Peut-être que c'était la perspective de la chaleur, mais elle put le porter et l'amener à elle avec de grandes précautions.

D'un coup, quelque chose lui passa par la tête alors qu'elle comptait répondre à l'autre question. Des animaux partout, un être tout blanc, "Janblan"... oh ? Etait-ce l'un des Barons ? Annabelle n'allait pas y mettre sa main au feu, cependant il fallait avouer que cela semblait être un pouvoir plus proche de ce rang que d'un simple habitant du Bayou. De plus, si elle ne connaissait pas les surnoms des fils de Brigitte, elle reconnaissait un genre d'aura particulière. Comme sur le bateau, justement.

Le sourire s'agrandit avant de répondre finalement.

- Eh bien oui ! Je crois bien l'avoir trouvé déjà ici. J'ai l'impression d'être entrée dans un autre monde. Quant à l'histoire...

La Dormeuse essayait de réfléchir avant de parler, de ne pas laisser une avalanche de mots tomber d'un coup.

- C'est "L'Appel de Cthulhu", le second chapitre pour être précise. C'est un inspecteur qui veut aller à une réunion d'archéologue pour faire identifier une mystérieuse statuette qui appartenait à une secte vaudou. Il avait dû y aller à cause de... disparitions il me semble ? Désolée, cette histoire-là je dois la relire souvent pour avoir plus de détails.

Elle caressait le rat, avant de penser soudainement à une autre histoire.

- Mais ma favorite c'est celle des rats dans les murs ! Un homme doit explorer des souterrains étranges et qui renferment un secret de famille !

D'ailleurs, ici, elle avait l'impression que les murs étaient presque vivants tant ils grouillaient.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyMer 11 Nov 2020 - 0:10

Il t'observe alors que t'avances en prenant garde à n'écraser aucun de ses petits chéris et que tu saisis délicatement un rat pour le cajoler. Oh, tu aimes les animaux aussi ti poupée ? C'est bien, c'est un bon point. Il y a une touche d'approbation dans son regard, alors qu'autour la vie grouillante reprend ses droits sur sa peau d'ivoire. La plupart des visiteurs contiennent leur dégoût pour tout ce qui grouille chez lui. Alors carrément prendre garde à ne marcher sur personne ? Oh, ce n'est pas courant. Mais si on y pense, personne ne vient ici pour juste lui rendre visite. Sauf sa famille, mais ça ne compte pas. Mercy, peut-être ? Il n'est plus si sûr, même s'il s'agit de Janblanche.

Toi non plus, tu n'es pas courante. Est-ce que toutes les Miss sont comme ça, à sortir du lot ? Ou bien c'est juste lui qui tombe sur celles d'entre-vous qui ne vous coulez pas dans le moule fade de la banalité ? Tu es menue, discrête et comme une jolie carte postale qui pourrait s'écorner trop vite. Mais tu n'es pas que cela, n'est-ce pas ? Tu ne t'effraies pas assez de ce qui devrait te faire frémir. Au contraire : tu pars à la recherche de l'obscur et du sombrement exotique. Hors des rues rassurantes du port, hors du cocon de velour de votre Maison. Que cherches-tu ? Quelle aventure t'appelle donc, ti poupée ?

Il a une ombre de sourire, quand tu réponds justement à sa pensée. Ah, tu as donc trouvé ton aventure ? Attention, mademoiselle : d'autres hommes pourraient s'emballer pour si peu. Mardi non, heureusement. Mais à cela, il y a une explication simple, aussi véridique qu'elle est vaniteuse : il est une aventure, pour les gens du port, pour les cohorts baveuse du petit roi, pour les natifs. Le Bayou a toujours été hors-norme, et le Guédé s'en régale comme au premier jour.

A ta réponse, l'albinos incline simplement sa tête, comme pour accuser réception d'un compliment bien mérité. Oui, Anna Belle, tu es bel et bien entrée dans un autre monde. Laisse toi bercer par le doux bruissement des habitants du Bwat Kontra et par le rhum qui réchauffe les entrailles à chaque gorgée. Mardi t'accueille, il est curieux de ce que tu amènes dans tes bagages. Il écoute tes mots d'ailleurs, et leur sens lui échappe parfois. Cthulhu ? Connait pas. Ou peut-être que si. Ce n'est pas un mot qu'il reconnaît mais étrangement sa saveur ne lui est pas totalement étrangère. Mais il est trop tôt pour mettre le doigt dessus. Ca lui reviendra bien un jour : il ne s'en soucie pas vraiment.

Avant qu'il n'ait pu répliquer quoi que ce soit, tu enchaines. Bonne pâte, Mardi te laisse mener la dance. Il y a toujours à apprendre, à laisser les gens s'exprimer. Avec un léger sourire en coin, Baron t'écoute et t'offre même un petit rire de gorge discret. Des rats dans les murs, hm ? Oh c'est bien souvent le cas, les gens ont juste trop peur de les voir et de les entendre. Ils se mettent des oeilleres pour mieux ignorer cette vérité pourtant simple.

- Tu as l'air de connaître beaucoup d'histoires, Belle Anna. Est-ce que tu y crois ?

Une esquisse de sourire alors que ses yeux se plissent à peine avec une satisfaction toute féline. Tes histoires sont-elles vraies, ti poupée ? Pour toi, ont-elle une texture réelle et tangible ? Si c'est le cas c'est peut-être ça, ta particularité. Tu ne contient pas d'univers, non. Tu l'emmènes avec toi, dans tes bagages de pensées et dans ton regard. Tu as des yeux d'ailleurs, et il trouve ça absolument délicieux.

Montre lui ce monde que toi seule peut voir, Annabelle. Partagez donc cette folie trop improbable pour le commun des mortels : ils sont ennuyeux à mourir, à ne vouloir s'aventurer nul part.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyDim 15 Nov 2020 - 10:27

C'était qu'elle était bien heureuse de raconter ses récits, elle pouvait le faire de plus en plus souvent. Elle en oubliait encore plus le monde de l'Ordinaire, il ne lui en restait presqu'aucun souvenir d'ailleurs. Annabelle avait longtemps espéré pouvoir partir avec les pirates lorsqu'ils quitteraient l'Île, mais ce jour ne venait pas. Et depuis, divers événement avaient modifié son but. L'autre monde d'où elle venait ne l'appelait plus.

Elle n'entendait que celui de l'autre côté du voile, en parallèle à l'imaginaire du pays de jamais.

Aux paroles de Janblan, la fille de joie se concentra à nouveau et offrit un sourire. C'était amusant comme il déformait le nom, et comme les animaux gravitaient autour de lui. D'une manière ou d'une autre. C'était bel et bien un de ces fameux guédés, les pas l'avaient conduite au meilleur endroit pour parler de son monde.

Le rhum réchauffait un peu, réconfortant l'intérieur d'une chaleur factice.

- Je n'ai pas besoin d'y croire.

La Dormeuse se pinça les lèvres avant de se pencher très légèrement comme pour dire un secret.

- Ce sont des faits.

Puis son attention s'en alla vers un serpent qui rampait progressivement vers la Toile et qui frôlait les chaussures de la jeune femme, celle-ci trouva la créature élégante dans ses mouvements. Puis, tout l'esprit revint vers Janblan. Annabelle sentait des êtres la frôler, ceux de l'autre monde. Puis elle donna un autre sourire tout aussi doux que celui qui venait lorsqu'elle parlait de ses histoires.

- Vous attirez les animaux, même les Shantaks semblent vous aimer. Ce sont des sortes de chevaux ailés, carnivores cependant.

Lequel des Barons était-ce ? Il lui semblait qu'il s'agissait de Mardi, d'après ce que l'on disait il correspondait à la description et à l'emplacement dans le Bayou. Rapidement, les bonnes manières demandèrent à la Dormeuse de ne pas envahir la discussion de ses fantaisies. Mais, c'était que ça lui paraissait si naturel d'en parler avec le maître des lieux...

- J'espère que je ne vous ennuie pas... les gens n'aiment pas toujours mes "histoires"...






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptySam 2 Jan 2021 - 17:45

Il t'observe, tâche de capturer tes expressions et nuances de voix. C'est toujours un peu grisant quand on croise une nouvelle personne qui a du potentiel. Ce sont des moments qu'il apprécie en connaisseur, trop conscient que bien souvent cette magie-là ne dure qu'un instant. Rares sont les gens qui continuent d'entretenir cette magie de la nouveauté sans que le Baron ne finisse par s'ennuyer. Mais pour le moment, oh. Tu le gâtes.

C'est savoureux, quand tu t'approches pour le mettre dans la confidence. Que tu glisses avec une certitude qui n'est pas feinte que oui, ces histoires existent. Ca pique sa curiosité, et cet épice nouvelle dans vos échanges lui plait. Les histoires ont souvent du vrai. La seule difference est que les gens ne savent pas lire pour y discerner les mensonges de la vérité. Qu'est-ce que cette dernière de toute façon, sur cette île où croire peut être synonyme de créer ?

Un léger rire de gorge te réponse, ti poupée, quand tu lui parles. Il ne sait plus trop si c'est parce que tes histoires sont tangibles et ont des air de magie, ou bien à cause de tes observations sur son lien avec les animaux. Les Shantaks l'intriguent, et peut-être un jour pourras-tu lui en montrer et les inviter dans son monde à lui. Pour l'instant, ils ne semblent être que dans cette réalité à laquelle toi seule semble avoir accès. Ca l'intrigue, quand même. D'ordinaire, il peut sentir ça. Est-ce que tu rêve éveillée, Annabelle ? Est-ce que tu peux faire ça, et donner corps aux contrées d'un autre monde ? Ca l'intrigue encore plus.

Une quinte le prend par traîtrise, lui rappelant que rire n'est pas forcément conseillé dans son état. Heh, vivre est devenu déconseillé par les temps qui courent. Ca tombe bien, il n'a jamais aimé faire autre chose que ce qui lui chante. Quelques secondes plus tard, quand son souffle rauque et sifflant lui revient, Mardi fait un vague geste d'excuse vers toi. Il n'a pas envie de te couper dans ton élan. Raconte lui tes histoires, jolie rêveuse. D'ailleurs pour la peine, il se fend même d'un demi sourire un peu charmeur, presque sans espièglerie.

- J'adore les histoires, ti poupée. Vraies ou fausses, ça revient au meme pour qui croit et sait voir là où le regard ne porte pas.

Eprouvé par son souffle presque sifflant, le Baron se drape un peu plus dans les couvertures et ne laisse dépasser que sa tête et la main d'ivoir qui tient le rhum. Celui-ci est trop précieux pour qu'il ne décide de l'abandonner.

- Raconte moi le monde, raconte moi les Shantaks. Dévide tous les jolis mots. Peut-être que mes Loas en ont entendu parler. Ils savent bien plus qu'ils ne l'admettent.

Il est prêt à t'écouter, et vous avez tout le temps devant vous. Après tout, celui-ci n'existe pas sur cette île.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptyMer 6 Jan 2021 - 19:54

La fille de joie s'embarquait dans son univers, mais la toux du maître des lieux coupa l'élan. Personne ne semblait épargné par le froid qui régnait sur l'Île... La jeune femme paraît un peu inquiète, elle ne voudrait pas fatiguer de par ses folies quelqu'un qui n'en aurait pas la force. Elle se demanda si peut-être le verre était vide et que Janblan aurait eu besoin de boire, elle avait légèrement commencé à tendre sa part de rhum mais déjà on lui fit un geste invitant à poursuivre ses mots. Et puis, il y avait un sourire que la Dormeuse prit comme positif et ramena une lueur pétillante dans le regard de la fille de joie. Et elle cessa de fixer la Toile un peu trop intensément, c'était qu'elle était un peu fascinée en fait.

Annabelle attendit juste tout de même d'être certaine qu'elle ne gênait toujours pas. Les mots vinrent la rassurer un peu. Son sourire revint d'ailleurs à la réponse du Baron qui disparaissait un peu plus dans les couvertures. Elle jaugea un peu ce qui restait de rhum à la Toile, apparemment il n'aurait pas eu besoin d'elle de toute façon il en restait. Alors doucement, toujours dans une infinie délicatesse envers le peuple qui partageait l'espace, elle déposa son verre qu'elle avait siroté avant de s'enrouler elle-aussi dans les la couverture. C'était qu'elle était heureuse d'entendre qu'il voulait écouter ce qu'elle avait dans l'esprit.

- Vos loas connaissent peut-être, oui !

Comme si en s'installant mieux les mots viendraient plus aisément, les lèvres pincées, Annabelle essaya de faire de l'ordre dans sa tête. Elle espérait que les amis de son hôte sauraient partager ce qu'ils savaient.

- Alooors, mmmh par où devrais-je commencer ?

Ses yeux se posèrent sur le rat qu'elle avait laissé s'engouffrer dans la couverture avec elle en un regard plein de tendresse pour la créature. Quelle chance Janblan avait d'être entouré de ces êtres, elle-aussi voudrait pouvoir voir ceux qui l'accompagnaient parfois.

- Commençons pas les Contrées du Rêve ! C'est là où vivent les Shantaks. C'est un endroit que l'on peut atteindre lorsque l'on rêve.

La Dormeuse ferma les yeux, inspirant le sommeil qu'elle peinait à atteindre.

- Il faut emprunter un escalier de 70 marches dans les cavernes de la flamme. On peut rencontrer les prêtres du temple entre les monde du rêve et celui de l'éveil. Puis, il faut descendre au Portes du Sommeil Profond 700 marches plus bas encore.

Dans le noir qu'offrait la vision fermée, Annabelle imaginait le chemin qu'elle essayait tant d'emprunter chaque nuit.

- Dans le val de Pnoth, d'ailleurs, on peut rencontrer les goules. C'est à la frontière des rêves, ici elles peuvent se débarrasser de leurs déchets. Des os de cadavres peut-être bien.

Malgré les descriptions tendant plutôt à l'horreur, la Dormeuse gardait un doux sourire comme si elle se remémorait de doux souvenirs. C'était comme si elle y était, ou qu'elle revivait ces endroits. Lentement, elle s'appuyait contre les coussins, comme si elle était en train de s'en aller.

- Mais dans les cavernes, à ces fameuses Portes, on découvre les Bois Enchantés. Là-bas, des Zoogs vivent. Ils aiment tendre des pièges...

Annabelle eut un léger rire amusé, comme si ces créatures l'avaient déjà taquinée. Puis, elle ouvrit un oeil pour regarder le Baron.

- C'est ainsi que l'on y entre. C'est ainsi que Randolph Carter est descendu dans ce monde pour trouver Kadath la cité des dieux.

La Dormeuse se redressa en libérant le rat qui s'en allait marcher ailleurs, machinalement elle chercha un livre autour d'elle. Mais elle ne l'avait pas pris.

- Oh... si j'avais mon recueil, je vous aurais lu la quête onirique de Kadath.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptySam 24 Déc 2022 - 19:23

Tu es heureuse de parler, ti poupée. Tes mots d’un peu plus tôt lui reviennent à l’esprit, et le Baron hoche de la tête. Ce ne sont pas des histoires, ce sont de faits. Dans ton monde à toi il n’y as pas de poney ou de papillons comme ta délicate stature et tes manières pourraient laisser croire. Ton monde est partout et nul part. Il est ancré à ton âme sans que tu n’en réclames l’origine. Peut-être bien que tu as raison, belle Anna, et que ce sont des choses vraies. Assez vraies pour exister au moins un peu.

Tu fermes les yeux, mais Mardi ne suit pas ton exemple. Un peu parce qu’il ne te connait pas assez, même si en vérité il est assz capricieux et fier de lui pour balayer ce genre d’arguments. La vraie raison est.. Un caprice, un peu. De la curiosité, beaucoup. Il veut t’observer, observer combien de temps tu oseras les yeux fermés alors que tu es chez un Guédé supposément dangereux. Observer quelles seront tes expressions et manières alors que tu parles. Observer ton joli minois qui semble venir d’un ailleurs bien plus lointain que le Port. Tu l’intrigues, le divertis, et Janblan adore ça.

Plus encore : tu sembles vivre ce que tu lui racontes. Ces marches dont tu parles, ces gens, et créatures, ce ne sont pas des on-dit. Ce sont des souvenirs, pour toi, n’est-ce pas ? Des souvenirs de quelque chose vécu ou espéré, il ne saurait dire. Mais c’est maintenant, oui, qu’il réalise à quel point tu disais vrai quand tu avais annoncé que ces choses là étaient réelles.

Tu n’es pas un univers comme sa Janblanche, non. Tu es une porte, un passage. Une catalyseuse.

.. Ou plutôt cataliseuse, n’est-ce pas ? Tu continue de parler de tes recueils, de ce que tu lis. Les grimoires, Baron Mardi connaît. Ils peuvent prendre mille formes, mais restent  de puissants artefacts pour qui croit en eux.

La Toile reste silencieux un moment à siroter son rhum après que tu aies fini de parler. Quand son regard se pose sur toi à nouveau, il y a un éclat neuf qui y brille. Son ombre de sourire se fait mi-charmeur, mi-espiègle alors qu’il incline la tête vers toi comme pour révéler un secret à son tour.

- Ma porte t’es ouverte, ti poupée, si tu veux revenir avec ton livre. Un jour, une nuit, plusieurs.. Ce dont tu as besoin pour me montrer ton monde. Tu veux ?

Et on dit de Lundi qu’il est capricieux ? Ca doit être un truc de famille.






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MessageSujet: Re: Des yeux d'ailleurs   Des yeux d'ailleurs EmptySam 8 Avr 2023 - 14:21

Dommage qu'elle se soit séparée de son précieux livre... Elle qui aimait tant narrer le contenu de son monde.

Un peu déçue, elle reprit le sourire lorsque Mardi donna l'impression de bien vouloir découvrir ce qu'elle racontait. Et surtout, il lui offrait même de revenir avec l'objet dont elle était pour le moment séparée.

Le visage s'était éclairé instantanément. Un peu d'étonnement se glissait dans la joie, souvent les gens n'appréciaient pas ses histoires.

Annabelle ressentait toujours une très grande reconnaissance envers ceux qui prenaient le temps de l'entendre et surtout de l'écouter. Encore plus pour ceux qui s'intéressaient aussi à son monde.

Se rendant compte qu'elle dévisageait peut-être le Baron depuis quelques instants de trop, elle tourna la tête pour s'intéresser à son verre avant de faire à nouveau entendre sa voix brisée par les abysses.

- Merci beaucoup ! Je reviendrai avec mon grimoire et mon recueil aussi. Vous m'honorez de bien vouloir m'écouter.

Les yeux balayèrent les lieux, comme pour chercher une issue à la petite gêne qu'elle ressentait. Parfois, l'attention pour son monde la mettait quelques secondes dans cet état. Peut-être comme une artiste qui s'embarrassait de dévoiler ses oeuvres lorsqu'enfin un regard voulait bien s'y plonger.

La vie débordait de chaque planches de bois, derrière chaque meubles ou objets. Comme si le décor était vivant tout entier. La Dormeuse ne réagissait pas aux créatures qui s'avançait peut-être trop proche d'elle, la sensation était proche de celle qu'elle ressentait avec ses compagnons derrière le voile de leur monde. D'ailleurs, elle se demandait...

- Je n'ai pas mon livre pour cette fois, mais je me souviens de symboles ! Est-ce que ça vous intéresse aussi ?

La question avait été posée avec les yeux replongés sur le Baron, les Guédés étaient de grands sorciers non ?

- Je me souviens de quelques uns associés à des créatures. Comme... et bien, les Shantaks !

Elle chercha autour d'elle s'il y avait un peu de poussière ou de terre, peut-être que les animaux du Baron en ramenaient de par leurs passages. Elle se pencha a après avoir déposé doucement son gobelet, et récupéra quelques traces sur son index droit pour tracer sur le dos de sa main gauche un dessin. Le sigil des Shantaks.

- Voici.

Et elle présenta l'ouvrage à Janblan, avec comme une pudeur comme si elle attendait encore la permission de montrer un bout de son monde.

Sigils:






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