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Sujet: {Mission} Far west ambulancier Ven 27 Nov 2015 - 22:30

Rappel de la mission:

Parmi tous ses enfants, Mary avait le moins de lien avec ses fils, Soul faisant exception. C’était logique en un sens, ils étaient en minorité et, de par leur genre, valaient moins que leurs sœurs. Ils étaient moins intelligents, plus empotés, plus prompts à se laisser guider par leurs émotions (dont l’orgueil) et Dieu sait que l’infirmerie avait souvent reçu la visite d’un petit con qui s’était blessé à l’arène ou dans tout autre bagarre. De plus, la plupart de ses ennemis appartenaient à cette catégorie. Du genre… Anyway ou Loony.
Ainsi, elle ne s’en souciait pas plus que cela. S’ils faisaient leur travail correctement, tant mieux. S’ils en étaient incapables, ils prenaient double ration.
Mais là encore, Soul faisait office d’exception. Parce qu’il n’était pas réellement un garçon, vous voyez ?

Cette introduction servait à expliquer l’absence de lien clairement défini entre Mary et un de ses fils, Shrub. C’était un garçon solidement battit, mais de manière trapu. Il semblait toujours trainer contre le sol (enfin du moins de son avis) et avait l’air particulièrement stupide. Il servait d’ambulancier, pour enfoncer le clou, passant la plupart de son temps hors de l’infirmerie. Leur rares interactions s’étaient limités aux choses de la vie courante : quand elle lui donnait son repas, lui ordonnait d’aller se laver, ou le soir quand elle vérifiait que chacun dormait. On pouvait aussi noter que d’habitude, il était en compagnie de son frère, mais cette fois ci, cela ne semblait pas être le cas.

Elle n’aurait jamais cru qu’elle devrait s’approcher de lui jusqu’à ce jour.
On était encore en pleine canicule. Il faisait chaud, trop chaud. Tout le monde avait été réquisitionné pour donner un coup de main et elle avait sauté sur l’occasion pour demander à Soul un poste à l’infirmerie, reléguant une partie de ses responsabilités à Joy. Après tout, un jour elle serait mère, il fallait bien qu’elle apprenne (même si elle priait chaque soir pour que sa bonni… son apprentie parte le plus tard possible).
Sauf qu’au lieu des doux rêves qu’elle s’était fait… Aidant vaillamment les blessés, faisant des opérations risqués, donnant des ordres dans un état d’urgence, recevant même les félicitations de Soul… Elle avait été confrontée à une réalité bien plus ennuyante, des mômes qui hurlaient dès qu’on les touchaient un peu, des adolescents qui ne disaient même pas merci, des tâches ingrates et inintéressantes et une odeur de puanteur.
Et ce jour là donc, sa mission avait été d’accompagner et d’aider Shrub à secourir quatre mioches qui s’étaient blessés dans le far west Epique.

Quelque part, cela aurait pu être marrant car jamais Mary n’avait mis les pieds dans ses nouveaux lieux encore. Enfin si, une fois à Versailles, mais c’était différent et puis c’était un secret hi hi ♥
Mais là, elle ne savait pas trop à quoi s’attendre. Surtout que le western n’était pas la partie qui l’intéressait le plus… Mais bon, il fallait bien s’exécuter.

Ils marchaient depuis plusieurs minutes déjà, dans le silence, et arrivèrent enfin à l’endroit où se trouvaient toutes les portes. Trouver celle de leur choix fut assez simple par le dessin qui y était représenté. Elle poussa le tronc d’arbre et rentra à l’intérieure.
Comme à Versailles, la première partie était noire et à contenait un coffre rempli de déguisements.

-On va vraiment devoir enfiler une nouvelle tenue ?

Elle n’était guère enchantée à cette idée mais la mère devait bien se plier aux lubies du tyran. Et puis, soyons optimiste, au moins ils se fondraient dans le décor ainsi.
Elle farfouilla à l’intérieur, ouvrant les multiples tiroirs qui contenaient de multiples accessoires ou chaussures.
Elle savait de base qu’elle voulait un pistolet. C’était non négociable. Dans un monde de pareil danger, cela leur serait bien utile. Il fallait donc un range-pistolet. Et elle ne pouvait se permettre d’avoir des talons ou des chaussures peu confortables aussi prit elle des bottes longues (oui c’est tout à fait logique). Elle chercha un chapeau pour compléter cela.
La partie délicate était de trouver la tenue.

Elle devait être belle, classe mais tout de même pratique. Et pourtant il était hors de question qu’elle soit en pantalon. Elle était une jeune fille bien éduquée tout de même. Se travestir était une occupation de fille de basse vie.
Et celles proposées pour son genre se distinguaient en deux types : les sortes de cowboys et les sortes de... indien ? Peau-rouge ? Mais la manière dont ils étaient fait en était presque offensent. En tout cas, si Mary avait appartenu à un des trois peuples, cela ne lui aurait pas plu.
Oh et il y avait de temps à autres des tenues plus puritaine ou à l’inverse plus carabine.
Elle était donc en train de chercher quand… ô celle ci avait un corset ! Bon, un faux, mais c’était si amusant ! Elle le prit donc, cela rentrant parfaitement dans sa conception de « pratique ». Il était lié à une chemise blanche. Ca irait.
Elle trouva une jupe suffisamment longue pour être décente, à carreau jaune et vert.

L’ensemble ne paraissait pas si mal. Elle avait vu pire.
Shrub de son côté devait avoir fini lui aussi. C’est alors qu’elle réalisa. Elle allait devoir se changer devant LUI ? Rien que l’idée qu’il puisse la regarder lui donnait la nausée.
Elle lui jeta un regard dégouté.

-Je vais me changer, tu n’as pas intérêt à me mater.

Heureusement, elle remarqua qu’une cabine venait d’apparaître. Peut être était ce son envie qui l’avait matérialisé. En tout cas, elle s’en servit puis plaça ses affaires dans les casiers.

Elle était fin prête à passer à l’action et se tourna vers son fils, attendant de lui qu’il en soit de même.

-Alors, on y va oui ou non ?

Spoiler:

Invité

Mary.

Mary, c'est sa mère, c'est ce qu'on veut lui faire croire, et Shrub s'en fiche. Elle est rude, pleine d'orgueil comme une femelle alpha et c'est ce qu'elle est même si lui ne voit pas pourquoi. Elle ne lui a jamais montré une quelconque raison de la respecter ni de l'aime, mais il n'a pas de motif pour la détester non plus.

Mary, Shrub ne la connait pas. Mary, Shrub ne la croise pas ou peu. Il est trop souvent hors de l'infirmerie quand parait-il elle y est souvent fourrée. Il n'a pas besoin de protection et ne sait même pas si elle pourrait lui en donner si c'était le cas. Il se débrouille comme un grand, merci, ça va.

Mary, Fluff se hérisse en la voyant. Après, il faut le calmer, lui apprendre les bonnes manière, lui rappeler que ça ne se fait pas. Mais c'est comme ça, la chimère ne veut rien entendre. Borné. Mais aujourd'hui pas le choix, il va falloir que Shrub soit avec elle. Alors Fluff n'est pas venu. Il boude. Il boude dans son coin parce que vraiment, c'est pas juste et qu'il n'a pas envie.

Shrub et Mary, ils vont aux arbres porte et s'arrêtent devant celle du far west. Pourquoi cet endroit là ? Parce que mission. Et Shrub n'a jamais refusé de mission, c'est pas son genre. Mary, apparemment non plus. C'est bien. C'est comme ça qu'il faut être : fiable.

Mary elle est rêche comme du papier de verre. Surtout dans sa manière de parler. Ca hérisse souvent l'instinct de Shrub, mais il reste sage. Placide.

Et pendant qu'elle s'amuse comme une petite folle à se débattre avec les tenues, Shrub se contente de prendre ce qui est à sa taille et pratique. Quoique, ce n'est pas forcément simple. Il est petit, ok, mais trapu en même temps. Finalement, un pantalon beige, des bottes souples pour ne pas se bruler sur le sable, une chemise et un foulard pour le sable.. Et un chapeau, bien sûr. Pour le soleil. Et, avouons le un peu : parce que ça lui semble rigolo à porter, ce drôle de truc plus grand que sa tête. Il récupère sa besace ensuite -l'éternelle!- et attrape sur un coup de tête un fouet au cuir vieux comme le monde qui traîne dans un coin. Le temps qu'il choisisse ses habits, déjà elle lui rappelle une bienséance qu'il n'avait pas oublié. Pas regarder, pas "mater" comme elle dit. Comme si ça l'intéressait. Des filles, il connait. Il en a déjà soigné. Et des moins crispantes. Il lui jette un regard blasé presque inexpressif et se change en vitese pendant qu'elle s'arnache de ses nouvelles nippes. Il finissait de boutonner sa chemise -avec deux boutons ouverts pour respirer- quand un truc qui égratigne la porte, discrètement. Fin sourire de Shrub, qui se doute de qui c'est. Il va donc ouvrir la porte pour découvrir un Fluff encore bougon qui se jette contre lui et.. Fixe Mary qui vient d'apparaître à nouveau avec un air revêche et protecteur de son frère. Le laisser seule avec elle ? Jamais ! Mais c'est sûr qu'elle va râler.

Ce qu'elle fait déjà, d'ailleurs. Acide comme un citron pressé, ce qu'elle est aussi en fait.

Un bref hochement de la tête. Oui il est prêt.

Mary, Shrub ne l'aime pas vraiment.

Mary fut surprise de voir cette... chose qui la regardait ainsi. Elle avait, à force de la voir, compris qu’il s’agissait du « « «frère» » » de son fils mais...
Nan, réellement, ce mélange de castor et de kangourou avec sa poche sur le ventre, rempli de poil... Elle ne s’y habituerait jamais.
Et dire que la première fois que Soul lui avait parlé du frère de Shrub, elle avait bêtement cru que c’était un humain tout ce qu’il y a de plus normal. Tsss... Elle aurait dû se douter qu’un GARCON avec un air aussi sot ne pouvait être entouré que de ses semblables.
Mais bon, passons.
Elle tolérait sa présence. Et puis, plus vite ils seraient rentrés dans le far west, plus vite ils auraient finis.

Elle avança donc, suivi par les deux compères.
Elle n’avait encore jamais mis les pieds dans ce lieu et fut assez surpris par l’ambiance qui y régnait. Ce lieu semblait être un terrain de jeu propice aux garnements. D’ailleurs certains courraient dans tous les sens, jouant surement au shérif et au voleur.
Elle vit même une banque, dont le seul but devait surement d’être dépouillée. Il y avait également un saloon où l’on pouvait apercevoir des cadavres d’enfants ivre morts.
Pi-to-y-a-ble.
D’ailleurs elle ne buvait jamais d’alcool. C’était vraiment pas bon.

-Bon, dit-elle. Nous devons trouver trois enfants dans un état plus ou moins grave. S’ils étaient restés ici, quelqu’un nous les aurait ramenés ou signalés.

Elle claqua ses doigts, fière de sa déduction.

-Cela signifie donc qu’ils se sont un peu éloignés de la porte. Ou alors qu’ils sont bloqués quelque part. Nous devons donc absolument nous mettre à leur recherche et... Oh ! Un cheval à bascule !

Les derniers mots détonnaient fortement de l’attitude sévère qu’elle avait emprunté jusque là.
Elle était réellement émerveillée par ce jouet qui semblait vivant et qui s’abreuvait le plus naturellement du monde à un abreuvoir.
Elle se précipita donc pour aller le caresser (ce qui ne déplu pas trop au canasson).

-Ca faisait une éternité que je n’en avais pas vu, murmura-t-elle plus pour elle même que pour les deux autres.

Elle se retourna de nouveau et déclara, d’un ton bien plus enjoué cette fois :

-En selle ! Avec eux, nous irons plus vite ! Et nous fatiguerons moins !

Et sur ces belles paroles, elle monta le premier cheval, tenant la bride d’une main de fer. Elle attendit son fils toute fois, puis commença à réfléchir à la direction à prendre.
Ses yeux se posèrent sur la chimère et elle question :

-Mais au fait, est ce que... euh... ton... enfin lui quoi. Est ce qu’il peut sentir les odeurs et flairer une piste ? Cela nous aiderait pas mal s’il nous servait de chien.

Invité

Shrub peut sentir la tension entre Fluff et Mary. Et quand bien même il aurait voulu rester neutre, il ne peut que partager la nervosité de son frère. Bah. Plus vite ce sera fait, plus vite chacun repartira de son côté, et il semble que tout le monde soit d'accord là-dessus.

De l'autre côté de la porte, il fait chaud et c'est très doré. Très ensoleillé, aussi. Des gamins s'amusent un peu partout et Shrub se demande s'ils courrent comme ça sous la cagnante depuis longtemps. Mais il n'a pas le temps de s'interroger très longtemps. Mary prend à nouveau les choses en mains. Placide, Shrub écoute. Et ce qu'elle dit est assez juste et évident : oui, ils sont plus loin. Sinon, on ne les enverrait pas. Normal. Lui-même ets toujours envoyé au loin. Les gamins qui se blessent au Grand Arbre ou dans les alentours, c'est pas son domaine d'action. Y a les soigneurs sédentaires, pour ça. Il hausse donc les épaules, assez indifférent aux déductions de Mary, et se repasse en mémoire les indications qu'ils avaient reçus pour retrouver les perdus. "Plus loin, mais pas dans les mêmes endroits. Pas très loin de gros cailloux." Pas très aidant, au final.

Mary est survoltée. Ou alors elle est tout le temps aussi agitée ? Sans finir la nouvelle phrase d'évidences qu'elle avait commencé sur un ton strict que Shrub n'aime pas spécialement, il la voit foncer ensuite sur un cheval à bascule. Plutôt cool, ouais. Mais pas de quoi s'emballer autant. Si ? Si, apparemment. Mary s'emballe, c'est typique. Mary s'amuse à grimper dessus, sous prétexte que c'est plus rapide. Pour le coup, le Tout-Terrain est un peu sceptique. L'utilité, à la rigueur, pourrait être qu'ils ne se fatigueront pas. Enfin, moins. Mais honnêtement, grimper là-dessus, c'est pas son truc. Il préfère courir. Légère grimace sur son visage, et il s'avance avec un air sceptique sur la monture restante. Fluff, lui, renifle l'autre animal avec curiosité.

Et puis Mary est survoltée, Mary insulte la chimère. Qui gronde, et hérisse le poil. Un chien. Elle le compare à un chien.

- C'est pas un chien, et ça se voit. C'est une chimère. Faut pas mélanger.

Il y a du reproche dans la voix de Shrub, quand il répond ça. C'est vrai que c'est vexant, enfin.

- Toi, on te traite pas d'oie. Alors le traite pas de chien.

Une oie, pourtant, ça lui irait bien à Mary. Ca prend le monde de haut, ça se trouve mieux, ça pince pour un rien, et c'est possessif. Ouais, une oie ça lui va bien. Une oie blanche.

- Il peut retrouver une trace, mais pas sans rien. Faut qu'on ait un truc des perdus. Un truc qui leur appartient. Avec ça, peut-être qu'on les trouvera. On peut aussi demander dans quelle direction ils sont partis, et voir si on retrouve des traces. Y a forcément des traces, sauf si c'est du sable et qu'il y a eu du vent. Mais là y en a pas, donc on a une chance.

Les odeurs, c'est plus Fluff. Les traces, le pistage, c'est clairement Shrub. Chacun son truc.

- C'est pas un chien, et ça se voit. C'est une chimère. Faut pas mélanger. Toi, on te traite pas d'oie. Alors le traite pas de chien.

La jeune mère n’aimait pas du tout le ton avec lequel il lui parlait. Pour qui il se prenait ce petit con ? Il avait la cervelle si courte qu’il avait déjà oublié qu’elle était sa supérieure ? Elle se promit intérieurement de le punir dès qu’ils reviendraient au grand arbre. Oh oui. Elle lui ferait les doigts en sang. La seule chose qui l’en empêchait était qu’elle n’avait pas songé à prendre sa règle.

- Il peut retrouver une trace, mais pas sans rien. Faut qu'on ait un truc des perdus. Un truc qui leur appartient. Avec ça, peut-être qu'on les trouvera. On peut aussi demander dans quelle direction ils sont partis, et voir si on retrouve des traces. Y a forcément des traces, sauf si c'est du sable et qu'il y a eu du vent. Mais là y en a pas, donc on a une chance.
-D’accord, acquiesça-t-elle d’un ton encore un peu fâché.

Mary se mordillait l’ongle tout en réfléchissant à la meilleure démarche à suivre. Il fallait donc aller à la pêche au renseignement ou à celle aux indices, au choix. Et éventuellement momentanément se séparer, afin d’augmenter le taux de réussite.

-Je propose que l’on cherche chacun de notre côté, toi une trace, moi un renseignement. Comme je ne sais pas exactement ce qui pourrait te servir, c’est mieux de répartir ainsi. On se retrouve dans 10... non un quart d’heure ici. Mais avant.

Elle descendit de son cheval et empoigna Shrub par la nuque, le faisant quasiment chuter au passage. Elle le força à la regarder dans les yeux.

-Tu ne me parles plus jamais sur ce ton okay ?! Je suis ta mère, pas ta copine. Que ca te plaise ou non. C’est pas croyable quand même ! T’as quel âge ?! Même Jaw sait mieux se tenir que toi. Tu me fais honte.

Elle soupira d’agacement et le relâcha.

-Et en plus tu te vexes pour un rien. C’était juste une façon de parler. Si tu savais parler correctement, tu le saurais. Calmes toi un peu quoi.

Elle remonta sur son cheval à bascule.

-A tout à l’heure donc. Et t’a intérêt à t’être calmé.

Et sur ce, elle fonça au loin, direction le saloon.

Spoiler:

Invité

Elle est un peu.. Froide, non ? Plus que d'habitude, plus que tout à l'heure. Le ton qu'elle emploie, quand elle acquiesce. Shrub n'aime pas ça. Pas du tout. Son visage reste neutre mais il sent le coup veni-

Aïe. Mal.

Shrub a failli tomber quand elle lui agrippe le cou qui est pourtant un peu large. Shrub a failli tomber quand elle l'a tiré, qu'il bande ses muscles pour se stabiliser. Mary fait la cheffe, Mary roule des muscles qu'elle n'a pas. Mary clame une autorité qu'elle n'a pas. Mary la fausse alpha.

Shrub lui rend le regard, franc et sans peur. Sans émotion tout court, il la fixe avec une poker face presque parfaite. Seule la mâchoire crispée dément le calme olympien qu'il montre par ailleurs. Shrub se tait, il attend que sa passe. Mais il n'en pense pas moins. S'il était vulgaire, il la traiterait de connasse dans sa tête. De pute, de garce. Principalement de connasse. Mais c'est pas son genre, alors même en son for intérieur, il ne le pense pas. Il te fixe, Mary, et de son autre main il plaque Fluff contre sa hanche pour l'empêcher de gronder, d'attaquer. La hanche. La hanche lui fait mal, elle tire, elle lance, elle n'est clairement pas faite pour encaisser ce genre de position. Les abdos, les cuisses travaillent eux aussi. Mais son regard ne flanche pas, ne bronche pas. Tu as beau faire la chienne, tu ne l'auras pas. Il ne te laissera pas avoir de l'ascendant sur lui, ni par les jolis mots, ni par la force. La preuve : il ne crie pas, ne pleure pas, ne jure pas. Ne ploie pas l'échine mais ne bombe pas le torse.

Il attend que ça passe.

Il attend que tu partes. Mâchoires crispée. Le corps tendu par l'effort.

Puis tu le lâches, enfin, et il se demande ce que tu crois avoir prouvé. Mary la fière, Mary la vantarde. Mary l'inconsciente qui croit avoir tous les pouvoirs. Il la regarde partir, et en se massant la hanche et déliant ses muscles il se demande s'il doit s'attendre à des représailles une fois rentré. Possible. Mais de demain, nul n'est certain. Il sera temps d'aviser quand il y sera. Si punition il y a, il espère juste qu'elle laissera ses mains en paix. Il en a besoin pour soigner. Pour aider. Mais déjà, il soupire doucement, rassure Fluff, et se met à la recherche d'indices. De traces. Il en trouvera, le Tout-Terrain veut absolument en trouver.

Hors de question de compte sur toi pour sauver ces gosses.

Il fouille donc les alentours, sans trop savoir où commencer. Sans piste de base, c'est tout de même plus délicat. Mais à force de rôder autour du camp, il finit par dégotter quelque chose. Une piste. C'est ténu, c'est discret, mais Shrub ne l'a pas raté. Maintenant, reste à ne plus la lâcher. Il n'a malheureusement pas eu le temps de chercher ni à savoir où elle va, ni de trouver l'autre. Ni même de savoir si c'est la bonne. Déjà, il faut retrouver le point de rendez-vous. Il s'y rend donc, et une fois arrivé, ne souffle pas mot et attend. Mary veut jouer à la cheftaine ? Qu'elle se régale.

Elle n'est pas sa mère ni sa cheffe de toute façon. C'est pas comme s'il allait la laisser le miner.

Chienne.

Mary était satisfaite : il n’avait pas riposté. Oh, certes, elle avait bien vu dans ses yeux qu’il n’était pas content mais il n’avait pas à l’être : c’était le principe même d’une punition après tout. Et son esprit abusif inventait déjà toute sorte de châtiments, toute sorte de phrases qu’elle pourrait lui dire à leur retour, quand elle appliquerait sa sanction.
Aussi, elle était satisfaite. Elle se sentait grande, puissante, comme si personne ne pouvait la défier et elle marchait d’un pas assuré envers le salon, faisant voler ses cheveux (ou du moins tentant car ils étaient trop court pour cela) dans le vent.

Le saloon semblait encore plus pitoyable que la première fois qu’elle était passée devant. Elle gara son cheval à l’entrée, le laissant prêt de l’abreuvoir rempli de lait à la fraise. Elle enjamba des cadavres d’enfants qui semblaient au bord du coma éthylique. Etait ce réellement autorisé de boire de l’alcool ? Certes, c’était le far west et cela faisait parti de l’imaginaire mais cette boisson lui semblait si…. Adulte. En tout cas, ils ne devraient pas compter sur elle pour les ramener à l’infirmerie.

Elle poussa les portes du saloon et rentra d’un pas assuré. L’endroit était tel qu’elle se l’était imaginée : un bar, pleins de bouteilles, un barman-épouvantail, diverses tables, une partie de poker en cours, un piano et… une scène où des jeunes filles dansaient une sorte de french cancan. C’était totalement indécent. Mary se cacha les yeux avec sa main et entrouvrit les deux derniers doigts pour regarder quand même.
Cependant, elle se sentait vraiment étrange de faire cela aussi détourna-t-elle son regard vers le barman et s’approcha de lui. Elle devait rechercher des informations, autant commencer la pêche avec lui.
L’épouvantail, quant à lui, la dévisagea de haut en bas avant de déclarer :

-Vous désirez ?
-Je suis à la recherche de trois mô… garçons perdus qui se seraient blessés dans les environs. Auriez vous entendu quelque chose à ce sujet ?

Elle avait dit tout cela d’un ton calme et assuré, encore forte confiante d’elle même. L’épouvantail haussa un sourcil et fit mine de réfléchir. Puis il secoua la tête :

-Non, ca ne me dit rien. Il me faudrait plus de renseignements.
-Euh, ben, fit-elle, soudainement déstabilisée. Ils sont trois, ils se sont blessés lors d’un jeu qui a dérapé ce matin. Euh… Ils avaient entre 7 et 10 ans environ et il y avait un grimpeur et deux récolteurs.
-Non, toujours rien.

Soudainement agacée, la sanglante se détourna de lui et alla demander à quelqu’un d’autre. Là, de nouveau, elle fit choux blancs. Alors, elle devint réellement énervée et menaça de manière violente un autre qui, d’un coup, fut assez aimable pour lui donner ce qu’elle recherchait.

*Eh bien voilà !* songea-t-elle. *Il suffisait juste de demander poliement.*

Elle se rendit alors compte qu’il était presque l’heure du rendez vous aussi se mit-elle vite en route.
Son fils l’attendait déjà là bas quand elle arriva. D’un geste gracieux, elle descendit de son cheval à bascule et déclara :

-J’espère que tu as trouvé quelque chose d’intéressant car moi j’ai réussi à en localiser deux d’entre eux.

Elle pointa l’office du shérif du doigt.

-Ils sont à un endroit avec des roches sculptés, ca représente des visages je crois. Le mont chais-plus-trop-quoi. Il faut suivre la route dans cette direction et c’est à 10 minutes à cheval.

Se recoiffant d’un air nonchalent, elle continua :

-J’ai aussi pu obtenir des informations sur comment ils s’étaient blessés. Je te raconterais tout cela en route. Pour l’instant, pressons nous. Remontons à cheval et partons immédiatement.

Tout en disant ces derniers mots, elle se remit en selle.

-Oh ! Et tu en profiteras pour me dire ce que tu as trouvé. Enfin ce que toi et ton frère avait trouvé. Si c’est le cas bien entendu.

Invité

Mary, Mary, Mary. Shrub voit ta satisfaction quand tu descends, il en déduit que tu as trouvé des informations. C'est bien pour les gamins, c'est le but. Et puis ça t'aura peut-être mise de meilleure humeur, d'avoir arraché ces info. Oh la la mais que ferait-on sans toi, Mary, Pas vrai ? Oh la la mais tu es la sauveuse de cette mission !

Le coup de la fausse alpha, il s'en souviendra.

Shrub hoche tranquillement de la tête à ce que tu lui dis, regarde même dans la direction que ton doigt montre. Bie entendu impossible de voir quoi que ce soit, mais c'est une marque d'intérêt. Et de satisfaction, aussi : si les deux premiers sont partis dans cette direction, alors lui a trouvé la piste du troisième. Ce qui est une bonne nouvelle,vraiment. Bien vite, Shrub se hâte de grimper sur sa monture, Fluff en croupe. Le cheval à bascule, ce n'est pas vraiment son mode de déplacement préféré, le Tout-Terrain préfère compter sur ses propres jambes. Mais il est vrai que ça le fatiguera moins. Et s'il y a une chose plus importante que l'égo ou les préférences, c'est bien ça : le pragmatisme. Ce n'est pas en pensant à son nombril que le garçon sauvera les autres perdus. Tiens d'ailleurs, comment se sont-ils blessés ? Hm. Mieux vaut attendre que tu choisisses d'en parler. Shrub ne veut pas te donner plus d'importance en te demandant des informations, et de toute façon tu en causeras. C'est donc plutôt inutile.

Par contre, si effectivement les autres perdus les savaient là et blessés, pourquoi ne pas réagir ? Certes des soigneurs avaient été demandés, mais à leur arrivée quelqu'un aurait pu leur donner les informations directement, ou les guider, ou.. Quelque chose comme ça ? Cela aurait fait gagner du temps, et le temps ici est précieux. Chaque seconde compte. Ils auraient pu déjà y être, déjà soigner les blessés, peut-être même déjà être en route pour le prochain.

Trois blessés.. Il allait falloir céder leurs chevaux, ou faire un travois si les garçons n'étaient pas en état de tenir en selle..

- Puisque tu sais comment ils sont blessés, est-ce qu'ils pourront tenir en selle ? Est-ce que tu crois qu'il faut prendre des chevaux pour eux ? Ou est-ce qu'il faudra construire quelque chose pour les porter au retour ?

Shrub est fort, oui. Mais porter deux personnes, n'abusons pas. Parcourir la distance à pied aussi vite qu'un cheval à bascule non plus. Et puis il doit garder son énergie pour le dernier aussi, qu'il faudra traquer et pister.

Bref, il te regarde, placide mais prêt à agir. Il attend tes indications, ô Mary l'Oie Blanche. L'efficacité passe avant l'orgueil, après tout. D'ailleurs, il est en selle comme toi, son cheval légèrement derrière le tien de quelque centimètres. Parfois la force n'est pas de prendre les rênes, mais de laisser l'autre froisser sa fierté sans broncher.

✘ AVENTURES : 38

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Le Patapon aime les enfants,
Et même de loin il les entend,
Leur coeur en peine ou en gaieté,
Qu'importe il en est attiré,
Il se trémousse jusqu'à vous,
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Sujet: Re: {Mission} Far west ambulancier Mer 12 Oct 2016 - 17:43

- Puisque tu sais comment ils sont blessés, est-ce qu'ils pourront tenir en selle ? Est-ce que tu crois qu'il faut prendre des chevaux pour eux ? Ou est-ce qu'il faudra construire quelque chose pour les porter au retour ?

Ce détail arrêta Mary dans son plan si bien préparé. Elle n’y avait pas songé. Merde.
Cela la déstabilisa totalement et elle ne sut quoi répondre sur le moment. Elle se mit à bégayer et réfléchit à tout allure.

-Euh, euh… C’est une bonne question. Alors euh…

Réfléchir, réfléchir. Elle songea que la meilleure solution était surement de présenter la situation à son fils afin qu’il donne son avis. Après tout, lui avait plus l’expérience du terrain. Et Mary ne savait pas vraiment jusqu’à qu’elle charge il pouvait tirer.

-Ben en fait, je n’en sais rien. Apparemment, d’eux d’entre eux se sont provoqués en duel là bas. Ils se sont fâchés pour une broutille et en sont venus aux main ou plutôt aux pistolets dans ce cas là. Il y avait deux autres enfants qui devaient servir de témoin là bas. L’un s’est enfui dès que cela a commencé à mal tourner mais il n’est toujours pas rentré d’après les autres et le dernier n’a pas été blessé et c’est lui qui est venu appelé les secours. L’ennui c’est qu’il a aussi disparu entre deux. Mais vu qu’il n’avait rien, on s’en fout. Les deux autres sont restés là bas.

Elle se gratta la tête, pensive.

-Mais bon, « dégénérer », ca peut vouloir dire plein de truc et personne ne semble avoir de descriptions précises, je n’ai aucune idée de la gravité de leur état. Peut être bien qu’on devrait prévoir des chevaux en plus. Et éventuellement un brancard au cas où. Je ne sais pas.

Shrub donna peut être son avis à ce moment (ou peut être pas ? Elle n’écoutait que d’une oreille). Elle finit seulement par hocher la tête et déclarer :

-On n’a qu’à préparer les deux. Mieux vaut avoir trop que pas assez. Je file chercher un cheval en plus.

Elle descendit de sa monture pour ne pas s’encombrer. Et elle allait s’en aller quand elle tomba nez-à-nez avec une créature étrange. Une immense créature étrange et bizarre qui avait un grand sourire dérangeant.
Mary en resta tétanisé. Son cerveau se mit en mode bug, répétant en boucle « Oh bordel de merde, c’est quoi ce truc ? ». Elle aurait aimé crier mais sa gorge était sèche.
L’être fit un geste envers la mère et cela lui redonna de l’énergie. Elle se sentit bizarre et se mit à courir… beaucoup trop vite.

*Que… C’est quoi ce truc ?*

Puis le cheval à aller chercher lui revint en tête. Est ce qu’elle pouvait…. ?
La réponse fut « Oui ». Et en moins de cinq secondes, elle fut de nouveau devant son fils, accompagné d’un nouveau cheval.

-C’était… le patapon ? demanda-t-elle à mi-voix.

Elle ne savait pas trop. Des hurluberlus, elle n’avait jamais vu que le croquemitaine (et qu’une seule fois, dans la maison de… Oh non, non, non ! Elle ne voulait surtout pas y penser. Elle secoua la tête violemment pour ôter de sa tête cette journée qui lui donnait la nausée rien qu’à l’évoquer).
Mais là, elle avait reçu un don, pas une malédiction. Donc cela devait être le patapon. Non ?
Un large sourire se peignit sur son visage.

-Bon, je ne sais pas pourquoi mais il nous a aidé donc autant se servir du don ! Je pars devant !

Et sur ces mots, elle se mit à courir mais… le temps était résolu, la vitesse pas si super et elle trébucha, s’étalant par terre.

-SI PEU DE TEMPS ? MAIS QUEL CONNARD !

Tels furent les doux mots qui s’échappèrent de sa bouche. Ah réellement, le patapon était vraiment tombé sur la tête quand il avait décidé que Mary était une gentille fillette.
Il aurait mieux fait de récompenser Shrub qui devait supporter sa mère…

Invité

Tu l'avais plutôt bien pris, la question. C'était.. Surprenant. Mais agréable. Que tu ne te fâches pas et prenne même son avis en compte (indirectement certes mais.. Mais !), ça lui avait fait hocher de la tête, au soigneur. Oui, tu es sotte et emportée et orgueilleuse, mais pour le coup tu as gardé en tête l'objectif principal. Et ça, c'est tout à ton honneur.

Il allait dire qu'il pouvait préparer un travois en attendant qu'elle revienne et puis.. Y avait eu une drôle de bête. Shrub n'est même pas sûr de ce que c'est. C'est gros, grand, mignon et ça a l'air toudou. Ça donne envie de se blottir contre, mais l'apparition fait un peu peur en même temps. D'où il sort ? Un peu ahuri, le Tout-Terrain regarde toute la scène se dérouler sans trop penser à une réaction particulière. Avant même qu'il puisse dire quoi que ce soit, le Patapon avait disparu, et toi aussi. Un don ? Hein ? Tu as reçu quoi ?

Bam, il se pose la question.
Bam, tu es de retour.

Aaaaah c'est donc ça ? La super vitesse ? Utile, oui. Shrub se dit que c'est même sans doute un de ces dons merveilleusement appropriés. Shrub, il hoche de la tête à nouveau quand tu parles de partir devant. Oui, oui surtout ne l'attends pas. C'est bien au contraire, le temps c'est justement ce qui vous manque. Mais là encore, tout se passe avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit. Ton départ, ta chute, et le soigneur reste pantois.

- Tout va bien ?

Il s'est approché de toi, du coup, pour voir si tu es blessée, si tout va bien. Soigneur, hein. Sobre, efficace, il s'accroupit à côté de toi pour voir ton état. Mais ça a l'air d'aller, vu l'énergie avec laquelle tu te mets à crier.

- Ça va aller ? Besoin de soins ?

Si tu es blessée, ça ne sert à rien d'aggraver ton état. Et zut, Shrub a toujours peur de dire une bourde avec toi. Il ne sait jamais si tu vas t'énerver ou pas. Mais il a sa besace prête si jamais. Si si, même pour toi.

- Si tu veux, repose toi le temps que je fasse un travois. Il vaut mieux en avoir un de toute façon, tu l'as dit aussi. Je peux même en faire un par cheval, ou un pour deux montures si tu veux. Ça va plutôt vite.

Il espère que ça ménagera ton orgueil et te laissera en même temps de quoi récupérer un peu. Encore moins enviable qu'une Mary en mission ? Une Mary de mauvaise humeur parce qu'elle ne va pas bien ou qu'elle est vexée.

Sujet: Re: {Mission} Far west ambulancier Jeu 17 Nov 2016 - 19:39

- Tout va bien ?

On ne pouvait pas ôter à son fils qu’il avait de bons réflexes de soigneur, tant il fut rapide à venir voir ce qu’elle avait. Elle bougea ses jambes pour s’asseoir. Elle n’avait pas grand chose, si ce n’est un genou écorché. Ce qu’avait habituellement un enfant quand il courait puis tombait quoi…

- Ça va aller ? Besoin de soins ?
-Hein ?

Elle s’exclamait un peu trop et elle entendait trop peu ce que dit Shurb par la suite. Elle se replia comme un coquillage, brutalement. Il y avait quelque chose d’agressif dans ces manières, de suite et de fuyant dans son regard.

-Mais non, c’est bon ! Je vais très bien. Et je peux m’en occuper toute seule merci.

Elle se doutait que Shrub ne comprendrait pas le sentiment, qu’il prendrait ça pour de la fierté mal placé ou de la vexation. Mais ce n’était pas vraiment le cas car au final, le reproche, elle ne le faisait pas vraiment à lui. C’était plus de la frustration et la remarque, elle allait à Soul. Parce qu’elle en avait marre qu’on, non qu’il, la prenne pour une incapable car elle était la mère. Elle était quand même une soigneuse également.
Et le fait que son fils agisse comme si elle ne pouvait pas gérer ça (quoi que, ce n’était peut être pas son intention, mais du moins c’était comme cela qu’elle l’interprétait), cela faisait écho à cela. Peter l’avait pourtant envoyé ici en mission avec lui, c’est qu’il l’avait estimé aussi capable que lui.
Alors pourquoi personne ne réalisait ça ?

-T’occupes pas de moi et va faire les… enfin ce que tu dois faire.

Elle avait oublié le mot – mais d’abord ce n’était pas sa faute, c’était un mot bizarre.

-Dispose les comme il te semblera le plus pratique.

C’était vague et c’était une manière de lui dire qu’il avait carte blanche. En attendant, elle sortit de ses poches sa gourde et des bandages. Elle remplit le bouchon de sa gourde avec l’eau avant de nettoyer sa plaie. Elle ne pouvait se permettre d’en gaspiller plus. Elle gratta un peu pour enlever les cailloux. Finalement, elle enveloppa la plaie dans les bondages, suivant la technique qu’elle avait toujours connue. Deux en bas, des diagonales, deux en haut… Le bandage tenait sans souci.
Au final, elle était toujours un peu frustrée mais satisfaite. Elle n’avait même pas hésité une seule fois dans ce qu’elle faisait. Elle lança à Shrub, en lui montrant son genou :

-Tu vois, c’est bon. On peut se mettre en route maintenant ?

Elle aimerait que sa voix ne soit pas aussi impatiente. Elle n’a même pas vérifié s’il avait fini ou non. Elle finit même par laisser échapper ce qui la tracassait, à demi-voix :

-C’est pas parce que je suis « seulement » la mère que je ne sais rien faire. Je suis une soigneur aussi.

Bon ok, c’était définitivement de l’orgueil. Mais il était un peu justifié.
En quelques sortes.

Invité

Ta réaction brusque le fait se renfoncer un peu sur lui même, comme un animal face à trop de bruit inattendu. Ok, tu vas bien. Ok, pas t'approcher. Ok, ok, ok. Pas besoin de crier. Shrub ne comprend pas ça, le besoin de faire du bruit, le besoin de marquer son territoire à gueuler le plus fort. Chez les chasseurs, il y en avait aussi. Des qui voulaient faire les mâles alphas, des qui bousculaient les chiots sans se dire que c'était pas de la prestance mais une lâche bêtise. Combien de fois avait-il fallu en rappeler à l'ordre quand ils attaquaient des gens comme Alive, à vouloir rouler des mécaniques ? Combien de fois Shrub avait-il finit à l'arène avec ce genre d'animal ? Bien trop.

Shrub ravale son orgueil qu'il trouve inutile de toute façon, hoche de la tête à ton ordre, et bat en retraite vers les montures avec l'intention d'y faire un travois à chacune. Deux grandes perches qu'on croise et noue à l'encolure, puis les branchages pour faire une plateforme solide entre les deux.. C'est une technique rodée, mais qui demande toujours un peu de temps pour s'assurer que c'est un ensemble solide. Shrub se crispe, quand t'entend parler et dire que tout et bon alors qu'il en est aux trois quart de la plateforme. Pas assez rapide, non. Mais le faire plus vite aurait été synonyme de mauvais travail.. Fallait-il rajouter des blessures à cause de quelque chose peu solide ? Il hoche de la tête quand tu montres ton genoux et espère que tu lui laissera le temps de terminer son travail. Et oui le bandage est bien fait. Il le reconnait volontiers.

- Presque fini.

Concentré sur son travail pour le finir au plus vite, c'est avec surprise qu'il t'entend continuer. T'ouvrir presque. S'humectant les lèvres, le Tout-Terrain réfléchit. Les mots, c'est pas son domaine. Pourtant, il lui a déjà fallu les peser et choisir quoi dire et comment quand on l'a confronté à des blessures de l'âme. Le silence n'est pas toujours la solution, et parler peut être un baume puissant. C'est Green qui le lui a appris.

- Je n'ai pas dit que tu ne savais pas soigner, tu sais.

Calme, la voix. Très calme. Shrub fait très attention à n'y mettre aucun reproche, aucune agressivité. Son ego est sous le tapis, et le soigneur fait patte blanche.

- Des fois, les soigneurs aussi ont besoin d'être soignés. Ça arrive. C'est pas une faute.

Se redressant un peu, Shrub montre son dos du pouce. Tu ne peux pas le voir, bien sûr, ni le savoir. Mais il y a quelques zébrures de peau tendre et un peu plus claire qu'on devine encore.

- Un jour, je suis tombé d'un arbre, et les branches m'ont fait mal. Green m'a soigné. Je suis soigneur aussi, mais là je ne pouvais pas le faire moi-même.

Et Shrub retourne à son travail. Le message qu'il essaye de te faire passer, c'est qu'il ne remet pas en cause tes compétences de soigneur pour ton petit bobo au genou. Certes, il ne te reconnaît pas vraiment comme sa mère. Mais ce n'est pas non plus le genre de gars à attaquer tout le monde sur une envie de domination.

Shrub te tend la main, Mary. Lui rendras-tu le poing ?

Quand il achève son travail, le Tout-Terrain se redresse vers toi avec un regard interrogateur.

- Un seul travois, ou deux ? Je propose deux. Plus long à faire, mais s'ils sont blessés, ce sera plus pratique pour le retour et pas besoin d'aller au pas.

C'est qu'il ménage ton orgueil, tout de même. Qu'il essaye, en tout cas.

- Je n'ai pas dit que tu ne savais pas soigner, tu sais.

Que Shrub lui réponde d'une voix aussi calme étonna la mère. Elle s'assit à côté de lui pour regarder ce qu'il faisait, tout en l'écoutant.

- Des fois, les soigneurs aussi ont besoin d'être soignés. Ça arrive. C'est pas une faute. Un jour, je suis tombé d'un arbre, et les branches m'ont fait mal. Green m'a soigné. Je suis soigneur aussi, mais là je ne pouvais pas le faire moi-même.
-Peut être, répondit elle à voix basse.

Peut être, mais quand Shrub se fait soigner, personne ne remet en cause ses capacités. En réalité, personne ne remet en cause ses capacités tout court, peu importe ce qu'il fait. C'était le genre d'idée qui parasitait la tête de la soigneuse en permanence. Cependant, c'était peut être de la mauvaise foi. Ca n'avait sans doute rien à voir avec son fils et probablement aurait elle dû s'excuser auprès de lui pour avoir été si brusque mais cela lui brulait déjà la langue et elle n'aimait pas reconnaître qu'elle avait tort. Alors s'excuser...

Cependant, ces phrases eurent le mérite de la calmer et elle n'ajouta mot. Elle se contenta de regarder le tout-terrain finir son premier travois et se retourner vers elle.

- Un seul travois, ou deux ? Je propose deux. Plus long à faire, mais s'ils sont blessés, ce sera plus pratique pour le retour et pas besoin d'aller au pas.
-Si tu penses qu'il y en a besoin de deux, alors fais en deux. C'est toi l'expert en ce domaine.

Le fait qu'elle valorise et reconnaisse le travail et le savoir de son fils était rare (après tout, c'était un garçon et les garçons ne sont pas censés être intelligent ou doués. Ils sont censés être des incapables) et probablement sa façon de s'excuser sans reconnaitre ses torts de manière explicite. Du moins à ses yeux mais probablement que son fils ne remarquerait pas cela ou en tout cas ne l'interpréterait pas cela ainsi.

Toujours assise à côté de lui, la sanglante l'observait faire. Une partie d'elle voulait apprendre car elle se sentait inutile à le regarder faire tout le travail. Et elle détestait cela. Aussi regardait elle avec grande concentration le moindre de ses gestes, tentant de comprendre le moindre de ses gestes et surtout, de s'en souvenir. Si elle avait eu du papier et un crayon sous la main, elle aurait surement pris des notes mais elle avait négligé ce détail et n'avait donc rien sous la main. Dommage.

Quand enfin, le second cha... cha-truc fut fini, elle sauta debout. Enfin !

-Allons y ! fit elle d'un ton enjoué. Nous sommes fin prêts maintenant.

Et il ne fallait plus trop traîner. Si préparer tout cela et récolter des renseignements avaient été essentiels, se rendre le plus vite possible sur place était désormais la priorité. Après tout, ils risquaient de bouger ou leur état de s'aggraver non ? Elle remonta sur son cheval à bascule, prit la bride d'un second et s'assura que son fils suivait le mouvement. Puis ils partirent en direction du Mont chais-plus-trop-quoi. Le temps estimé était de dix minutes mais vu qu'ils avaient déjà avancé un peu, ils n'en mirent que huit (ce qui était un bon gain de temps... ou pas du tout c'était la même chose).

Seulement, rien au monde n'aurait pu les préparer à ce qu'ils virent en s'approchant du lieu du duel. Ils ne s'attendaient vraiment pas à cela...
En tout cas Mary ne s'y attendait pas.
Ceci était un clifhanger.

Invité

Tu t'es calmée, Mary, il le sent. Fluff aussi, d'ailleurs, ça le fait se redresser pour te regarder. Surprise générale : toi par le fait que Shrub a été si calme, les deux frères de voir que ça a marché. Mais la grosse surprise, la vraie. C'est quand tu dis au soigneur de décider par lui même. Qu'il est l'expert. Il t'a regardé avec des grands yeux, et en réponses t'a fait un sourire à la Shrub : lumineux, franc, on-off. C'est pas le genre de truc où on peut mentir, c'est juste trop direct et trop grand. Un sourire entier, sans concession. On. Off.

La hache de guerre se laisse enterrer.

Il s'active d'autant mieux maintenant qu'il n'a plus le cœur aux aguets. Toi, tu es juste à côté, à le regarder faire. Alors des fois, il fait exprès de t'inclure un peu. De lui tenir une corde le temps qu'il cale un tronçon, ou de vérifier que c'est bien aligné. Si tu refuses, c'est pas grave, il va juste hausser des épaules et continuer. Il aime bien quand c'est plus simple, quand y a pas de mécanique à rouler, quand y a pas l'égo de deux à gérer. Il aime bien quand c'est plus simple et que c'est pas la peine de se tourmenter avec mille et une pensée inutiles qui vous parasitent. Souvent les gens en ont. C'est comme les puces : y en a un, puis il contamine tout le monde et plus personne ne se sent bien. Alors, non, il ne veut pas avoir de puces du coeur. C'est pas la peine, y a déjà bien assez à gérer.

Il hoche de la tête quand tu donnes le signe du départ, et vous avancez bien vite et donc, fatalement, vous êtes rapidement sur les lieux du duel. Et là.. Là c'est pas terrible, en effet. Shrub soupire en voyant la scène, mais déjà il saute de sa monture. Pas le temps de pleurer, de stresser, pas le temps. Il fait comme d'habitude quand il part dans la brousse : le Tout-Terrain déconnecte son cœur pour ne garder que l'instinct de soigneur et la tête froide. Pour avoir des gestes précis et des yeux qui ne s'embueront pas. Il se dirige d'office vers celui qui a l'air le plus mal en point, question de priorité.

Une blessure à la tête, sans doute à cause d'un caillou qu'il aurait heurté ou qu'on lui aurait fracassé sur la caboche. Ça saigne, et l'enfant a perdu connaissance et pas mal de sang. L’œil gauche n'est pas en bon état non plus, mais a priori rien de grave. Les mains.. Les mains sont en sang, et vu la trace derrière lui il a du se traîner sur les deux mètres carmin qui déjà ont bruni. Du vermeil plein les dents, aussi, et le soigneur commence à l'ausculter pour voir s'il y a d'autres plaies. Ce qu'il ne comprend pas, ce sont les traces de morsures ça et là. Parce qu'on ne dirait pas des traces de dents humaines. Morsures, vraiment ? Non, à y regarder de plus prêt, on dirait plutôt des griffes.

Plus loin, Fluff se met à hérisser le poil et a gronder. Devant lui, et non loin de l'emplacement présumé du duel, quelques larges plumes mordorée.

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