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MessageSujet: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyMer 11 Mai 2016 - 21:18

La pluie, la pluie, encore et toujours. Cela ne dérangeait pas tellement Eagle, même si ses cheveux avaient tendance à boucler un peu sous la pluie. Il n'aimait par contre pas mettre son costume "médiéval" par ce temps, pour ne pas que la cape ne traîne dans la boue. Il s'était alors contenté de mettre sa chemise blanche habituelle, ainsi qu'un pantalon noir large et des bottes.
Plotch, plotch, plotch, le voilà qui déambule, marchant dans les flaques d'eau au petit trot. Accompagné, comme à son habitude, de Seversky, ils se firent une nouvelle fois rejoindre en route par Curtiss, qui était devenu un peu plus proche de son maître après la grosse bêtise qu'il avait faite.

L'espèce de "nounouille", ou "patate", ou encore "banane", comme l'avait traité son maître pour l'occasion, avait plongé sur une grenouille kokoï, on ne sait pourquoi. Et ces grenouilles-là sont extrêmement toxiques, et le Pygargue à tête blanche avait échappé de peu à la mort. Sans l'aide du Guérisseur des Piccaninny, Kokoï Avide, il ne serait sans doute plus de ce monde.
Eagle avait bien envie de revoir le Peau-Rouge, d'ailleurs. Le devoir appelait ce dernier lorsqu'il s'étaient rencontrés, et il devait rentrer au Camp, laissant alors la Sentinelle seul avec son aigle encore mal en point.
Heureusement, grâce aux soins fournis par le Peau-Rouge, Curtiss avait retrouvé sa vivacité (et sa vanité) d'avant, ce qui, en somme, était très encourageant. Son plumage avait retrouvé sa brillance, et son regard, cet éclat perçant. Et puis, heureusement; certains au Grand Arbre n'aimaient pas voir le rapace de trop près, par peur ou tout simplement par dégoût. Ou par jalousie.

- Fais attention toi, si tu menaces encore ta vie, je te pardonnerai pas ! Je t'ai à l-

Le Fauconnier n'eut même pas le temps de finir sa phrase que déja, Curtiss avait filé haut dans le ciel, faisant exprès de voler bien au-dessus de la cime des arbres afin qu'Eagle ne puisse plus le repérer.
Celui-ci soupira alors, levant les yeux au ciel, et ordonnant à Seversky de le suivre afin qu'il n'aille pas se mettre une nouvelle fois dans le pétrin. Le Pygargue à queue blanche acquiessa alors, puis prit de l'altitude à son tour, mais volant un peu moins haut afin que son maître puisse le suivre des yeux.

Alors qu'ils arrivaient près des limites du territoire des Delaware, Eagle s'y étant égaré en allant là où ses pas le menaient afin de changer un peu d'air, éclatèrent soudain des cris perçants de rapaces. Seversky ne réfléchit pas plus d'une seconde, puis fila comme une flèche en direction des cris, oubliant Eagle qu'il guidait : il avait repéré quelque chose !
Le jeune garçon courait à en perdre haleine tout en appelant son ami à plumes pour savoir ce qui se passait, peinant à suivre l'aigle qui filait à toute vitesse dans le ciel. Puis, celui-ci ralentit un peu, et, serres en avant, se jeta sur un grand oiseau au plumage bleuté en poussant un cri d'attaque. Le Fauconnier s'arrêta, puis regarda le nouveau venu : qu'il était beau !
Dans le ciel, la bataille faisait rage : Curtiss allait et venait, attaquant avec un timing parfait le rapace inconnu qui avait assez d'audace pour ne pas fuir devant deux adversaires, alors que Seversky se retirait un peu pour préparer sa prochaine attaque. L'un après l'autre, il fondaient sur l'oiseau de proie, ne lui laissant aucun répit.

Ne voulant risquer quoi que ce soit pour ses amis à plumes et le nouvel arrivant, Eagle tendit sa main gantée en direction des oiseaux, et deux doigts dans la bouche, siffla longuement en les appelant. Sachant que Curtiss est d'un naturel bagarreur, il ne fallait pas éloigner cette possibilité, que ce soit lui qui ait attaqué le rapace bleu, et pas l'inverse.

Après un temps, Seversky finit par redescendre, se posant allègrement sur le perchoir que lui offrait son maître. Curtiss, quant à lui, commençait à s'éloigner, peu à peu, ses assauts se faisant de plus en plus espacés, bientôt plus intéressé par quelque chose en contrebas qui semblait se rapprocher.






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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyJeu 12 Mai 2016 - 20:51

Il faisait frais.
Aigle humectait l’air humide depuis de longues minutes déjà. Elle était trempée par la pluie malgré le capuchon improvisé qu’elle arborait, mais cela ne la dérangeait pas, au contraire. Après avoir tant souffert des aléas de la Canicule, le fond de l’air était frais et l’environnement respirait la vie. Aux abords de son village, elle marchait sans but, comme si elle attendait que quelque chose se passe. Dans ses oreilles, résonnaient les bruits de la faune qui habitaient le lieu ; dans ses oreilles, résonnaient de temps en temps des cris de rapaces, ceux qui lui étaient plus que tout familiers. Et cela, était sans doute pour elle le plus beau cadeau que l’Île ait pu lui donner, après cette longue période de chaleur et d’étouffement.

Il n’y avait pas que la jeune femme qui profitait pleinement de cet air retrouvé ; son compagnon Ouray virevoltait dans l’air, piquait çà et là et volait à ras du sol lorsque l’envie lui prenait. De temps à autre, il se posait et secouait son plumage gorgé d’eau. Souriante, la Delaware l’observa faire jusqu’à ce qu’Ouray disparaisse de son champ de vision et se fonde dans la cime des arbres. Bah, après tout, ce n’était pas bien grave. Songeuse, la jeune femme tâta son carquois en se demandant si elle continuerait ces exercices de chasse, malgré l’averse que crachait le ciel du Pays de Jamais. Mais ses réflexions furent coupées net lorsqu’elle entendit des piaillements incessants, qu’elle reconnut immédiatement comme des cris de rapaces en attaque. Ni une ni deux, l’Aérienne accéléra le pas et se retrouva à courir entre la végétation, à la fois curieuse et anxieuse d’avoir entendu le piaillement familier d’Ouray et d’autres rapaces inconnus. Finalement, la jeune femme entendit un sifflement d’origine humain, et vit deux autres aigles fendre l’air - de magnifiques aigles, pensa t-elle au passage. Rapidement, la jeune femme diminua la cadence et aperçut à quelques mètres d’elle un jeune garçon - probablement un Perdu, accompagné de deux rapaces imposants. Elle releva doucement son capuchon, intriguée par sa découverte, avant de revenir à la réalité : où était donc passé Ouray ?

Sa question trouva rapidement une réponse lorsqu’elle entendit un piaillement agacé au dessus d’elle.

- Ouray ? dit-elle en levant la tête.

C’était bien son ami, perché sur une branche surplombant le sol. Il secouait frénétiquement son plumage en lançant des coups d’oeils provocateurs aux deux rapaces et au Perdu. Elle adressa un mince sourire amical à ce dernier - passablement ravie de voir un Enfant Perdu se promener avec des aigles, avant de reprendre un air plus sérieux en direction de son ami à plumes.

- Viens ici.

Le ton était sévère, et Ouray se contenta de lui lancer un regard agacé. D’ailleurs, il était évident qu’il s’amusait à provoquer la galerie - la Delaware y comprit.

- Descends immédiatement, répéta t-elle d’un ton sec. Et ne recommence pas.

Si Ouray s’autorisait à parler, il aurait sûrement lancé un juron à l’adresse des spectateurs de la scène. Le rapace se décida finalement à descendre et se posa sur un rocher à la hauteur de la jeune femme. Celle-ci tendit les mains, et palpa le plumage de Ouray. Quelques plumes étaient arrachées, mais rien de bien grave. Se rappelant de la présence du Fauconnier, Aigle tourna subitement la tête en sa direction.

- Aowh, souffla t-elle en guise de salut. Ouray a tendance à s’en prendre à plus gros que lui, navrée. Pour toute réponse, Aigle eut un regard outré de la part de son rapace, suivi d’un battement d’ailes frustré que l’Aérienne réprima en frappant ses mains l’une dans l’autre, avant de poursuivre : j’espère qu’aucun de vous n’a été blessé, poursuivit-elle en s’adressant autant à Eagle qu’à ses compagnons.
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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyDim 15 Mai 2016 - 22:37

Curtiss avait vu juste, car, juste en face, une Peau-Rouge sortit des fourrés, appelant alors le rapace bleu. Donc, c'était le sien. Donc, Eagle devait de nouveau excuser ses rapaces d'avoir attaqué un animal appartenant à un Peau-Rouge. Comme la dernière fois avec la kokoï qui, elle, malheureusement, n'avait pas survécu.
Il n'empêche que le dénommé Ouray était bien téméraire de s'attaquer à deux rapaces ! En plus, il paraissait aussi bien têtu, car sa maîtresse dut s'y reprendre par deux fois avant qu'il ne veuille bien redescendre de la branche où il était perché, narguant rapaces et humains.

Le Perdu, émerveillé, eut donc l'occasion de l'observer de plus près. Et le voilà qui se mit à cogiter, cogiter ! Il avait vu dans son livre un rapace semblable, bleu, oui oui, sa couleur tranchait bien avec celle des autres...
Mais il fut interrompu dans ses recherches par la Delaware -il avait compris que ce Clan se différenciait par leurs références aux rapaces. Celle-ci avait un aigle, donc c'était une Delaware. Et peut être même bien que son nom avait un rapport avec cet oiseau de proie- qui excusa son rapace, en demandant si tout le monde allait bien.

- A-aowh ! Ça ira, tout le monde va bien, n'est-ce pas, les amis ?

Répondit alors Eagle, un peu confus, tout en désignant simultanément Seversky toujours perché sur son gant, puis Curtiss, d'un signe de tête en sa direction, qui venait enfin de se poser sur une branche en contrebas, s'ébrouant au passage en faisant tomber quelques plumes, rien de grave. Les deux acquiescèrent, mais Curtiss continuait toujours à fixer le rapace bleu d'un regard mauvais. À croire que ces deux-là se faisaient une bataille de regards... Pourvu que ça ne tourne pas au vinaigre.
La Sentinelle avait toujours un peu de mal à s'adresser aux Peaux-Rouges, c'est qu'ils paraissaient plus imposants avec leurs peintures, et leurs peaux, et leurs... plumes ? Parce que l'Indienne en face en avait, plein, de jolies plumes et des colliers de perles, que le Fauconnier trouvait d'ailleurs très jolis. Elle aussi, elle était belle, il faut le dire... Et il n'en devenait que plus timide.

- Je... Je m'appelle Eagle, dit le Fauconnier, et là c'est Seversky... Et Curtiss ! Lui aussi, il est très bagarreur, mais il en a vu de bien pires !

Désignant l'un après l'autre ses compagnons à plumes, il s'arrêta sur le Pygargue à tête blanche, vers lequel il se retourna, lui donnant une petite tape sur la tête d'un air à la fois taquin et un peu réprobateur, tout en lui glissant un "Hein, espèce de banane ?"
l faisait évidemment référence à la mésaventure des kokoï, ce que le grand rapace comprit tout de suite. À la fois honteux et piqué, il se tourna le dos à tout ce petit monde, rentrant la tête dans ses plumes. On aurait dit une grosse boule de plumes qui boudait.
Eagle en rit, d'ailleurs, et par miracle, se souvint par la même occasion du nom de l'espèce à laquelle appartenait Ouray. Il chercha un peu plus, histoire de ne pas se tromper, puis déclara, avec un ton exalté :

- C'est un Aigle bleu du Chili, hein ? Ce qu'il est beau...

Tout en disant cela, il avait commencé à se rapprocher du rapace, mais se trouvait encore à une distance respectable de lui. Le Fauconnier avait aussi laissé Seversky se poser sur un rocher, pour ne pas qu'il y ait un contact entre les deux aigles.
Accepterait-il le morceau de viande que le jeune garçon était ensuite allé chercher dans sa sacoche, et qu'il lui tendait avec espoir ?






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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyLun 16 Mai 2016 - 16:12

C’était une rencontre intriguante. Ce n’était pas tous les jours que l’on croisait un Perdu se promenant avec des rapaces, et c’était une chose qui attisait la fascination, mais également la curiosité d’Aigle. Attentive aux paroles du garçon, elle ne put s’empêcher de dévisager longuement Curtiss et Seversky - ainsi étaient leur nom, deux pyguarges au plumage magnifique et au regard perçant. On prenait grand soin d’eux, c’était évident. Et c’était tout ce qu’il fallait pour attirer la sympathie d’Aigle envers Eagle. Et en songeant à leur prénom respectif, la jeune femme eut un sourire amusée.

- Mon peuple, les Delaware, m’ont appelé Aigle Rêveur.

Elle s’était doucement rapprochée d’Eagle, de la même façon que ce dernier. D’autant qu’elle finit par s’accroupir, comme elle avait l’habitude de le faire lorsqu’elle se trouvait en présence de rapaces. D’ordinaire, elle aurait été méfiante. Mais la situation attisait bien trop sa curiosité, encore plus que lorsqu’elle avait observé Eagle converser avec ses amis à plumes. Pour elle, il était évident qu’il y avait un lien fort entre eux et la Sentinelle. Dans une telle optique, et bien qu’elle garde ses distances tout comme Ouray, elle était trop curieuse pour rester sur la défensive. Parfois, au détour d’un sentier, elle avait entendu des Enfants Perdus parler des hommes du monde ordinaire, qui dressaient des oiseaux d’une façon différente de la sienne.

- Tes pyguarges sont magnifiques, dit-elle en pointant du doigt les deux intéressés, un peu plus en retrait. Je ne les avais jamais vu dans le coin. Tu les garde en permanence avec toi ?

A ses côtés, Aigle entendit un petit piaillement. Du coin de l’oeil, elle remarqua rapidement qu’Ouray continuait de toiser du regard ses deux rivaux, sans compter sur Eagle qui continuait à s’approcher de lui. Ouray serait probablement passé à l’attaque s’il n’avait pas remarqué la vague sympathie d’Aigle à l’égard de Eagle - en pensant à leur nom, l’oiseau se détendit instantanément, en se disant que c’était une blague assez amusante de la part d’humains.  

- C'est un aigle bleu du Chili, hein ? demanda soudainement Eagle, coupant court à la réflexion de la Delaware et d’Ouray. Ce qu'il est beau...

Aigle observa le Fauconnier s’approcher d’Ouray, en lui tendant ce qui semblait être un morceau de viande.

- C’est exact, répondit-elle, amusée par l’entrain d’Eagle. Tu as l’air de t’y connaître. C’est rare, pour un Perdu.

Tout le suspens était de savoir si Ouray allait accepter le présent d’Eagle. Le rapace toisa un court instant le Perdu du regard, avant de remarquer ce qu’il tenait entre ses doigts. Instantanément, l’oiseau ignora le Perdu pour se concentrer sur la friandise qu’il lui tendait. La jeune femme observa le bec d’Ouray se rapprocher avec hésitation de la main d’Eagle, avant de s’arrêter, puis de piquer soudainement en direction du morceau de viande. Ouray l’avala en un instant, jetant un regard vaguement sympathique en direction d’Eagle - il ne fallait pas exagérer non plus.

- Fais attention à ta sacoche. Si tu lui es sympathique, il risquerait de te la piquer pour voir si tu y caches de la nourriture.

Il est vrai que Ouray avait sautillé de quelques pas en direction d’Eagle, tout en feignant l’ignorance.
A son tour, la jeune femme s’était doucement approchée des amis du Perdu. N’osant pas les toucher par peur de les déranger, elle se contenta de les observer silencieusement, avant de reporter son attention sur Eagle. La jeune femme remarqua son gant de cuir, porté à sa main gauche - probablement pour porter ses rapaces sans risque de se blesser. Elle n’avait jamais eu l’idée de faire cela, étrangement.
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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyJeu 2 Juin 2016 - 18:24


Eagle, Aigle, et leurs aigles. C'était amusant, en y repensant. Cela avait fait rire le jeune Perdu, qui pensa instinctivement qu'ils étaient faits pour s'entendre. Liés tous deux par les aigles, ils auraient sûrement des points communs ! Du moins, ils pourraient parler de ces oiseaux. Bien sûr, s'il y avait d'autres Delawares qui qui élevaient des oiseaux, comme des faucons, des buses ou des chouettes, ce serait sans doute la même chose.
Mais en ce qui concernait l'instant présent, Aigle Rêveur et Ouray captaient toute l'attention de la Sentinelle, qui était bien content d'être tombée sur eux. Il faut dire qu'il ne s'y atteindait pas tellement, et que c'était une bonne surprise !

Patiemment, le Fauconnier attendait que l'Aigle bleu du Chili daigne accepter sa friandise. Celui-ci ne mit pas longtemps à la remarquer, et finit par s'approcher avec méfiance du mirceau de viande, qu'il finit par piquer d'un coup de bec, avant de le gober goûlument. Eagle secoua lentement la tête à la négative en riant doucement, lâchant un petit soupir suivi d'un sourire. Quel numéro, ce rapace !

- Fais attention à ta sacoche. Si tu lui es sympathique, il risquerait de te la piquer pour voir si tu y caches de la nourriture.

Le mit soudainement en garde la Delaware, tandis que son ami à plumes devenu soudain plus intéressé se rapprochait, lentement mais sûrement, de la Sentinelle, qui fit quelques pas en arrière en plaquant les mains sur sa sacoche.

- Ouh là là ! C'est le cas, justement ! Je te vois venir, filou !

S'exclama-t-il ensuite, non sans réprimer un petit rire avec du mal. Il fallait montrer qu'il était sérieux, mais l'attitude du rapace qui avait apparemment bien envie de fourrer son bec dans son sac -bien qu'il tentait de le cacher- l'amusait, il faut bien l'avouer. Après, Seversky et Curtiss -surtout lui- n'apprécieront sûrement pas ce geste, donc mieux vallait éviter les embrouilles.
Après tout, chaque rapace a un caractère et une façon de se comporter différente, et Eagle, à son plus grand bonheur, découvre un peu plus chaque jour leur étrange et unique comportement, tantôt simple à comprendre, tantôt plus difficile, en fonction de l'individu, de la manière de l'apprivoiser.

- J'ai un gros livre avec les espèces de rapaces, que je tiens du Monde Ordinaire ! C'est super utile !

Commença-t-il d'un ton enjoué. Il n'y avait pas à dire, il était bien plus à l'aise avec Aigle Rêveur qu'avec Kokoï. Il faut dire qu'ils ne s'étaient pas rencontrés dans de si bonnes conditions... Avec la vie de Curtiss qui ne tenait qu'à un fil... ils pouvaient être stressés.

- En général, Seversky reste le plus souvent avec moi au Grand Arbre. Là-bas, je n'ai le droit qu'à un rapace, les autres font des allées et venues.

Accompagnant ses mots, il se retourna vers le Pygargue à queue blanche, puis siffla en tendant sa main gantée dans sa direction en y tapotant du doigt. Seversky ne mit pas longtemps à réagir, et, dépliant ses ailes, prit son envol, planant jusqu'au perchoir imposé pour s'y poser.
Peut être allait-il devoir lui raconter ce qui s'était passé peu après son arrivée ? Le carnage qu'il avait engendré ? Il essayerait tout de même d'éviter de dire quoi que ce soit à ce propos. Mine de rien, c'était vraiment un mauvais souvenir. Surtout en ce qui concerne la réaction du Chef des Sentinelles...

- On est les meilleurs amis du monde, hein Seversky ?

Fit la Sentinelle en donnant une caresse au Pygargue, qui, s'ébrouant alors, approcha sa tête de celle d'Eagle pour s'y frotter. Seul lui faisait cela. Les autres lui donnaient de petits coups d'ailes amicaux derrière les oreilles, mais Seversky, lui, faisait des "câlins". Une belle preuve du lien qui unissait le Perdu et son aigle.

- Vous n'utilisez pas ces gants en cuir, vous ? Et, aussi, comment dressez-vous les rapaces ?

Demanda-t-il soudain, reportant son attention sur Aigle Rêveur. Il était bien curieux de savoir comment ils élevaient leurs rapaces dans ce Clan, d'ailleurs. Cela était bien différent du Monde Ordinaire, c'est bien la seule chose dont Eagle se souvient vraiment.


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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyVen 24 Juin 2016 - 13:47

Eagle parlait beaucoup. D’ordinaire, Aigle aurait simplement décroché la conversation pour s’en retourner à ses rêveries, à quelque chose de plus doux. Mais il lui était agréable d’écouter ce petit homme, d’observer ses moindres faits et gestes, de l’écouter, bien qu’elle se contente de répondre par des hochements de têtes intéressés. Glissant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle observa Seversky lorsque le Fauconnier l’invita à se percher sur son gant. Elle connaissait la manœuvre, voyant parfois certains hommes la pratiquer, mais elle ne l’avait jamais mis en oeuvre à son tour. Aussi, à la question d’Eagle, la Delaware posa ses yeux émeraudes sur lui et le regarda de longues secondes durant, un peu surprise par sa question. Ce ne fut qu’après un échange de regard avec Ouray qu’elle se décida à répondre.

- Je n’ai jamais pensé à utiliser les gants. Avant de se demander pourquoi, elle poursuivit : je ne porte jamais Ouray. J’aime à savoir qu’il reste le plus possible à l’état sauvage, comme ses congénères. C’est pour ça que je ne le force jamais à me suivre. Il le fait de lui-même, ajoute-t-elle dans un léger sourire qui trahit son ravissement. Un vrai pot de colle.

Comme pour souligner ses propos, Aigle vit Ouray sautiller vers elle. Il voleta jusqu’à une branche située à deux mètres au dessus de la tête de la Delaware.

- Pour le dressage, je préfère me fondre dans l’environnement. Je me poste dans une clairière où l’on trouve beaucoup de rapaces, et j’attends, peu importe le nombre de fois que l’Esprit Nuit passe. C’est une façon de les habituer à ma présence. C’est plutôt long, mais ça marche lorsque l’on est suffisamment patient. Après, c’est ma propre méthode. Chaque Delaware a la sienne. Nouveau silence. Les oiseaux de cette île ne sont sans doute pas comme ceux que tu as connu. Ils sont plus expressifs, ils peuvent même apprendre le langage des humains s’ils en ont la volonté. D’ailleurs, je me demande comment tu as dressé tes amis ?

Elle marqua une nouvelle pause, avant d’adresser un petit geste d’excuse à Eagle.

- Je divague. Mais si tu veux, je peux te montrer l’endroit dont je viens de te parler. Là où l’on trouve beaucoup de nids d’aigles. Je suis sûre que tu ne les dérangeras pas. Ça t’intéresse ? s’enquit-elle, le regard brillant de curiosité et son visage peint par un petit sourire malicieux mais sincère.

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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyJeu 30 Juin 2016 - 14:55

Eagle était attentif comme un enfant qui écoutait le cours d'un professeur. Limite, il se serait aussis en tailleur devant Aigle Rêveur lorsqu'elle répondait à ses questions. Il ne fut pas si étonné qu'elle n'ait jamais utilisé les gants, ce qui était plutôt une pratique du Monde Ordinaire. Pourtant, même si Ouray n'était pas "dressé" comme le seraient les rapaces du Fauconnier, il suivait sa maîtresse à la trace. Il le démontra même en allant se percher sur une branche au-dessus d'elle.

- Vous avez aussi un lien fort...

Avait alors soufflé la Sentinelle, en admiration. Finalement, il avait fini par s'asseoir en tailleur, Seversky posé dans l'herbe tout près de lui. Il avait tant à apprendre de ces peuples qu'il ne connaissait pas...
Et il écoutait, avide d'apprendre comment les Peaux-Rouges du Clan Delaware, qui eux n'avaient pas tous les moyens utilisés dans le Monde Ordinaire, faisaient pour dresser leurs rapces. La mention d'une clairière remplie d'oiseaux de proie fit presque apparaître des étoiles dans les yeux de la Sentinelle, qui sauta littérallement de joie lorsque son interlocutrice lui demanda de l'accompagner. Cet élan de gaieté fit d'ailleurs peur à Seversky, qui s'envola alors, se posant sur une branche non loin de Curtiss, qui, lui, n'avait pas bougé, et affichait toujours son air suffisant.

En ce qui concerne la patience, ce n'est pas ce qui dérangera Eagle, il en fait déja beaucoup preuve en ce qui concerne le dressage... que ce soit pour avoir réussi à apprivoiser Curtiss, ou encore lorsqu'il doit sermonner Häfeli quant à sa mauvaise habitude de voler les proies des Chasseurs. Au moins, Fang n'est plus là pour lui tomber dessus et vouloir égorger ses pauvres oiseaux. Les Chefs ont vraiment le don pour lui faire peur...

- Ah, ouais ! C'est vraiment gentil de me l'avoir proposé, j'en serais vraiment super content ! Peut être que je pourrais voir... un Serpentaiiiire !

À son dernier mot, le regard du Perdu sembla s'illuminer d'une étincelle de joie et d'espoir. Outre le fait de voler, il rêvait de pouvoir apprivoiser l'un d'eux. Non seulement ils sont vraiment beaux, mais aussi, leur technique de chasse particulière impressionne Eagle en même temps qu'elle le fait rire.

Se tournant maintenant vers ses deux amis à plumes, il se rapprocha d'eux pour leur demander s'ils avaient bien suivi la conversation et s'ils étaient d'accord pour partir. Les deux rapaces, un peu penchés en avant, approuvèrent d'un signe de tête.

- Nous, on est prêts, on y va quand tu veux ! Comme ça je pourrais te parler des techniques de dressage de mon monde sur le chemin !

S'était alors exclamé le Fauconnier, en faisant un nouveau demi-tour afin de se retrouver de nouveau face à Aigle Rêveur, tout en se rapprochant d'elle. Sur leur branche, les deux aigles étaient prêts à s'envoler une fois qu'ils devront partir.


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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyVen 8 Juil 2016 - 12:24

- Nous pouvons partir maintenant. C’est une clairière qui se trouve dans le Bois Joli. Il faut marcher un petit moment pour y arriver.

Sur ces mots, la jeune femme fit un signe presque galant à son aigle, qui battit des ailes et fila en direction des nuages. Posté en vol stationnaire, Ouray poussa un piaillement afin d’attirer l’attention du groupe - et probablement de narguer les autres rapaces présents dans l’assemblée.

- Il faut simplement suivre Ouray, dit-elle dans un sourire avant d’emboîter le « pas » à Ouray. Je ne sais pas m’orienter.

Le tout dit avec un naturel déconcertant, ils entamèrent leur marche et atteignirent rapidement l’orée du Bois Joli et s’enfoncèrent dans la végétation humide. Seul le clapotis des gouttes d’eau sur les feuilles perturbaient le silence du lieu. Un bruit agréable, qui rejoignait le bruissement des feuillages et les quelques gazouillements d’animaux environnants. Aigle n’ignorait pas le regard curieux des Sylvains, qui affectionnaient le Bois Joli. Cachés sur les branches des arbres, ils observaient avec curiosité le passage de l’étrange petit groupe.

- Il y a plusieurs types de serpentaires. Tu en recherches un en particulier ? finit par demander la Delaware, d’une voix incroyablement douce. Probablement pour ne pas perturber les habitants du lieu. D’ailleurs, je me suis toujours demandée comment les Hommes d’au-delà les frontières de l’île dressaient leurs oiseaux. Tu t’en souviens encore ?

La présence d’Eagle éveillait la curiosité de l’Aérienne. Elle n’était jamais aussi bavarde que dans ces moments-là. Avant d’attendre une réponse du Perdu, elle sourit pour elle-même et pensa à voix haute :

- Ouray était un oisillon lorsque je l’ai trouvé, dans la clairière dont je t’ai parlé. Il était sûrement tombé de son nid, vu ses piaillements. J’ai pris toutes les précautions possibles pour le remettre dans son nid sans altérer le regard de sa mère à son égard. Après ça, je revenais tous les jours dans cette clairière pour voir comment il se portait. J’y passais plus de temps qu’à mon village. Encore aujourd’hui, d’ailleurs, sourit-elle malicieusement. Depuis que Ouray sait voler, il me suit quand il peut. Il n’est jamais rentré dans mon village, et il déteste le langage des humains. C’est par entêtement qu’il ne le parle pas.

Comme pour ponctuer ses propos, Ouray adressa un cri presque ravi depuis les hauteurs. Puis finalement, Aigle glissa son regard vers le Perdu, lui adressant une demande silencieuse. Sans doute était-elle curieuse de savoir où Eagle avait rencontré ses amis.

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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! EmptyMer 21 Déc 2016 - 13:56

The End


Cela n'est pas bien grave, tu parleras pour lui,
Puisque l'aventure se poursuit au Bois Joli !


FIN DE L'AVENTURE




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MessageSujet: Re: Arrêtez ces aigles !   Arrêtez ces aigles ! Empty

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